Un chrétien peut-il voter ?

Beaucoup des lecteurs de Promesses vivent dans des pays démocratiques où les élections sont le « moment politique » qui concerne toute la population[note]La situation en Suisse est singulière, puisque des « votations » sont souvent organisées pour se prononcer sur des sujets concrets. Dans la plupart des autres pays démocratiques, à l’exception de rares referendums, le vote concerne avant tout l’élection des représentants du pouvoir législatif ou du pouvoir exécutif. Le vote porte alors non pas sur la réponse à une question particulière, mais sur le choix d’un candidat ou d’une liste de candidats. Cet article s’intéresse donc à ce cas général.[/note] .

Dans certains pays (comme la Belgique), le vote est obligatoire ; d’autres pays (comme la France) permettent l’abstention[note]Mais même dans le cas du vote obligatoire, il reste généralement possible de voter « blanc » sans se positionner pour aucun candidat, ce qui revient de facto à s’abstenir.[/note] .

Cet article examinera quelques enjeux liés au vote. En effet, certains chrétiens sont fermement opposés au fait qu’un croyant puisse voter, tandis que d’autres voient dans le vote une obligation pour tout citoyen, chrétien ou non.

1. L’enjeu de la citoyenneté

Arguments favorables à l’abstention

Ce sont les citoyens d’un pays qui votent et le chrétien se définit avant tout comme un ressortissant d’un royaume « qui n’est pas de ce monde » :
– « Nous, nous sommes citoyens des cieux » dit Paul (Phil 3.20).
– Nous sommes « comme des étrangers et des voyageurs sur la terre » dit Pierre (1 Pi 2.11).
La vraie patrie du chrétien est le ciel ! Un commentateur écrivait : « Le chrétien n’est pas appelé à se mêler de quelque manière que ce soit à la politique du monde ; mais il a à marcher comme pèlerin, en se pliant patiemment aux lois humaines pour l’amour du Seigneur. » En s’impliquant dans la situation présente temporaire, le chrétien court le risque d’oublier sa vraie destinée future.

Arguments favorables au vote

Pour autant, le chrétien reste soumis aux autorités terrestres. Paul n’hésite pas à revendiquer sa citoyenneté romaine à plusieurs occasions. Lui qui se définissait comme citoyen du ciel savait utiliser son droit sur la terre.
Aux Juifs exilés en Babylonie, Jérémie recommande de rechercher le bien de la ville où ils sont (Jér 29.7). Le croyant est un peu comme eux : exilé loin de sa vraie patrie, mais ayant le devoir de s’impliquer dans son pays temporaire.

2. L’enjeu de la relation au monde

Arguments favorables à l’abstention

Le chrétien doit se séparer du monde. Paul dit : « Ceux qui usent du monde comme n’en usant pas, car la figure de ce monde passe » (1 Cor 7.31). Voter signifie dans une certaine mesure s’associer à un système opposé à Dieu.

Arguments favorables au vote

La séparation du monde ne se limite pas à refuser de toucher d’une quelconque manière à la politique. Combien de chrétiens se sont fait un point d’honneur à ne pas toucher à la chose publique, tout en usant abondamment du monde par ailleurs, par exemple sous son aspect économique en développant leurs affaires selon les mêmes principes que les autres. L’hypocrisie est vite arrivée et la séparation du monde souvent bien sélective…
Si nous ne sommes pas « du monde » (cf. Jean 17), nous sommes « dans le monde » et c’est dans le monde que nous sommes appelés à marcher dans les bonnes œuvres préparées d’avance (Éph 2.10) et à briller comme des flambeaux (Phil 2.15). La séparation du monde nous a fait parfois oublier l’amour du prochain. Or le contexte politique peut ou non favoriser l’action de l’Évangile ; voter pour un candidat qui veut maintenir la liberté de culte ou d’évangélisation peut marquer notre souci d’œuvrer dans le monde.

3. L’enjeu des objectifs et du programme

Arguments favorables à l’abstention

Les hommes politiques présentent tous un programme pour améliorer la situation. Or le croyant sait qu’il est impossible d’améliorer le monde qui est entièrement « sous la puissance du malin » (1 Jean 5.19). De plus, la Bible laisse même penser que les choses vont plutôt aller de mal en pis (cf. 2 Tim 3).
Le christianisme n’a jamais prôné la révolution, comme le prétend la théologie de la libération, mais par la transformation des cœurs il a amené une évolution tranquille qui a été souvent plus efficace sur le long terme.
De plus, un des points les plus délicats quant au vote est le mélange dans les programmes des candidats. En tant que chrétien, nous pouvons être en accord avec certaines de leurs idées ou avec certaines des mesures qu’ils voudraient mettre en œuvre, mais « en même temps » fermement opposés à d’autres propositions qui vont à l’encontre de l’Évangile. Les programmes ne seront jamais en tout point conformes à l’Évangile. Le reconstructionnisme[note]Mouvement évangélique américain qui visait à transposer dans le monde politique les lois bibliques.[/note]  n’est pas une option viable. Aussi, devant l’impossibilité de faire une juste balance entre les deux côtés, mieux vaut sans doute s’abstenir.

Arguments favorables au vote

Tout chrétien lucide est bien convaincu que la politique ne peut pas résoudre tous les problèmes du monde. Mais en même temps, nous sommes ici-bas pour être « le sel de la terre » (Mat 5.13). Le « ce qui retient » de 2 Thessaloniciens 2.6 peut être interprété comme désignant les structures politiques actuelles qui ont pour fonction de limiter le mal. Comme Français, nous pouvons nous réjouir de vivre sous un régime démocratique, où le droit est largement maintenu.
Une autre raison peut inciter à voter : c’est l’occasion d’« annoncer la justice » (Ps 40.10). Nous avons la responsabilité d’œuvrer pour la justice à titre individuel, mais ce n’est pas suffisant : certaines actions ne peuvent être entreprises que collectivement. Pour ne prendre qu’un exemple, l’abolition de l’esclavage a nécessité une action politique ; la bonne volonté de quelques propriétaires éclairés ne suffisait pas.
La question du mélange à l’intérieur d’un programme électoral est pertinente. Mais ce dilemme est inhérent à notre situation hybride actuelle qu’il nous faut accepter : nous ne sommes pas encore dans la clarté du ciel, mais dans l’ambivalence de notre position d’aujourd’hui dans un monde pas encore racheté. Acceptons que tout programme reste imparfait et insatisfaisant. À chacun de « pondérer » les divers éléments du programme des candidats en fonction de sa compréhension des priorités du christianisme[note]Peu avant l’élection présidentielle française de 2017, un hebdomadaire chrétien a publié une série d’interviews dans lesquelles des croyants engagés justifiaient leur vote par leurs convictions chrétiennes— et chacun d’eux votait pour un programme différent ![/note]. Certains mettront les aspects d’amour du prochain et de justice sociale avant les enjeux sociétaux ou moraux ; d’autres feront le choix inverse.

4. L’enjeu du candidat

Arguments favorables à l’abstention

D’après Romains 13.1, le détenteur de l’autorité est un choix souverain de Dieu. Il n’appartient donc pas au chrétien de choisir à la place de Dieu ! Comment gérer le désaveu implicite que constitue l’élection d’un candidat différent de celui qui semblait le « moins mauvais » d’un point de vue évangélique ?

Arguments favorables au vote

Il est possible de distinguer entre la volonté permissive de Dieu et sa volonté directrice : par exemple, Dieu permet que des dirigeants corrompus ou immoraux accèdent au pouvoir, mais pour autant cela ne valide pas leur comportement !
En votant, le chrétien choisit en conscience devant Dieu de se porter en faveur d’un homme ou d’une femme, certes faillible, certes imparfait(e), certes dont l’action décevra forcément s’il (ou elle) est élu(e), mais ce faisant il a la possibilité d’accomplir son devoir de citoyen et d’orienter dans une mesure la situation vers le « mieux ». Et si son candidat n’est pas élu, qu’il accepte sans critiquer ce que la souveraineté de Dieu a permis.

En guise de conclusion

De bons arguments peuvent être apportés en faveur ou contre le vote. Il appartient donc à chaque lecteur ou lectrice, sans doute aussi en fonction de son contexte national, de se positionner sur ce sujet — et d’éviter de porter l’anathème sur ses frères et sœurs qui adoptent la position contraire. En effet, le vote fait partie de ces sujets sur lesquels le Nouveau Testament ne donne pas d’instruction contraignante, (il a été écrit à une époque où le régime politique n’était pas démocratique !) ; ne s’agissant pas d’un point fondamental de doctrine chrétienne, chaque croyant choisira une position selon sa conscience en cherchant à agir« pour le Seigneur » (cf. Rom 14).
Rappelons en terminant que le sujet du vote n’est que temporaire : tous les chrétiens attendent un régime où il n’y aura plus besoin de voter, lorsque le Roi des rois prendra enfin la domination universelle. « Que ton règne vienne ! »

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)