Le Saint-Esprit et l’évangélisation

Evangéliser, c’est apporter..à tout homme perdu la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ. Pour accomplir une tâche si vaste et si difficile, la présence et l’assistance du Saint-Esprit sont indispensables. «Sans moi, dit le Seigneur, vous ne pouvez rien faire». Les efforts de propagande, les dépenses matérielles, les prédicateurs doués, les discours entraînants, les réactions des foules, tout cela n’est rien sans l’intervention efficace de l’esprit de Dieu.
Ayant donné à ses disciples le grand mot d’ordre missionnaire, Jésus leur recommande de ne pas s’éloigner de Jérusalem avant d’avoir reçu la puissance du Saint-Esprit, par laquelle ils seront ses témoins jusqu’aux extrémités du monde (Act. l, 4. 8). Ne leur avait-il pas déjà dit dans la chambre haute: «L’Esprit de vérité. ..rendra témoignage de moi; et vous aussi, vous rendrez témoignage» (Jn 15, 26-27)?
Voyons en quoi l’action de l’Esprit est tellement indispensable.

1. Le Saint-Esprit convainc de péché. Dieu a promis de parler au coeur et à la conscience de tout homme. Nous, nous agissons de l’extérieur; Il le fait, Lui, de l’intérieur. Jésus promet que l’Esprit consolateur convaincra le monde en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en Lui (Jn 16, 8-9). Nous pouvons accuser l’homme au nom de la loi, et produire en lui une terreur qui n’est pas la vraie repentance. Seul le Consolateur, sans le révolter, le rendra conscient de ses fautes, du péché qu’il a commis contre l’amour du Sauveur qu’il attriste en Le repoussant.
Après le discours de Pierre, le jour de la Pentecôte, ses auditeurs, ayant «le coeur vivement touché», se repentent et sont sauvés (Act. 2, 37-41). Lydie est attentive aux paroles de Paul, parce que le Seigneur lui a «ouvert le coeur» (Act. 16, 14). Voici la première chose que nous voulons voir dans nos efforts d’évangélisation.

2. Seul, l’Esprit régénère. «C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien» (Jn 6, 63). Nous pouvons essayer de parler, convaincre, encourager, donner un vernis de piété, jamais nous ne produirons le miracle de la résurrection spirituelle. Il y aura peut-être des décisions, des statistiques encourageantes, mais aussi beaucoup de déchets, si l’Esprit ne produit en chaque individu la nouvelle naissance sans laquelle nul ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Sur l’ordre du Seigneur, nous L’invoquons avec Ezéchiel: «Esprit, viens des quatre vents, souffle sur ces morts, et qu’ils revivent!» (37, 9).

3. Le Saint-Esprit baptise, en ajoutant le croyant à l’Eglise. L’un des points les plus faibles des efforts d’évangélisation est que trop de convertis veulent ensuite conserver une totale indépendance. Ils ne trouvent pas d’église locale parfaite, et ne consentent à s’engager nulle part. Or, le Seigneur ajoute chaque jour à l’Eglise ceux qui sont sauvés (Act. 2, 47). Tous les croyants ont été «baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps» (1 Cor. 12, 13). Jusque-là séparés de Dieu et des hommes, ils meurent avec Christ pour revivre avec Lui. Etant plongés en Christ, ils sont unis à la tête et en même temps à tous les autres membres du corps, qui est l’Eglise. Notre travail d’évangélisation se perdra dans la dispersion, si nous ne contribuons pas à établir ensemble sur le seul fondement des pierres vivantes, régénérées par la Parole, unies entre elles et scellées par le Saint-Esprit.

4. Le don de l’Esprit est accordé à toute personne régénérée. Nous venons de parler de la mortalité terrible qui frappe les prétendus «convertis» de nos campagnes d’évangélisation. A quoi l’attribuer, sinon au fait que l’expérience de ces personnes était seulement partielle? Peut-être ne leur avait-on prêché qu’un message élémentaire, mais non «tout le conseil de Dieu sans en rien cacher» (Act. 20, 27)? Le nouveau-né dans la foi subit aussitôt les terribles assauts de Satan et du monde, qui s’efforcent de le reconquérir. Il n’aura jamais la force de leur résister, s’il n’a la conviction que celui qui est en lui est plus fort que celui qui est dans le monde (1 Jn. 4, 4). Et comment vivrait-il la vie chrétienne s’il n’a pas reçu par la foi le don du Saint-Esprit, promis à tous ceux qui se repentent et qui croient (Act. 2, 38-39; 5.32; Gal. 3, 14)? Ne pas inclure ces certitudes dans le message dit d’évangélisation, c’est conduire les personnes les mieux disposées au légalisme et à la faillite.

5. L’Esprit enrôle chaque croyant au service du Seigneur.
Les progrès de l’Evangile suivront une progression géométrique si chaque converti devient à son tour un gagneur d’âmes. Dans le cas contraire, nous continuerons à avoir de rares spécialistes de l’évangélisation, qui s’exténueront en face d’une tâche impossible. Les quelques personnes «gagnées» ne feront aucun progrès, et seront rapidement perdues à nouveau pour l’oeuvre de Dieu.
En réalité l’Esprit-Saint fait de nous tous des témoins de Jésus-Christ (Act. 1,8). Partir sans être revêtu de la puissance d’En-Haut serait téméraire (Luc 24, 49). Mais ne pas ouvrir la bouche après avoir prétendument cru au Christ serait mettre en jeu son salut même (Rom. 10, 10).
Si un pays mobilise tous ses hommes, aucun d’eux n’a le droit de se dérober. De même, aucun chrétien ne peut refuser sa contribution à l’évangélisation du monde. Nous sommes en effet un sacerdoce royal, un peuple acquis, afin que nous annoncions les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière (1 Pi. 2, 9).
Paul s’écriait: «Malheur à moi, si je n’annonce pas l’Evangile!» (1 Cor. 9, 16). Nous devons inculquer cette nécessité à tous ceux que nous amenons au Christ. Avec eux, soyons pénétrés de la joie ineffable et glorieuse qu’il y a de servir le Roi des rois. Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais un Esprit de force, d’amour et de sagesse (2 Tim. 1,7).

6. L’Esprit qualifie tous les membres du corps de Christ pour une tâche particulière. Si l’appel est général, une oeuvre précise est confiée à chacun. Le Saint-Esprit la fait connaître clairement à l’intéressé et à l’Eglise. A Antioche, Il déclare: «Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’oeuvre à laquelle je les ai appelés» (Act. 13.2). Paul lui-même dit aux anciens d’Ephèse: «Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau, sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques» (surveillants, Act. 20, 28).
L’oeuvre de Dieu est extrêmement difficile et redoutable. Nous n’avons en nous-mêmes aucune capacité. Mais, déclare Paul, notre capacité vient de Dieu. C’est Lui qui nous rend capables d’être ministres de la nouvelle alliance de l’Esprit. A chacun de ceux qu’Il a «baptisés» dans le corps de Christ, le Saint-Esprit accorde un don spirituel (1 Cor. 12, 7-11). Au point de vue qui nous intéresse, le don le plus précieux est évidemment celui d’évangéliste, dont Dieu fait cadeau non seulement à un homme, mais encore à son Eglise (Eph. 4, 11). «II a donné les uns. .. comme évangélistes». Que ce don-là est rare et pourtant indispensable! Les communautés religieuses ont leurs chefs et leurs prédicateurs, mais souvent, elles meurent faute d’avoir des hommes capables de faire naître des âmes à la nouvelle vie. Pour un Moody, un Spurgeon, un Billy Graham, que d’hommes peu doués, non pas tant humainement, mais spirituellement parlant! Il y a peu, très peu d’ouvriers capables d’évangéliser. Supplions donc le Maître de les susciter, de les qualifier par son Esprit, et de leur accorder une ample moisson d’âmes. Quant à nous, constituons avec humilité l’équipe qui saura les entourer, et faisons résolument notre part, peut-être cachée, dans ce merveilleux travail. «Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne» (Jn 4, 37). «Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. Car nous sommes ouvriers avec Dieu» (1 Cor. 3, 8-9). Il va sans dire que toute participation à une telle oeuvre n’est possible que grâce au don spirituel départi à chacun.
Ajoutons enfin que, quelle que soit notre spécialisation dans la tâche, le don par excellence qui valorise tous les autres est celui de l’amour. Nous n’évangélisons pas assez, nous gagnons peu d’âmes, nous n’attei-gnons guère notre génération, parce que nous ne savons pas aimer. Un amour brûlant pour les perdus animait tous les grands évangélistes. Ecoutons l’apôtre Paul: «L’amour de Christ nous presse. ..C’est dans une grande affliction, le coeur angoissé, et avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit. ..afin que vous connussiez l’amour extrême que j’ai pour vous. ..Je me dépenserai moi-même pour vos âmes, dussé-je en vous aimant davantage, être moins aimé de vous» (2 Cor. 5, 14; 2, 4; 12, 15).
Voici la voie par excellence! Pour nous, qui en sommes si éloignés, la seule solution est que l’amour de Dieu soit répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné (Rom. 5, 5).

7. Le Saint-Esprit dirige toute la stratégie missionnaire. Le «Consolateur», qui doit nous conduire dans toute la vérité, ne le fait pas seulement sur le plan de la doctrine; Il désire nous mener en tout sur le chemin de la volonté divine. Il révèle à l’Eglise ses plans pour l’oeuvre de conquête, et tient fermement dans sa main ses serviteurs dociles. Tout d’abord, nous l’avons vu, c’est l’Esprit qui met à part des personnalités choisies, comme Barnabas et Saul, les appelle et fait reconnaître cette vocation par l’Eglise (Act. 13, 2-3). Lorsque les païens commencent à se convertir en foule, il s’agit de savoir à quelle condition ils seront admis dans l’Eglise: se feront-ils Juifs en observant la loi de Moïse, ou recevront-ils la grâce de Dieu simplement par la foi? Après délibération, l’Eglise peut dire à ces païens convertis: «II a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne pas vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire» (15, 28). Paul et ses compagnons entreprennent ensuite leur deuxième voyage missionnaire, guidés pas à pas par le Seigneur: ils sont empêchés par le Saint-Esprit d’annoncer la Parole dans l’Asie, puis l’Esprit de Jésus ne leur permet pas d’entrer en Bithynie (16.6-7). Nous ne citons pas en détail tous les passages d’après lesquels Dieu intervient directement pour faire passer Paul en Europe, l’encourage à Corinthe, lui confirme sa volonté de l’envoyer à Rome, lui fait connaître qu’il échappera au naufrage et comparaîtra devant César. Paul résume tout cela en disant qu’il s’en va lié par l’Esprit (20, 22) et aussi averti par l’Esprit de ville en ville de ce qui va lui arriver (v. 23).
Quelle leçon pour nous! Notre vision est rétrécie, nous piétinons sur place, nous atteignons mal les centres stratégiques, nous manquons de plans à long terme, nous sommes bloqués par le premier obstacle venu: tout cela parce que le Saint-Esprit n’est pas notre unique stratège et entraîneur. Puissions-nous désormais Le laisser nous lier et nous conduire où Il voudra sur les chemins de la Croix, jusqu’à la complète victoire!

8. L’Esprit aide l’évangéliste à délivrer son message. Parlant, non pas de prédication, mais de témoignage en temps de persécution, le Seigneur disait à ses disciples: «Quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez, ni de ce que vous direz: ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même; car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous» (Mat. 10, 19. 20). On a abusé de ce verset dans certains milieux en disant que le prédicateur ne devait aucunement se préparer à l’avance, mais compter seulement sur l’aide instantanée de l’Esprit. Il n’en reste pas moins que le Seigneur accordera à ses serviteurs fidèles le secours de son Esprit aussi dans l’annonce de l’Evangile. Les hommes qui discutaient avec Etienne «ne pouvaient résister à sa sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait» (Act. 6, 9-10).
Dans un texte qui s’applique davantage à la rédaction de la révélation écrite, l’apôtre Paul déclare à propos des choses profondes du Seigneur: «Nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles» (1 Cor. 2, 13). Mais ne faut-il pas aussi la sagesse et le secours personnel de l’Esprit pour que le prédicateur parle avec le langage, le discernement, l’amour, le feu intérieur désirables? Pierre et Jean, hommes du peuple sans instruction, s’expriment avec assurance parce qu’ils sont remplis de l’Esprit (Act. 4, 8.13).
C’est aussi pour cela qu’ils s’écrient: «Nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu» (v. 20). Après la première persécution, les disciples se réunirent, ils prièrent, et Luc ajoute: «Ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance» (v. 31.). Dans une Eglise où les diacres eux-mêmes devaient être remplis du Saint-Esprit (Act. 6, 3.5), qu’attendait-on des évangélistes et des apôtres, aussi bien que des simples croyants? Nous touchons ici sans doute le secret de la vie débordante et de l’expansion irrésistible des premiers chrétiens.
D’autre part, quelle est l’unique arme du chrétien et du témoin de Jésus, si ce n’est «l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu?» (Eph. 6, 17). Il apprendra à la manier dans ta mesure où se réalisa pour lui le voeu de l’apôtre: «Que Dieu …vous donne un Esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance, et qu’Il illumine les yeux de votre coeur. ..» 1, 17-18). Que le Seigneur remplisse tout d’abord nos âmes, puis notre message, des richesses infinies de sa grâce et de sa puissance, et le rende de la sorte irrésistible.
L’évangéliste, comme tout témoin du Christ, a besoin d’être disponible et toujours prêt à laisser l’Esprit compléter son message, s’il le faut. Nous pouvons facilement tomber dans la routine, devenant les hommes d’un seul message et répétant toujours les mêmes choses familières. Ou bien, nous craignons d’aborder certains sujets peu populaires, de peur de paraître «négatifs» et d’éloigner la masse que nous voulons gagner. Jésus, au contraire, a parfois dévoilé ses plus hautes exigences précisément lorsque de grandes foules faisaient route avec lui, comme s’Il voulait opérer un triage parmi elles (par exemple en Luc 14, 25-27).
De façon analogue, l’Esprit avertit expressément l’Eglise et ses prédicateurs de l’apostasie des derniers temps (1 Tim. 4, 1-3). Paul développe à nouveau ce thème dans la deuxième lettre à Timothée (4, 1-5), annonçant que bientôt les hommes ne supporteront plus la saine doctrine et se retourneront vers les fables. Et n’est-ce pas frappant qu’aussitôt après, l’apôtre dise à son jeune ami: «Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l’oeuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère»? (2 Tim. 4, 3-5).
Cela revient à dire que l’homme de Dieu a besoin d’une grande mesure d’esprit de discernement et de connaissance des besoins de son époque, pour savoir comment accentuer les diverses vérités de son message. Il est clair que si tout témoignage et tout message d’évangélisation sont ainsi inspirés, soulignés et complétés par l’Esprit, ils apporteront vraiment cette Parole du Seigneur qui ne retourne jamais à Lui sans effet.

9. La prière par l’Esprit, moteur de l’évangélisation. Nous oublions constamment que «nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais. ..contre les esprits méchants dans les lieux célestes» (Eph. 6, 12). Nous voulons bien proclamer le message de l’Evangile et chercher à persuader les incrédules, mais nous ne savons pas d’abord «lier l’homme fort» pour pouvoir ensuite lui arracher ses victimes. (Mat. 12, 29). Nous ayant exhortés à «prendre l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu», Paul ajoute: «Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. ..Priez pour moi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Evangile pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, et que j’en parle avec assurance, comme je dois en parler» (Eph. 6, 17-20). L’intercession en faveur des évangélistes, des combattants en première ligne, voilà ce que nous voulons apprendre toujours mieux. Une intense préparation du terrain par la prière, un soutien de l’effort donné, un arrosage de la semence jetée, feront reculer l’adversaire et produiront des fruits abondants.

10. La démonstration d’Esprit et de puissance. «Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: soyez réconciliés avec Dieu!» (2 Cor. 5, 20-21). Quiconque a cette redoutable responsabilité ne peut se permettre de dire des platitudes, des mots humains dépourvus de l’onction d’En-Haut. Paul se trouvait à Corinthe dans un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement. Il a pu dire cependant: «Ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance, afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu» (1 Cor. 2, 4-5). Il écrit aux Thessaloniciens: «Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus, notre Evangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l’Esprit Saint, et avec une pleine persuasion» (1 Thess. l, 5).
Voilà ce que nous souhaitons ardemment pour tous nos efforts de prédications et d’évangélisation. Que Dieu nous garde de toute inflation verbale; qu’Il nous empêche de chercher à gagner le monde par les «discours persuasifs de la sagesse» ou par des paroles évangéliques sans efficacité. Examinons-nous nous-mêmes pour découvrir ce qui empêche l’Esprit d’agir en nous et par nous avec puissance. Reconnaissons sur quels points nous l’avons contristé, où nous avons prétendu évangéliser par des moyens et dans des buts charnels: par nos talents, nos efforts matériels, pour faire grandir notre communauté, pour attirer l’attention sur notre personne. Dieu nous a confié son trésor dans des vases de terre. C’est dans la mesure où nous porterons toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus que sa vie aussi sera puissamment manifestée et transmise. Car nous voulons consentir à ce qui était l’expérience de Paul: «Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous» (2 Cor. 4, 12). C’est alors que, par la foi au Seigneur et la plénitude du Saint-Esprit, des fleuves d’eau vive couleront du sein de chacun d’entre nous.
Ce jour-là, nous n’aurons pas seulement une campagne d’évangélisation, mais un réveil de l’Eglise et une résurrection d’âmes perdues dans leur péché. Car «ce n’est ni par la puissance, ni par la force (des hommes), mais c’est par mon Esprit, dit l’Eternel des armées» (Zach. 4, 6).



les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)