Souveraineté et Providence de Dieu

1. Qu’est-ce que la providence ?

Dieu a créé l’univers avec toutes ses propriétés et ses facultés. Il préserve tout ce qu’il a créé. Mieux encore, saint, bienveillant, sage et omnipotent, il exerce également sur tout l’univers un contrôle souverain. Nous l’appelons « la providence ».

Étymologiquement, le terme signifie « prévoyance ».

Théologiquement, il s’agit de « l’activité continue de Dieu par laquelle il fait en sorte que tous les événements des domaines matériel, mental et moral accomplissent leur but, et ce but n’est rien d’autre que le dessein original de Dieu dans la création[note]Thiessen Henry : « Esquisse de Théologie Biblique », Paris, Farel, 1987, p.139.[/note]

». Mon espérance repose en grande partie sur les faits suivants :

1. Dieu est propriétaire de l’univers : il le gouverne ;

2. Dieu est sage : il agit de façon rationnelle (non pas ce qui me semble rationnel à moi… mais à lui) ;

3. Dieu est bon : il s’intéresse à ses créature (en l’occurrence vous et moi) ;

4. Dieu est omnipotent : il a le pouvoir d’accomplir tous ses desseins.

Dieu a créé l’univers et tout ce qu’il renferme, mais la Bible parle encore plus de l’œuvre de Dieu dans sa providence. Dieu exerce un contrôle total.

2. Dieu exerce un contrôle total…

… sur l’univers matériel (Actes 14.17)

Le soleil, les étoiles, le vent, les éclairs, la pluie, le tonnerre, les eaux, la grêle, la glace, la neige, la gelée, etc. : tout ce que nous vivons est soumis aux ordres de Dieu. La terre tremble, le sol produit… Tout cela sous son mandat.

Personnellement, je vous avoue être parfois émotionnellement choqué que la Bible enseigne que Dieu se sert des éléments destructeurs comme instruments de sa discipline et de son châtiment. Toutefois, si je comprends bien la pensée de Dieu et son action au travers de l’histoire biblique, je reconnais aussi que c’est dans des périodes de disette que les hommes se sont le plus tournés vers lui.

… sur la création végétale et animale (Job 12.10)

Toute créature vivante est entre les mains de Dieu. Dieu nourrit les plantes, les oiseaux, les poissons, etc. Tous les êtres vivants sont sous son contrôle.

… sur les peuples de la terre (Job 12.23)

Il domine sur les nations. Il les fait croître et les fait périr. La politique offre un étrange spectacle mais c’est Dieu qui établit ou détrône les dirigeants, fixe les limites à leur territoire et utilise les nations et leurs chefs dans l’exercice de sa volonté. Dans ce sens, Adolphe Hitler, Mussolini, Ahmadinejad et Kim Jong-il exercent (ou ont exercé) une autorité sur des territoires que Dieu a fixés. Il semble achevé, le temps de Ben Ali (Tunisie), de Moubarak (Égypte) et de Kadhafi (Libye).

« Il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. » (Rom 13.1) Que ceci ne nous empêche pas de voter, même si cela semble paradoxal. Dieu est aux commandes.

« Le Très-Haut domine sur le règne des hommes, qu’il le donne à qui il lui plaît, et qu’il y élève le plus vil des hommes. » (Dan 4.17)

… sur tout ce qui constitue notre existence (Ésaïe 45.5)

Sur notre naissance, notre carrière et notre mort. Dieu est à l’œuvre dans la vie de chacun de nous avant même que nous ne venions au monde. Il accomplit ses desseins dans chacune de nos vies, que nous en soyons conscients ou non.

Dieu pourvoit à nos besoins. Chose étrange, il détermine aussi le moment et les circonstances de notre mort (cf. Deut 32.49). Il contrôle nos succès et nos échecs. Il élève et abaisse. Il renverse les puissants et exalte les humbles, il enrichit et appauvrit.

Dieu donne ou refuse même le sommeil. Il prend soin des siens, donne la sécurité, protège, fait du bien, soutient, comble les besoins, et fait, de façon générale, concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment (Rom 8.28).

Quelles que soient les circonstances de leur passage ici-bas, Dieu conduira dans la gloire ceux qui lui appartiennent. Voilà une nouvelle fois l’objet de l’espérance chrétienne.

Cette réflexion rend perplexe

• Comment les actions mauvaises des hommes entrent-elles dans le programme d’un Dieu souverain et bon ?

• Dieu rend-il le péché nécessaire ?

Dans la Bible, plusieurs incidents semblent aller dans ce sens :

– Dieu endurcit le cœur de Pharaon (Ex 10.27).

– C’était un péché pour David de dénombrer Israël, mais Dieu l’incita cependant à le faire (2 Sam 24.1 ; 1Chr 2.1).

– Dieu livre des pécheurs au péché (cf. Rom 1.24,26,28).

– Il a renfermé tous les hommes dans la désobéissance (cf. Rom 11.32).

– Pendant la tribulation, il enverra une puissance d’égarement afin que les incroyants croient au mensonge (cf. 2 Thes 2.11).

Deux questions se posent alors :

• Si Dieu n’est pas l’auteur du péché, comment expliquer ces drames ?

• Quelle relation existe-t-il entre Dieu et nos mauvaises actions ?

Dieu répond de quatre façons

1. Par sa « providence préventive ». Dieu empêche souvent l’homme de commettre le péché qu’il avait l’intention de commettre. Deux exemples :

– Dieu a dit à Abimelec : « Aussi t’ai-je empéché de pécher contre moi. C’est pourquoi je ne t’ai pas permis que tu la touches. » (Gen 20.6) ;

– David a prié : « Préserve aussi ton serviteur du sentiment d’orgueil : Qu’il ne domine pas sur moi ! Alors je serai intègre, et je ne commettrai pas de grands péchés. » (Ps 19.14)

C’est aussi ce que nous formulons dans la prière du « Notre Père » : « Ne nous expose pas à la tentation, mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. » (Mat 6.13)

Dieu a promis aussi qu’il ne nous laisserait pas être tentés au-delà de nos forces. (cf. 1 Cor 10.13).

2. Par sa « providence permissive ». Au lieu d’empêcher que l’homme fasse du mal, Dieu va parfois permettre au péché de suivre son cours.

« Dieu dit : Éphraïm est attaché aux idoles, laisse-le » (Osée 4.17).

Dieu a laissé toutes les nations suivrent leur propre voies (Act 14.16 ; 2 Chr 32.31 ; Ps 81.13 ; Rom 1.24,26,28).

3. Par sa « providence dirigée ». Plus étonnant, Dieu permet le mal tout en dirigeant la façon dont il s’accomplit.

Jésus dit à Juda : « Ce que tu fais, fais le rapidement » (Jean 13.27)

Ceux qui ont été mêlés à la crucifixion, ont-ils fait ce qui avait été annoncé d’avance ? Oui, selon la prédication de Pierre en Actes 2 : « Cet homme [Jésus], livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. […] C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins. […] Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. » (Act 2.23, 32, 36)

Dieu se sert de l’intention mauvaise des hommes pour accomplir sa volonté. Il peut même aller jusqu’à se servir de la colère des hommes pour sa propre gloire (Ps 76.11 ; És 10.5-15).

4. Par sa « providence restrictive ». Il détermine les limites jusque auxquelles le péché et ses conséquences peuvent aller (2 Thes 2.7 ; Apoc 20.2s).

Dieu dit à Satan à propos de Job, avant que les malheurs s’abattent sur ce dernier : « Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui. » (Job 1.12)

3. Dieu sait ce qu’il fait

Dieu peut changer le mal en bien et il est bon

Les différents types de providence de Dieu — préventive, permissive, dirigée et restrictive — montrent que les mauvaises actions de ses créatures sont entièrement sous son contrôle. Elles ne peuvent se produire que par sa permission et seulement jusqu’au point où il le permet.

Dieu agit selon un plan déterminé à l’avance, dans son intérêt et dans l’intérêt de ceux qui ont placé leur confiance en lui.

Bien que certaines actions soient mauvaises en elles-même, il les fait concourir au bien : la mauvaise conduite des frères de Joseph, l’obstination de Pharaon, la soif de conquête des nations païennes qui ont envahi la terre sainte et emmené le peuple en captivité, le rejet et la crucifixion de Jésus-Christ, la persécution de l’Église, les guerres et les révolutions… ont tous servi au but et à la gloire de Dieu. Dieu a changé le mal en bien !

Un des aspects de notre humanité déchue est de tomber régulièrement dans le plus vieux mensonge du monde. Lorsque Satan tenta Ève, il laissa sous-entendre que Dieu essayait de priver Adam et Ève de quelque chose de bon (Gen 3.4).

Au milieu de nos circonstances douloureuses, notre tendance est de douter de la bonté de Dieu. C’est ainsi que nous perdons « espoir ». Or l’espoir est fondé sur des sentiments humains et que l’espérance est fondée sur la Parole de Dieu. Dieu ne ment pas et il tient ses promesses !

Certaines expériences de vie parfois dramatiques, incompréhensibles, insupportables émotionnellement, peuvent faire douter de la parole du psalmiste quand il affirme que Dieu ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité (Ps 84.11).

Y aurait-il un décalage entre la théorie et la pratique ?

Dieu a un plan

Encore une fois, notre perception de la souveraineté de Dieu nous joue des tours.

Dieu règne… et surtout… il va quelque part ! Il a un dessein, un plan.

Relisons ce fameux verset de Rom 8.28 dont nous abusons parfois : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ce qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein ».

Il s’agit de son dessein, de son plan. Pas du mien. Pas du nôtre. Pas du leur. Lorsque nous nous convertissons, et décidons de placer notre confiance en Dieu, c’est à ce Dieu-là que nous nous convertissons. Au Dieu qui écrit son plan… avec nos circonstances agréables et moins agréables.

Nous sommes appelés selon son dessein !

Dieu gouverne le monde en vue du salut et de la préparation d’un peuple qui lui appartienne. Il a choisi Israël et plus tard, il a appelé l’Église.

Il s’est donné lui-même pour nous afin de nous racheter de toute faute et de se faire un peuple qui lui appartienne. (Tite 2.14)

C’est à cause de moi, à cause de moi, que je veux agir. En effet, comment pourrais-je me laisser déshonorer ? Je ne donnerai pas ma gloire à un autre. (És 48.11)

Tout, absolument tout sert le plan de Dieu ! La création, les lois de la nature, nos maladies, nos échecs et nos victoires, etc. Ces faits ont pour but ultime la gloire de Dieu, le but intermédiaire étant de préparer et de sauver un peuple pour Dieu.

Ne trouvez-vous pas tout cela extraordinaire ? Tout cela ne vous donne-t-il pas un plus grand aperçu de celui en qui vous avez placé votre espérance ? Votre vie ?

Est-ce en ce Dieu-là que vous croyez ?

 

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)