Transformation ou Séparation ?

Le problème des origines sera toujours d’actualité, puisque tout homme est directement concerné par cette question. Depuis plus d’un siècle, la réponse apportée par la science est résumée dans la théorie de l’évolution ou évolutionnisme.

Cette théorie explique ainsi la diversité du monde vivant: les différents groupes d’animaux et de végétaux dérivent les uns des autres à la faveur de variations ou changements spontanés (mutations) et grâce à l’action de la sélection naturelle (qui agit sur la survie différentielle des variations favorables et défavorables). Il s’agit donc d’une évolution, qui s’étale sur des temps très longs (exprimés en millions d’années) et fait apparaître des organismes de plus en plus compliqués. L’homme est le couronnement de ce processus.

Cette interminable succession de formes vivantes, cette transformation progressive de l’une en l’autre, correspondent-elles à la réalité ? Sont-elles en accord avec la révélation des origines que nous donne la Bible?

Point de départ


Constatant que le plan anatomique de l’homme ressemble beaucoup à celui du chimpanzé, Darwin émet le postulat que nous avons un ancêtre commun avec les grands singes. Etendue à d’autres espèces, cette constatation l’amène à la notion de filiation, de lien de parenté et à la conclusion de l’existence d’une transformation progressive.

Appliqué à l’exemple des vertébrés, le transformisme affirme que les poissons ont un jour émergé pour devenir amphibiens, ceux-ci reptiles, puis oiseaux d’une part, mammifères d’autre part. Ces transformations peuvent être exprimées en termes de passage: eau de mer – eau douce, vie aquatique – vie terrestre, nageoire – patte, respiration branchiale – respiration pulmonaire.

Actualisation


L’évolutionnisme évolue. Les nouvelles méthodes d’observation et techniques sont utilisées pour préciser, remanier, confirmer l’évolutionnisme de Darwin.
La biologie moléculaire est sollicitée pour comparer le matériel génétique des espèces vivantes, pour étudier les protéines des restes fossiles (os, dents) et ainsi établir des liens de parenté, des sortes d’arbres généalogiques.

Le fonctionnement des organes est, lui aussi, pris en considération, car la physiologie traduit l’adaptation à l’environnement. D’où l’étude, par exemple, de l’évolution des hormones, parallèlement à l’évolution des organes (chez les vertébrés).

La classification des êtres vivants (objet de la Systématique) semblait, jusqu’au milieu du siècle dernier, immuable, définitivement fixée par le suédois Linné. Depuis peu, le cladisme établit de nouveaux degrés de parenté entre les espèces, en définissant des groupes « frères » et non plus des groupes souches, en considérant de nouveaux types de ressemblances. C’est ainsi que le phoque se trouve séparé de l’otarie, alors qu’ils étaient jusqu’à présent réunis en pinnipèdes (doigts palmés). C’est ainsi que l’on trouve le chimpanzé plus proche de l’homme que des grands singes (pongidés), le crocodile plus proche de l’oiseau que du lézard. Cruelle révision pour les traditionalistes…

Constat


Si l’évolutionnisme demeure aujourd’hui la seule explication « scientifique » de la diversité du monde vivant, il ne résout finalement pas le problème de « l’évolution », car il n’explique pas le départ des lignées, l’origine des grands groupes. Il ne s’intéresse qu’au passage d’une espèce à une autre.

D’autre part, l’évolutionnisme limite généralement son étude à un organe ou un groupe d’organes, choisi et isolé pour la commodité. Or tout animal est un ensemble intégré. La sélection naturelle invoquée comme l’un des moteurs de l’évolution, n’est-elle pas l’interaction d’un organisme (et non pas seulement d’un organe particulier) et de son environnement?

Le principal handicap est l’absence d’intermédiaires dans cette soi-disant transformation, l’absence de chaînons entre les différents groupes.

Et que dire des animaux disparus ? Pour eux, l’évolution se serait-elle arrêtée?

Enfin, comme l’a montré le Congrès de Chicago sur l’évolution en 1980, les mécanismes proposés pour expliquer le transformisme sont loin de faire l’unanimité parmi les paléontologistes.

Arguments


L’évolutionnisme a réponse à tout. Absence de chaînons? Il suffit d’invoquer des variations, certes minimes, mais répétées pendant de longues périodes pour voir un poisson devenir amphibien la macroévolution est née ! Les dites variations sont, en fait, postulées, non observées. Ou bien cette absence d’intermédiaires traduit la marche réelle de l’évolution, c’est-à-dire une allure saccadée; appelons cela théorie des équilibres ponctués. Là encore, l’affirmation est invérifiable.

L’évolutionnisme est donc un système très complexe et passablement élastique, invoquant une multiplicité de phénomènes, si bien que les différentes tendances des scientifiques évolutionnistes y trouvent leur compte. Mais bien des énigmes persistent.

Enigmes


1. Formes de passage

Comme nous l’avons dit plus haut, l’origine des grands groupes est une énigme. Pour les arthropodes, cette origine « se perd dans la nuit des temps ». Il y aurait plusieurs ancêtres communs (polyphylétisme) à corps mou, ayant « acquis » un squelette externe rigide et des appendices articulés: ainsi seraient apparus crustacés, insectes, araignées, scorpions, mille-pattes.

Le célèbre archaeopteryx, découvert pour la première fois en 1861, est interprété comme la forme de passage entre reptile et oiseau. Mais les opinions divergent: s’agit-il d’un reptile emplumé ou d’un oiseau très primitif? On le considère, aujourd’hui, comme un véritable oiseau, capable de vol plané et menant une vie arboricole. Mais de supposés (et vilains?) créationnistes viennent de soupçonner que les plumes de cet honorable fossile seraient frauduleuses, c’est-à-dire habilement plaquées par un moulage additionnel. Seules des études en plaque mince et à la microsonde devraient permettre de trancher.

Que dire du passage poisson-tétrapode (vertébré terrestre à quatre pattes)? Les évolutionnistes se demandent toujours quel groupe de poissons a pu accomplir l’exploit de sortir de l’eau pour conquérir la terre ferme. Jusqu’à présent, l’ichthyostega du Groenland est le premier tétrapode. Mais ne risque-t-il pas d’être détrôné par le cladisme?

Le problème du passage des reptiles aux mammifères est, lui aussi, un véritable casse-tète chinois. Car il est admis que la formation de la chaîne des osselets de l’oreille moyenne des mammifères s’est faite à partir d’os de l’articulation de la mâchoire des reptiles. Serait-ce à dire que certaines espèces intermédiaires ont dû ne plus manger pour pouvoir entendre et d’autres ne plus entendre pour pouvoir manger?

2. Animaux disparus

Pourquoi certaines formes animales et végétales ont-elles subitement disparu, telles nombre d’espèces marines lors du passage de l’ère secondaire à l’ère tertiaire? Ce sont surtout les dinosaures qui retiennent l’attention. Pour expliquer leur disparition brutale, l’évolutionnisme fait appel à un changement du niveau de la mer, au refroidissement du climat, au rayonnement cosmique, à l’explosion d’une super-nova. La paléontologie constate des disparitions brutales à plusieurs reprises, qui témoignent de catastrophes dues à des changements très importants de l’environnement.

Les variations observées sont toujours de faible amplitude et souvent défavorables, donc insuffisantes pour expliquer le passage d’une espèce à une autre. La découverte de fossiles d’animaux disparus il y a quelques milliers d’années seulement (Nouvelle-Calédonie), l’existence de fossiles vivants, la reconnaissance du fait que la notion de races humaines n’a plus grande signification biologique, l’impossibilité foncière de vérifier les hypothèses par la méthode expérimentale, tout cela fait de l’évolutionnisme une simple théorie et ne lui accorde, en aucun cas, le statut de fait, de réalité. Même s’il n’est qu’une simple hypothèse de travail pour bien des scientifiques, sa présentation et sa vulgarisation par les médias en font une idéologie mensongère et le support d’un matérialisme agressif.

Créations spéciales


Il est temps de revenir à l’essentiel en considérant ce que dit la Bible. Notre intention n’est pas d’entrer dans le détail des premières pages du livre de la Genèse, mais de souligner seulement ce qui est en rapport avec notre sujet.

Dieu crée. L’acte créateur de Dieu est associé à la Parole: Dieu dit et la chose arrive. Que la terre produise de la verdure, de l’herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce (Gen 1.11)… Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abondance selon leur espèce: il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce (Gen 1.21). Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. (Gen 1.25).

Il s’agit, à chaque fois, d’actes précis. L’expression selon son (leur) espèce ne correspond pas nécessairement à la notion d’espèce des zoologistes et botanistes contemporains (d’autant qu’il y a deux acceptions concurrentes), mais l’interfécondité est toujours l’un des critères. La répétition n’est pas fortuite. L’ordre donné par Dieu conduit à la perpétuation du type scientifique: des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce (Gen 1.12). Donc pas une semence pour engendrer une autre espèce, un autre type. Il n’est pas non plus demandé aux poissons de conquérir la terre, mais de remplir les eaux des mers (Gen 1.22).

Les paroles de l’apôtre Paul en 1 Cor 15.38-39 confirment l’existence de sphères différentes, de fonctionnements différents, auxquels chaque forme vivante est adaptée.

La diversité du monde vivant est présentée par la Bible comme résultant de créations spéciales, opérées par Dieu selon son bon vouloir. Elles se traduisent en termes de séparations nettes, de démarcation, de distinction, de différence. Genèse 1 ne donne donc pas l’idée de filiation, de descendance, de transformation d’une espèce en une autre. Même si le récit biblique décrit une succession d’épisodes, à la manière du déroulement d’une histoire, il n’en énonce pas moins la création, l’apparition d’emblée, des grands groupes d animaux.

Plus tard, Dieu ordonnera à Noé de faire entrer dans l’arche deux de chaque espèce d’animaux terrestres, oiseaux, bétail et reptiles selon leur espèce (Gen 6.19-20).

Force est donc de constater que l’évolutionnisme, s’il est intéressant et même séduisant, n’apporte ni certitude ni vraie réponse au problème de la diversité du monde vivant, et encore moins à celui des origines. Certes, le texte biblique ne précise pas les modalités de la création et les groupes d’animaux qu’il mentionne ne correspondent qu’aux grandes divisions de la classification des zoologistes.

En fait de transformations progressives, le monde vivant apparaît ordonné, hiérarchisé, composé de groupes distincts et définis, ce qui témoigne d’une volonté supérieure, intelligente, ayant un but. Cette volonté n’est pas un grand principe métaphysique, une quelconque force vitale, mais une Personne qui se révèle à l’homme et lui parle avec autorité. Ce sera le sujet d’un prochain article.

Philippe MICHAUT

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)