Une petite ville – Parabole du grand roi Salomon

J’AI aussi vu sous le soleil ce trait d’une sagesse qui m’a paru grande. Il y avait une petite ville, avec peu d’hommes dans son sein; un roi puissant marcha sur elle, l’investit, et éleva contre elle de grands forts. Il s’y trouvait un homme pauvre et sage, qui sauva la ville par sa sagesse. Et personne ne s’est souvenu de cet homme pauvre. Et j’ai dit : La sagesse vaut mieux que la force. Cependant la sagesse du pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées. Les paroles des sages tranquillement écoutées valent mieux que les cris de celui qui domine parmi les insensés. La sagesse vaut mieux que les instruments de guerre; mais un seul pécheur détruit beaucoup de bien. (Ecc 9.13-18)

Ce bref récit renferme une belle vérité cachée en lui. « Sondez les écritures, a dit Jésus: elles rendent témoignage de moi! » Oui, toutes les parties de l’Ecriture sainte convergent vers un seule centre: Jésus-Christ.

Résumons tout d’abord en sept points les versets 13 à 15:
1. Il y avait une petite ville;
2. Un roi puissant l’assiégea;
3. Il s’y trouvait un homme;
4. Un homme pauvre;
5. Un homme sage;
6. Un homme qui sauve;
7. Il sauva la ville! Hélas! Personne ne s’est souvenu de lui !

1. Il y avait une petite ville

Que représente cette petite ville? Elle est une image de notre globe terrestre. Notre planète, sur laquelle nous vivons, est-elle petite? Certes oui, surtout si on la compare à d’autres corps célestes et même avec d’autres planètes de notre propre système solaire, comme Jupiter ou Saturne. On peut dire que la terre dans l’espace n’est qu’un grain de poussière au milieu de l’univers immense.

Cette petite ville avait peu d’hommes dans son sein. Aujourd’hui il y a plus de six milliards d’habitants sur la terre. C’est beaucoup pour nous, mais c’est peu pour Dieu!

D’autres planètes seraient-elles habitées dans le vaste univers? La Bible ne le dit pas, mais que dit-elle? Dieu a donné la terre aux fils de l’homme: « L’Eternel a fait les cieux et la terre. Les cieux sont les cieux de l’Eternel, mais il a donné la terre aux fils de l’homme » (Ps 115.15-16). Et encore: «Ainsi parle l’Eternel: C’est moi qui ai fait la terre, et qui sur elle ai créé l’homme. C’est moi, ce sont mes mains qui ont déployé les cieux, et c’est moi qui ai disposé toute leur armée» (Es 45.11-12). Et encore: « Car ainsi parle l’Eternel, le créateur des cieux, le seul Dieu, qui a formé la terre, qui l’a faite et qui l’a affermie, qui l’a créée pour qu’elle ne fût pas déserte, qui l’a formée pour qu’elle fût habitée; je suis l’Eternel, et il n’y en a point d’autre » (Es 45.18). Ces quelques textes nous disent que Dieu a formé la terre pour qu’elle fût habitée et qu’Il l’a donnée aux hommes. Quant au reste de l’univers, appelé « les cieux de l’Eternel », ceux-ci comprennent tous les corps célestes (en dehors de la terre): toutes les étoiles, toutes les galaxies, le soleil et même la lune, notre plus proche voisin ! Oui, l’univers immense appartient à Dieu, mais Il a donné et préparé la terre pour les fils de l’homme. Depuis que des hommes ont posé les pieds sur la lune, la preuve est fournie: notre satellite n’a pas été préparée pour nous.

Certains pensent peut-être: «Oui, c’est possible que Dieu soit le Créateur de l’univers… mais Il est si loin, si loin qu’Il ne s’occupe pas des hommes.» Détrompez-vous: Dieu pense à l’homme et s’occupe de lui ! Ecoutez: « L’Eternel regarde du haut des cieux, Il voit tous les fils de l’homme; du lieu de sa demeure il observe tous les habitants de la terre, Lui qui forme leur cœur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions» (Ps 33.13-15).

2. Un roi puissant l’assiégea

De qui s’agit-il ? De Satan, du diable. Celui-ci porte beaucoup de noms dans la Bible, Il est comparé ici à un roi puissant. Il est appelé ailleurs : « le prince de la puissance de l’air » (Eph 2.2), « le prince de ce monde» (Jean 12.31), « le prince des démons » (Mat 9.34), «le dieu de ce siècle» (2 Cor 4.4), etc.

Il ne faut pas surestimer la puissance du diable, mais il ne faut pas non plus la sous-estimer. La Parole de Dieu nous dévoile sa puissance (Ex 7.8-12; Job 1; Job 2, etc.). Quelqu’un a dit avec raison: «Nous (êtres humains), nous sommes impuissants. Le diable (Satan) est puissant. Mais Dieu est tout puissant. Gloire à Dieu! »

Et nous disons avec une joie immense: Le fils de Dieu a paru pour détruire les œuvres du diable (1 Jean 3.8b). A la croix, Jésus-Christ a dépouillé les dominations et les autorités (diaboliques), et les a livrées publiquement en spectacle en triomphant d’elles par la croix (Col 2.15). Satan est un ennemi vaincu. Voilà pourquoi il est écrit: «Résistez au diable, et il fuira loin de vous» (Jac 4.7) et « Résistez-lui avec une foi ferme» (1 Pi 5.9).

«Un roi puissant marcha sur elle, l’investit et éleva contre elle de grands forts.» Investir, c’est assiéger, c’est environner de troupes une place de guerre. Notre planète terre est donc comparée ici à une ville assiégée. La Bible nous donne quelques descriptions de villes assiégées. Quelle détresse! Quelle angoisse lorsque la famine devient grande dans la ville! Qui pourra délivrer? Ainsi notre petite planète terre se trouve assiégée par Satan qui est appelé «le prince de la puissance de l’air». Pourquoi ce nom-là? Parce que, non seulement Satan, le prince de ce monde, «séduit toute la terre» (Apoc 12.9), mais encore parce que toute l’atmosphère terrestre est occupée par l’ennemi. Avons-nous remarqué en Genèse 1.6-8 pour ce qui concerne l’atmosphère qui entoure notre planète qu’il n’est pas écrit que cela était bon (alors que cela revient comme un refrain tout au long du chapitre)? Pourquoi cette absence? Ne serait- ce pas à cause de la présence des puissances de méchanceté? Ailleurs il est écrit : Nous savons que… le monde entier est sous la puissance du malin (1 Jean 5.19). Ainsi Satan a mis le siège à la cité de l’âme humaine! Comment lui échapper ?

3. Il s’y trouvait un homme

Cet homme, c’est Jésus! Ainsi, dans cette petite parabole, le grand roi Salomon, sous l’inspiration du Saint- Esprit, a annoncé le Sauveur! Un homme semblable à nous en toutes choses, à part le péché. «Il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché» (Héb 4.15). Aussi : «Ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés» (Héb 2.18).

– Il a connu la faim: Lors de la tentation (Mat 4.3) et plus tard au cours de son ministère (Mat 21.18).

– Il a connu la soif: Il a dit à la femme Samaritaine: «Donne-moi à boire » (Jean 4.7) et sur la croix: « J’ai soif» (Jean 19.28).

– Il a connu la fatigue: On le voit en Samarie fatigué du voyage (Jean 4.6). Une autre fois il s’est endormi de fatigue dans la barque (Luc 8.23).

– Il a connu le mépris: (Luc 23.11). «La sagesse du pauvre est méprisée» (Ecc 9.16).

– Il a connu la haine: Il a pu dire : « Ils m’ont haï sans cause» (Jean 15.25).

Ne pensons donc jamais: «Personne ne peut me comprendre!» Car notre Seigneur Jésus-Christ, notre Sauveur bien-aimé, a souffert avant nous. Il est pleinement capable de nous comprendre. Il peut compatir à nos faiblesses, sympathiser avec nous. Cependant sa seule sympathie ne nous suffit pas. Il peut aussi nous secourir (Héb 2.18). Il peut aussi nous délivrer: « Le Seigneur sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux» (2 Pi 2.9).

4. Un homme pauvre

Jésus, ici-bas, a été le pauvre par excellence! «Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s’est fait pauvre (ou: a vécu dans la pauvreté), de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis » (2 Cor 8.9). Il est né dans la pauvreté: «Marie l’emmaillota, et le coucha dans une crèche (sur la paille) parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie » (Luc 2.7). Jésus n’a même pas eu de berceau. Sa mère a offert le sacrifice des pauvres: «deux tourterelles ou deux jeunes pigeons » (Luc 2.24). Jésus ici-bas a vécu dans la pauvreté: «Le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête» (Mat 8.20; Luc 9.58). Il n’avait même pas un sou sur lui (voir Luc 20.23).

Aussi celui qui a ainsi vécu pour nous dans la faiblesse et la pauvreté est-Il digne de recevoir la puissance et la richesse: «L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la louange» (Apoc 5.12).

5. Un homme sage

Jésus a été ici-bas le sage par excellence. Déjà comme enfant : Or, « l’enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui» (Luc 2.40). «Tous ceux qui l’entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses» (Luc 2.47). Et comme jeune homme: « Et Jésus croissait en sagesse, en stature et en grâce, devant Dieu et devant les hommes» (Luc 2.52).

Il a été sur la terre l’homme sage – la Sagesse du livre des Proverbes de Salomon et du chapitre 28 de Job. Le livres de Proverbes a été écrit «pour connaître la sagesse» (Pr 1.2), c’est-àdire, pour connaître Christ ! «Les insensés méprisent la sagesse» (Pr 1.7), c’est-à-dire, ils méprisent Christ! Christ, la Sagesse du livre des Proverbes, nous dit : «Heureux l’homme qui m’écoute, qui veille chaque jour à mes portes, et qui en garde les poteaux! Car celui qui me trouve a trouvé la vie, et il obtient la faveur de l’Eternel » (Pr 8.34-35).

6. Un homme qui sauve

Jésus-Christ est vraiment le Sauveur du monde. Dans une ville de la Samarie, nommée Sychar (aujourd’hui Naplouse) beaucoup d’habitants de cette ville crurent en Jésus et dirent à la femme qui leur avait parlé tout d’abord: « Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde» (Jean 4.41-42). « C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs» (1 Tim 1.15). «Lui, parce qu’il demeure éternellement… peut sauver parfaitement (c’est-à-dire «jusqu’à l’achèvement » ou: «de façon définitive») ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur» (Héb 7.24-25). «Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde» (1 Jean 4.14).

7. Un homme qui sauva la ville par sa sagesse

Un jour (qui est proche maintenant) le roi puissant, l’homme fort, sera lié (Marc 3.27). «Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l’abîme et une grande chaîne dans sa main. Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l’abîme, ferma et scella l’entrée au-dessus de lui, afin qu’il ne séduisit plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis » (Apoc 20.1-3).

Alors, sur la terre, on verra la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ, le roi des rois et le seigneur des seigneurs! Jésus-Christ a été ici-bas «le témoin fidèle ». Il est aujourd’hui « le premierné d’entre les morts et bientôt il sera le prince des rois de la terre» (Apoc 1.5). La ville aura été sauvée par la sagesse!

Conclusion

«Et personne ne s’est souvenu de cet homme pauvre » (v.15). Les hommes l’ont oublié. Ils vont leur chemin comme si jamais la croix de Christ n’avait été dressée sur le mont Golgotha. Ils se détournent de celui qui est mort pour eux. Que c’est triste !

Et nous, frères et sœurs en Christ, nous voulons nous souvenir de Jésus-Christ, notre Sauveur et notre Seigneur; nous voulons vivre pour Lui en attendant son très proche retour: «L’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts; et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux» (2 Cor 5.14-15). Donnons gloire au Seigneur Jésus chaque jour par nos vies et nos paroles. Ecoutons ses paroles. Mettons-les en pratique. Honorons- Le! Souvenons nous de Lui ! Et prenons aussi pour nous l’exhortation de Paul à Timothée:

«Souviens-toi de Jésus-Christ ressuscité d’entre les morts » (2 Tim 2.8).

J-R.C. †

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)