C’est en ces termes qu’en octobre 2010 un journaliste décrivait l’opération réussie du sauvetage des trente-trois mineurs chiliens bloqués depuis des mois à plus de 600 mètres sous terre. Le monde entier a assisté en direct à un exploit technologique, à une formidable démonstration de solidarité internationale, voire à un miracle, à la réponse divine aux prières en faveur des sinistrés. Que d’espoir, que de ferveur, que d’acharnement et d’habileté ont été investis pour arracher ces quelques hommes à la mort. On ne peut que s’émerveiller d’un tel dévouement — et dénouement.
Des nouvelles plus… terre à terre ont suivi cette apothéose, calmant les excès d’enthousiasme. À la surface, des réalités pénibles attendaient les héros : nuées de journalistes en mal d’exclusivités, conditions matérielles aussi précaires qu’avant l’accident, avenir professionnel compromis, et pour certains, l’obligation de répondre d’anciennes liaisons extraconjugales. L’épilogue n’est malheureusement pas à la hauteur du glorieux sauvetage.
Mais il est un sauvetage autrement paradoxal, déconsidéré par la plupart de nos contemporains ; de lui dépend pourtant la vie du corps, de l’âme et de l’esprit de chacun de nous. Dieu a daigné en faire son travail prioritaire. La portée de cette œuvre immense est actuelle et éternelle. Son aboutissement est certain, et elle n’implique aucun lendemain qui déchante. Comment peut-elle être à ce point méconnue de tant de « mortels » prêts à s’émouvoir de la résurrection provisoire de trente-trois mineurs ? Les pages de ce numéro tentent de réhabiliter le seul salut « sans comparaison dans l’histoire de l’humanité », le salut en Jésus-Christ.
Claude-Alain Pfenniger