Transformés de l’intérieur (Romains 12.1-2)

Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. (Romains 12.1-2)

Après avoir consacré onze chapitres à de la théologie solide, Paul passe, au chapitre 12, de la doctrine au devoir et de la croyance à la conduite. En d’autres termes, l’apôtre nous encourage à vivre ce que nous professons. Paul utilise l’impératif 13 fois dans les onze premiers chapitres de Romains et 11 fois dans le seul chapitre 12 qui mentionne plus de commandements que tout autre chapitre du N.T. C’est un chapitre d’action ! Dans les deux premiers versets, il montre comment notre foi devrait changer notre comportement.

1. Présentez votre corps (12.1)

Par le mot « donc » (oun), qu’on peut traduire « par conséquent », Paul fait le lien avec toute la doctrine qu’il a développée dans les chapitres 1 à 11. Selon Paul, vous n’avez pas vraiment appris la Parole tant que vous ne vivez pas la Parole. Êtes-vous simplement un auditeur de la Parole ou êtes-vous un « faiseur » de la Parole ?
Au lieu d’un commandement ou d’une demande, Paul « exhorte » ses lecteurs. Le verbe parakaleo indique un sentiment d’urgence avec une note d’autorité (cf. 12.8 ; 15.30 ; 16.17) Ce terme était utilisé en grec classique pour exhorter les troupes qui allaient entrer dans la bataille. Quelle belle image de la vie chrétienne où Dieu est notre général et où nous sommes enrôlés dans une bataille spirituelle.
Paul ajoute une note de tendresse à cet appel. Il parle comme un frère chrétien à d’autres frères et sœurs chrétiens. C’est une affaire de famille ! Et il nous exhorte à répondre aux « compassions de Dieu ».
Certes, il peut être difficile de toujours être conscient des compassions de Dieu. Je retombe souvent dans un état d’esprit malsain où je veux faire des efforts. Ce peut être vrai pour ma vie personnelle, pour mon ministère, pour mon mariage ou pour mes enfants. Quand j’adopte cette fausse motivation, je vois souvent des résultats, mais seulement pour quelques jours. Le changement durable ne se produit que lorsque la gratitude pour les miséricordes de Dieu est ma principale motivation. La façon dont la Bible enseigne la sainteté est de commencer par rappeler aux chrétiens qui ils sont, ce qu’ils sont et ce qu’ils ont. Qui sommes-nous ? Des enfants de Dieu avec toute la puissance de Dieu travaillant en nous. Où sommes-nous ? Dans le royaume de Dieu, morts à la domination du péché. Qu’avons-nous ? L’Esprit Saint en nous, l’intercession de Jésus pour nous, et la puissance de Dieu prête à nous aider. Ainsi, la meilleure façon de motiver les gens est de leur montrer ce que Dieu a fait pour eux et les laisser répondre à cet amour de manière appropriée.
En réponse aux compassions de Dieu, Paul nous met au défi d’ « offrir » (paristemi) nos corps. Paul ne dit pas « céder » ou « remettre » vos corps mais les « présenter ». Le présent implique une offre heureuse, joyeuse et volontaire de soi-même. Dieu ne vous demande pas de lui offrir vos dons, vos capacités, votre argent, votre temps, votre créativité, etc. Il vous demande de vous sacrifier vous-même. C’est un appel à ceux qui ont été libérés par la grâce pour vivre sous la grâce en présentant tout ce qu’ils sont à Dieu. Incidemment, Paul utilise le même verbe grec en 14.10 : si vous présentez fidèlement votre corps au Christ, une grande récompense vous attend au tribunal de Christ.
Paul déclare qu’on doit présenter son corps comme un « sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » :
 « vivant » : Dans l’A.T., les croyants étaient appelés à « faire » un sacrifice d’un animal mort. Dans le N.T., les croyants sont appelés à « être » un sacrifice vivant. Dieu veut que vous viviez pour mourir. La plupart des croyants pourraient accepter de mourir pour le Christ dans un instant de courage, mais chaque croyant se bat pour mourir à soi-même et vivre pour le Christ chaque jour.
 « saint » : Nous devons être entièrement consacrés, mis à part du monde pour appartenir à Dieu. Cela signifie que nous devons tout faire pour promouvoir la sainteté, tant individuellement que comme église. Voilà pourquoi nous devons exercer la discipline dans l’Église, dire la vérité dans l’amour et enseigner aux nouveaux convertis comment vivre en tant que disciples. Soyons saints comme Dieu est saint.
 « agréable » : ce terme s’appuie sur la notion de « sacrifice agréable » ou de « bonne odeur » (cf. Ex 29.18 ; Ps 51.19 ; 2 Cor 5:9 ; Éph 5.2 ; Phil 4.18). Présenter son corps comme un sacrifice vivant et saint plaît à Dieu, le satisfait.
Lorsque vous présentez votre corps comme un sacrifice, vous avez accompli votre « culte raisonnable » ou votre « service spirituel de culte ». L’adjectif grec est logikos, d’où dérive le mot « logique » et se rapporte à la raison. C’est comme si Paul disait : « Si vous considérez tout ce que Dieu a fait pour vous, un être pécheur, la seule réponse raisonnable est de lui offrir votre vie » (cf. 6.1-3,15-16). Pourquoi des esclaves libérés continueraient-ils à servir leur ancien maître ? Présenter son corps pour servir les intérêts de son nouveau Maître est complétement logique. S’offrir en sacrifice d’adoration témoigne d’un cœur plein de reconnaissance.
Peut-être avez-vous offert votre corps à Christ en promettant de l’honorer en restant pur ; mais vous vous êtes trouvé dans une situation compromettante, et vous avez cédé. Peut-être vous êtes-vous engagé vis-à-vis de Dieu à l’honorer par un comportement éthique au travail ; mais votre patron vous a offert une promotion si vous vouliez juste vous compromettre un peu. Dieu nous prend au sérieux et il n’aime pas qu’on prenne des engagements à la légère. Il nous dit plutôt : « Vous avez été achetés à prix. » (1 Cor 6.19)
Comment alors pouvez-vous présenter votre corps en sacrifice ?
 Décidez de faire du culte une priorité : le culte est un mode de vie de toute la semaine et pas seulement du dimanche matin. Chaque jour, adorez le Seigneur et déclarez-lui chaque matin : « Mon Dieu, à cause de Jésus, je suis à toi. »
 Recherchez des occasions pour servir : donnez un coup de main, prenez le temps de faire une visite, décrochez le téléphone pour encourager un ami qui passe par un combat particulier, faites du bénévolat sur un projet qui montrera la grâce de Dieu… Cherchez des façons pour montrer votre amour au Seigneur de manière pratique. Martin Luther a dit un jour : « Les mains au ralenti sont l’atelier du diable. » Plus vous êtes occupé, moins vous êtes susceptible de donner cours à vos pulsions charnelles coupables.
 Faites de l’exercice physique. Être disciple exige de la discipline. Si vous voulez « présenter » votre corps, vous devez le soumettre. La plupart des personnes pieuses que j’estime font de l’exercice physique.

2. Renouvelez votre esprit (12.2)

Des corps offerts viennent d’esprits changés parce que l’esprit contrôle le corps. Le verset 2 donne les moyens par lesquels nous pouvons mettre en pratique le verset 1, avec deux impératifs.
Le premier est négatif : « Ne vous conformez pas au siècle présent. »« Conformez » (suschematizo) signifie littéralement être façonné selon un modèle. Le verbe est au passif en grec, ce qui implique que, si vous ne résistez pas activement et intentionnellement à ce monde, vous lui serez conforme. Par le mot « siècle » (aion), Paul ne fait pas référence à une durée, mais au système de pensée qui a cours actuellement.
La philosophie du monde est assez simple. Quelques exemples :
– Si vous voulez quelque chose (partenaires, possessions ou pouvoir), allez-y ! Vous êtes le centre de votre univers.
– L’opinion publique définit la vérité et la popularité est plus importante que la sainteté.
–La tolérance est la vertu suprême ; toutes les religions se valent et aucune vérité n’est absolue, chacun la sienne pour soi-même.
Ne vous laissez pas façonner par ces influences. Luttez contre l’emprise du péché, de l’égoïsme et de Satan. Combien de temps passez-vous devant la télévision au cours d’une semaine ? Quel type de musique écoutez-vous ? Combien d’heures consacrez-vous aux réseaux sociaux ? Qui sont vos amis et quelle influence ont-ils sur vous ? Quels sont vos hobbies ?
Même si Paul écrit à une église, nous sommes un groupe d’individus et ces versets s’adressent spécifiquement à chacun. Une personne qui se conforme au monde aura un effet négatif sur toute l’église. C’est pourquoi osez être différent. Levez-vous pour Christ. Allez à contre-courant. Devenez un disciple du Christ.
Passant du négatif au positif, Paul poursuit : « Soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence. ». Le verbe « transformés »a donné « métamorphose ». Quand une chenille devient papillon, on parle de métamorphose. C’est ce que Dieu veut pour chacun de ses enfants. À quel stade êtes-vous dans cette transformation chrétienne ? Larve ? Chenille ? Bébé papillon ? Papillon adulte ? Où vous situez-vous sur l’échelle de la conformité à Christ ?
Faisons trois observations sur ce verbe :
– Il est au présent : ce n’est pas une transformation par à-coups, mais en continu.
– Il est au passif : le catalyseur de la transformation est Dieu.
– Il est à l’impératif : nous avons effectivement une responsabilité. L’Esprit nous « change » et nous permet de nous offrir totalement à Dieu. Ce changement se passe dans notre esprit. Comment ?
 Saturez votre esprit des pensées de Dieu. Lisez la Parole de Dieu — plus que ça, interagissez avec elle. Lorsque nous lisons la Bible, demandons-nous constamment : « Qu’est-ce que cela signifie pour ma vie quotidienne ? » Nourrir ses pensées selon Dieu, c’est aussi lire des auteurs chrétiens, rencontrer régulièrement des amis qui partagent notre engagement envers le Christ.
 Mémorisez l’Écriture. Ne prétendez pas être trop vieux ou pas doué pour ça. Lisez et relisez la même portion de l’Écriture maintes fois et la mémorisation viendra naturellement.
 Ralentissez. Nous sommes pris dans le tourbillon de la vie. « Arrêtez et sachez que je suis Dieu » (Ps 46.10). Aujourd’hui voudriez-vous commencer à être renouvelé dans votre esprit en vous éloignant de l’agitation et des distractions de la vie ? Éteignez le téléviseur, la radio, votre téléphone portable, l’ordinateur — et écoutez Dieu.
Paul conclut en donnant le but :« afin que vous que discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait ». Paul ne parle pas de « trouver » ou de « découvrir » la volonté de Dieu, mais de la discerner (doximazo). Cependant, l’apôtre ne répond pas à des questions comme : Dois-je me marier ? Où dois-je déménager ? Quelle maison acheter ? Ces questions sont importantes, mais elles sont secondaires. La « volonté de Dieu » ici est l’obéissance à sa volonté générale. Si vous obéissez à la volonté révélée de Dieu, il peut tout à fait dévoiler sa volonté spécifique pour votre vie. Mais si vous refusez d’obéir à sa volonté morale explicite, il ne sert à rien de prier pour que Dieu révèle sa volonté spécifique.
Dieu veut votre corps et votre esprit ; il vous veut tout entier. Voulez-vous vous présenter à lui aujourd’hui et tous les jours qui suivent ? Si vous le faites, votre vie ne sera jamais plus la même.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)