Si tu veux aller loin

« Aider ceux qui débutent dans la vie éternelle »


Adaptation résumée de
(suite)

2e DISCIPLINE: LA PAROLE DE DIEU

L’importance de la Parole de Dieu

   Quand il fut tenté au désert, Jésus fit fuir le diable avec ces paroles: « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mat. 4:4).

   Si, encore jeune, tu arrives à connaître Dieu profondément, par Sa Parole. ta vie ira dès le départ dans la bonne direction.

D’où vient la Bible ?

   La Bible affirme qu’elle est la Parole de Dieu, d’un bout à l’autre (II Tim. 3:16). Dieu a mis au moins 2000 ans pour la créer. Elle est composée de 66 livres écrits par une quarantaine d’auteurs, tous très différents : rois, philosophes, poètes, paysans, hommes d’état, pêcheurs, nomades, prêtres; pourtant, la Bible est une unité comparable à celle qu’a le corps humain: tout en étant composée de beaucoup d’éléments, elle forme un tout inspiré et contrôlé par la seule intelligence de Dieu. Si l’on prend par exemple la première page de la Genèse, l’énumération des faits correspond exactement aux conclusions fondamentales de la science actuelle, autant dans l’évolution des faits que pour leur ordre.

   La Bible répond au plus profond besoin de l’homme dans tous les pays et dans chaque génération, parce qu’elle est la Parole de Dieu. Quand nous lisons la Bible, elle pénètre au fond de notre coeur, et elle a la puissance de nous transformer à l’image de Dieu.

La lecture de la Parole de Dieu

   Je fais une distinction entre lecture et étude. On ne peut pas étudier sérieusement la Bible avant de l’avoir lue en entier. Il faut avoir lu la Bible en entier plusieurs fois pour en avoir une vue d’ensemble. C’est un livre qu’on peut lire et relire toute sa vie sans se lasser.

   Dans ma première lecture de la Bible. il y avait bien des choses que je ne comprenais pas; certains passages m’ont étonné. même choqué. Je les remettais à Dieu et je continuais à lire. A la 2e et à la 3e lecture, beaucoup de ces difficultés disparaissaient. Chaque année, des idées que je ne comprenais pas avant devenaient claires, lumineuses. Je n’ai jamais rencontré une personne qui regrettait d’avoir cherché Dieu et lu la Bible de cette manière.

Pourquoi lire la Bible ?

  1. Lis la Bible pour en jouir: c’est une histoire merveilleuse, le récit de la recherche de l’homme par son Créateur. Je dirais même que la Bible est une lettre d’amour que Dieu t’adresse à toi personnellement. Découvre Dieu chaque jour: son Esprit veut te révéler la face de celui qui a créé le miracle de l’amour, le visage d’un enfant, le soleil, la vie… Vas à la recherche du paysage fantastique de son royaume.

  2. Lis la Bible pour connaître Dieu
    La Bible, c’est le chemin qui mène à Dieu, car c’est par la Bible que nous connaissons Jésus. Si tu lis la Bible en criant à Dieu de se révéler, elle deviendra le miroir dans lequel tu verras la face de Dieu.

  3. Lis la Bible pour maintenir ta vie de prière
    La prière et la Parole de Dieu vont ensemble. Plus nous écoutons ce que Dieu veut nous dire, plus notre prière devient profonde et pleine de foi. Celui qui néglige la Bible voit sa vie de prière faiblir, puis mourir. Ecoutons bien Dieu.

  4. Lis la Bible pour nourrir ton âme Ton corps a besoin d’être nourri régulièrement. Ton âme a autant besoin de se nourrir de la Parole de Dieu. Ne prive pas ton âme de son pain quotidien.

  5. Lis la Bible pour fortifier ta foi « La foi vient… de la Parole de Christ » (Rom. 10:17). Si tu veux que Dieu développe ta foi, il faut que tu puises profondément à la source de la foi: la Parole de Dieu.


La meilleur façon de lire la Bible

  1. Lis la Bible avec prière: « L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on les discerne » (I Cor. 2:14). Il faut demander à Dieu chaque fois son aide pour comprendre son message. Dieu accordera toujours son aide à celui qui s’approche de Lui dans un esprit d’honnêteté, d’humilité et de foi.

  2. Lis la Bible chaque jour

    Dieu dit à Josué: « Que ce Livre de la Loi ne s’éloigne point de ta bouche… médite-le jour et nuit… » (Jos. 1 :8-9).

    « Heureux J’homme qui… médite la loi de l’Eternel jour et nuit; il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau; tout ce qu’il fait lui réussit. »

  3. Lis toute la Bible: Toutes les fausses doctrines sont basées sur des passages qu’on a arrachés du reste de la Bible. De cette façon, on peut faire dire n’importe quoi à un verset biblique. C’est ce que Satan a fait quand il a tenté Jésus dans le désert. Jésus dit que « l’homme vivra de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Si nous lisons l’Ecriture toute entière, l’Esprit de Dieu peut nous enseigner toutes choses, comme Jésus nous l’a promis (Jn 16:13). Chaque jour, il peut nous corriger, nous éclairer, nous ramener dans la vérité.

  4. Lis la Bible en commençant par le Nouveau Testament
    Le NT contient les paroles de Jésus. C’est Jésus lui-même qui nous dit de commencer par les choses qu’il nous a enseignées (Mat. 28: 20), c’est-à-dire les 4 évangiles. Je te conseille donc de lire 2 ou 3 fois le NT en entier avant de commencer l’Ancien Testament.

  5. Lis ensuite les 2 Testaments ensemble: commence par la Genèse et par Matthieu et lis chaque jour dans les deux. Ils se complètent et sont tous les deux nécessaires.

  6. Lis la Bible consécutivement (de façon ordonnée)
    Si je lis un livre en commençant à la page 179, pour lire demain à la page 3, puis après à la page 65 et ensuite à la page 200, je ne connaîtrai jamais bien ce livre. Beaucoup de chrétiens lisent la Bible de cette manière. Il y a dans la Bible un ordre chronologique (dans le temps), mais il y a aussi un ordre spirituel. Elle commence par la création de l’homme et aboutit au grand jour du jugement et à la nouvelle création. Si on comprend le tout, on saura aussi interpréter correctement les détails.

  7. Il faut te fixer un but

    • Je te conseille d’abord de lire le NT en entier.
      Si tu lis en moyenne 3 chapitres par jour, tu auras lu le NT entier en 3 mois. Puis relis le NT encore une fois. Ainsi, en 6 mois tu auras lu tout le NT 2 fois. Tu sauras répondre à une foule de questions.

    • Le 2e but: la Bible en un an :

      En lisant 3 ou 4 chapitres par jour, 2-3 dans l’AT et 1 dans le NT, tu peux lire la Bible entière en un an. Si tu ne lis pas aussi vite, il te sera difficile d’avoir une vue d’ensemble de toute la Bible. Et c’est cette vue d’ensemble qu’il te faut pour comprendre le vrai sens de l’Ecriture.

      Moi-même, je commence chaque année la Bible par la Genèse et par Matthieu en même temps et je lis ainsi dans les deux Testaments chaque jour. Certains de mes amis préfèrent « diviser » la Bible en trois parties; ils la lisent de façon suivie en commençant par la Genèse, par Job et par Matthieu tout à la fois. Cette méthode permet davantage de variété dans la lecture quotidienne.

    • Est-ce trop difficile ?
      Je sais que c’est difficile, et que c’est même humainement impossible. Satan fera tout pour t’empêcher de connaître la Parole de Dieu. Mais quand on aime quelqu’un, on se débrouille pour retrouver la personne qu’on aime et pour lui parler. Si tu aimes Dieu, tu trouveras aussi, d’une manière ou d’une autre, du temps pour l’écouter et lui parler.

    • Demande à Dieu de te fixer lui-même un but

      Dieu sait de quoi tu as besoin et de quoi tu es capable, et c’est Lui qui décide de l’emploi de ton temps. Il est ton Père. Il cherche ton véritable bonheur. Tu es libre. Mais tu n’as qu’une seule vie et elle passe très vite.

      Rachète donc le temps.

      Pour ceux qui n’y arrivent pas seuls: les notes bibliques de la Ligue pour la Lecture de la Bible sont une bonne aide pour commencer. Mais pour aller loin, il faut plus que cela, et rien ne peut remplacer la lecture consécutive de l’Ecriture.

    • Calcule un peu !

      Si tu commences à lire la Bible à 20 ans et si tu la lis en 5 ans, quand tu auras 25 ans, tu ne l’auras lue qu’une fois, à 30 ans 2 fois seulement… A l’âge de 40 ans, tu es appelé à porter tout le fardeau du monde, de la famille et de l’Eglise. Mais tu n’auras lu la Bible que 4 fois; tu seras encore un adolescent spirituel, peut-être même retardé.

      Mais si tu lis la Bible entière une fois par an, cela veut dire qu’à 30 ans, tu l’auras lue 10 fois, tu connaîtras la pensée de Dieu. A 40 ans, tu auras lu la Bible une vingtaine de fois. Tu auras un message pour la jeunesse et pour tes enfants, tu seras un pilier de l’Eglise. Oh mon frère, oh ma soeur, je veux que Dieu fasse de toi un homme de Dieu! Dans l’éternité, tu ne cesseras pas de bénir Dieu pour cela.

L’ETUDE DE LA BIBLE

   Quand tu auras lu la Bible en entier plusieurs fois et que tu auras une véritable connaissance du texte, alors tu pourras l’étudier plus en profondeur.

   Le but de la lecture, c’est de se familiariser avec tout le texte. L’étude doit avoir comme but de comprendre le texte, et cela, c’est le travail d’une vie.

   C’est l’Esprit qui éclaire notre intelligence. Il faut donc lire et étudier la Parole de Dieu avec prière et avec une grande humilité, car « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (I Pi. 5:5). Il faut se laisser corriger par la Parole de Dieu. « Celui qui rejette la correction méprise son âme, mais celui qui écoute la réprimande acquiert l’intelligence » (Prov. 10:17; 12:1, 15; 13:1…)

Quelques suggestions pratiques :

   Il est bon de souligner dans ta Bible les passages par lesquels Dieu t’a parlé. Cela t’aidera à les retrouver plus facilement par la suite, mais aussi cela les fixera dans ta mémoire.

  • Il te faudra très bientôt une bonne Bible, de préférence avec de grosses marges où tu pourras inscrire des notes.

   Après avoir lu la Bible 2 ou 3 fois, tu commenceras à sentir le besoin de classifier tes découvertes. La Bible parle de beaucoup de sujets. Personnellement, je souligne avec un crayon les passages qui me semblent importants, là où Dieu me « parle » de façon particulière. J’utilise même plusieurs couleurs lorsque cela est possible, pour distinguer les différents thèmes les uns des autres. Mais tout le monde ne peut pas faire cela.

   Pour cette raison, j’ai inventé un système de symboles et de lettres initiales à placer dans la marge. Cela me permet de grouper les différents passages parlant soit d’un certain péché, soit d’un aspect du retour de Christ et ainsi de suite. Par exemple, dans la marge en face de chaque mention du péché de la langue, je mets un L. Le péché de la colère peut être symbolisé par la lettre C. Le retour de Christ peut être indiqué par les initiales AC dans la marge.

   Voici les avantages d’un tel système :

  • tu peux rapidement bâtir une connaissance équilibrée et complète de tout ce que Dieu dit sur les diverses questions qui t’intéressent ou qui te semblent importantes
  • au premier coup d’oeil, tu peux retrouver n’importe quel passage de la Bible
  • tu auras de plus en plus de matière d’étude et de prédication.

   Une Bible bien annotée devient un trésor sans prix et un instrument de travail indispensable dans le témoignage et dans la vie de tous les jours. Mais au bout de quelque temps, il y aura trop de notes dans ta Bible. Je te conseille d’en prendre une nouvelle et de recommencer la lecture en partant de zéro. Cela permet à Dieu de t’apporter des révélations toutes neuves.

   Il te faudra, dès le début, 2 carnets ou cahiers :

  • le premier pour inscrire chaque nouvelle chose que Dieu te révèle. Si tu n’écris pas ces révélations, tu les oublieras très vite. Mais si tu les mets clairement par écrit, elles seront gravées dans ton âme et feront partie de toi-même.

  • Un deuxième carnet serait nécessaire pour noter les références classifiées: aujourd’hui, en lisant la Bible, tu as peut-être été frappé par un verset sur la prière de la foi. L’Esprit de Dieu t’a aussi rappelé 2 autres versets sur le même sujet. Tu peux alors ouvrir une page avec le titre « prière de la foi » et inscrire en-dessous les références des 3 versets. Une autre fois, tu ouvriras une autre page sur un autre sujet qui t’aura frappé, par exemple « retour de Christ ». Tous ces passages feront partie de ta pensée, de ce que tu as vécu.


   Il y a 2 avantages à ce système de classement :

  1. les annotations dans la Bible et les références classifiées te permettront de connaître tout ce que la Bible enseigne,

  2. au bout de quelques années, tu auras un instrument de travail spirituel puissant dans tes mains. Si un jour on te demande de prêcher, de témoigner ou de diriger une étude biblique, tu auras toute une matière à ta disposition. Tu te mets à genoux, tu cries à Dieu, Dieu te donne comme sujet, disons la prière de la foi; tu revois les passages qui t’ont parlé et tu choisis un passage-clé. Puis dans ta prédication tu lis ton passage principal et tu enfonces la vérité avec tous les textes qui sortent tout brûlants de ton âme. C’est ton coeur qui parle; ou plutôt, c’est Dieu qui parle en toi. Le monde a besoin d’entendre cette voix.


   Moi-même, après avoir lu la Bible pendant un an ou deux, j’ai découvert que beaucoup de passages que j’avais soulignés, annotés étaient incrustés dans ma pensée et qu’ils imprégnaient mon âme. J’ai senti que Dieu pensait au-travers de mon cerveau. Toute la journée, mon âme était pénétrée par la lumière de sa face. L’Esprit de Dieu bâtissait dans mon esprit une véritable connaissance en profondeur, une conception de Christ qui transformait ma vie.

A suivre

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)