Soyez matures – Jacques par Wiersbe,Warren

Chronique de livre

Ce commentaire de l’Épître de Jacques est une traduction (version originale : Be mature, Cook Communications Ministries, 4050 Lee Vance View, Colorado Springs, USA, 1978) parue aux éditions BLF Europe, Rue de Maubeuge, 59164 Marpent, France, 2006. L’ouvrage fait partie de la collection « Soyez » qui s’efforce de couvrir tout le Nouveau Testament, chaque commentaire portant un titre analogue. Par exemple : Soyez épanouis – Colossiens ; Soyez justes – Romains ; Soyez sages – 1 Corinthiens, etc. Warren W. Wiersbe est un pasteur, professeur, auteur et conférencier de renommée internationale.

a) Le motif

Warren W. Wiersbe nous dévoile d’entrée de jeu le motif profond de son livre :
« Si nous vieillissons tous, nous ne grandissons pas tous en maturité. Il existe une grande différence entre l’âge et la maturité. Dans l’idéal, nous devrions grandir spirituellement à mesure que nous avançons en âge. Mais trop souvent, la réalité est différente. Les problèmes qui résultent de l’immaturité se retrouvent dans notre vie personnelle, familiale et d’église. Comme pasteur, je constate qu’elle est à l’origine de la majorité des problèmes. Si les chrétiens croissaient normalement, ils pourraient devenir des vainqueurs plutôt que des victimes. » (Préface, p. 7)

b) Le but de l’Épître L’Épître

de Jacques s’attaque à cette anomalie. Le mot « parfait », plusieurs fois utilisé dans cette lettre, doit cependant être bien compris. S’appliquant à l’état idéal du croyant (« afin que vous soyez parfaits et accomplis, et qu’il ne vous manque rien », 1.4b ; cf. Héb 6.1), ce terme n’indique pas une sorte d’infaillibilité permanente réservée à une élite : « Quand [Jacques] parle d’un homme parfait, il ne parle pas d’un homme sans péché, mais d’un homme adulte, mature et équilibré. » (p. 15)

c) Démarche générale

Se conformant à la démarche de Jacques, Warren Wiersbe prend soin, avant d’entrer dans le vif des problèmes pratiques, éthiques ou relationnels, de rappeler qu’il est primordial de se souvenir d’où proviennent nos ressources : de Dieu (1.5,17,18) et de sa Parole révélée (1.22-25). C’est là que résident la force et le courage d’agir. Au chrétien qui sait qu’il manque de maturité, mais désire croître spirituellement, l’auteur rappelle en effet dès les premières pages l’importance d’user du « miroir » de la Parole de Dieu, et de la pratiquer avec persévérance. C’est la Parole qui doit nous sert de jauge, non la comparaison avec d’autres croyants (p. 20).

Ceci étant posé, Warren Wiersbe excelle à nous rendre désirable la pleine bénédiction découlant de l’obéissance à la Parole, et de la dépendance du « Père des lumières » (1.17). L’auteur parvient à nous persuader qu’une vie spirituelle en progrès est possible pour tous, qu’elle est belle et hautement désirable (alors que le diable cherche toujours à nous convaincre du contraire), et que se soumettre à Dieu, c’est faire fuir l’ennemi, pour voir Dieu s’approcher de nous et pour goûter au vrai contentement (cf. 4.6-10).

d) Plan et méthode

Warren Wiersbe s’attache à décrire, dans divers domaines de notre existence, ce que maturité veut dire. Voici comment il énumère les principales caractéristiques du croyant mature (p. 16) . En parallèle, dans la colonne de droite, nous indiquons les titres des chapitres du commentaire correspondant à cette liste.

Le croyant mature…
I. est patient dans l’épreuve (chapitre 1)
1.Difficultés extérieures : 1.1-12
2. Tentations intérieures : 1.13-27
Ch. 1 Il est temps de grandir
Ch. 2 Transformer les épreuves en triomphes
Ch. 3 Comment faire face à la tentation
Ch. 4 Cessez de vous faire des illusions
II. met en pratique la vérité (chapitre 2)
1. La foi et l’amour : 2.1-13
2. La foi et les œuvres : 2.14-26
Ch. 5 L’homme riche et l’homme pauvre
Ch. 6 Fausse foi Ch.
III. contrôle sa langue (chapitre 3)
1. Exhortation : 3.1-2
2. Illustration : 3.3-12 (Six métaphores sur la langue)
3. Application : 3.13-18
Ch. 7 Un fauteur de trouble si petit…
Ch. 8 Où trouver la sagesse
IV. sème la paix et non la discorde (chapitre 4)
1. Trois guerres : 4.1-3
2. Trois ennemis : 4.4 -7
3. Trois avertissements : 4.8-17
Ch. 9 Comment mettre fin aux querelles
Ch. 10 Soyez prévoyants
V. prie dans les difficultés (chapitre 5)
1. Difficultés financières : 5.1-9
2. Difficultés physiques : 5.10-16
3. Difficultés nationales : 5.17-18
4. Difficultés dans l’église : 5.19-20
Ch. 11 Des paroles qui valent leur pesant d’or
Ch. 12 La puissance de la patience
Ch. 13 Prions

e) Style

Le style dynamique de Wiersbe reste toujours accessible et concret. À l’instar de Jacques lui-même, dont la langue abonde en images, l’auteur sait assaisonner ses commentaires d’illustrations et d’exemples qui font mouche. Quelques échantillons :

Illustrations tirées de la Bible ?

à propos de la soumission de notre volonté (p. 28) :

Dieu ne peut travailler en nous sans notre consentement. Nous devons lui soumettre notre volonté. Les personnes matures ne s’opposent pas à la volonté de Dieu mais l’acceptent volontiers et y obéissent avec joie. Elles « font de (toute) leur âme la volonté de Dieu » (Éph 6.6). Si nous tentons de surmonter les épreuves sans soumettre notre volonté, nous serons, au bout du compte, plus semblables à des enfants immatures qu’à des adultes matures. À ce sujet. Jonas est un bon exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Dieu a ordonné à Jonas de prêcher la repentance aux païens de Ninive, et il a refusé. Dieu a dû réprimander Jonas pour que le prophète accepte la mission qu’il lui avait confiée. Mais il n’a pas obéi de tout son cœur. II n’est pas sorti grandi de cette expérience. Comment le savons-nous ? Parce qu’au dernier chapitre du livre de Jonas, le prophète réagit comme un enfant gâté ! II est assis à l’extérieur de la ville à bouder en espérant que Dieu enverra son jugement. II est impatient envers le soleil, le vent, le ricin, le ver et même envers Dieu.

Illustrations tirées de l’expérience pastorale ?

à propos du combat contre la tentation (p. 39) :

La vie chrétienne est une question de volonté et non d’émotions. J’entends souvent des croyants dire : « Je n’ai pas envie de lire la Bible », ou encore : « Je n’éprouve pas l’envie d’aller à la réunion de prière. » Les enfants agissent selon leurs désirs, les adultes en fonction de leur volonté. Ils agissent en fonction de ce qui est bien, peu importe s’ils en ont envie ou non. Cela explique pourquoi les croyants immatures cèdent facilement à la tentation : ils laissent leurs émotions décider pour eux. Plus vous exercerez votre volonté à dire « non » à la tentation, plus Dieu sera au contrôle de votre vie : « Car c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant. » (Phil 2.13) ?

à propos de la langue (p. 85) :

Un ami pasteur m’a parlé d’une dame de son église qui avait une solide réputation en matière de commérage. Elle passait la journée accrochée au téléphone à raconter les derniers ragots à qui voulait l’entendre. Elle est allée voir le pasteur un jour pour lui dire : « Pasteur, le Seigneur m’a montré que le commérage était un péché dans ma vie. Ma langue me cause des ennuis ainsi qu’aux autres. » Mon ami savait qu’elle n’était pas sincère parce que ce n’était pas la première fois qu’elle lui disait ce genre de chose. Prudemment, il lui demanda : « Alors, que comptez-vous faire ? » Elle lui répondit très pieusement : « Je veux déposer ma langue sur l’autel. » Mon ami lui dit alors, très calmement : « Il n’existe pas d’autel assez grand », et la laissa réfléchir là-dessus.

Illustrations de type anecdotique

à propos de ce qui inspire nos paroles (p. 95) :

J’ai entendu parler d’un homme qui se disait croyant. Un jour il s’est mis en colère au travail et a lâché quelques jurons. Mal à l’aise, il s’est tourné vers son collègue et lui a dit : « Je ne sais pas ce qui m’a pris, ça ne me ressemble pas ! » Avec sagesse, son partenaire a répondu : « Ça te ressemble sûrement, sinon ça ne serait pas sorti de toi !

à propos des riches et de leurs abus de pouvoir (p. 138) :

Bien souvent, les riches détiennent aussi le pouvoir politique et sont en mesure d’obtenir ce qu’ils veulent. Dans une bande dessinée, j’ai lu un jour ceci : « Quelle est la règle d’or ? », demandait l’un des personnages. Et l’autre de lui répondre : « Celui qui a l’or décide des règles ! » Jacques a demandé : « Les riches ne vous oppriment-ils pas et ne vous traînent-ils pas devant les tribunaux ? » (2.6) Mentionnons encore une qualité de l’ouvrage. Warren Wiersbe ne se fixe pas uniquement sur l’Épître de Jacques, mais il circule largement dans l’Écriture tout entière, citant très à propos des textes qui appuient ses commentaires.

f) Annexes

L’ouvrage se termine par des questions d’étude, chapitre par chapitre, et par une traduction complète de l’Épître (Version Parole vivante).

g) Réserves

L’interprétation de quelques termes peut prêter à discussion, mais ce sont des accidents isolés. Par exemple, nous avons de la peine à suivre Warren Wiersbe lorsqu’il traduit, en Jac 3.17, par « résolu » ce que Second avait rendu par « sans partialité » : le terme original (ad?????t??) veut pourtant bien dire « sans parti pris, impartial ».

Quelques affirmations sont excessives. Par exemple, à propos des « œuvres de la chair » (Gal.5.19) : « Ce sont [les œuvres] accomplies par les gens qui ne sont pas sauvés et qui vivent pour l’ancienne nature. » On doit rappeler ici qu’il arrive malheureusement aux croyants de « marcher selon la chair », et que les épîtres du N.T. sont partiellement nées de la nécessité de lutter contre ce triste état.

D’autres passages sont parfois un peu réducteurs. Par exemple, à propos de la tentation : « Une tentation est l’occasion d’accomplir une bonne chose par un mauvais moyen, en désaccord avec la volonté de Dieu. » (p. 36) Ne peut-on pas aussi être tenté d’accomplir des choses mauvaises par pure méchanceté, des choses perverses par pure perversité, des choses folles par pure folie

En bref

Malgré les quelques remarques ci-dessus, l’ensemble de l’ouvrage vaut largement son acquisition. Son étude est de nature à remettre en selle tout croyant bloqué dans son évolution spirituelle, mais désireux de ne se priver d’aucune occasion d’atteindre le but que le Seigneur ambitionne pour lui.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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