PROMESSES

Paul avait fondé l’église de Corinthe et avait passé deux ans et demi environ dans cette église. Malheureusement, après son départ, des leaders de l’extérieur et probablement certains de l’intérieur, avaient commencé à attaquer Paul et surtout son enseignement. Paul est l’un des hommes appelés par Dieu pour fonder l’Église. C’est un apôtre, ministère spécial et spécifique.

Je ne crois pas qu’il y ait encore d’apôtres aujourd’hui. Non seulement Paul est apôtre, mais il est l’apôtre des non-Juifs. Dieu lui avait révélé son message et celui de l’Évangile. Il avait confié à Paul le ministère d’annoncer ces vérités à travers l’Empire romain. Il avait aussi confié à Paul la responsabilité d’écrire ces vérités. Rejeter Paul et rejeter l’Évangile reviennent à la même chose !

1. L’endurance (patience) (v. 4-7)

La plus grande démonstration de la puissance de Dieu dans la vie de ses serviteurs n’est pas l’absence de souffrance ou la présence de miracles. Mais c’est la patience, c’est l’endurance dans les peines, les souffrances et les persécutions. Le Seigneur lui-même a souffert. Dieu enrichit la vie des personnes qui bénéficient du ministère de ceux qui sont éprouvés. Quand nous souffrons, cela nous humilie et nous rend dépendant de Dieu.
Le but de Paul, ici, n’est pas le renouvellement des sentiments des Corinthiens à son égard mais un engagement renouvelé de leur part envers l’Évangile qu’il leur prêche. La patience de Paul dans la souffrance démontre que sa vie et son ministère travaillent ensemble avec Dieu afin de répondre à l’appel de Dieu. Ainsi lui-même n’a pas reçu la grâce en vain (v. 1) et il souhaite que ce soit également le cas des Corinthiens.

Les versets 4 et 5 présentent trois groupes de trois aspects négatifs :

Les versets 6 et 7 présentent trois groupes de trois aspects positifs :

Paul a travaillé jusqu’à l’épuisement, il a subi des émeutes, des lapidations, il a été battu, etc. Mais également, il a soumis son corps à la pureté, il a fait preuve de bonté, d’amour, de patience, etc. « Connaissance » a ici le sens de sagesse ; Paul savait mettre en pratique, dans sa vie, ce qu’il avait appris de la sagesse de Dieu. Nous sommes souvent plus préoccupés par ce que nous savons de façon intellectuelle, mais le but de Paul est de nous faire réfléchir à la manière dont nous appliquons ce savoir dans notre vie. Remarquez qu’en plein milieu de ces aspects positifs, il y a « par l’Esprit saint ». Paul nous démontre que, contrairement aux philosophes grecs stoïciens, les bonnes choses dans sa vie ne sont pas le résultat de ses efforts personnels, mais plutôt du travail du Saint-Esprit en lui.

2. Paradoxes (v. 8-10)

Dans les versets 8 à 10, Paul présente neuf façons dont il est dénigré par des personnes mal informées qui le jugent.

Et encore une fois, nous avons neuf paradoxes par groupes de trois. Cela ressemble beaucoup à ce qu’on trouvait dans la littérature grecque de l’époque.

Le prédicateur fidèle de l’Évangile connaît la gloire et le déshonneur, il est à la fois aimé et méprisé.
Certaines personnes vont lui faire une bonne réputation, d’autres une mauvaise. Cette réputation paradoxale de Paul existait au sein même de l’église de Corinthe 1 .
Certains le voyaient comme un inconnu, mais il était bien connu auprès de l’élite juive (Act 26.4,5). Il a frôlé la mort à plusieurs reprises, la menace de la mort planait constamment sur lui. Condamné à plusieurs reprises, mis en prison mais maintenu en vie par la grâce de Dieu.

Attristé certainement par le rejet de l’Évangile de la grâce par une partie des Corinthiens, attristé par les menaces des faux enseignants, par les âmes perdues, par les croyants immatures, mais animé d’une joie profonde en Dieu que l’on découvre en particulier dans sa lettre aux Philippiens. Pauvre quant aux biens matériels, mais enrichi par ceux qui ont accepté le message de l’Évangile. N’ayant rien sur cette terre, mais un héritage éternel au ciel.

3. Réconciliation (v. 11-13)

Paul démontre son caractère et son leadership en ce que, même s’il n’a rien fait de mal, il prend l’initiative pour la réconciliation.
Paul nomme rarement ses lecteurs par leur nom.
Ici, il en appelle à leur cœur en s’exclamant : « Ô Corinthiens ! » (Darby). Paul leur parle ici avec ses tripes. Il déverse toutes ses émotions.
Remarquez l’honnêteté de Paul : « sa bouche est ouverte. » Il ne cache rien qui leur serait utile pour leur développement et leur croissance, même si cela pourrait les déranger. Savez-vous que parfois nous avons besoin d’être dérangés, qu’on nous dise les choses en vérité ? Un berger doit parfois dire des choses peu agréables à ses brebis. Le berger a besoin de courage et de sagesse. La brebis doit apprendre à écouter et à accepter !
Remarquez également l’affection de Paul. Il dit : « notre cœur est élargi ». Vous n’y êtes pas à l’étroit. Vous êtes là, dans mon cœur. Je vous aime. L’attitude des Corinthiens avait profondément blessé Paul, mais il n’est pas devenu amer. Il les aime toujours et ne cherche pas la vengeance et cherche encore leur bien. Quelle attitude !

4. Conclusion

La profonde souffrance de Paul ici est une preuve même de la pureté de ses motivations et de son amour envers ses enfants spirituels. Voulez-vous servir le Seigneur ? Il faut être prêt à souffrir. Si vous n’êtes pas prêt à cela, vous n’êtes pas prêt à servir.
Voulez-vous être un leader ? L’attitude que vous allez démontrer dans la souffrance vous donnera l’autorité spirituelle nécessaire pour faire l’œuvre de Dieu.
Il y a tellement de choses dans ce passage qui nous parlent parce que nous ne sommes pas comme Paul : naturellement, nous sommes en lutte avec la vengeance, nous désirons éviter la souffrance. Nous avons des difficultés à pardonner, à aimer ceux qui nous font mal. Nous avons besoin de changer.
Si Paul a pu démontrer de telles qualités de caractère, c’est parce que sa vie était influencée et dirigée par le Saint-Esprit (v. 6). Paul a laissé libre cours au Saint-Esprit pour changer sa vie.

  1. Certains appréciaient Paul et se réclamaient de lui (1 Cor 1.12 ; 3.4), d’autres le rejetaient (2 Cor 2.1-2)

L’auteur de ce Psaume est Asaph. Il était un ami de David, directeur de chœur et responsable du chant (1 Chr 6.39). Il a fait chanter les Psaumes de David, puis il en a écrit lui-même : il est l’auteur de 12 des 150 Psaumes. Il a eu un grand impact sur l’adoration du peuple de Dieu : plus de 550 ans après, les chantres étaient encore appelés les « fils d’Asaph » (Néh 7.44).

Mais cet Asaph-là a expérimenté le découragement, le désespoir et la dépression… Si cela vous arrive, vous êtes donc en bonne compagnie ! Quelle honnêteté et quelle franchise de sa part !

Ce Psaume traite aussi d’un deuxième sujet : le bonheur des méchants.

Asaph n’est pas le seul à aborder ces sujets. Job en parle — mais son livre de donne pas de réponse explicite ; il se termine par cette question : qui sommes-nous pour questionner Dieu ? Le Psaume 37 en parle aussi et conclut : Sois patient et attends, Dieu finira par rectifier la situation.

Le mot clef de ce Psaume est le « cœur », le centre de notre volonté et de nos émotions — rien d’étonnant pour un Psaume qui traite de la cause de la dépression. Il se trouve 6 fois dans ce Psaume : – cœur pur (v. 1), – pensées de leur cœur (v. 7), – cœur purifié (v. 13), – cœur aigre (v. 21), – cœur consumé (v. 26), – Dieu, le rocher de notre cœur (v. 26).

Une autre expression clef est « pour moi », qui se trouve 4 fois en hébreu (v. 2,22,23,28).

1. La descente (v. 2-16)

A) L’envie des méchants (v. 2,3)

Asaph pense à leur bonheur et il le met en relation avec ses propres difficultés. Puis il se fâche contre Dieu, qui permet que sa situation continue sans amélioration.

Voilà la racine principale de notre problème1 ! Dieu ne nous traite pas comme nous pensons qu’il devrait le faire et nous sommes mécontents de lui : « Mes amis sont tous mariés et moi je ne le suis pas ; mes amis ont de bons jobs et moi je suis au chômage, etc. Dieu, ce n’est pas juste ! Je m’abstiens de certaines choses dans ma vie chrétienne pour toi et ça ne va pas bien pour moi, alors pour qu’untel qui se permet cela, tout va bien pour lui. Dieu, tu n’es pas juste envers moi ! »

Je pense que la racine la plus profonde du découragement se nourrit de notre colère contre Dieu. Théologiquement parlant, c’est une attaque contre la souveraineté de Dieu. Nous adhérons intellectuellement à cette doctrine… jusqu’à ce que Dieu fasse quelque chose dans notre vie qui ne nous plaît pas.

B) La description des méchants (v. 4-12)

Les méchants n’ont pas de problèmes : ils possèdent une santé parfaite (v. 4) ; ils se réjouissent dans leur orgueil2 (v. 6) ; ils jouissent de leur popularité (v. 10) ; Dieu n’a aucune place dans leur vie ; ils échappent toujours aux conséquences de leurs actes (v. 11) ; ils sont toujours en train de s’enrichir (v. 12).

Ils n’ont pas de soucis pour le lendemain ; pour eux, la vie, c’est « aujourd’hui », « maintenant ». Ils n’ont aucun égard pour Dieu et ses commandements.

En lisant les Psaumes d’Asaph, on est surpris de voir que les méchants ne sont pas toujours à l’extérieur du peuple de Dieu. Il n’est pas étonnant que les hommes du monde fassent des misères au peuple de Dieu ; par contre, il est encore plus déstabilisant de constater que les méchants peuvent faire extérieurement partie du peuple de Dieu.

Un autre mot clé est « bonheur » (v. 3) — sans doute le seul mot hébreu que tous connaissent : shalom. Pour le juif, ce mot représente la santé, la paix, le bien-être, la tranquillité, la prospérité, la perfection, le repos, l’harmonie, l’absence d’agitation ou de discorde. Le Messie lui-même est « le prince de shalom » (És 9.6) ; c’est lui qui l’amènera définitivement. Asaph, pour qui ce mot est précieux et représente des bénédictions réservées au peuple de Dieu, voit que les méchants en jouissent et que lui, qui veut rester fidèle, n’en bénéficie pas. C’est tellement déstabilisant pour lui qu’il est « sur le point de glisser » (v. 2).

C) Les mauvaises conclusions (v. 13,14)

Asaph est sur le point d’en tirer de mauvaises conclusions : – pourquoi vivre une vie pure ? – pourquoi servir Dieu ?

Non seulement je ne reçois pas ce que j’espère, mais j’ai des problèmes supplémentaires : ma situation est pire, parce que je veux faire le bien !

D) Une sage décision (v. 15)

Mais Asaph prend ensuite une sage décision : « Si je disais : Je veux parler comme eux, voici, je trahirais la race de tes enfants. » S’il est vrai que s’isoler et rester muet n’est pas la bonne solution lorsque nous sommes découragés, il faut faire bien attention à qui nous parlons de nos sentiments quand nous sommes découragés. Nous pouvons faire beaucoup de mal à des personnes sensibles et fragiles. Tournons-nous plutôt vers des croyants mûrs.

2. Le point tournant (v. 17)

Asaph est entré dans « les sanctuaires de Dieu ». Là, dans la présence de Dieu, il commence à voir les choses comme Dieu les voit ! Et c’est lorsque nous voyons les choses telles que Dieu les voit, que nous les voyons telles qu’elles sont vraiment.

3. La remontée (v. 18-27)

Asaph reçoit alors de nouvelles conceptions :

– Il reçoit une nouvelle conception de la destinée des méchants (v. 18-20). Le problème est que Dieu est moins pressé que nous… Il y a certains méchants que nous frapperions volontiers tout de suite. Mais nous oublions que Dieu est patient — envers nous et envers les méchants. Alors Asaph a dû comprendre que si les méchants ne sont pas immédiatement frappés, ce n’est pas parce que Dieu ne voit pas ou est indifférent ; mais il leur laisse du temps pour se repentir.

Les méchants vont finalement être détruits soudainement (v. 19), ce qui ne veut pas dire immédiatement.

– Asaph reçoit aussi une nouvelle conception de lui-même (v. 21-22). Il se compare à des animaux stupides. Il se rappelle ses pensées de découragement envers Dieu et envers les méchants et il entrevoit leur stupidité.

– Asaph reçoit enfin une nouvelle conception de la présence de Dieu (v. 23-24). Dans la dépression, on se sent seul, isolé, abandonné. Mais Asaph réalise maintenant que, même au plus profond de son découragement, Dieu était là, près de lui. L’omniprésence de Dieu est une profonde vérité doctrinale, mais c’est aussi une réalité expérimentale.

Asaph sait qu’il a la paix de Dieu, le shalom de Dieu dans sa vie. Les versets 24 à 26 sont peut-être la plus profonde expression de la vraie vie spirituelle dans toute la Bible.

Asaph a compris que les 3 « d » du découragement, de la dépression et du désespoir peuvent avoir deux causes : – « ma chair » (des causes physiques) – « mon cœur » (des causes psychiques ou spirituelles). Mais il sait aussi que Dieu « sera toujours le rocher de [son] cœur et [son] partage » (v. 26).

Asaph était un Lévite. Or les Lévites n’avaient pas de territoire contrairement aux autres tribus ; Dieu était leur partage. C’est ce qu’Asaph réalise ici.

4. Conclusion (28)

Les pronoms de ce Psaume sont intéressants à relever :

– Dans la première section (2-12), « eux » : Asaph pense aux méchants.

– Dans la deuxième section (13-16), « je » : Asaph est centré sur lui-même.

– Dans la troisième section (17-20), « tu » : Asaph se tourne vers Dieu.

– Dans la dernière section (20-28), « tu et moi » : Asaph est en relation avec Dieu.

Quelle belle progression !

Ce Psaume : – commence par la bonté de Dieu (v. 1) — peut-être une vérité théologique à laquelle il croit, mais qu’il a de la peine à accepter dans ses circonstances, – se termine par la bonté de Dieu3 (v. 28) — mais cette fois, c’est une réalité expérimentale.

Comment Asaph a-t-il trouvé la solution contre le découragement, la dépression et le désespoir ?

– Les circonstances de sa vie n’ont pas changé.

– Les personnes autour de lui n’ont pas changé.

– Il n’a pas trouvé de pilule « magique ».

Mais il est entré dans les sanctuaires de Dieu. Le principal est notre relation avec Dieu. Quand elle est à sa place, les autres choses deviennent bien moins importantes. La vie commence à prendre du sens lorsque nous parlons avec Dieu. Notre communion avec Dieu est notre plus grand privilège. Rien n’est plus important !

1 Il est clair qu’il y a plusieurs causes à la dépression, au désespoir et au découragement : héréditaires, chimiques, etc. Toutefois cet article traite de ce que je pense être la cause principale.
2Le « collier » (v. 6) est le symbole de la dignité.
3 Mon « bien » (v. 28) est le même mot en hébreu que « bonté » au v. 1.