Un christianisme qui colle avec la réalité (1)

Le christianisme affirme… que l’ordre, la diversité, l’interdépendance complexe et la beauté du monde naturel ont été créés par le Dieu vivant et souverain.

Dans le christianisme, la Bible explique le monde dans lequel nous vivons, nous dit l’origine et le sens de l’existence de l’homme, nous donne les bases de la connaissance et de la compréhension du bien et du mal, nous montre comment vivre dans ce monde, apporte des réponses aux problèmes auxquels nous autres humains sommes confrontés, et nous offre l’espérance d’un avenir qui, dès maintenant, imprime un but à notre vie. Avant d’examiner ces différents points, il nous faut répondre à une objection essentielle.

Pour certains, une réflexion chrétienne sur la nature et le sens du monde, sur la connaissance, sur l’homme, sur le bien et le mal, etc., est inutile et sans intérêt. Ils raisonnent ainsi: «Il est évident que ces questions relèvent de la philosophie et le christianisme n a rien a voir avec la philosophie.» Et de poursuivre: «La philosophie est une abstraction réservée aux intellectuels. Les philosophes posent des questions, dans un style hermétique pour le commun des mortels, sur des sujets qui n’effleurent pas l’homme de la rue. Et par là même, les réponses qu’ils apportent sont inintelligibles.» Pour eux, le christianisme est une affaire de coeur, comme le mariage. Il aborde des questions pratiques: «Est-ce que j’aime Dieu ou non?» -«Suis-je prêt ou non à m’humilier devant Dieu et à me reconnaître pécheur?» -«Suis-je prêt ou non à accepter l’Evangile de la mort et de la résurrection de Christ?»

Certains vont même plus loin et affirment qu’il est dangereux, voire non spirituel, pour un chrétien de s’intéresser à ce genre de questions, et ils citent Paul pour appuyer leurs dires: Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie selon la tradition des hommes, selon les principes élémentaires du monde, et non selon Christ (Col 2.8) et: Je détruirai la sagesse des sages, et j’anéantirai l’intelligence des intelligents. Où est le sage? où est le scribe? où est le contestataire de ce siècle? Dieu n ‘a-t-il pas frappé de folie la sagesse du monde? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n ‘a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauveur les croyants par la folie de la prédication (1 Cor 1.19-21). Selon eux, Paul veut dire qu’en discutant du sens de la vie, le chrétien abandonne l’Evangile pour avoir recours à des méthodes du monde et de la philosophie. Et qui plus est, l’Evangile perd de sa simplicité, et il y a risque de ne plus dépendre du Saint-Esprit pour toucher le coeur de l’homme.

Ce sont là des critiques sérieuses que nous ne pouvons ignorer. En premier lieu, Paul ne dit pas que 1’Evangile est une folie, au sens littéral du terme, mais que ce monde, en rébellion contre Dieu, pense que l’Evangile est une folie et qu’en revanche, sa propre philosophie est sage. Ensuite, Paul dit que l’Evangile, regardé comme une folie par les hommes, est, en fait, plus sage que la sagesse des hommes. En d’autres termes, c’est la pensée ou la philosophie non-chrétienne qui est, en vérité, folie, et le message chrétien, seule véritable sagesse.

Il est intéressant de comparer les affirmations de 1 Cor 1 avec Rom 1.18-25, où Paul exprime quelque chose de très similaire. Là, Paul démontre que l’univers dans lequel nous vivons prouve à l’évidence l’existence et la puissance de Dieu et que les hommes sont inexcusables s’ils ne le reconnaissent pas. Cependant, les hommes refusent d’intégrer Dieu dans leur pensée et ils considèrent que ce refus de reconnaître Dieu est l’expression de la sagesse. En réalité, leur pensée est folie, parce qu’ils adorent une partie de la création plutôt que Dieu et s’en remettent à elle plutôt qu’à Dieu pour expliquer les origines de la vie et pour comprendre la place et la destination de l’homme dans le monde.

La pensée du non-chrétien, aussi sage et sophistiquée qu’elle puisse paraître sur certains points, repose sur une folie. Car seul le message biblique donne un sens au monde tel que nous le voyons. Si les hommes refusent de reconnaître Dieu, alors le monde n’a plus aucun sens pour eux. Ils ont échangé la vérité contre un mensonge et ils servent la création plutôt que le créateur. Dès lors, le chrétien devrait être prêt à répondre aux questions que soulèvent la philosophie, questions que tout un chacun se pose, parce que le chrétien ne saurait par lui-même apporter des réponses aux questions. Seule la Bible peut le faire. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ (2 Cor 10.5). Les réponses bibliques vont comme un gant à l’univers qui est le nôtre, tandis que, pour employer une métaphore, les réponses que nous offre la philosophie non-chrétienne relèvent de la quadrature du cercle.

Les questions fondamentales concernent: 1° la nature de la connaissance; 2° la nature et l’origine de la vie; 3° la nature de la vie humaine; 4° le fondement de l’éthique; 5° le problème de la souffrance et du mal; 6° la finalité de l’existence et le sens de l’histoire; 7° de quelle manière devrait-on vivre?

En examinant chacune de ces questions et les réponses que la Bible en donne, nous les comparerons aux idées fondamentales de nos sociétés occidentales confrontées aux problèmes du 20e siècle.

1. Le problème de la connaissance

Comment parvenir à la connaissance? Comment pouvons-nous être sûrs de l’exactitude de ce que nous croyons sa voir? L’humanisme est la philosophie dominante de notre société. L’humanisme répond à cette question en faisant appel à la raison humaine: l’homme doit pouvoir trouver réponse à tout, à commencer par lui-même. Le philosophe et historien écossais David Hume affirmait: «La raison est souveraine pour dicter des lois et imposer des maximes, sa puissance et son autorité étant absolues». (1) Cette foi en la puissance de la raison est la pierre angulaire de l’ensemble de nos sociétés occidentales modernes. Cependant, Hume lui-même a reconnu qu’à partir de l’homme seul, la valeur de la raison et la réalité de ses perceptions n’étaient pas démontrables, pas plus que l’assurance de sa propre existence physique, l’existence objective du monde matériel qui nous entoure et la relation de cause à effet. Cependant, dans un passage très connu, Hume a admis qu’en dépit du caractère relatif que revêtait sa foi en la raison comme principe de toute connaissance, il ne déséspérerait pas:

«Si l’on me demandait si j’adhère sincèrement à ce principe que j’ai pris tant de peine à démontrer. selon lequel je serais l’un de ces sceptiques qui prétendent que tout est sujet à doute, je répondrais… que ni moi ni personne n’a jamais soutenu cette idée sincèrement et d’une façon constante… Je dîne, je joue au trictrac, je m’entretiens agréablement avec mes amis, et lorsqu’après 3 ou 4 heures de divertissement, je m’en retourne a mes réflexions, elles m’apparaissent si froides, si forcées et ridicules que je n’ai pas le coeur de m’y plonger plus avant. Preuve en est que le sceptique continue à raisonner et à croire, bien qu’il affirme se défier de sa raison, et par là-même, il doit bien constater l’existence de son corps, quoiqu’il ne puisse en confirmer la véracité par le jeu d’aucune argumentation philosophique». (2)

Au 20e siècle, la difficulté qui a surgi de cette allégeance à la seule raison, a acculé beaucoup de penseurs au désespoir total. On a fait de la raison de l’homme, son dieu. Mais elle est devenue comme un cadavre dans le placard, lui rappelant constamment la défaillance de l’entendement, la décadence de la valeur dans l’expérience humaine.

Le problème a surgi en raison de la limitation de l’homme. Il est petit. Il est incapable, de par son approche restreinte de la réalité, de produire suffisamment de connaissance pour répondre à toutes les questions, ou pour saisir la réalité dans son ensemble. Tout semble si grand et l’homme est si petit; comment peut-il être sûr de l’exactitude de ce qu’il sait?

Pour le chrétien, la finitude de l’homme n’est pas un problème. Nous reconnaissons aisément notre petitesse et les limites de notre savoir. Mais Dieu existe, et son savoir est complet; il n’y a rien dans l’univers qu’il ne connaisse. Dieu s’est révélé à nous dans sa parole, la Bible. et bien qu’elle ne nous dise pas tout, cette parole nous dit la vérité. Dans la parole de Dieu, nous avons une source de connaissance infaillible, et qui plus est, Dieu nous assure qu’il nous a créés à son image pour que nous comprenions le monde dans lequel nous vivons; ainsi notre perception du monde est juste. La raison, lorsqu’elle est soumise à la révélation de Dieu, devient un instrument de grande valeur, que l’on peut utiliser pour explorer et méditer sur le monde dans lequel nous vivons. En revanche, lorsque la raison règne en maîtresse, elle devient un tyran qui conduit l’homme dans la nuit la plus sombre de l’ignorance et de la confusion.

Jerram Barrs
Collaborateur de «L’Abri», d’abord en Suisse, ensuite en Angleterre
Traduction autorisée par Dominique Mallol et J.-P. Schneider; texte tiré de
«What in the World is Real»
Copyright 1982 by l’Abri Fellowship.

Notes
(1) David Hume, «A Treatise of Human Nature», cd. L. A. Solby-Bigge (Oxford: Clarendon Prcss, 1896), p. 183-187
(2) ibid.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)