PROMESSES

Tandis que le premier commandement interdit principalement l’adoration de faux dieux (Ex 20.1-3), le deuxième commandement interdit également la création d’images ou de représentations
du seul vrai Dieu et de celles de faux dieux.
L’explication de cette interdiction est apportée par le verset 23 :« Vous ne ferez point des dieux d’argent et des dieux d’or, pour me les associer ; vous ne vous en ferez point. »
Dieu connaissait le cœur de l’homme et sa tendance à l’idolâtrie (cf. Ex 32 et le triste épisode
du veau d’or).

1. Qu’est-ce que l’idolâtrie ?

Le mot « idole » a pour signification : image représentant une divinité que l’on adore comme si elle était la divinité elle-même. L’idolâtrie est le culte rendu à un dieu, elle s’appuie sur la fabrication d’un objet ou d’une image que l’on adore comme si cet objet ou cette image était en fait Dieu.

Que dit la Bible sur les idoles ?

Les idoles ne sont pas des dieux mais des ouvrages fabriqués par des hommes (1 Cor 8.4 ; És 37.18-19). Les adeptes du culte païen leur associent une divinité, mais l’idole ne représente pas de vrai dieu. Ce sont des forces occultes et sataniques, bien réelles, qui jouent le rôle de la divinité. Satan et les démons se chargent de se faire passer pour ces dieux (2 Thes 2.9-11 ; Apoc 13.11-15). L’A.T. donne plusieurs exemples d’idolâtries :
● le peuple d’Israël et le veau d’or (Ex 32) ;
● les royaumes divisés sous l’influence des rois Jéroboam et Roboam (1 Rois 14.15,22-23) ;
● les Philistins et le dieu Dagon (1 Sam 5.1-7).

2. L’interdiction de l’idolâtrie

Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre (Ex 20.4).
Les hommes aiment fabriquer des objets. Des maisons, des voitures, des avions, des bateaux, des tables, des chaises, des cafetières, etc. Et une fois qu’on les a fabriqués, nous avons du plaisir à les utiliser. Nous aimons les créer, et nous pouvons en devenir tellement amoureux qu’ils peuvent devenir nos dieux. Ils prennent notre temps, notre argent, notre énergie, et on y sacrifie parfois même notre propre santé, nos mariages, nos familles, au nom des choses que nous fabriquons ! L’un des grands problèmes des hommes est que nous sommes des « homo idolatricum ».

Mais pourquoi sommes-nous par nature des « homo idolatricum » ?

Nous avons été créés par Dieu pour adorer (Ecc 3.11). Par nature, nous adorons, et nous devons nous interroger sur « qui » ou « quoi » nous adorons. À cause de notre péché qui nous éloigne de Dieu, nous sommes par nature des hommes nés idolâtres ! (Act 17.16-31).
L’expression « image taillée » est utilisée de deux manières dans l’A.T. :
● une représentation de l’Éternel sculptée en bois ou en pierre (Jug 17.3),
● une représentation sculptée d’un dieu païen (2 Rois 21.7).
Les deux cas de représentations sont formellement interdits par ce commandement, la représentation étant un objet fabriqué. Ce commandement interdit aussi la représentation d’objets issus de la création, qui sont dans les cieux (les oiseaux et les astres), sur la terre (les animaux et les plantes) ou dans les eaux (les poissons). Ces choses représentaient entre autres des divinités païennes égyptiennes. Dieu rappelle cet interdit parce que, contrairement à ce que les Hébreux ont vu en Égypte, lui ne s’est pas laissé voir à eux à Horeb, lorsqu’il leur parla du milieu du feu (Deut 4.14-20,23-24).
Le N.T. n’est pas en reste sur la nature idolâtre des hommes et les représentations qu’ils se fabriquent : au lieu de glorifier Dieu, ils vont jusqu’à le remplacer par un homme mortel, alors que
le bon sens permet de connaître Dieu par la création (Rom 1.18-23).

Avertissement contre l’idolâtrie

La Bible nous avertit aussi à plusieurs reprises des conséquences de l’idolâtrie, en raison de la gravité de ce péché (Lév 19.4 ; 26.1). Elle qualifie cet acte d’abomination (Deut 27.15). Dans le N.T.,
l’apôtre Jean rappelle cela en terminant sa première Épître par ces paroles : « Petits enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5.21.

Qu’en est-il de l’art ?

Le deuxième commandement n’interdit pas l’art. Il interdit l’idolâtrie. Ce sont deux choses très différentes. L’art, la sculpture ou la peinture peuvent être des moyens pour exprimer notre foi. Par exemple, le même jour, où Dieu a donné les 10 commandements, il a également instruit Moïse de façon précise sur les détails de la construction du tabernacle, et l’art y fut exprimé de manière majestueuse (Exode 25.17-22). Non seulement des chérubins furent sculptés, mais aussi des pommes et de fleurs servirent de décoration. Il en fut de même pour la construction du temple de Salomon avec des chérubins, des palmes et des fleurs épanouies (1 Rois 6.23-26,29- 30,33-34). Il y a donc une place légitime pour l’art religieux, dans le but d’illustrer certaines choses.
L’art a trois fonctions :
● La décoration : Il n’y a rien de mal à peindre la création de Dieu : paysages, montagnes,
fleurs, arbres, plantes, animaux, les océans, lacs et couchés de soleil. Dieu donne du talent, et il n’y
a rien de mal de l’utiliser ainsi.
● L’instruction : Il n’y a rien de mal à faire une représentation de l’arche de Noé pour un
but d’instruction, ou de faire une représentation du tabernacle, de Moïse qui fend la mer Rouge,
de David qui tue Goliath, d’Élie qui lance un défi aux prophètes de Baal, ou d’autres histoires bibliques.
● L’adoration : Contrairement à la décoration et l’instruction, la Bible interdit l’utilisation de l’art pour nous aider à adorer Dieu. Un danger pourrait être lié aux représentations de Jésus : premièrement nul ne sait quelle était son apparence physique, et deuxièmement, du fait que Jésus
est digne de notre adoration et qu’il est le Fils de Dieu, il pourrait y avoir confusion : une représentation de Jésus pourrait vite devenir un objet de dévotion.
L’interdiction des images est donc directement liée à l’acte d’adoration. Lorsque l’art devient la représentation d’un dieu, et que cet objet est adoré, alors nous outrepassons notre droit à l’art et violons le second commandement.

Les idoles aujourd’hui

Le N.T. perçoit l’idolâtrie comme allant bien plus loin que le simple acte de se prosterner devant des statues de bois. L’ennemi est bien plus subtil que cela. En fait, l’idolâtrie est tout ce qui
nous éloigne de Dieu et qui prend plus d’importance dans ma vie que lui.
La débauche, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, la cupidité (c.-à-d. l’argent), etc., sont autant d’idoles qui peuvent prendre la place de Dieu (Col 3.5). Ce à quoi nous nous abandonnons, devient notre dieu. La plupart des gens dans le monde n’adorent pas Bacchus, le dieu romain du vin, mais beaucoup de gens adorent la bouteille ! La plupart des gens dans le monde ne se
prosternent pas devant Aphrodite, la déesse du sexe, ni devant Artémis, la déesse de la fertilité couverte de mamelles, mais beaucoup de gens se prosternent devant le sexe et en font leur dieu.

3. Le piège de l’idolâtrie

Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point (Ex 20.5a).
En se prosternant et en servant, on exprime notre adoration. Même en voulant vénérer des objets, on glisse rapidement vers l’adoration de l’objet et on le substitue au seul vrai Dieu. On ira aussi les servir. L’interdit de ce verset est donc précis et utile, car il évite à l’œil d’être attiré, et à l’âme d’être séduite et capturée. Le verbe « se prosterner » renvoie à l’idée de soumission, tel un vassal à son suzerain, tandis que le verbe « servir » renvoie à l’idée d’un maître. Dès lors, on se soumet à l’idole et celle-ci devient maître de la personne qui l’adore.
Déjà dans le contexte du premier commandement, l’adoration d’un dieu de fabrication humaine était interdite.
« Tu ne te prosterneras point devant leurs dieux, et tu ne les serviras point ; tu n’imiteras point ces
peuples dans leur conduite, mais tu les détruiras, et tu briseras leurs statues » (Ex 2 3.24).
« L’Éternel avait fait alliance avec eux, et leur avait donné cet ordre : Vous ne craindrez point d’autres dieux ; vous ne vous prosternerez point devant eux, vous ne les servirez point, et vous
ne leur offrirez point de sacrifices » (2 Rois 17.35).

4. Le drame de l’idolâtrie

Car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux… (Ex 20.5b).
La vérité est la suivante : il n’y a qu’un seul Dieu, l’Éternel, le Dieu qui est jaloux. Être idolâtre équivaut à le haïr (Ex 20.3 ; Deut 6.4-5). Parce que Dieu est jaloux, l’adoration n’est due qu’à lui seul. Le mot « jaloux » peut avoir deux sens. Le premier sens exprime la suspicion, l’aguet, le manque de confiance et l’envie. Le second sens exprime la demande d’une dévotion exclusive, et c’est ainsi que Dieu se présente dès le premier commandement. Il se met en colère contre ceux qui s’opposent à lui.
Comme il est souverain et le seul Dieu, il ne permettra à personne d’usurper sa place. Dieu refuse de partager sa gloire et sa majesté avec une idole en bois ou en pierre  (És 42.8 ; 48.11).
Dieu promet fidélité comme un mari à son épouse. Si l’épouse se détourne de son mari pour un amant, elle commet l’adultère. Dieu compare cet adultère à l’idolâtrie (Jér 3.9 ; Éz 23.37 ; Osée
3.1). Son jugement tombera sur les idolâtres (Deut 32.21).

5. L’absurdité de l’idolâtrie

On se rend vite compte que l’idolâtrie n’a aucun sens. Ceux qui les fabriquent, seront dans la confusion car les idoles ne voient pas, n’ont pas d’intelligence (És 44.9) et sont incapables de sauver (És 44.20, 45.20). On leur apporte de la nourriture et des cadeaux, on leur offre de l’encens, on
les revêt d’habits, on les loge dans des pagodes, des temples, des habitations, on les dépoussière, on les nettoie, on leur allume des bougies. Les idoles ne mâchent, n’avalent et ne digèrent pas
la nourriture qui leur est offerte. Elles ne parlent, ne bougent, ne chantent, et n’aident pas ; elles ne font rien. Ceux qui les fabriquent sont aveugles, ils ne discernent plus, ne s’interrogent et ne constatent pas qu’elles leur mentent (És. 44.18-20). Pourquoi alors les adorer ?
En revanche, le vrai Dieu nous parle et il a parlé de manière audible aux Hébreux dans le désert du milieu du feu (Deut 4.11-12).

Pourquoi Dieu se manifesta-t-il ainsi aux Hébreux, au travers de sa voix ?

Les enfants d’Israël ont entendu Dieu, mais ne l’ont point vu. Comment est-il donc possible de fabriquer une représentation physique de Dieu, alors que personne ne l’a vu ? En effet, « Dieu est
Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4.24). Il est donc absurde de vouloir représenter Dieu par une sculpture ou une image. Avec Dieu, la question n’est
pas de le voir ; au contraire, c’est une question de foi en quelqu’un qui n’est pas visible : « Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! » (Jean 20.29 ; cf. Héb 11.1)
Dieu s’est révélé par le biais de sa voix, justement pour que nous ne nous fixions pas sur une image qui va d’office réduire notre perspective. On va mettre Dieu dans une boîte à notre image. C’est pour cela que nous devons mettre dans nos églises l’accent sur la Parole de Dieu.

6. La conséquence de l’idolâtrie (v.5c)

… qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent (Ex 20.5c).
Comment comprendre ce verset ?
Nous sommes en présence d’une  phrase typiquement sémitique, qui ne doit pas être prise de manière mathématique, mais comme un principe vrai.
Moïse dit clairement que les enfants ne seraient pas punis pour les péchés de leurs parents (Deut 24.16 ; cf. Éz 18.19-32).
Mais il est également vrai que les enfants subissent l’influence des parents, lorsque ceux-ci enfreignent la loi divine, comme une conséquence naturelle à leur désobéissance et leur haine
de Dieu. Les enfants éduqués dans un milieu idolâtre s’en imprègnent et reproduisent ensuite
l’exemple des parents, développant eux-mêmes une haine envers Dieu. L’influence d’une génération désobéissante, dont la méchanceté est implantée de manière profonde, peut nécessiter plusieurs générations pour changer du tout au tout, mais rappelons aussi que la grâce rédemptrice de Dieu a le pouvoir de casser ce déterminisme et de libérer ceux qui sont sous ce type d’influence.
Il convient de faire une distinction entre les résultats naturels d’actions mauvaises liés à notre péché, et la punition directe infligée de la part de Dieu en réponse à cette action.
Le péché qui est puni ici, est la haine envers Dieu. En effet, toute personne idolâtre hait Dieu, et par conséquent, elle est punie par Dieu. Il est évident que la violation de la loi de Dieu par une génération va avoir des effets néfastes sur la génération suivante.
Mais le pécheur est puni pour son péché de haine, pas pour le péché de son père.
J’hérite de mes parents une nature pécheresse. Je peux également apprendre des comportements mauvais à cause d’eux. Mais je ne suis pas puni pour leur péché, je suis puni pour mon péché.
Si je décide de rejeter le seul vrai Dieu et d’adorer des faux dieux, devenant ainsi idolâtre, cela
pourra avoir un effet dramatique sur mes enfants. La sentence ultime des idolâtres sera leur exclusion du ciel (Apoc 21.8 ; 22.15).

7. L’antidote de l’idolâtrie

… et qui fais miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements (Ex 20.6).
De nouveau, ce verset use d’une phraséologie typiquement sémitique.
L’idée de « mille générations » est une phrase vague, un peu comme les « myriades d’anges » (Héb 12.22 ; Apoc 5.11).
Tandis que la méchanceté d’une génération influence la suivante, et que Dieu punit ceux qu’ils le haïssent, une génération qui aime Dieu, aura un effet positif sur les suivantes ; le contraire est donc également vrai. La décision d’adorer le seul vrai Dieu en esprit et en vérité, de l’aimer, de garder ses commandements, aura un effet positif sur les enfants.
L’accent devrait être mis sur ce verset, et l’enseignement à en retenir est la largesse infinie de la
bonté de Dieu pour ceux qui l’aiment et qui gardent ces commandements.
Certes Dieu punit ceux qui le haïssent, mais en contrepartie il bénit surabondamment ceux qui l’aiment et qui gardent ses commandements ! Par notre attachement à ses commandements, nous
prouvons notre amour pour lui.
Recevoir un héritage divin de la part de ses parents va clairement être une bénédiction pour les enfants, une sanctification particulière (1 Cor 7.14).
Néanmoins, chacun est redevable devant Dieu pour lui-même. Les parents ne peuvent pas croire pour leurs enfants, mais ceux-ci, en ayant des parents chrétiens, auront des facilités dans leur chemin de foi. La récompense de ceux qui adorent justement le seul vrai Dieu sera la félicité éternelle (Apoc 22.14,17). ■

Écrit par


Introduction

L’apôtre Jean, en prison sur l’île de Patmos, vers 95 apr. J.-C., reçoit et écrit une vision du Seigneur concernant la fin des temps : le livre de l’Apocalypse. Cette vision annonce que le temps du jugement pour le monde est arrivé. Cette période encore future s’appelle la période de la grande tribulation. Le personnage clé de la grande tribulation est l’Antichrist décrit en détail au chapitre 13. Il persécutera avec une violence inouïe les chrétiens. Le chapitre 16 décrit la dernière série de jugements — appelées des « coupes » — que Dieu enverra sur terre avant le retour de Jésus-Christ. La dévastation produite par ces sept jugements est tellement énorme qu’elle défie l’imagination. La voix au verset 1 est la voix de Dieu car elle vient du temple, qui est l’endroit où Dieu réside. Ainsi, Dieu donne des instructions aux sept anges en leur disant : « Allez, et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu. »

Les ulcères malins et douloureux (1ère coupe, v. 2)

Dans le chapitre 15, les martyrs louent le Seigneur au ciel. Au chapitre 6, ils avaient prié pour que la justice de Dieu soit rendue à leurs assassins (v. 9-11). Ainsi, un ulcère malin et douloureux frappe les hommes qui avaient la marque de la bête et qui adoraient son image. Ceux qui ont suivi la bête, donc tous les non-chrétiens de la planète, sont frappés d’ulcères1 malins.
Fait intéressant, ces ulcères sont infligés à ceux qui se sentaient protégés par l’Antichrist, et qui réalisent maintenant qu’il ne peut rien faire pour eux ! Même celui qui avait le pouvoir de faire des miracles — l’Antichrist — ne peut rien faire ici contre la colère de Dieu.

La mer de sang (2e coupe, v. 3)

Cette plaie est du même genre que la première plaie en Égypte et similaire au jugement de la deuxième trompette (8.8-9). Les eaux de la mer sont-elles transformées en sang réel ou la mer devient-elle rouge à cause d’un type d’efflorescence algale ayant pour origine une prolifération relativement rapide de la concentration de micro-organismes ? Le verset 3 est plutôt explicite en disant que « l’eau devient du sang, comme celui d’un mort ». Je penche donc vers du sang réel car Dieu peut facilement le faire. Ce qui voudrait dire que l’eau devient épaisse, foncée et coagulée comme le sang déversé d’un homme assassiné par couteau, donc d’un mort. Mais l’important ici est de voir le résultat : « Tout être vivant mourut, tout ce qui était dans la mer. » Toute la vie marine meurt. Plus de poissons. Plus d’algues. Plus de plancton. Imaginez les poissons morts qui flottent. On estime à 3 trillions 500 milliards le nombre de poissons dans les océans — tous morts et tous qui flottent en train de pourrir. Imaginez l’odeur. Ici, Dieu renverse ce qu’il a créé dans Genèse 1.21.

Les rivières de sang (3e coupe, v. 4-7)

Le troisième ange se tourne vers les sources d’eau douces et vers les fleuves. Il s’attaque donc à toutes les sources d’eau potable dans le monde. Elles deviennent toute du sang également. C’était déjà arrivé au Nil 2. Et dans le jugement de la troisième trompette (8.10-11), déjà un tiers des réserves d’eau douce dans le monde avait été contaminées.
La population du monde entier est en grand danger puisque la plupart des réserves d’eau conventionnelles sont contaminées par cette plaie. La détresse que cette plaie produira sur le monde est incalculable. Il n’y aura plus d’eau pour nettoyer le pus des ulcères de la première coupe. Il n’y aura pas d’eau à boire et plus d’eau pour se laver.
Certains pourraient avoir de la peine à imaginer que de tels châtiment viennent de Dieu ! Si Dieu est amour, il est aussi un Dieu juste qui doit punir le mal. Et c’est comme si Dieu savait qu’une objection à sa justice surgirait… Alors, dans les versets 5 et 6, les anges proclament la justice de Dieu : « Tu es juste, toi qui es, et qui étais ; tu es saint, parce que tu as exercé ce jugement, en donnant la raison de ce jugement : « car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire ; ils le méritent. » Oui, ces jugements sont l’exemple suprême de la justice de Dieu. Ces gens reçoivent exactement ce qu’ils méritent (voir Gal 6.7).

Le feu et la chaleur extrême (4e coupe, v. 8-9)

Un ange verse sa coupe sur le soleil, ce qui a pour effet de brûler les hommes par le feu. Dans Apocalypse 8.12, le soleil fut aussi frappé, mais différemment. Lors des trompettes, un tiers de la luminosité disparaît pour obscurcir la terre. Mais ici, le soleil frappe plus fort que d’habitude. Les rayons du soleil deviennent brûlants et les hommes sont littéralement brûlés par le feu du soleil. La terre devient comme un four. Nous parlons beaucoup du réchauffement climatique aujourd’hui… Mais à la lumière de ce texte, nous n’avons encore rien vu ! Imaginez ce qui va se passer aux glaciers de la terre, au pôle nord et au pôle sud. Tout va fondre très vite pour se dissoudre dans les eaux épaisses et rouges de sang. Le niveau des mers augmentera et inondera de sang les terres côtières. Nous comprenons mieux les paroles de Jésus : « Et si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé ; mais à cause des élus, ces jours seront abrégés » (Mat 24.22).
Nous pourrions imaginer que de tels désastres conduiraient les hommes à se repentir. Mais non, c’est tout le contraire qui se produit. Ils s’endurcissent : « Les hommes furent brûlés par une grande chaleur, et ils blasphémèrent le nom du Dieu qui a l’autorité sur ces fléaux, et il ne se repentirent pas pour lui donner gloire » (v. 9).

Les ténèbres sur toute la terre (5e coupe, v. 10-11)

Le cinquième ange verse sa coupe sur le royaume de l’Antichrist. Et son royaume est plongé dans les ténèbres. Le monde entier est enveloppé dans le noir — comme si c’était la nuit.
Il est douteux que ce soit à cause des ténèbres que les hommes se mordent la langue de douleur. C’est probablement le résultat cumulatif des cinq premières coupes : les ulcères malins, l’absence d’eau potable et les brûlures du soleil. Et ils refusent toujours de se repentir — dernière référence à leur endurcissement.

La trinité satanique (6e coupe, v. 12-16)

Cette coupe est un peu différente des autres car elle n’est pas une plaie directe sur les hommes, mais est un regard sur ce qui se prépare de manière imminente.
Le sixième ange tarit le fleuve de l’Euphrate afin de permettre que les rois de l’Orient viennent en Israël. L’Euphrate est un fleuve de 2 800 kilomètres de long qui prend sa source près du Mont Ararat en Turquie et coule jusqu’au Golfe Persique. Le jardin d’Éden était situé le long de ce fleuve, et c’est donc là que vécurent Adam et Ève (Gen 2.10-14).
Mais à quoi va ressembler l’Euphrate lors de la sixième coupe ? À cause des chaleurs hors normes de la quatrième coupe, toutes les eaux du Mont Ararat deviendront un immense torrent d’eau qui inondera les berges de l’Euphrate. On peut imaginer que tous les ponts seront détruits par ces courants d’eau massifs, ce qui expliquerait le problème du passage de l’Euphrate. Il est immense et trop large pour reconstruire des ponts rapidement. Comment faire pour passer le fleuve ?
Un ange de Dieu dessèche l’Euphrate. Dieu prépare la voie pour ces rois et leurs armées afin qu’ils puissent se rendre en Israël. Rien n’est précisé sur l’identité exacte de ces rois — mais nous savons qu’ils viennent en Israël pour se rassembler à Harmaguedon (v. 16).
Les verset 13 et 14 donnent des frissons dans le dos : « Je vis sortir de la gueule du dragon, de la gueule de la bête et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. » Il y une dimension spirituelle derrière ces évènements clairs. Le dragon peut être identifié à Satan (12.9), la bête à l’Antichrist (13.1-10) et le faux prophète à l’assistant de l’Antichrist (13.11-18). De leurs bouches sortent trois esprits impurs, donc trois démons (v. 14), qui ressemblent à des grenouilles. Ce ne sont donc pas littéralement des grenouilles, mais des démons. Et quel est leur but ?
Ces esprits démoniaques ont le pouvoir de faire des prodiges3. Ce ne sont pas seulement les rois de l’Orient qui sont convoqués, mais les rois de toute la terre. L’objectif est de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu Tout-Puissant. Satan et ses démons ont l’objectif précis de combattre Dieu 4!
Dans ce contexte, il nous est rappelé que Dieu est un Dieu d’amour et de grâce. Il encourage les justes à tenir ferme, et il est toujours prêt à pardonner à celui qui se repent et qui vient à lui pour trouver le pardon (v. 15). C’est une énième invitation à venir à Christ. Mais le refus de se repentir est total.
La trinité satanique rassemble donc les rois dans le lieu appelé en hébreu Harmaguedon, proche du Mont Carmel. Dans l’immense vallée de Jizréel, il y a un mont sur lequel est perchée la ville de Meguiddo, aujourd’hui en ruines. La bataille d’Harmaguedon aura lieu à cet endroit précis. Environ 34 batailles ont eu lieu dans la vallée de Jizréel (la vallée d’Harmaguedon), à la base de Tel Meguiddo. Napoléon Bonaparte l’a qualifiée de « champ de bataille le plus naturel sur terre ».

Des cataclysmes naturels colossaux (7e coupe, v. 17-21, 17.1)

Le dernier ange verse sa coupe dans l’air, donc dans l’atmosphère au-dessus de la tête des gens. On peut dire que c’est le dernier domaine de la nature qui n’a pas encore été ravagé par les plaies : la terre, les eaux, la végétation, le soleil. Maintenant, c’est au tour de l’air.
Une voix se fait entendre du trône, donc vraisemblablement la voix de Dieu qui dit : « C’en est fait ! » Dans l’orignal, ce mot décrit une action qui a des effets dans le futur. John MacArthur commente : « Cette parole est comme celle qu’on retrouve dans Jean 19.30 lorsque Jésus dit : « tout est accompli. » Le jugement sur Christ à Golgotha pourvoit le salut pour les pécheurs qui se repentent. Le jugement de la septième coupe pourvoit la ruine aux pécheurs qui ne se repentent pas. 5»
Le verset 18 décrit les effets qui suivent cette proclamation : des éclairs, des voix, des coups de tonnerre et le plus grand tremblement de terre qui a jamais eu lieu. En 1556 à Shaanxi en Chine, un tremblement de terre a dévasté une vaste zone sur 850 kilomètres. Il a été ressenti dans 97 comtés et 10 provinces et a entraîné des crevasses et des glissements de terrain qui ont provoqué l’effondrement de nombreuses habitations. Le bilan de ce séisme dévastateur a été de 830 000 morts, soit plus de 60 % de la population de la région. Sa magnitude n’était que de 8,0 sur l’échelle de Richter 6. Le tremblement de terre de la septième coupe sera bien pire, car il sera mondial. La grande ville (probablement Jérusalem) sera divisée en trois, les villes des nations tomberont et Babylone la grande sera particulièrement visée par la colère de Dieu. L’effet du tremblement de terre sur les îles et les montagnes est marquant (v. 20) : les îles et les montagnes disparaissent du monde !
Enfin, imaginez des blocs de glace pesant entre 35 et 50 kilos (un talent) qui tombent du ciel ! La terre est complément ravagée par les plaies dévastatrices de la part de Dieu. Mais ce qui nous étonne le plus, c’est la réaction des gens : « et les hommes blasphémèrent Dieu à cause du fléau de la grêle, parce que ce fléau était très grand » (v. 21). Plutôt que de se repentir, les hommes blasphèment Dieu ! D.A. Carson dit : « Ne pensez pas qu’en enfer les gens vont regretter leur péché et supplier Dieu de leur pardonner et de leur donner une deuxième chance. Non, les gens qui sont en enfer ont blasphémé et maudit Dieu avant d’y aller, et cette attitude à l’égard de Dieu durera pendant l’éternité. Ils maudiront Dieu éternellement, car rien ne peut les faire changer d’avis. 7»

Conclusion

Que retenir après l’étude d’un tel passage ? Premièrement, il nous rappelle qu’un jour Jésus reviendra chercher les siens comme un voleur8 . Es-tu préparé à sa venue ? Vis-tu avec la perspective de son retour soudain ? Deuxièmement, à cause du péché de l’homme, Dieu déversera sur la terre une série de jugements et détruira ce qu’il a créé (Apoc 21.1). Intègres-tu cette donnée dans la manière dont tu vis sur cette terre ? Troisièmement, ce passage nous rappelle que Dieu est juste et il ne laissera pas le mal impuni 9! Doutes-tu parfois de la justice de Dieu ? Enfin, ces jugements démontrent la grandeur et la sainteté de Dieu et sont un encouragement à vivre notre vie terrestre de manière sérieuse en poursuivant notre sanctification (Héb 12.14).

 

  1. Un ulcère est une plaie de la peau, des yeux ou d’une muqueuse, accompagnée d’une désintégration du tissu (wiképédia)
  2. Voir Ex 7.20-24 ; Ps 78.43-44
  3. Apoc 13.13,14 ; 2 Thes 2.9 ; Jésus le prédit en Marc 13.22
  4. Voir Joël 3.2 ; 4.9-13 ; Zach 14.2-3,11-21
  5. John MacArthur, The MacArthur New Testament Commentary, Revelation 12-22, Moody Publishers, page 151 (traduit par l’auteur de l’article). Ce commentaire existe en français :Les épîtres générales et l’Apocalypse, Commentaires sur le Nouveau Testament, Éditions Impact
  6. Source : https://en.wikipedia.org/wiki/1556_Shaanxi_earthquake
  7. DA Carson, The God Who is There, Baker Book House, pages 209-210 (traduit par l’auteur de l’article). Ce livre existe également en français : Le Dieu qui est là, Éditions Clé
  8. Apoc 16.15 ; Mat 24.45 ; 2 Pi 3.10
  9. Nah 1.3 ; Rom 2.3

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Vous vous êtes déjà posé la question : quelle est la formule du bonheur dans la vie au quotidien ?
Lorsque tout va mal, la tendance naturelle est de se plaindre et de crier : « c’est injuste. » Nous avons envie que le monde sache que nous avons été malmenés, que nous sommes les victimes d’une sorte de complot à notre insu.

Heureux dans la souffrance et la persécution ?

En tant que chrétien, nous pouvons avoir la même attitude dans l’épreuve. Lorsque celle-ci nous frappe de plein fouet, nous avons envie de nous tourner vers Dieu pour lui crier toute l’injustice que nous ressentons. Même si nous croyons que, dans toutes les circonstances de la vie, Dieu est souverain, même si, dans notre épreuve, nous pensons à Job qui fut grandement éprouvé, voire à Étienne et d’autres qui furent persécutés pour leur foi, nous avons quand même envie de nous plaindre. Et si nous souffrons pour notre foi, alors certainement nous allons penser aux paroles de Jésus dans Matthieu 5.11-12 qui nous dit : « Heureux serez-vous lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. »

Heureux ? Réjouissez-vous ? Soyez dans l’allégresse ? Les directives sont là, mais honnêtement, cela reste parfois extrêmement difficile. Nous avons plutôt envie de répondre à Dieu en lui disant : je ne mérite pas cela !

Comment devons-nous réagir dans l’épreuve, et surtout dans celle liée à la persécution ? Après tout, Paul a bien dit dans 2 Timothée 3.12 : « Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. » Si nous voulons vivre pour Christ, nous n’avons pas le choix : nous serons persécutés d’une manière ou d’une autre. La question est donc celle-ci : Comment devrai-je réagir lorsque la persécution me frappera ? C’est le but de la section de 1 Pierre 3.8-22. Notre réponse deviendra alors, d’une certaine façon, la formule du bonheur.

La première Épître de Pierre se situe dans un contexte de persécution et de souffrance. Il écrit à des chrétiens persécutés et leur explique comment ils doivent réagir lorsqu’ils souffrent pour leur foi. Le mot « enfin » de 1 Pierre 3.8 nous indique que Pierre passe à la conclusion d’un passage qui commence en 1 Pierre 2.11 dont le thème général est la soumission. Le chrétien persécuté doit maintenir une attitude générale de soumission. Pierre développe cette idée de soumission au travers des relations des citoyens envers les autorités (2.13-17), des serviteurs envers leurs maîtres (2.18-25), des femmes avec leurs maris (3.1-6) et des maris avec leur femmes (3.7).

Pierre parachève sa pensée dans cette section (3.8-22) en rappelant que tout chrétien persécuté doit toujours réagir avec affabilité et avec droiture. Cela veut dire que nous restons calmes, nous ne haussons pas le ton, nous ne nous débattons pas, nous ne nous vengeons pas. L’exemple de 1 Pierre 2.18, des serviteurs qui réagissent face à des maîtres pénibles, est excellent : « Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont d’un caractère difficile. » Le fait qu’un esclave (ou de nos jours un employé, même si leur situation n’est pas entièrement comparable) ait un maître difficile, ne justifie pas un éventuel mépris à son égard, ou n’est pas un motif d’insoumission. De même dans 1 Pierre 3.1-6, une femme qui a un mari difficile, est appelée à se soumettre à lui et à le servir avec une bonne attitude. Ainsi en est-il avec ceux qui nous persécutent. Nous traitons nos persécuteurs de manière similaire à ceux que nous apprécions, même si nous désapprouvons leurs actions. Notre attitude, après tout, pourrait les gagner à Christ !

Le chrétien persécuté réagit avec affabilité

Au verset 8, Pierre décrit ce qui caractérise les relations entre chrétiens. Elles sont animées des mêmes pensées et sentiments, de l’amour fraternel, de la compassion et de l’humilité. En d’autres termes, il ne devrait pas y avoir de friction entre chrétiens.

Paul le décrit de manière similaire dans Philippiens 2.1-3. Cela ne veut pas dire que nous devons constamment avoir la même opinion, mais une même attitude harmonieuse ayant un but unique. Nous souffrons ensemble et nous sommes appelés à avoir une sympathie mutuelle, un cœur tendre.

Au verset 9, Pierre complète cette liste par ce qui caractérise les relations avec chacun, y compris ceux qui nous persécutent. Nous ne faisons pas le mal, ne proférons pas d’injures, mais nous faisons le bien. Pierre encourage les chrétiens à ne pas se venger personnellement du mal qu’ils peuvent subir. Se venger est la tendance naturelle de l’homme envers l’autorité et les maîtres, ou entre les maris et les femmes. Pierre encourage à bénir ceux qui nous maltraitent, tout comme Paul (Rom 12.14,17-21 ; Éph 4.29 ; 5.4).

Aux versets 10 à 12, Pierre donne de manière succincte la formule du bonheur. Si nous voulons aimer la vie et voir des jours heureux, alors il convient de préserver sa langue du mal, ses lèvres des paroles trompeuses c.-à-d. du mensonge, de s’éloigner du mal, de faire le bien, de rechercher la paix et la poursuivre et de prier.

En adoptant un tel comportement, nous aurons la promesse que le Seigneur sera attentif à nos prières.

Ceci est particulièrement important de nos jours. En Occident, il convient de le mentionner, nous ne souffrons pas beaucoup de la persécution — merci Seigneur ! Mais l’ennemi semble avoir trouvé une autre manière très efficace de nous attaquer : les divisions d’église et les conflits entre chrétiens. Quelle église n’a pas subi une division ou un conflit majeur dans ses rangs ? En fait, nous avons l’impression que les nouvelles implantations d’églises sont souvent le résultat de conflits. Ces conflits sont parfaitement logiques dans la perspective de l’ennemi. Jésus a dit : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13.35). Au verset 34 juste avant, Jésus dit : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres. » Si c’est par notre amour radical que le monde peut savoir que nous sommes chrétiens, alors cet amour révolutionnaire sera l’un des facteurs qui leur donnera envie de connaître Christ, et ce sera justement à cet endroit que l’ennemi attaquera ! Je crains néanmoins qu’il ait bien réussi son affaire ! Que le Seigneur nous aide à nous aimer les uns les autres en tant que chrétiens afin de montrer au monde que nous réagissons différemment dans nos relations mutuelles, surtout dans un contexte de persécution. Nous chrétiens, nous nous aimons réellement et le manifestons par notre comportement de grâce les uns envers les autres.

Le chrétien persécuté réagit avec droiture

Bien que Pierre nous donne la raison et la logique d’être bienveillant au verset 13, il n’exclut pas la souffrance et la persécution, mais il rappelle quelle est la source du bonheur au verset 14. Si nous sommes zélés pour le bien, même si nous souffrons pour ce bien que nous faisons, nous serons heureux. Ainsi nous n’avons aucune crainte d’être troublés par nos persécuteurs. Notre bonheur en tant que chrétien n’est pas lié aux circonstances, mais à notre relation personnelle avec Jésus-Christ et ce qui en découle :

– Chantons et louons Dieu comme Paul et Silas lorsqu’ils étaient en prison (Act 16.16-25).

– Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse car notre récompense est dans les cieux (Mat 5.10-12).

– Glorifions Dieu à cause du nom de Christ (1 Pi 4.13, 16).

– Cherchons le refuge en Dieu (Ps 7.2).

Ceci n’est pas une chose facile. Je pense que cela s’apprend. J’ai personnellement deux versets dans le Nouveau Testament que j’affectionne spécialement et auxquels je reviens régulièrement, surtout lorsque les épreuves de la vie me frappent, 1 Thessaloniciens 5.16 et 18 : « Soyez toujours joyeux », « Rendez grâce en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. » Il y a bien des années, mon épouse et moi avons décidé d’appliquer ces deux versets chaque jour, quoi qu’il arrive dans nos vies. Parfois l’émotion n’y est pas. Parfois, tout en nous ne veut pas appliquer ces versets. Mais nous nous y efforçons. Lorsque nous prions pour les circonstances de nos vies, parfois bien difficiles, nous prions et nous remercions Dieu même pour ces circonstances difficiles et compliquées, parce que nous avons décidé de manifester une attitude de joie. Rappelons-nous que dans le Seigneur, ces deux attitudes sont possibles, sinon elles ne seraient pas écrites sous forme de commandement. Je trouve cela incroyable que Dieu nous commande d’être joyeux et reconnaissants pour toute chose ! C’est la preuve que ce n’est pas naturel. Râler est naturel pour l’homme naturel. Mais pas pour le chrétien ! Celui-ci est joyeux et reconnaissant en toutes choses !

Au verset 15, Pierre nous livre la clé qui donne le pouvoir de réagir avec droiture à toute souffrance. Elle consiste à sanctifier le Seigneur Jésus-Christ dans nos cœurs. « Sanctifier » veut dire « mettre à part, considérer saint, placer au-dessus de toute autre relation ». Jésus est Christ, le Messie de Dieu, et Seigneur, ce qui veut dire qu’il est suprême, étant celui à qui doivent être rendues toute soumission et toute obéissance (És 8.13). Mon ancien cœur doit être envahi de plus en plus par Jésus-Christ (Mat 15.18-20). Cela ne veut pas dire que mon salut est progressif, puisque je reçois un nouveau cœur au moment de ma conversion (Éz 36.26). Mais c’est une autre manière de décrire la plénitude du Saint-Esprit (Éph 5.18) — j’ouvre de plus en plus les compartiments fermés de ma vie à la seigneurie de Jésus-Christ, le sanctifiant ainsi dans mon cœur (1 Thes 4.1).

Le Seigneur nous donne deux promesses si nous agissons fidèlement :

– Nous n’aurons rien à craindre, ni besoin d’être troublés face à d’éventuelles persécutions (v. 14, cf. Phil 4.6-7),

– Nous serons toujours prêts à nous défendre (v. 15).

Et si quelqu’un nous demande raison de l’espérance qui est en nous, nous devrions répondre avec douceur (c.-à.d. avec une attitude qui procure une sensation agréable et qui ne présente aucun caractère excessif) et avec respect (c.-à-d. avec un sentiment qui conduit à traiter quelqu’un avec de grands égards).

Nous ne sommes pas appelés à nous battre, ni verbalement, ni physiquement, pour notre foi, mais au contraire, à gagner nos adversaires par notre douceur et notre respect. Nous devons toujours être prêts à nous défendre. Pour être prêts, nous devons sanctifier Christ dans nos cœurs.

Au verset 16, Pierre nous invite à avoir une bonne conscience. La bonne conscience est l’état de celui qui estime n’avoir rien à se reprocher. Si ma conduite est irréprochable (comme elle devrait l’être), alors, si je suis persécuté, par des insultes ou par des persécutions physiques, j’aurai une bonne conscience devant Dieu, je n’aurai donc rien à me reprocher. Je saurai alors que mes malheurs ne viennent pas d’un péché que j’aurais commis (1 Cor 11.30), mais de mes ennemis, une persécution « autorisée » par Dieu pour une raison inconnue de ma part.

La Bible nous enseigne aussi que la bonne conscience est « ce témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduits dans le monde, […] avec sainteté et pureté devant Dieu, […] avec la grâce de Dieu » (2 Cor 1.12). Elle enseigne également à être « un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, en charité, en foi, en pureté » (1 Tim 4.12), et à être droit et juste quant à sa propre iniquité (Ps 7.4-6, Job 31.1-32.4).

La bonne conscience est le produit d’une bonne conduite. Elle a pour effet de confondre les accusations des détracteurs. À contrario, si notre vie est critiquable, notre défense verbale est affaiblie et notre conscience est troublée.

Les perspectives, les principes et le pacte

Dieu promet qu’il est attentif aux prières des justes (v.12) et que le bonheur est possible même pour ceux qui souffrent de persécution.

Si tu veux être heureux, il convient alors de réagir dans ta vie avec affabilité et droiture. Ces attitudes te permettront d’aimer la vie et d’amener des perdus au salut. Telle a été l’attitude de Jésus lorsqu’il vivait sur cette terre : il a souffert afin de nous amener à Dieu (v. 18).

Si tu n’es pas heureux dans ta vie avec Christ, il y a quelque chose à corriger. Quelle décision prends-tu par rapport à ce passage de l’Écriture ?

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David dit : Reste-t-il encore quelqu’un de la maison de Saül, pour que je lui fasse du bien à cause de Jonathan ? Il y avait un serviteur de la maison de Saül, nommé Tsiba, que l’on fit venir auprès de David. Le roi lui dit : Es-tu Tsiba ? Et il répondit : Ton serviteur ! Le roi dit : N’y a-t-il plus personne de la maison de Saül, pour que j’use envers lui de la bonté de Dieu ? Et Tsiba répondit au roi : Il y a encore un fils de Jonathan, perclus des pieds. Le roi lui dit : Où est-il ? Et Tsiba répondit au roi : Il est dans la maison de Makir, fils d’Ammiel, à Lodebar. Le roi David l’envoya chercher dans la maison de Makir, fils d’Ammiel, à Lodebar. Et Méphiboscheth, fils de Jonathan, fils de Saül, vint auprès de David, tomba sur sa face et se prosterna. David dit : Méphiboscheth ! Et il répondit : Voici ton serviteur. David lui dit : Ne crains point, car je veux te faire du bien à cause de Jonathan, ton père. Je te rendrai toutes les terres de Saül, ton père, et tu mangeras toujours à ma table. Il se prosterna, et dit : Qu’est ton serviteur, pour que tu regardes un chien mort, tel que moi ? Le roi appela Tsiba, serviteur de Saül, et lui dit : Je donne au fils de ton maître tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa maison. Tu cultiveras pour lui les terres, toi, tes fils, et tes serviteurs, et tu feras les récoltes, afin que le fils de ton maître ait du pain à manger ; et Méphiboscheth, fils de ton maître, mangera toujours à ma table. Or Tsiba avait quinze fils et vingt serviteurs. Il dit au roi : Ton serviteur fera tout ce que le roi mon seigneur ordonne à son serviteur.  Et Méphiboscheth mangea à la table de David, comme l’un des fils du roi.  Méphiboscheth avait un jeune fils, nommé Mica, et tous ceux qui demeuraient dans la maison de Tsiba étaient serviteurs de Méphiboscheth. Méphiboscheth habitait à Jérusalem, car il mangeait toujours à la table du roi. Il était boiteux des deux pieds.
Le but des chapitres 9 et 10 de 2 Samuel est de montrer comment David a géré la transition officielle entre son règne et celui de son prédécesseur, Saül. La première étape était de remporter l’adhésion des tribus du Nord en se montrant plein de grâce envers un survivant de la tribu de Saül.
David avait promis à Jonathan (1 Sam 20.14-17,42) et à Saül (1 Sam 24.17-23) qu’il ne retrancherait pas leur postérité ni leur nom d’Israël. Dans ce récit de 2 Samuel 9, je suggère que nous nous focalisions sur Méphiboscheth, le descendant du roi Saül.

1. Le descendant du roi Saül recherché (v.1-3a)

Bien que David n’ait aucun état d’âme pour faire mourir ses ennemis (1 Sam 25.34), et même s’il considérait les gens de la maison de Saül comme ses ennemis méritant la mort (2 Sam 3.1,6,8,10), David se met en recherche, afin de trouver quelqu’un de la maison de Saül pour lui faire du bien.
Le mobile de sa recherche est clairement identifié : « à cause de Jonathan » (v. 1). Une amitié forte les liait. David avait demandé à Jonathan de l’aide (1 Sam 20.8), et Jonathan avait fait de même vis-à-vis de David : « Si je meurs, ne retire jamais ta bonté envers ma maison, pas même lorsque l’Éternel retranchera chacun des ennemis de David de dessus la face de la terre .» (1 Sam 20.14). C’est donc maintenant le temps pour David de tenir sa promesse.
David se met méthodiquement à la recherche d’éventuels descendants de Jonathan en interrogeant un serviteur de la maison de Saül, Tsiba. David précise bien ses intentions : démontrer envers lui la bonté de Dieu (v. 3). Tsiba indique au roi qu’il existe bel et bien un descendant de Jonathan, son fils Méphiboscheth, et que celui-ci est infirme des pieds.

2. Le descendant du roi Saül retrouvé (v. 3b-5)

Que savons-nous de Méphiboscheth ? Il est le fils de Jonathan, le petit-fils de Saül. L’étymologie de son prénom est parlante : « boscheth » signifie « honte ». Il est « perclus » des pieds, c’est-à-dire infirme. Lorsque la nouvelle est arrivée que son père et son grand-père avaient été tués (2 Sam 4.1-4), sa nourrice l’a pris et a couru pour le protéger. Mais dans sa fuite, Méphiboscheth est accidentellement tombé des bras de sa nourrice et est handicapé depuis ce jour-là : il avait cinq ans. Il a trouvé refuge chez un certain Makir, fils d’Ammiel. Il n’avait probablement aucun moyen de gagner sa vie si ce n’est de demander l’aumône. Vraisemblablement, il fuyait le nouveau régime, car Lodebar se trouve à 15 kilomètres au sud-est de la mer de Galilée, dans le désert près du Jourdain. Il était également un oublié, car il a fallu faire des recherches pour le retrouver et voir s’il restait à Jonathan des descendants.
Saül, le grand-père de Méphiboscheth, avait refusé d’obéir à Dieu et recherché sa propre gloire. C’est pourquoi Dieu l’avait rejeté. Saül s’est suicidé sur le champ de bataille après avoir été mortellement blessé (1 Sam 31.4). L’oncle de Méphiboscheth, Ish-Boscheth, fils de Saül, n’avait pas été tué comme ses frères au mont Guilboa. Sous la protection d’Abner, chef de l’armée de Saül, il a commencé à régner en Israël suite au décès de son père (2 Sam 2.8-9). La guerre entre la maison de Saül et celle de David a duré des années (2 Sam 3.1). Mais pendant que la maison de Saül s’affaiblissait, celle de David se fortifiait. Ish-Boscheth et Abner furent tués. Dès lors, David devenait le roi non seulement de Juda, mais également d’Israël ; le royaume était ainsi unifié (2 Sam 5.1-6).
Après que David a été établi roi sur tout le pays, il eût été juste pour lui d’éliminer tous les descendants de son rival, Saül, comme le faisaient tous les rois de l’époque. Méphiboscheth lui-même a reconnu qu’il méritait la mort (2 Sam 9.8, 19.27-28) : il était un ennemi naturel de David. Cela rend cette histoire d’autant plus extraordinaire : le roi fait grâce à un condamné à mort !

3. Le descendant du roi escorté (v. 6)

Imaginez la scène : les hommes du roi frappent à la porte de Makir dans le désert, où Méphiboscheth se cache, et lui disent que le roi David souhaite le voir, Méphiboscheth pense que sa dernière heure est venue ! Il est escorté jusqu’à Jérusalem où il est introduit devant le roi.
En présence du roi, Méphiboscheth tombe sur sa face devant David ! Il se prosterne devant lui et démontre une attitude respectueuse, de crainte.

4. Le descendant du roi effrayé (v. 7)

Méphiboscheth a tout à craindre de son audition devant David, il connaît le sort réservé en général aux descendants de la famille d’un roi déchu ou vaincu. Quel devait être son état psychologique au moment où il accède à la présence du roi ! Il savait que son oncle Ish-Boscheth avait été décapité (2 Sam 4.5-8).
Mais dès qu’il est en présence de David, ce dernier lui dit : « Ne crains point » (v. 7a). David surenchérit immédiatement et lui annonce qu’il veut lui faire du bien à cause de son père Jonathan. Cette grâce que Méphiboscheth va éprouver n’a rien à voir avec lui-même, ni à cause de ce qu’il est ou ce qu’il a fait. La raison de la grâce royale est dévoilée : c’est à cause d’une promesse faite à son père par David.

5. Le descendant du roi déconcerté (v. 8)

Méphiboscheth, qui vient d’apprendre que David lui fait non seulement grâce, mais l’invite à la table du roi tous les jours et lui donne toutes les terres de son père, est déconcerté ! Il ne comprend pas… « Qu’est ton serviteur, pour que tu regardes un chien mort, tel que moi ? » (2 Sam 9.8) Il se considère comme un chien mort, qui ne vaut absolument rien ! Non seulement il se compare à un chien, mais qui plus est à un chien mort !10

6. Le descendant du roi élevé (v. 9-13)

Méphiboscheth reçoit les biens de Saül et 35 serviteurs pour cultiver ses terres, ce qui démontre qu’il ne s’agissait pas d’un petit lopin de terre ! Il déménage de sa cachette pour rejoindre Jérusalem avec son jeune fils Mica, probablement dans une maison qui avait appartenu à Saül. Il mangea ainsi toujours à la table du roi et était comme un fils du roi. Toutefois, son handicap restait, en rappel à sa condition première.
Ce récit d’un roi qui fait grâce à un homme handicapé, à cause de la promesse faite à son père, est une illustration étonnante de la sublime grâce de Dieu à notre égard.
« Rendez grâce au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière ; il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, le pardon des péchés » (Col 1.12-14).
Ce récit illustre sept merveilleuses composantes de la grâce de Dieu à notre égard :

1) La grâce de Dieu est divine

C’est à cause de sa promesse à Jonathan que David a recherché Méphiboscheth. David s’est souvenu de l’alliance qu’il avait faite. Cet accord a sans doute été conclu avant même la naissance de Méphiboscheth. David a pris l’initiative de faire du bien à son ennemi. C’est ce que Dieu a fait avec nous : « Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde » (Tite 3.4-5a)11 . Nous étions ennemis de Dieu, et il a pris l’initiative de nous révéler sa miséricorde et de nous sauver. Quelle grâce magnifique !

2) La grâce de Dieu est nécessaire

La condition de Méphiboscheth avant de recevoir cette grâce de David nous rappelle notre état avant d’avoir été les bénéficiaires de la grâce de Dieu.
a. Il était maudit
Parce qu’il est le petit-fils de Saül, Méphiboscheth est né dans une famille ennemie de David. Il a hérité, sans le vouloir, d’une malédiction. Nous aussi, nés d’Adam, avons reçu de celui-ci la nature pécheresse (Rom 5.12), car à cause d’une seule offense, la condamnation a atteint tous les hommes (Rom 5.18).
b. Il avait un nom de honte
Méphiboscheth signifie « honte ». Devant Dieu, tout homme, à cause de son péché, devrait avoir honte. Suite à leur péché, Adam et Ève ont eu honte (Gen 3.7).
c. Il était infirme
Méphiboscheth est infirme des pieds. De son côté, l’homme pécheur ne peut marcher devant Dieu d’une manière satisfaisante.
d. Il était pauvre
Méphiboscheth était pauvre avant de recevoir de David toutes les terres de son père. Avant d’être enrichis par Dieu de nombreuses bénédictions spirituelles (Éph 1.3ss), nous étions pauvres.
e. Il était fugitif
Vraisemblablement, Méphiboscheth fuyait le nouveau régime. L’homme pécheur fuit Dieu : Adam et Ève après avoir péché ont fui la présence de Dieu. Jonas également a fui la présence de Dieu après lui avoir désobéi.
f. Il était oublié
Si le serviteur de Saül n’avait pas été là ; qui se serait souvenu de Méphiboscheth ? Aujourd’hui, combien d’hommes et de femmes ont l’impression de ne compter pour personne ? d’être abandonnés ?
g. Il était condamné à mort
Méphiboscheth se savait condamné à mort tout comme la juste rétribution du péché, c’est la mort (Rom 3.23 ; 6.23).
h. Il était un ennemi de David
Si Méphiboscheth était de facto un ennemi de David, notre nature caractérisée par le péché nous constitue, que nous le voulions ou pas, comme des ennemis de Dieu (Rom 5.10).

3) La grâce de Dieu est active

La grâce de Dieu nous cherche. Elle nous débusque, là où nous sommes — même parfois dans les situations les plus improbables. Dieu a activement travaillé pour nous offrir le salut en Jésus-Christ (Rom 5.6-11). David n’a pas simplement envoyé des béquilles à Méphiboscheth, mais il l’a fait venir vers lui dans son palais. Il s’est engagé pour lui et a fait preuve d’initiative.

4) La grâce de Dieu est inattendue

Pour Paul, la grâce de Dieu s’est manifestée sur le chemin de Damas, de manière totalement inattendue (Act 9.3ss). Matthieu était assis à son bureau de collecteur d’impôt quand Jésus l’a appelé à le suivre comme disciple ; il s’est exécuté sur-le-champ (Mat 9.9). Le geôlier de la prison dans laquelle Paul et Silas chantaient a eu une occasion unique de laisser la grâce de Dieu l’atteindre et il l’a saisie (Act 16.25-34).

5) La grâce de Dieu est surprenante

Moïse a été épouvanté dans la présence de Dieu (Héb 12.21). Pierre, Jacques et Jean ont été saisis de peur devant la sainteté de Dieu (Mat 17.6). Devant Dieu, tout pécheur sait qu’il mérite la mort. Il tremble. Mais Dieu dit : « Ne crains point. Bien qu’il soit vrai que tu mérites mon courroux, je t’aime et te pardonne. Mon Fils est mort à ta place. Tu as été choisi avant la fondation du monde pour être adopté dans ma famille. Je t’ai racheté par mon Fils. En lui, il y a pardon et bénédiction pour tous les pécheurs repentants. Aujourd’hui, je fais de toi un fils de Dieu et je te donne la vie ! »

6) La grâce de Dieu élève

David a donné à Méphiboscheth les terres de son père et une place à la table du roi. Tous les croyants seront conviés aux noces de l’Agneau (Apoc 19.7-10) et assis à la table du roi. Mieux encore, nous sommes fils de Dieu (Jean 1.12), car nous avons été adoptés par Dieu (Rom 8.14-15). Celui-ci nous comble de bénédictions spirituelles (Éph 1.3ss) pour l’éternité (Jean 3.16).

7) La grâce de Dieu est disponible

« Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira » (Mat 7.7).
« Jésus, se tenant debout s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il la boive » (Jean 7.37-38).
  1. A noter que le chien n’a jamais été considéré en Orient comme l’ami et le compagnon de l’homme. En général, les chiens étaient laids, sales et repoussants. Ils erraient dans les rues à la recherche de quelque nourriture, se nourrissant même de cadavres (cf. 1 Rois 14.11, 16.4, 21.23-24, 2 Rois 9.10,36), se reproduisant beaucoup trop facilement et hurlant la nuit (cf. Ps 59.6,14).
  2. Voir aussi Jean 6.37,44,65, 15.16

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Définition du ciel

Le mot ciel, ou paradis, est utilisé plus de 580 fois dans la Bible dans plus de 550 versets. Le mot hébreu shamayin veut littéralement dire les hauteurs. Le mot grec ouranos, duquel dérive le nom de la planète Uranus, décrit ce qui est élevé ou haut.

Le passage de 2 Cor 12.3, où Paul parle de son ravissement jusqu’au troisième ciel peut troubler certains. Il n’y a pas trois ciels dans le sens de trois paradis. En fait, lorsque la Bible utilise le mot ciel, elle décrit trois choses différentes :

– Le premier ciel : l’atmosphère où volent les oiseaux,

– Le deuxième ciel : l’espace, là où vont les fusées, où se trouvent les planètes,

– Le troisième ciel : la demeure de Dieu où habitent les anges de Dieu et les saints décédés  (2 Cor 12.2).

Comment Dieu peut-il habiter le ciel lorsqu’on sait qu’il est omniprésent c.-à-d. qu’il est partout (Ps 139.8) ? La Bible explique que le ciel est sa demeure particulière, sa base d’opérations. C’est l’endroit où se trouve son trône et où se tient l’adoration la plus parfaite : « Car ainsi parle le Très-Haut, […] j’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté » (És 57.15) ; « Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié » (Mat 6.9)

Le ciel est-il limité dans l’espace et dans le temps ? La Bible enseigne que le ciel est réellement un endroit où nous habiterons, mais en même temps le ciel est un endroit qui n’est pas limité dans l’espace. Il semble être un endroit dont le pourtour est inexistant, sans fin ; une autre dimension pour ainsi dire.

Lorsque la Bible nous parle du ciel, elle utilise diverses expressions pour décrire le même endroit :

– Le nouveau ciel et la nouvelle terre (Apoc 21.1,5)

– Le paradis (Apoc 2.7 ; Luc 23.43)

– Le tabernacle de Dieu (v. Apoc 21.3)

– La patrie céleste (Héb 11.13-16)

– La montagne de Sion (Héb 12.18-24)

– Le ciel ou les cieux (Matt 6.9-10 ; 20)

– Le royaume céleste (2 Tim 4.18)

– En haut (Col 3.1-2)

– La maison du Père (Jean 14.2-3)

– La demeure du Très-haut (Ps 46.5)

– Devant le trône (1 Rois 22.19)

– Auprès du Seigneur (2 Cor 5-6-8)

Une des expressions les plus courantes pour décrire le ciel est la nouvelle Jérusalem, la cité céleste (Apoc 21-22). Au ciel, la nouvelle Jérusalem est le centre de vie pour les rachetés ; elle est en quelque sorte la capitale du ciel.  C’est pourquoi la Bible prend tellement de temps pour la décrire.

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Durant dix ans, ma femme Meg et moi, avons servi en France, à Paris, comme missionnaires avec The Evangelical Alliance Mission (TEAM). Notre objectif était clair : terminer l’implantation d’une église qui avait débuté des années auparavant avec d’autres missionnaires. Par la grâce de Dieu, durant les dix ans où nous étions là-bas, nous avons vu l’église devenir autonome. Aujourd’hui, vingt ans plus tard, l’église se porte bien.

Une drôle de chose m’est arrivée lorsque nous étions en phase de transition suite à ce ministère. Le désir de mon cœur avait toujours été de servir le Seigneur dans un ministère à Genève, en Suisse, où j’avais grandi. Mon père était un homme d’affaires américain à Genève, et pendant les quinze premières années de ma vie dans cette ville, je n’ai jamais entendu le véritable Évangile biblique de Jésus-Christ, même si Genève est l’endroit où Jean Calvin a prêché, il y a 500 ans !
Lorsque mes collègues français ont entendu parler de nos intentions d’un ministère à Genève, un frère bien intentionné m’a dit : « John, cela n’a aucun sens ! Pourquoi quittez-vous la France, pays dont les besoins sont énormes, pour vous installer dans un pays déjà évangélisé (en parlant de la Suisse) ? »
Je compris ce que ce frère français demandait. La France est, après tout, souvent considérée comme le cimetière des missionnaires. Elle est un terrain très difficile. Les Français sont athées de réputation, humanistes, pessimistes, intellectualistes et rationalistes. La plupart sont totalement fermés à l’Évangile. Nombreux sont les missionnaires ayant œuvré en France qui ont fini par être découragés.
Cette discussion souligne ainsi l’importance de comprendre ce qu’est le succès dans l’évangélisation. Qu’est-ce qui permet de conclure qu’une évangélisation a eu du succès ? Cette question est importante, surtout aux yeux de ceux qui ne voient que rarement des fruits. Examinons, pour y répondre, trois exemples de rencontres d’évangélisation rapportées dans le N.T. et qui, bien qu’approuvées de Dieu, n’offrent qu’un faible fruit apparent.

1. Jean-Baptiste

Dans Matthieu 3, le texte nous dit que, tout en prêchant dans le désert, le message de Jean-Baptiste était clair: « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. » (v. 2) Des centaines, voire des milliers de personnes sont venues. Beaucoup se sont repenties publiquement et furent baptisées. Mais une chose étonnante se produit dans Matthieu 14. Jean-Baptiste réprimande sévèrement Hérode pour son péché d’adultère (v. 4). Quelle a été la conséquence de cette réprimande ? Je voudrais pouvoir dire qu’Hérode reconnut son péché, se repentit, et orienta sa vie en faveur du Sauveur ! Au lieu de cela, la réprimande de Jean-Baptiste se retourna contre lui… Hérode ordonna de le faire emprisonner, et plus tard, de le décapiter.
Jean-Baptiste, était-il un évangéliste performant ? Après tout, il aurait pu tenir sa langue et tout simplement laisser Dieu condamner Hérode ! S’il n’avait pas confronté Hérode à son péché, il aurait sans doute vécu plus longtemps et aurait pu continuer à prêcher l’Évangile ! Il aurait pu conduire des milliers d’âmes au Sauveur… Mais cela ne s’est pas déroulé ainsi. Si Hérode voulait s’attacher au Seigneur, alors, comme toute autre personne qui se tourne vers Christ, il était nécessaire qu’il se repente de son péché. Jean-Baptiste savait cela. De ce fait, il a confronté Hérode à son péché d’adultère pour qu’il s’en détourne. Et voilà comment il a compris ce qu’était le gain de l’évangélisation, au prix de sa vie.

2. L’apôtre Paul

Dans Actes 24, une chose étonnante se produit alors que Paul était en prison. Le passage nous dit que Félix et sa femme Drusille ont eu des entretiens réguliers avec Paul (v. 24, 26b). Le verset 24 nous dit qu’« il l’entendit sur la foi en Christ. » Remarquons la réaction de Félix au verset 25 : « Félix, effrayé, … ». Il se sentait coupable de son péché et savait au fond de lui-même qu’il méritait le jugement de Dieu. Paul a-t-il, comme Jean-Baptiste, payé le prix pour ce qu’il leur avait dit ? Le verset 27 nous rapporte que Paul est resté deux années supplémentaires en prison.

Réfléchissons un instant. Paul aurait pu garder le silence, ne pas se confronter à Félix et à sa femme, et espérer être libéré de prison. Après tout, aucune véritable charge judiciaire n’avait été portée à son encontre. Il aurait pu imaginer un avenir avec bien plus d’années de ministère. Mais ce n’est pas ce qui est arrivé. Il a partagé l’Évangile avec Félix et Drusille, malgré leur grandeur, comme il l’a fait avec tout le monde. Il a même osé les confronter à leur péché. Et il a payé pour cela.

3. Jésus

Matthieu 9.35 nous dit quelque chose d’étonnant au sujet de Jésus : « Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité. » Au cours de son ministère galiléen, Jésus a fait une quantité considérable de miracles.

Alors Jésus fit une déclaration étonnante dans Matthieu 11.23-24. Il dit que les gens de Capernaüm ont eu beaucoup plus de possibilités de s’attacher au Christ, car, ayant vu ses nombreux miracles et entendu son enseignement, ils seront jugés plus sévèrement au séjour des mort (l’enfer), que Sodome, qui était connue pour sa débauche homosexuelle et son rejet pur et simple de Dieu.

Jésus était-il un bon évangéliste ? Il a fait plus de miracles dans Capernaüm que partout ailleurs, utilisant Capernaüm comme base d’opérations pour sa mission en Galilée. Plusieurs fois, il y a prêché et quel en fut le résultat ? Sauf quelques-uns qui l’ont reçu comme Sauveur, la majorité l’a rejeté. La ville entière est finalement condamnée à l’enfer.

4. La véritable prérogative

Le succès dans l’évangélisation semble être, dès lors, bien plus que de porter des fruits. Bien sûr, les fruits sont des résultats que nous souhaiterions tous récolter ! Cela a été notre force motrice durant nos trente années de ministère à Paris et à Genève. Mais, ce n’est pas la définition du succès dans l’évangélisation. Si cela était le cas, Jean-Baptiste, Paul et Jésus seraient des exemples d’échec, et vous et moi probablement aussi.

Qu’est-ce qu’alors le succès dans l’évangélisation ? C’est la proclamation fidèle de l’Évangile (Marc 16.15 ; Rom 1:16) à toutes les personnes, de manière à les mettre devant un choix : soit croire en Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur pour le pardon des péchés, soit rejeter Christ et porter la culpabilité de leurs propres péchés. N’est-ce pas, après tout, ce que déclare simplement Jean 3.16[1] ?

Nous devons nous rappeler une chose extrêmement importante lorsque nous proclamons l’Évangile, où que nous soyons : la plupart des gens qui entendent l’Évangile rejetteront l’Évangile. Voilà exactement ce que Jésus nous a dit dans Matthieu 7.13-14. Il a dit : « Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. » Voyez, peu de gens croiront effectivement au Christ. Et si nous ne nous souvenons pas de cela, nous serons très vite découragés quand nous ne verrons que peu de fruits.

Par conséquent, nous avons été appelés à proclamer fidèlement et sans vergogne l’Évangile à tous, comme Jean-Baptiste, Paul et Jésus l’ont fait. Nous devons dire à tous qu’ils ont besoin de se repentir, de se détourner de leurs péchés et de se tourner vers le Sauveur, Jésus-Christ. Annonçons que Jésus est prêt à leur pardonner, s’ils croient en lui et lui font confiance. Si nous pratiquons cela, nous serons fidèles. Voilà ce qu’est le succès dans l’évangélisation, même si cela peut nous coûter la vie comme à Jean-Baptiste, Paul et Jésus !

Que nous soyons des missionnaires en France, en Suisse, au Maroc ou ailleurs dans le monde, notre tâche est la même : être des semeurs fidèles de la Parole afin que ceux que Dieu a choisis viennent à Christ.

[1] NDLR : voir aussi 2 Cor 2.14-17

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Ce que j’apprends de positif de l’église émergente

– Ils ont probablement raison de penser que le monde évangélique traditionnel est devenu plus théorique et théologique que pratique.

– Il n’y a rien de mal à s’exprimer dans la langue de sa culture.

– Ils veulent un culte qui s’appuie sur davantage de concret. J’avoue le désirer aussi, parfois. Ce que je crois comprendre, c’est qu’ils voudraient une adoration de type charismatique sans en adopter toutefois la théologie. Leur position de base est une sorte de flou, à mi-chemin entre l’univers charismatique très émotionnel et le froid des évangéliques conservateurs à la théologie rigide.

– Il y a du vrai dans le fait que des instituts bibliques traditionnels n’ont pas enseigné aux pasteurs à être pasteurs mais plutôt à prêcher. Cela a pu favoriser l’apparition de certains pasteurs émergents. Nous devons être plus impliqués dans la vie des gens.

– Ils prennent le temps de lire ce qui concerne leur culture, activité qu’ils définissent comme étant « missiologique ». Les traditionalistes ne font que lire la Bible, activité qu’ils définissent comme étant « théologique ». Il serait probablement plus sain de pratiquer un certain équilibre : étudier de manière rigoureuse la Parole tout en nous intéressant à notre culture. Évitons les extrêmes. Soyons « biblico-culturologique » (terme que j’invente).

– Ils ont soif d’adoration et de spiritualité : voilà un désir qui, dans nos milieux, manque de vie et d’expression et peut même paraître mort à certains moments. Nous craignons d’exprimer nos émotions comme si c’était un péché.

– Notre évangélisme traditionnel : une théologie surtout, mais faible au moment de l’appliquer dans le ministère. Leur évangélisme pragmatique : une pratique surtout, mais faible au moment de la fonder théologiquement. Le danger serait de retomber dans une de leurs expressions incomplètes de la foi. Encore une fois, cela devrait nous pousser à harmoniser la théologie et la pratique.

Ce que je perçois comme négatif dans l’église émergente

– Définir ce qu’est l’Église émergente est très difficile, et c’est précisément le problème de tout mouvement postmoderne : leur apparition est précisément liée au désir de se démarquer des concepts traditionnels. La vérité scripturaire énoncée en est affaiblie. Je crois même pouvoir dire que la vérité biblique devient très relative et sujette à être redéfinie. Leurs pensées sur des questions théologiques semblent fuyantes et difficiles à cerner.

– J’ai souvent l’impression qu’il ne s’agit que d’un reconditionnement de christianisme dans un emballage plus « cool ». Le vocabulaire est nouveau, il fait plus jeune et dans le vent, tout comme le fait de remplacer les chaises de l’église par des canapés rend la chose avant-gardiste. Ces pratiques affaiblissent le christianisme. Ceci dit, utiliser des canapés plutôt que des chaises, est-ce fondamentalement mauvais ? Non. Mais il se pourrait qu’ils aient tort de vouloir reconditionner la vérité au point de la modifier.

– Ils fuient toute confrontation. Tout le monde est accueilli, et il semble qu’il y ait un refus d’affronter le péché, alors que les prophètes de l’A.T. l’affrontaient courageusement avec aplomb. Mark Driscoll fait exception à cette règle. Il ose clamer la vérité en termes de « tout noir ou tout blanc ».

– Est-ce tout simplement une théologie emballée pour la rendre agréable et acceptable par le monde et ceux qui n’ont pas la foi ?

– Ils ont tendance à critiquer l’enseignement traditionnel des instituts bibliques.

– Leurs pasteurs se posent des questions théologiques à partir de la pratique et non de manière abstraite. Le problème, c’est qu’ils semblent induire leurs réponses théologiques en se fondant plus sur leurs opinions pratiques que sur la Parole de Dieu, ce qui est dangereux.

– Ils peuvent pousser leur désir de « mystère » un peu trop loin. Ils veulent une « vue plus dégagée de la part de la théologie », ce que l’on peut interpréter pour un « changement de théologie », c’est-à-dire un éloignement de la position du christianisme historique.

– Le mouvement semble dériver vers une théologie abstraite, où ce qui fait autorité ne vient pas de la Parole de Dieu mais de l’argumentation rationnelle et d’une apologétique faisant appel aux preuves externes (archéologie, réalisations de prophéties messianiques, etc).

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