Soyez remplis de l’Esprit

Soyez remplis de l’Esprit. (Éphésiens 5.18)

Un seul verset de l’Écriture nous commande : « Soyez remplis de l’Esprit ». Il s’agit d’un impératif passif, forme grammaticale rare et paradoxale, puisque l’impératif laisse penser que nous devons agir et le passif implique que quelqu’un d’autre est à l’œuvre ! Quelle finesse dans ces quelques mots qui indiquent déjà que nous sommes responsables et actifs pour accueillir la plénitude de l’Esprit saint, tandis que tout est grâce et que c’est la personne divine du Saint-Esprit qui verse en nous cette plénitude.

Cette bénédiction est à la fois cadeau de Dieu et conquête humaine, comme bien d’autres trésors de la vie chrétienne, la joie, par exemple : « Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie » (Rom 15.13) et « Soyez toujours joyeux » (1 Thes 5.16).

Dans l’étude d’un sujet biblique, il est bon de relire le texte et son contexte :

« C’est pourquoi ne soyez pas inconsidérés, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas de vin, c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit ; entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur ; rendez continuellement grâces à Dieu le Père pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, vous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Christ. » (Éph 5.17-21)

Dans ce paragraphe, la vie par l’Esprit se décline successivement par :

1. comprendre la volonté du Seigneur,

2. être rempli de l’Esprit,

3. s’entretenir par des psaumes, des hymnes, des cantiques en chantant et en louant le Seigneur,

4. rendre grâces à Dieu,

5. être soumis les uns aux autres.

À la suite du paragraphe, l’apôtre développe quatre situations de la vie quotidienne marquées par une vie remplie de l’Esprit :

1. la vie conjugale, rendue magnifique et élevée en ce qu’elle est une image de la relation entre Christ et son Église (Éph 5.22-33),

2. l’éducation des enfants (Éph 6.1-4),

3. les relations sociales entre les esclaves et leurs maîtres (Éph 6.5-9),

4. le combat spirituel du croyant (Éph 6.10-20).

Reprenons quelques-unes des expressions de notre passage.

Comprenez quelle est la volonté du Seigneur.

Comprendre la volonté du Seigneur suppose que nous utilisions notre intelligence, notre réflexion. Nous lisons, quelques versets plus tôt dans le même chapitre : « Examinez ce qui est agréable au Seigneur. » (Éph 5.10)

Il ne s’agit pas de mysticisme, de révélations, de sentiments intérieurs, mais de réflexion dans la dépendance de l’Esprit et avec le profond et honnête désir de faire la volonté de Dieu.

Ne vous enivrez pas de vin mais soyez remplis de l’Esprit.

Nous pourrions être étonnés qu’un sujet aussi élevé soit introduit dans le contexte très terre-à-terre de l’excès d’alcool. Mais cela nous aide sûrement à mieux comprendre.

Entre l’excès d’alcool et la plénitude de l’Esprit, nous trouvons en effet quelques ressemblances :

?  Nous sommes dans les deux cas sous l’influence d’une puissance extérieure. Les alcools sont parfois appelés les « spiritueux ».

La ferveur caractérise les deux cas. À la Pentecôte, lors du baptême du Saint-Esprit, certains observateurs déclarèrent : « Ils sont pleins de vin doux. » (Act 2.13) Le sacrificateur Éli croyait que la prière d’Anne était animée par le vin (1 Sam 1.13).

Dans les deux cas, notre marche est affectée.

La personne ivre chante ; le chrétien chante des cantiques.

La personne ivre n’a pas honte ; le chrétien rempli de l’Esprit surmonte ses inquiétudes pour rendre témoignage, pour accomplir une action publique dans l’église.

Il y a de la convivialité et de la sympathie autour d’un verre. Quand deux personnes remplies de l’Esprit se retrouvent, il y a convivialité et sympathie.

 Évidemment de grandes différences distinguent ces deux expériences et confirment que la plénitude de l’Esprit constitue la bonne décision, ainsi que l’apôtre l’indique :

?  L’alcool conduit à la débauche, l’Esprit à la pureté.

L’alcool fait perdre le contrôle de soi, tandis que le contrôle de soi (la tempérance) est un fruit de l’Esprit (Gal 5.23). Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes (1 Cor 14.32).

L’alcool permet de fuir le quotidien, tandis que le Saint-Esprit inscrit notre action dans le quotidien.

 En choisissant la vie par l’Esprit, plutôt que l’alcool, nous ressemblons au nazaréen de Nombres 6 qui témoignait de sa consécration à Dieu par le renoncement aux produits de la vigne.

Le parallèle surprenant entre vin et Esprit montre aussi que la vie par l’Esprit n’a rien de magique, de mystique, mais qu’elle est pragmatique et concrète.

Malgré sa forme impérative, « soyez remplis » n’implique pas un effort, comme si Dieu hésitait à nous remplir, comme s’il fallait le convaincre. Le Saint-Esprit est un Dieu souverain. Nous sommes soumis à sa volonté. Ce n’est pas nous qui avons l’Esprit, c’est lui qui nous a. Nous n’avons pas de puissance, nous sommes revêtus de la puissance d’en haut (Luc 24.49). En complément, les expressions « N’attristez pas l’Esprit » (Éph 4.30) et « N’éteignez pas l’Esprit » (1 Thes 5.19) montrent qu’au lieu de s’efforcer de persuader Dieu de nous remplir de son Esprit, nous devrions plutôt veiller à ne plus contrarier l’œuvre que l’Esprit est en train de faire dans nos vies.

Par le baptême de l’Esprit (1 Cor 12.13), j’appartiens au corps de Christ. Par la plénitude de l’Esprit, mon corps et ma vie appartiennent au Christ. Il serait néanmoins inexact de lire dans ce passage une théologie à deux étapes distinctes, très ancienne, qui dirait : « Être rempli de l’Esprit est une expérience qui hausse le croyant à un autre niveau de la vie chrétienne et qui se manifeste par des signes comme le parler en langues. » Cette théologie « des deux étapes » pourrait aussi s’exprimer par des formules comme :

?  la conversion, puis la sanctification ;

le salut, puis l’affranchissement ;

avoir Jésus comme Sauveur, puis Jésus comme Seigneur.

 Notre passage n’enseigne pas cette doctrine des deux stades. Au contraire, « soyez remplis » est au présent continu : « soyez continuellement remplis » est une expérience constante, journalière, qui marque tous les gestes et comportements de notre vie. La vie dans la sainteté, la liberté par rapport au péché, la soumission à l’autorité de Jésus, sont autant de fruits d’une vie remplie par l’Esprit, et il y en a beaucoup d’autres : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi (Gal 5.22).

Après l’impératif passif, l’apôtre exhorte par des impératifs actifs, qui vont nous aider à vivre une vie remplie de l’Esprit.

Entretenez-vous par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant et apportant la louange, de votre cœur au Seigneur.

Le fait de chanter est en priorité tourné vers le Seigneur Jésus, notre cœur apporte la louange, mais c’est aussi bien souvent une activité collective, qui contribue au bien de tous ceux qui y participent.

Dans la vie de couple et avec les enfants (les deux sujets qui suivent dans le chapitre), la pratique du chant est un enrichissement pour tous.

Rendez toujours grâce.

Quand nous commençons à nous plaindre, le diable réussit son œuvre. Pratiquons la culture de reconnaissance et enseignons-la à nos enfants, car le cercle familial peut facilement être empoisonné par la critique ou transformé positivement par la reconnaissance. Quelqu’un a écrit : « La maison est le lieu où nous sommes traités le mieux et où nous nous plaignons le plus ! »

Nous avons de multiples raisons d’être reconnaissants, non seulement pour la santé, le vêtement, la nourriture, le travail, le logement, et tant d’autres bienfaits, mais aussi pour les personnes, le conjoint, les autres membres de la maison, de l’église, du voisinage, de l’entreprise.

Être reconnaissant pour les autres, c’est se réjouir de leur personne, de leur présence : c’est une marque d’amour.

Être reconnaissant pour les autres, c’est admettre que l’on est enrichi par eux : c’est une marque d’humilité.

Au travail, dans l’église, dans la famille, suis-je dans la critique permanente ou dans la reconnaissance ?

Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ.

La reconnaissance et la soumission sont spirituellement liées, car l’attitude de reconnaissance, pour tout ce qui nous est donné et pour les autres, empreinte d’amour et d’humilité, nous prépare à accepter la soumission et l’autorité placée au-dessus de nous. De façon très pragmatique, si je prie pour mon supérieur hiérarchique et que je suis reconnaissant qu’il soit mon chef, j’aurai moins de mal à lui être soumis et à accepter ses directions, conseils ou exigences.

Le principe de la soumission mutuelle est développé ensuite par le biais des cas particuliers de l’épouse, des enfants, des esclaves (applicable en partie aux employés). Le fait même de s’adresser directement aux femmes, aux enfants et aux esclaves, est extrêmement moderne et inhabituel à l’époque de l’apôtre. Ce détail montre que Paul écrit pour tous les temps, qu’il ne se laisse pas influencer par le monde qui l’entoure et qu’il attache une grande valeur à chaque membre de l’église.

Comparons notre texte au paragraphe parallèle de l’épitre aux Colossiens (Col 3.16-4.1). Nous y retrouvons la sagesse, l’exhortation par les psaumes et le chant, le fait de rendre grâce et la soumission avec ses manifestations dans la vie conjugale, dans l’éducation et dans les relations entre maîtres et esclaves. L’apôtre Paul ne commence pourtant pas son paragraphe avec la plénitude de l’Esprit, mais que dit-il ? Que la parole du Christ habite en vous richement (Col 3.16). N’est-ce pas un parallèle qui nous aide pratiquement ? Si la parole du Christ habite en nous richement, nous serons naturellement remplis de l’Esprit, de cet Esprit qui est l’inspirateur de la Parole de Dieu, de la Bible.

Quelques exemples de serviteurs de Dieu dans la Bible dont il est dit qu’ils ont agi dans la plénitude de l’Esprit :

?  Au sujet de Jean-Baptiste, l’ange a annoncé : « Il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l’Esprit saint dès le sein de sa mère ; il ramènera plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu. » (Luc 1.15-16)

Élisabeth fut remplie de l’Esprit saint, et elle s’écria à haute voix et dit (à Marie) : « Tu es bénie entre les femmes et le fruit de ton sein est béni. » (Luc 1.42)

Zacharie, le père de Jean-Baptiste, « fut rempli de l’Esprit saint, et il prophétisa, en ce mots : Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité et racheté son peuple. » (Luc 1.67-68)

Les chrétiens rassemblés à Jérusalem le jour de la Pentecôte furent tous remplis de l’Esprit saint, et commencèrent à parler d’autres langues (Act 2.4).

Pour sélectionner les diacres, les apôtres dirent : « Frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l’on rende un bon témoignage, qui soient pleins d’Esprit-Saint et de sagesse. » (Act 6.3)

« Étienne, rempli du Saint-Esprit, et fixant les regards vers le ciel,vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. » (Act 7.55)

Barnabas « était un homme de bien, plein d’Esprit-Saint et de foi. » (Act 11.24)

 Quels exemples stimulants pour rechercher cette plénitude de l’Esprit !

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)