Sur l’application de l’enseignement biblique 3e déclaration de Chicago, 1986

3e déclaration de Chicago, 1986

Comme promis dans le numéro précédent de PROMESSES, Henri Lüscher poursuit ici la présentation des déclarations de Chicago sur le statut de la Bible et ses implications. Cette troisième déclaration clôt le travail du « Conseil international sur l’inerrance biblique ». Nous ne doutons pas qu’elle vous intéressera vivement. Que le Seigneur nous accorde à tous d’en mesurer l’importance pour notre vie pratique.

I. Introduction: Nouvelles perspectives le long de vieux sentiers

Le monde occidental est secoué par une crise profonde et sans précédent. Cette société séculière est incapable de résoudre ses problèmes fondamentaux parce que ses critères «de pensées évolutionnistes» sont à l’opposé de la révélation de Dieu dans sa parole. Le troisième «sommet» s’est donc penché sur la question de l’application de l’enseignement biblique dans «certains domaines les plus confus de la vie moderne», basés sur une échelle de valeurs «tragiquement dans l’erreur». Les conclusions de ce sommet mettent radicalement en cause ces critères et valeurs séculiers. «Les forteresses de l’ennemi» doivent être renversées par un retour aux Ecritures, à son autorité, à son enseignement et à son application.

Ni le système de valeurs de la société séculière moderne, ni la «théologie libérale ou moderniste» ne pourront être d’une quelconque utilité, car elles mettent en doute « la divinité, la pertinence et le caractère normatif d’une grande partie de l’enseignement biblique ». La relativisation de la Bible par « les postulats du libéralisme », tels que « la bonté fondamentale de l’homme » ou « l’unité essentielle de toutes les religions » est la négation même de l’enseignement biblique. Ainsi, par exemple, la proclamation de l’Evangile (l’évangélisation) et l’implantation d’églises sont reléguées au second plan à l’avantage des grands axes politique, social et économique, le rôle de la Mission ayant été redéfini en fonction du pluralisme et de l’humanisme. De telles adaptations sont fermement rejetées par ce « sommet » qui se démarque nettement de ces thèses modernistes.

Cette déclaration va donc courageusement « contre le courant de la pensée actuelle » en « présentant des exemples d’applications réactualisées d’un héritage de foi plus ancien, plus stable » et « manifestement plus biblique ». Nous y trouverons donc une série d’affirmations et de réfutations touchant les problèmes actuels et saillants « de la vie, de la sexualité, de la famille et du rôle de l’Etat institué par Dieu en tant que régulateur des aspects politiques, judiciaires et économiques de la vie collective » ou « la protection de l’ordre naturel ».

Le « sommet » affirme les valeurs chrétiennes qui ont été défendues « au cours de l’histoire chrétienne », qui restent permanentes, et qui ont leurs fondements dans les Ecritures. De plus, « l’étatisation moderne » -« fasciste, marxiste, libérale ou autre » -avec sa tendance centralisatrice et son « approbation facile d’opinions inacceptables » concernant les thèmes cités est une évolution plutôt à déplorer. Quant « aux préjugés politiques ou aux visions prophétiques », les avis entre défendeurs de la vérité biblique restent partagés, mais proches les uns des autres, car les quelques deux cent cinquante signataires croient que « quiconque laisse l’Ecriture se prononcer sur es sujets arrive à une position peu éloignée de la leur ».

II. Seize articles

Article I -Le Dieu vivant

Affirmations: «Le Dieu vivant et vrai est le Créateur et celui qui soutient toutes choses». «Il existe de toute éternité en trois personnes, Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, chacune étant pleinement Dieu». Il est l’Un et le Pluriel, le «Dieu qui vit, agit et parle et qui est entré dans l’histoire par le Fils, Jésus-Christ, pour apporter le salut au genre humain». «La personnalité et la volonté révélées de Dieu sont le fondement de toute moralité».

Rejet des opinions: Le langage humain de la Bible serait insuffisant pour nous informer sur la personne de Dieu et ses attributs. «La trinité serait incohérente et fondée sur des notions métaphysiques inacceptables». La notion de Dieu devrait être adaptée à l’humanisme moderne qui a évacué « les idées de péché et de salut ».

Article II -Le Sauveur et son oeuvre

Affirmations: Sa vraie divinité et sa vraie humanité à la fois. Il est engendré de toute éternité du Père, conçu du Saint-Esprit et né de la vierge Marie. L’union indivisible « de la pleine divinité avec la pleine humanité en l’unique personne de ]ésus-Christ est essentielle à son oeuvre de salut ». Il est le seul Sauveur et Rédempteur du monde en vertu de sa souffrance substitutrice, sa mort et sa résurrection. Seule la foi en ]ésus-Christ sauve. Comme le révèlent les Ecritures, il est « le parfait modèle de la vie selon Dieu et nous recevons cette sainteté en lui et par lui ».

Rejet des opinions: Une offre de salut autre que celle se reposant sur « l’oeuvre expiatoire du Christ crucifié et ressuscité ». Une possibilité de salut sans le Christ dans l’au-delà. Des gens sauvés sans « foi personnelle au Christ biblique » ayant fait eux-même un « choix rationnel ». Un Christ dépouillé de sa divinité et de son oeuvre salvatrice, servant uniquement de « modèle moral ». « Une compréhension de l’amour et de la justice de Dieu qui autoriserait l’espoir d’un salut éternel ».

Article III -Le Saint-Esprit et son oeuvre

Affirmations: Il est la troisième personne du Dieu trinitaire et « son oeuvre est essentielle au salut des pêcheurs ». Il est « l’auteur principal » de « l’Ecriture canonique » par laquelle il accorde la connaissance de Dieu à salut et illumine le croyant. Ainsi, il dirige « le peuple de Dieu » par sa sagesse «pour appliquer l’Ecriture aux questions modernes et dans la vie quotidienne». La vitalité de l’Eglise dans ses divers ministères « dépend directement de la puissance du Saint-Esprit ».

Rejet des opinions: La remise en question de la trinité de Dieu serait « compatible avec l’Evangile ». On pourrait dire dans son cour « Jésus est Seigneur » autrement que par le Saint-Esprit. « L’Esprit aurait donné ou donnerait encore à l’Eglise de nouvelles révélations normatives ». On oserait attribuer le titre de « renouveau » à un mouvement qui ne reconnaîtrait pas « le jugement de Dieu et la misêricorde en Christ ».

Article IV -l’Eglise et sa mission

Affirmations: La Bible est inspirée par le Saint-Esprit qui lui confère son autorité, et le rôle de l’Eglise est de la reconnaître et de l’affirmer. L’Eglise établie par le Seigneur sur la terre est gouvernée par le Seigneur qui lui a donné la Parole et l’Esprit. L’Eglise est apostolique si elle reçoit et proclame la « doctrine des apôtres rapportée par l’Ecriture ». Les signes d’authenticité de l’Eglise locale sont «la confession et la proclamation fidèles de la Parole de Dieu, et l’administration du baptême et de la cène selon la discipline biblique». L’Eglise est appelée par le Seigneur à le servir par l’adoration, l’enseignement et le témoignage. Le Seigneur envoie son Eglise proclamer l’Evangile à « l’humanité pécheresse » pour l’appeler à « la foi, au repentir et à une vie selon la justice ». «L’unité et la clarté de l’Ecriture nous encouragent à rechercher comment résoudre les différends doctrinaux entre chrétiens et ainsi à manifester l’unité de l’Eglise en Christ».

Rejet des opinions: L’Eglise pourrait conférer son autorité canonique à l’Ecriture. La volonté et les traditions des hommes auraient créé l’Eglise. Elle pourrait se libérer de l’autorité des Ecritures et «exercer encore, au nom du Christ, une vraie discipline». Elle pourrait s’accommoder des exigences d’une culture en opposition avec la révélation scripturaire ou d’une entrave à la liberté de conscience chrétienne. La différence des situations culturelles invaliderait le principe biblique de l’égalité entre l’homme et la femme et leurs rôles différents dans l’Eglise.

Article V -Le caractère sacré de la vie humaine

Affirmations: La souveraineté du Dieu Créateur sur «toute vie humaine» et la responsabilité de tout homme devant Lui de la préserver et de la protéger. Parce que Dieu a créé l’homme à son image, à sa ressemblance, le caractère de la vie humaine est sacré. Elle commence «à la conception et dure jusqu’à la mort biologique ». Ainsi, 3l’avortement (sauf lorsque la vie physique de la mère est menacée), l’infanticide, le suicide et l’euthanasie sont des formes de meurtre ». Des « sanctions pénales » peuvent être infligées sans toucher au caractère sacré de la vie humaine. Priver quelqu’un d’eau ou de nourriture pour activer la mort est une violation de ce caractère. Vu les « progrès technologiques de la médecine » qui rendent les confins entre la vie et la mort toujours plus flous, il est nécessaire « d’apprécier chaque « cas terminal » avec la plus grande prudence afin de respecter le caractère sacré de la vie ».

Rejet des opinions: La qualité de la vie humaine primerait son inviolabilité, L’interdiction de toute intervention médicale pour préserver la vie de la femme enceinte face au caractère sacré de la vie prénatale. « Oter la vie en cas d’autodéfense, d’exécution capitale ordonnée par l’Etat ou de guerre justement menée » violerait ce caractère sacré de la vie humaine. Ceux qui ne reconnaissent pas « le fondement divin d’une loi morale » ne seraient pas tenus à « l’obligation éthique et sociale » de préserver et protéger ceux « qui sont sans défense ». L’abstention « d’intervenir médicalement pour prolonger la vie violerait nécessairement son caractère sacré ».

Article VI -Le mariage et la famille

Affirmations: « Sa raison d’être est de glorifier Dieu et d’étendre son royaume sur terre par une institution qui encourage la chasteté, le partage d’une vie commune, la procréation et l’éducation chrétienne des enfants ». Le mariage, alliance sacrée devant Dieu, unit en une seule chair un homme et une femme. Ce lien ne doit pas être rompu, ce que « l’Etat et l’Eglise devraient exiger ». « Le mari en tant que tête est le serviteur-chef aimant de sa femme, et la femme est sa partenaire à part entière, le secondant en tant qu’aide et compagne ». Elever et corriger les enfants avec amour est un ordre que Dieu enjoint aux parents. De même, les enfants doivent obéir à leurs parents. Prendre soin de la famille est de la responsabilité de l’Eglise. Honorer les parents est une responsabilité permanente et comprend également le soin des personnes âgées. «La famille devrait rendre nombre des services que l’Etat prend généralement en charge à l’heure actuelle».

Rejet des opinions: « Le plaisir et l’épanouissement personnel » seraient la base du mariage et les difficultés justifieraient le divorce. «Un couple vivant maritalement en dehors du statut légal du mariage, ou une cohabitation homosexuelle ou de groupe» serait également «l’idéal biblique du mariage». L’Etat pourrait légitimer des conceptions du mariage qui « contreviendraient aux normes bibliques ». «Le changement des conditions sociales» rendrait caducs «les rôles fixés par Dieu dans le mariage et la famille». L’Etat aurait le droit de s’attribuer la responsabilité conférée aux parents par la Bible.

Article VII -Divorce et remariage

Affirmations: « Le mariage d’Adam et Eve, relation monogame pour toute la vie, est le modèle de tous les mariages». C’est Dieu qui unit tout « mariage contracté et consommé » et «tiendra pour responsable ceux qui brisent cette alliance». « L’essence du mariage est un engagement pour toute la vie ». La recherche de la réconciliation et de la restauration du mariage est primordiale en cas de difficultés conjugales, car « Dieu hait le divorce, même s’il le justifie ». Mais, parfois « la séparation est à conseiller et le divorce inévitable ». Dieu pardonne à tout pécheur repentant, « même à ceux qui ont péché en brisant le lien conjugal ». « Il est de la responsabilité de l’Eglise d’exercer la discipline envers ceux qui violent les normes bibliques du mariage, de réintégrer ceux qui se repentent, et d’être l’instrument de la grâce divine envers ceux dont la vie porte les cicatrices d’une rupture conjugale ».

Rejet des opinions: La Bible se contredirait au sujet du divorce et du remariage. La séparation d’un « conjoint débauché ou violent serait un péché ».

Article VIII -Déviations sexuelles

Affirmations: L’Ecriture est claire quant « aux normes divines pour les relations sexuelles » et « s’en écarter est pécher ». Sont seules légitimes les relations conjugales hétérosexuelles. Dieu, dans sa grâce peut libérer ceux qui sont esclaves «d’un comportement sexuel déviant, hétéro ou homosexuel». La responsabilité d’aider de telles personnes incombe à l’Eglise. «Dieu aime les homosexuels comme il aime les autres pécheurs, et ces tentations peuvent être vaincues par la puissance de Dieu en Christ. Compassion, bonté et pardon doivent être exercés par les chrétiens envers ceux «dont la vie a été déchirée par un comportement sexuel déviant ». .L’épanouissement humain ne dépend pas de la satisfaction des appétits sexuels. L ‘hédonisme et les philosophies semblables qui favorisent « la promiscuité sexuelle » mènent à la destruction de la personne. La pornographie est nuisible au plus haut degré à la famille et à la société, et « il incombe aux chrétiens de chercher à en empêcher la production et la distribution ».

Rejet des opinions: « Le comportement homosexuel pourrait être agréé par Dieu ». « L’hérédité, les circonstances de l’enfance ou telle autre influence extérieure pourraient excuser un comportement sexuel déviant ». Violences sexuelles, exploitation des enfants et relations incestueuses seraient excusables. Impossibilité « d’espérer la délivrance d’un comportement homosexuel ou de toute autre forme de déviation sexuelle ». L’espoir d’une libération serait là si la déviance sexuelle était « condamnée sans compassion » ou si « elle suscitait une compassion oublieuse de la vérité biblique ».

Article IX -L’Etat sous la seigneurie de Dieu

Affirmations: « Dieu a institué le gouvernement civil comme instrument de sa grâce commune pour limiter les effets du péché, maintenir l’ordre et promouvoir la justice civile et le bien commun ». Dieu lui confère donc le droit d’user de la force coercitive pour « défendre et encourager ceux qui font le bien et pour punir justement ceux qui font le mal ». « Il est bon et désirable que des chrétiens participent au gouvernement civil et recommandent, pour le bien de tous, la promulgation de lois qui soient en accord avec la loi morale de Dieu ». Le chrétien doit prier pour les autorités civiles et leur obéir pour autant que la loi morale de Dieu ne soit pas violée et qu’il ne soit pas obligé de « négliger les responsabilités du témoignage chrétien ».

Les gouvernements sont responsables devant Dieu de « promulguer et faire respecter des lois en matière de relations humaines s’accordant avec la loi morale de Dieu ». Il n’y a pas de confusion entre « l’autorité que le Christ exerce par sa Parole sur l’Eglise et le pouvoir qu’il accorde aux gouvernements civils ». Si des familles ou des Eglises manquent à leurs devoirs assignés par l’Ecriture en mettant ainsi « en péril l’intégrité de leurs membres, l’Etat est en droit d’intervenir ».

Rejet des opinions: L’Etat aurait le droit de s’attribuer l’autorité dans d’autres « sphères de la vie, tout parti- culièrement dans l’Eglise et au sein de la famille ». « Le Royaume de Dieu pourrait être établi par la force coercitive des gouvernements civils ». Le pouvoir public aurait le droit d’interdire la prière et d’autres exercices religieux volontaires dans les écoles publiques. L’établissement providentiel d’un gouvernement lui conférerait une bénédiction spéciale autre que celle des responsabilités que Dieu lui demande d’exercer de « façon fidèle et juste ». La participation au gouvernement exigerait « une foi religieuse », alors que l’absence de cette foi rendrait illégitime l’autorité d’un gouvernement. « La loi de Dieu pourrait être instaurée par le gouvernement civil ». Les autorités auraient « le droit d’imposer aux citoyens des prières spécifiques ou des formes d’exercice religieux ».

Article X -La loi et la justice

Affirmations: « Les principes moraux immuables », fondation « d’une saine pratique et d’une juste philosophie des droits de l’homme » ont comme source unique le « seul énoncé infaillible », les Ecritures. Tous les hommes ont été créés à l’image de Dieu, image qu’il a imprimée dans leur cour. Ainsi, ils sont « moralement responsables devant lui de ce qu’ils font ». « La loi révélée de Dieu, le sens moral de l’espèce humaine et la législation des hommes empêchent, depuis la Chute, l’ordre politique de sombrer dans le chaos et l’anarchie, et rappellent à l’humanité son besoin de rédemption en Jésus-Christ ». « L’Evangile ne peut pas être imposé par voie législative et la Loi ne peut pas sauver les pécheurs ».

Rejet des opinions: « Le positivisme légal ou toute autre philosophie humaniste de la loi » pourraient combler « le besoin de normes absolues en matière de droit et de justice ». Un individu ou une collectivité pourraient accomplir la volonté de Dieu jusqu’à en être justifiés devant lui. Un ordre politique, économique ou social pourrait être affranchi des conséquences mortelles du péché originel ou capable de proposer une solution-miracle pour établir une société parfaite comme seul Christ le fera lors de son retour.

Article XI -La guerre

Affirmations: « Dieu désire la paix et la justice entre les nations et condamne toute guerre d’agression ». Un Etat légitime a le droit et le devoir de défendre son territoire et ses citoyens contre les agressions et l’oppression d’autres puissances, ce qui implique de préparer une défense adéquate de la population civile ». Cette légitime défense se passe en faisant « usage de moyens justes seulement ». Tout doit être fait pour « limiter le nombre des victimes ».

Rejet des opinions: La cause du Christ pourrait être défendue avec des « armes terrestres ».
L’interdiction « aux chrétiens de faire usage d’armes dans la défense d’Etats légitimes ». « Le massacre aveugle de ci- vils serait une forme légitime de guerre ». « Les circonstances de la guerre moderne annuleraient le droit et le devoir des gouvernements civils de défendre leur territoire et leurs citoyens. »

Article XII -Discrimination et droits de l’homme

Affirmations: « Dieu qui a créé l’homme et la femme à son image, a accordé à tout être humain des droits fondamentaux aussi bien matériels que spirituels qui doivent être sauvegardés, maintenus et cultivés ». Chacun est responsable devant Dieu des droits accordés. Le chrétien respecte et défend les droits des autres et est prêt à « renoncer à certains des siens pour le bien d’autrui ». Le chrétien suit l’exemple de Jésus dans la manifestation de la compassion envers ceux « dont les droits sont lésés ».

Rejet des opinions: Toute prétendue légitimité de droit de l’homme qui agirait contre l’enseignement de la Bible. Un acte qui porterait atteinte à la vie matérielle ou spirituelle d’une personne « en violation de ses droits serait acceptable ». « L’âge, l’infirmité, la faiblesse économique, la race, la religion ou le sexe » seraient des « critères de discrimination » pour « justifier la privation de l’exercice et de la jouissance des droits de l’homme ». « L’élitisme » serait « compatible avec l’appel du Christ à consacrer nos droits à son service ».

Article XIII -L’économie

Affirmations: L’Ecriture nous montre « des principes économiques valables » qui devraient faire « partie intégrante » d’une vision chrétienne du monde et de la vie. Les biens matériels, bénédictions de Dieu dont nous devons jouir avec reconnaissance, doivent être acquis, gérés et partagés par nous en « économes responsables devant Dieu ». Nous devons faire des dons « qui nous coûtent » pour « soutenir le travail de l’Eglise de Dieu ». La nécessité de « l’utilisation des ressources en personnes et en biens matériels » pour annoncer l’Evangile aux hommes pour leur salut et pour vaincre « la pauvreté là où elle sévit sous l’emprise d’un système religieux non chrétien » est affirmée, de même que l’obligation « d’une compassion active envers le pauvre et l’opprimé ». « La possession de richesses crée des obligations à ceux qui les détiennent ». « L’amour de l’argent est une source de grand mal ». « Corruption, cupidité et soif du pouvoir » logeant dans le cour humain sont sources « d’injustice économique » et de désintérêt du pauvre. « L’Ecriture reconnaît le droit de propriété exercé sous le regard de Dieu ».

Rejet des opinions: « L’Ecriture enseignerait explicitement une science de l’économie, même si des principes de nature économique peuvent en être extraits ». La compassion envers le pauvre ne s’exprimerait que dans « un seul système économique ». La Bible « enseignerait que l’argent et la. richesse seraient mauvais en eux-mêmes », préconiserait « soit le collectivisme, soit l’individualisme » et « interdirait de faire fructifier le capital ». « La prospérité matérielle serait au centre de l’espérance chrétienne ». La satisfaction propre serait le but premier des biens du chrétien. « La délivrance du péché impliquerait nécessairement une libération économique ou politique ».

Article XIV -Le travail et les loisirs

Affirmations: « Dieu a créé l’humanité à son image et, dans sa grâce, l’a formée à la fois pour le travail et les loisirs ». Dieu « agit avec le travail et par lui dans tout travail honorable. »

Dieu a prescrit le travail comme moyen pour le glorifier et pourvoir à ses besoins et à « ceux des autres ». Nous devons travailler de notre mieux afin de plaire à Dieu. Chacun doit se soumettre à toute autorité et exercer celle qu’il détient quant à son activité. Cherchons d’abord le Royaume de Dieu et sa justice et comptons sur le Seigneur pour notre pain quotidien. Tout travail accompli mérite son juste salaire sans discrimination. Les loisirs « prescrits par Dieu » doivent être « convenablement proportionnés au travail ». Dieu désire que « nous en jouissions à sa gloire ». Accomplis et utilisés pour la gloire de Dieu, le travail et ses fruits ont une valeur éternelle.

Rejet des opinions: Il serait mieux de travailler pour son propre épanouissement et son propre plaisir que pour servir et plaire à Dieu. « Les riches auraient davantage droit aux loisirs que les pauvres ». Des personnes qui accomplissent « certains types de travaux » auraient plus de valeur aux yeux de Dieu que d’autres. Le chrétien devrait soit mésestimer les loisirs, « soit en faire un but en soi ».

Article XV -La richesse et la pauvreté

Affirmations: « Dieu, juste et aimant, se soucie tout particulièrement des pauvres dans leur détresse ». Le chrétien est responsable devant Dieu de la gestion de sa vie et de ses ressources. Une caractéristique marquante du chrétien, c’est l’effort dans l’abnégation de soi pour « remédier à la pauvreté, réduire l’oppression et soulager la souffrance ». Convoitise du pauvre et cupidité du riche sont malsaines au même titre.

Rejet des opinions: On pourrait s’appeler chrétien même si l’on ne se préoccupait pas concrètement des « pauvres, des opprimés, des souffrants, spécialement de ceux qui partagent la foi ». Prospérité ou pauvreté serait une jauge de notre fidélité au Christ. Etre riche comme chrétien ou « posséder plus que d’autres » serait « nécessairement mauvais ».

Article XVI -le soin de l’ environnement

Affirmations: « Dieu a créé l’environnement de la nature pour sa gloire et pour le bien de ses créatures, et a « confié à l’humanité le soin de gouverner la création ». « L’humanité a plus de valeur que le reste de la création ». L ‘homme est responsable de gérer la terre, de protéger et de sauvegarder « la vie et ses ressources ». « Des chrétiens devraient s’adonner à une recherche scientifique responsable et à son application technologique ». Dieu ayant confié la gestion de la terre à l’homme le rend aussi responsable de « l’usage productif de ses ressources et de leur renouvellement maximal ». « Toute pollution évitable de la terre, de l’air, de l’eau et de l’espace est irresponsable ».

Rejet des opinions: « Le cosmos serait dépourvu de valeur sans l’humanité ». Une exploitation de la nature encourageant ou favorisant le gaspillage, serait agréée par l’Ecriture. Le chrétien devrait ou « adopter la position anticulturelle de rejet de la science ou la croyance erronée que la science est l’espoir de l’humanité ». « Des individus ou des collectivités pourraient exploiter les ressources de l’univers à leur seul avantage et au détriment des autres ». « Une vision matérialiste du monde » serait la base d’une « juste appréciation des valeurs de l’environnement ».

Eléments bibliographiques

Un certain nombre d’excellents ouvrages y est énuméré. Nous encourageons vivement le lecteur lisant l’anglais à s’en procurer quelques-uns. Ces livres traitent en particulier des éléments des deux premières déclarations de Chicago. Nous recommandons spécialement l’excellent ouvrage de P. Wells « DIEU A PARLE » (Editions La Clairière, Québec, 1997; 276p).

Conclusion

Nous avons présenté presque en entier la troisième déclaration de Chicago qui suscitera probablement le plus de questions et de réflexions, car elle concerne l’application de la parole de Dieu à la réalité de la vie. Cette Parole est notre seule norme de foi et de vie. On peut diverger sur certains points, mais on ne peut pas rester indifférent face aux problèmes croissants de notre société sécularisée. Dieu a révélé ses pensées dans sa Parole. Quelle est l’éthique chrétienne face à une société pluraliste? Témoins fidèles de Jésus-Christ pour annoncer la repentance, la foi et le salut en Jésus-Christ, avons-nous une alternative chrétienne, une vision biblique du monde à présenter à nos contemporains? Ne serait-il pas temps de réfléchir à une apologétique chrétienne raisonnable et crédible dans nos églises et nos instituts bibliques? Je pense en particulier aux deux grands textes de 2 Corinthiens 10.3-6 et 1 Pierre 3.15 qui justifient notre proposition d’une vision biblique du monde. Nous recommandons donc vivement ce petit cahier de soixante-trois pages des trois Déclarations de Chicago qui pourrait servir de base pour une série d’études et de réflexions dans nos églises.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

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(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

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Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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