Sortir de sa bulle

Dans Actes 1.8, nous lisons que Dieu voulait que l’Évangile soit annoncé jusqu’aux extrémités de la terre. Dans le livre des Actes, nous voyons comment cette expansion de l’Évangile a débuté dans l’Église primitive. Cette expansion se poursuit aujourd’hui et durera jusqu’au retour de Jésus-Christ. Nous verrons au travers de ces lignes comment Dieu a mené cette action, quel sont les défis qui nous sont posés et comment l’Évangile peut être répandu autour de nous.

Dans le livre des Actes, nous constatons la progression géographique de la prédication de l’Évangile. L’Évangile est d’abord annoncé à Jérusalem auprès de la communauté juive, auprès de ceux qui ont la même langue et la même culture que les apôtres. Ensuite, c’est la Judée qui est évangélisée, une région parlant la même langue et de même culture, puis la Samarie, proche par la langue et par la culture. Le témoignage se poursuivra dans des langues et des cultures différentes, et plus tard ira jusqu’aux extrémités de la terre.

La mission commence donc près de chez nous, depuis notre porte, et va au loin,  jusqu’aux extrémités de la terre, et ce, avec l’extraordinaire aide du Saint-Esprit. Aucune œuvre ne peut subsister sans l’œuvre du Saint-Esprit et cette œuvre nous pousse à la mission, en référence à : « Vous serez mes témoins » (Act 1.8).

1. Deux visions : se laisser déranger par Dieu

Les deux visions sont des situations surprenantes. Dans notre ordinaire, Dieu intervient et peut nous mettre face à des situations extraordinaires, de manière à nous surprendre. Nous pouvons affirmer qu’au travers d’Actes 10.1-16, être surpris par Dieu signifie « se laisser déranger par Dieu ».

1.1. La vision de Corneille

Corneille est un chef de l’armée romaine, il est une figure du non-Israélite, impur car non-juif. C’est donc un homme infréquentable pour des Juifs ! Il est pourtant pieux et fait des aumônes, il a foi en Dieu, ce Dieu qui s’intéresse à tous les hommes, non pas uniquement à Israël. Les Juifs croyaient que Dieu s’intéressait à eux à l’exclusion des autres peuples. Ainsi, lorsque nous parlons de Dieu, nous ne devons pas faire connaître le Dieu qui nous appartiendrait, mais plutôt faire connaître le Dieu à qui nous appartenons. Il est au-dessus de tout homme, tout peuple, musulman, bouddhiste ou hindouiste ; il est Dieu.

Malgré sa ferveur, nous apprenons en Actes 11.13-14 que Corneille n’était pas sauvé au moment où l’ange lui est apparu. Dans tout peuple, il y a des hommes et des femmes qui sont de bonne volonté, qui ont un cœur bien disposé, qui font de bonnes œuvres mais qui ne sont pas sauvés pour autant ! Voilà pourquoi Dieu utilise Pierre pour annoncer le salut à Corneille. Comme Pierre, nous sommes appelés à nous appliquer au même travail d’annonce du salut. En effet, une âme religieuse n’est pas une âme sauvée.

1.2. La vision de Pierre

Simon Pierre vivait chez un tanneur à Jaffa. Le travail du tanneur consiste à tuer les animaux et à traiter leur peau, il est donc en contact direct avec des cadavres. Ainsi et selon Lévitique 11.39, Pierre risquait de se souiller s’il touchait l’un de ces cadavres. Mais Dieu préparait Pierre à la vision qu’il allait recevoir.

À midi, Pierre monte sur la terrasse pour prier, ce qui montre l’importance que Dieu a dans la vie de Pierre. Suite à ce temps de prière, Dieu lui parle par une vision. Nous découvrons ici une autre dimension de la communion avec Dieu dans la prière : l’écoute de Dieu. Alors que Pierre a faim, Dieu se manifeste à lui au travers d’une vision qui l’invite à tuer et à manger. Comme la vision se répète à trois reprises, Pierre devient attentif. Dieu fait son travail dans la vie de Pierre. Il réagit d’abord comme un Juif ne voulant pas manger d’animaux impurs. Pierre est amené à transgresser la loi religieuse et le code culturel liés à son vécu. Il est d’abord choqué par la vision, mais, par la suite, il accepte le projet de Dieu.

Dans nos vies, il y a des interdits liés à notre éducation et à nos origines religieuses. Ceux-ci nous influencent dans notre manière d’approcher les autres. Lorsque j’ai grandi à Madagascar, j’ai été éduqué à manifester de la haine envers une ethnie. Cette éducation a pris racine en moi et a freiné ma vie chrétienne, jusqu’au jour où j’ai compris que cela m’empêchait d’annoncer l’Évangile aux gens de cette ethnie. Dieu, par sa grâce, a travaillé en moi pour que je sois affranchi de ces interdits.

Il y a des interdits qui déterminent notre vie et qui nous empêchent d’aller au-delà et d’être disponibles pour ce que Dieu veut accomplir à travers nous. Y a-t-il  dans nos vies, des interdits reçus pendant notre éducation ou issus de notre culture, qui constituent un facteur de blocage dans la transmission de l’Évangile ?

Relevons un autre détail : d’abord Dieu nous transforme afin que nous puissions annoncer le Seigneur et franchir les différentes barrières qui nous séparent de l’autre. Si nous ne nous laissons pas transformer par le Seigneur, nous aurons beaucoup de peine dans notre approche vis-à-vis de celui qui est différent.

J’ai connu le responsable d’une mission qui avait eu une image très négative des Roms[1]. Or, un Rom est venu frapper à sa porte. Le voyant, le missionnaire a été saisi de préjugés. Après un long moment d’hésitation, il a finalement fait entrer le Rom chez lui. Au fil de la discussion, il s’est rendu compte que son visiteur était chrétien. Ils ont prié ensemble pour un sujet précis. Quelques jours plus tard, le Rom est revenu vers son hôte pour lui dire que le Seigneur avait exaucé leur prière. Dieu a travaillé le cœur de ce missionnaire pour qu’il puisse accueillir celui qui était l’objet de ses préjugés.

Soyons donc sensibles au fait que nous avons été éduqués avec toutes sortes de préjugés, d’interdits et d’images négatives liés à une culture, à un peuple ou à toute autre chose qui nous différencie de notre prochain, images qui reviennent lorsque nous sommes confrontés à une situation ou aux gens qui les incarnent. Sommes-nous prêts à nous laisser déranger par Dieu ?

2. Deux rencontres : aller vers l’autre devancé par l’Esprit 

Luc nous prépare à cette rencontre extraordinaire entre Pierre et Corneille. Ce que Dieu montre à Pierre est en quelque sorte le contraire de la logique du chauvinisme spirituel : « La bénédiction qui provient du Dieu au-dessus des nations, n’appartient pas aux seuls Juifs, mais également aux nations ». Dieu a fait comprendre à Pierre le partage de la bénédiction du salut aux autres peuples, afin qu’il ne la garde pas captive pour Israël.

Dans les versets 17 à 33, nous assistons à deux rencontres initiées par Dieu. Il y a tout d’abord celle de Pierre avec les envoyés de Corneille, puis celle de Pierre avec Corneille.

2.1. Rencontre de Pierre avec les trois envoyés de Corneille

Il est midi, Pierre a faim. On pourrait penser qu’il a eu une hallucination lorsque, sur le toit, il voit la nappe descendre du ciel avec des animaux. Pourtant, cette triple apparition donne de la crédibilité à cette vision. Pierre authentifie l’origine quand il dit : « Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur » (v. 14). Finalement, il est informé par le Saint-Esprit que les trois envoyés de Corneille allaient se présenter à la porte de la maison où il résidait.

Comment Pierre a-t-il pu discerner que cette vision venait de Dieu ? Comment a-t-il su que c’était le Saint-Esprit qui parlait ?

Pierre passait du temps avec Dieu, il connaissait donc Dieu, il avait une relation avec lui au travers de la communion et la prière, il savait que cela venait de Dieu.

Quand Jésus a dit : « Je connais mes brebis, et elles me connaissent » (Jean 10.14), il nous montre que sa voix peut être reconnue. C’est en passant du temps avec Jésus, que l’on arrive à discerner sa voix, même si on ne le voit pas physiquement. Ainsi, nous apprenons à connaître la voix du Seigneur, ce qui implique :
– une relation et une communion avec lui,
– le don préalable et la réception du Saint-Esprit,
– la capacité de reconnaître le Saint-Esprit parler. Le Saint-Esprit n’est pas uniquement une puissance, mais une personne.

Il y a donc cinq éléments qui attestent  que les faits qui venaient de se produire ne venaient pas de son imagination ou du diable, mais de Dieu :
– la triple vision,
– la disponibilité de Pierre,
– l’interpellation de l’Esprit sur le moment,
– la venue des trois envoyés,
– les paroles des trois envoyés.

Pierre manifeste une compréhension progressive du plan de Dieu. Alors qu’il est sur le toit, il est perplexe et réfléchit à ce qu’il vient de vivre. Mais l’arrivée des trois envoyés et la parole du Saint-Esprit : « Voici, trois hommes te demandent ; lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c’est moi qui les ai envoyés » (v. 19-20), ont convaincu Pierre qu’il devait se mettre en route avec eux. Tout d’abord, Pierre a laissé entrer les hommes impurs dans son logement. Puis ils ont voyagé ensemble pendant plus d’une journée. Au risque d’être vu par d’autres Juifs, il a cheminé avec eux ; mais que se sont-ils dit tout au long du chemin ? Ce temps passé ensemble les a aidés à mieux se connaître. On peut penser que Pierre a parlé de sa foi ou que les envoyés ont posé des questions sur sa foi.

Lorsque je vous demande : « Comment ça va ? », vous pouvez répondre poliment « ça va » mais aussi répondre en parlant de votre foi, en partageant ce que vous vivez avec des chrétiens comme avec des non-chrétiens.

2.2. Rencontre entre Pierre et Corneille

Finalement en arrivant auprès de Corneille, Pierre donne ce témoignage : « En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point de favoritisme. » (v. 34) Pierre a donc mené toute une réflexion. Cela nous apprend que le discernement de la volonté de Dieu n’exclut pas la réflexion. Pierre a compris progressivement que personne n’est impropre au salut. Il fallait donc annoncer l’Évangile à ce païen représenté par Corneille.

Luc a pris du temps dans la rédaction de ce chapitre afin de nous expliquer la rencontre avec cet homme impur. Il donne plusieurs indices qui ont conduit Pierre à comprendre cela :
– Pierre habitait chez Simon le tanneur qui tuait des animaux en tous genres,
– Pierre a reçu une triple vision,
– Pierre a offert l’hospitalité aux envoyés de Corneille,
– Pierre a voyagé avec les envoyés de Corneille.

Aux versets 28 et 29, Pierre dit à Corneille qu’il savait qu’il est interdit à un Juif de fréquenter un étranger ou d’entrer chez lui. Pierre était en train de transgresser la loi, mais Dieu lui avait fait comprendre qu’il ne fallait considérer aucun être humain comme souillé ou impur. Pierre avait compris la vision qu’il avait eue à Jaffa. Sa vision de Dieu en fut renouvelée. Dieu a ainsi accompli dans la vie de Pierre une transformation de mentalité et d’attitude. N’enfermons donc personne dans nos raisonnements charnels excluant certains d’être sauvés ou d’être aimés de Dieu. N’enfermons pas Dieu dans notre système de pensée. Laissons Dieu nous transformer. Allons vers l’autre, devancés par le Saint-Esprit.

3. Conclusion

Pour résumer, les deux visions (Actes 10.1-16) nous invitent à nous laisser déranger par Dieu. Les deux rencontres (Actes 10.17-33) nous encouragent à aller vers l’autre, devancé par l’Esprit. Mais avant tout, sortons de notre bulle, c’est-à-dire laissons-nous surprendre par Dieu pour aller au-delà de nos préjugés personnels ou culturels, de notre propre vision de lui, de nos cercles d’amis et de nos églises !

 

[1]     Peuple nomade venu d’Inde vers le Moyen-Orient puis l’Europe, très largement présent en Europe centrale. Le terme désigne à la fois une branche spécifique originaire d’Europe orientale et balkanique, et l’ensemble des Gitans, Tsiganes, Manouches, Bohémiens, Sintés, Kalés, etc.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)