Si tu veux aller loin

« Aider ceux qui débutent dans la vie éternelle »


Adaptation résumée de
(suite)

R. Shallis



3. TOI, LE TEMPLE DU SAINT-ESPRIT ?

   Tu es le temple de Dieu ! L’Esprit de Dieu habite en toi ! Qui pour­rait le croire, si la Parole de Dieu ne l’affirmait pas ? Dans le NT, il est écrit au moins trente fois que tout enfant de Dieu est la demeure du Saint-Esprit. En voici quelques-uns:

   1 Cor. 6:19: « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ? ».

   Paul ne fait pas de différence ici entre les forts et les faibles; il parle de tous. Il parle aussi pour « tous ceux qui invoquent, en quelque lieu que ce soit, le nom du Seigneur Jésus-Christ » (1 Cor. 1 : 2). Paul reproche aux Corinthiens qu’ils sont « charnels » et « enfants » (1 Cor. 3:1-2). Pourtant, dit-il sans hésitation, qu’ils avaient le Saint-Esprit en eux.

   Paul dit encore:

   1 Cor. 3:16: « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? ».

   2 Cor. 6:16: Paul dit de lui-même et au sujet des chrétiens de Co­rinthe: « Nous sommes le temple du Dieu vivant ».

   1 Thess. 4: 8: aux chrétiens de Thessalonique, il dit: « Dieu vous a aussi donné son Esprit ».

   Et voici encore d’autres passages : Ro. 5 : 5 ; Ro. 8 : 9,15,16, 23, 26-27; 1 Co. 2:12 ; 12 : 3, 7; 2 Co. 1: 21-22; 5 : 5; Ga. 3 : 2,5, 14; 4: 6;5 : 25; Ep. 1:13,14 ; 4: 30; Col. 2:10; 1 Th. 4: 8; 2 h. 1: 7,14; Tite 3 : 5-6; Ja. 4: 5; Jn 3 : 24; 2 : 20, 27; 4:13; 5:10.

   C’est merveilleux ! Si Dieu ne le disait pas lui-même, jamais je n’o­serais croire qu’il veut bien venir habiter en moi et m’appeler sa mai­son. Pas seulement notre coeur, mais notre corps est le temple du Saint-Esprit.

   Quand tu marches dans la rue ou si tu vas en brousse, dis-toi bien que Dieu est avec toi, au-dedans de toi ! Le Créateur du monde et de tout ce qui s’y trouve est en toi. Il est là, pour accomplir en toi toute sa volonté.

Mais qui est le Saint-Esprit ?

   Le Saint-Esprit est Dieu: la Bible le dit clairement, il n’y a pas de doute possible. Nous lisons dans la Bible que Dieu est Amour. Avant de créer le monde et les hommes, Dieu aimait déjà son Fils. Entre le Père et le Fils, il y a un amour réciproque, éternel, qui ne peut pas changer. Dieu veut faire connaître son amour à tous les hommes qu’il a créés. Mais il est impossible à l’homme de connaître le coeur de Dieu. Il faut que Dieu lui-même se dévoile et communique sa pensée. Il le fait par le moyen de la Parole. Jésus-Christ est appelé, dans la Bible, la Parole de Dieu. Par Lui, Dieu nous fait connaître sa pensée. Et sa pensée, c’est l’amour absolu.

Le Saint-Esprit est le Souffle de Dieu

   L’homme est incapable d’entendre la Parole de Dieu, si Dieu ne « souffle » pas. Lorsque Dieu accompagne sa Parole de l’énergie de son « Souffle », c’est-à-dire de Son Esprit, alors l’homme peut compren­dre la Parole de Dieu. Avec le souffle et la Parole de Dieu ensemble, il peut découvrir l’amour de Dieu et le ciel s’ouvre pour lui. Le Saint-Esprit est le Souffle de Dieu, comme Jésus-Christ est le Fils et la Pa­role de Dieu. Ainsi, le Fils de Dieu, c’est Dieu qui parle et qui nous mon­tre la joie de son amour ; l’Esprit de Dieu, c’est le Souffle de Dieu qui nous permet d’entendre, de comprendre la Parole de Dieu.

C’est Dieu qui agit en toi

   C’est donc le Souffle ou l’Esprit de Dieu qui agit en toi, pour former en toi l’image de Christ. D’abord, Il cherche à te révéler le Christ; en­suite, Il cherche à montrer Christ aux autres au travers de toi.

   Quand tu as accepté la lumière de Dieu, tu deviens alors toi-même une source de lumière, le reflet de l’amour de Dieu. Le Saint-Esprit, en entrant chez toi, apporte la vie de Dieu.

   Avant, tu étais mort dans tes péchés (Eph. 2:1). Maintenant, ton esprit mort ressuscite, tu nais d’En-Haut, tes yeux s’ouvrent et tu com­mences à regarder Dieu en face; tu es un bébé qui naît dans le royau­me de Dieu.

   Ce miracle qui s’opère en toi, Dieu l’appelle la nouvelle naissance. C’est le début de la vie éternelle. Le Nouveau Testament affirme que c’est le Saint-Esprit qui fait tout cela en toi.

Et la suite ?

   « Ayant commencé par l’Esprit, dit Paul dans Gal. 3 : 3, voulez-vous finir par la chair ? ». C’est l’Esprit de Dieu qui a commencé cette oeuvre fantastique en nous, c’est lui seul qui peut la faire grandir. « Si nous vivons par l’Esprit, marchons (avançons, courons) par le moyen de l’Esprit » (Gal. 5 : 25).

   On ne peut pas devenir enfant de Dieu sans le Saint-Esprit. De mê­me, on ne peut pas vivre la vie chrétienne sur cette terre sans la puis­sance du Saint-Esprit.

4. LA PLÉNITUDE DE L’ESPRIT

   Bien que la Bible parle beaucoup du Saint-Esprit, elle ne nous donne à ce sujet que quatre commandements. Nous allons étudier le premier commandement qui est un ordre général:

« Soyez remplis de l’Esprit » (Eph. 5:18)

   Tous les enfants de Dieu ont le Saint-Esprit, mais tous ne sont pas remplis du Saint-Esprit. Trop souvent, on pense que la plénitude du Saint-Esprit est seulement pour quelques rares chrétiens plus spirituels que les autres. Pourtant, Dieu veut que nous soyons tous « remplis jus­qu’à toute la plénitude de Dieu » (Eph. 3 :14-19). Paul appelle cela « con­naître l’amour de Dieu qui surpasse toute connaissance ». Peu de chré­tiens semblent comprendre cela ; beaucoup de chrétiens sont contents de vivre une vie spirituelle pauvre. Mais aux yeux de Dieu, la plénitude de l’Esprit est une nécessité. Dieu l’exige. « Soyez remplis de l’Esprit », c’est un ordre. Si tu n’est pas rempli, c’est un péché.

   Quand nous naissons de nouveau, nous entrons dans le royaume de Dieu. Mais pourquoi rester à la frontière du Royaume ? Dieu nous a sauvés de l’enfer, ce n’est pas pour nous abandonner ensuite au bord de la route ! Parce que Dieu est infini, il veut faire de très grandes cho­ses en nous et pour nous. Pourquoi limiter son Esprit par notre incré­dulité ? Cherche le meilleur ! Vise haut !

Il y a 2 sortes de chrétiens

   (1 Co. 3:1-3; Hé. 5:11-14): Dieu fait la différence entre le chré­tien spirituel et le chrétien charnel. Le chrétien charnel est comme un bébé au sein. Il ne peut pas encore comprendre les profondeurs de Dieu. Le bébé spirituel est comme celui qui commence à apprendre à lire; le chrétien adulte, lui, peut discerner entre le bien et le mal, il peut instruire d’autres personnes concernant les choses de Dieu (Héb. 5). Dans Romains 8 : 5-7, Paul parle de ceux qui s’affectionnent aux choses de Dieu et de ceux qui s’affectionnent aux choses de la chair. Ainsi, le chrétien spirituel, c’est celui qui croit en Jésus-Christ pour toutes cho­ses. Il veut faire la volonté de Dieu de tout son coeur. Dieu peut le rem­plir de son Esprit pour se servir de lui au maximum.

   Le chrétien charnel, lui, est toujours attiré par les choses de ce mon­de et par le péché. Il reste faible parce qu’il néglige les moyens que Dieu lui donne pour grandir spirituellement. Au fond de lui-même, le chrétien charnel aime Dieu et veut faire sa volonté; mais dans la vie de tous les jours, il n’arrive pas à faire la volonté de Dieu. C’est un en­fant de Dieu, mais il est encore un petit bébé. Un petit bébé, c’est très beau. Mais un bébé de quarante ans, c’est triste à voir.

   Le chrétien spirituel, c’est celui qui est rempli de l’Esprit de Dieu. Le chrétien charnel a l’Esprit de Dieu en lui et avec lui (sinon il ne se­rait pas enfant de Dieu), mais il ne se laisse pas remplir de l’Esprit de Dieu.

La plénitude, pour quoi faire ?

   Dans les Actes des Apôtres, on voit que les chrétiens sont souvent remplis du Saint-Esprit. Cette plénitude leur est donnée surtout pour que leur témoignage en faveur de Christ soit fort et porte du fruit (voir Actes 2 : 41 où 3000 personnes se sont converties le jour de la Pente­côte; lire aussi Actes 4: 8 ; 4: 31; 11: 24; 13 : 9). Dans ces exemples, les apôtres avaient l’autorité de Dieu pour parler et témoigner parce qu’ils étaient remplis du Saint-Esprit. Jésus dit que le Saint-Esprit, en venant parmi les croyants, fera connaître le Christ (Jn 15: 26-27; 16: 13-15). « Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus » (Actes 4 : 33).

   En même temps, « la multitude de ceux qui avaient cru n’étaient qu’un coeur et qu’une âme… Tout était en commun entre eux… et une grande grâce reposait sur eux tous » (Ac. 4 : 32-33). Jésus dit que le monde croira en voyant l’amour fraternel des disciples (Jn 13 : 34-35).

   Le Saint-Esprit peut nous remplir avec autant de richesses et de va­riétés que les couleurs que l’on voit dans la nature.

La plénitude de l’Esprit a sept aspects essentiels et simultanés:

  1. Il témoigne

    D’abord « il témoigne à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Ro. 8:16; voir aussi 1 Jn 5:10). Ce témoignage vient de la Parole de Dieu. Ensuite, il témoigne du Christ au travers de nous (Jn 15 : 26-27).

  2. Il produit en nous le fruit de l’Esprit (Gal. 5 : 22)

    Le fruit de l’Esprit, c’est le caractère de Jésus, résumé dans ces neuf mots : « amour, joie, paix, patience, bonté, bénignité, fidélité, douceur, maîtrise de soi ». Un homme qui n’est pas rempli du carac­tère de Jésus (c’est-à-dire de son amour) n’est pas rempli de l’Es­prit, même s’il dit qu’il l’est. Lorsque nous sommes remplis de l’Es­prit, nous aimons Dieu de tout notre coeur (Mt. 22 : 37), notre pro­chain comme nous-mêmes (Mt. 22 : 39) et notre frère comme Christ nous a aimés (Jn 15:12).

  3. Il crée la communion
    • avec Dieu (2 Cor. 13:13)
    • entre moi et mes frères (1 Jn 1 : 3).

    Le Saint-Esprit ne divise jamais les enfants de Dieu. Il les unit. Tout ce qui déchire le corps de Christ ne vient pas de Dieu (1 Cor. 3 : 3-4; 1 Jn 2:9-11; 3:10-15; 1 Jn 4:11,12,20, 21).

  4. Il intercède: il prie pour nous « avec des soupirs inexprimables »(Rom. 8: 26-27). Il est notre 2e avocat ( Jn 14:16). Il nous aide à prier pour les autres (Jude 20). Celui qui est rempli du Saint-Esprit a une vie de prière intense.

  5. Il nous enseigne, surtout par la Parole de Dieu. Il nous révèle le Sei­gneur Jésus-Christ, et par Lui le Père.
  6. Il nous dirige (Rom. 8:14).

    Pour nous diriger, il se sert de trois moyens:

    • la Parole de Dieu : si Dieu dit clairement une chose dans la Bible, nous devons simplement le croire.
    • les circonstances
    • sa voix dans notre coeur.
    Dans Actes 10, nous voyons que Dieu a employé ces trois moyens pour diriger Pierre vers la maison de Corneille, qui devint le pre­mier païen converti.

  7. Il nous donne des dons pour servir Dieu

    Le Saint-Esprit veut surtout faire connaître le Christ au monde en­tier. Lui seul sait quelle est pour chacun de nous la meilleure façon de servir Dieu. Il a un travail pour chaque chrétien en particulier. Aucun de nous ne peut servir Dieu par ses propres moyens. La « chair » ne peut pas faire la volonté de Dieu. Demande donc à Dieu de te donner ce qu’il te faut pour Le servir.

Remplis de l’Esprit

   Maintenant que nous connaissons les sept aspects de la plénitude, regardons de plus près ce commandement: « Ne vous enivrez pas de vin, soyez au contraire remplis de l’Esprit » (Ep. 5:18).

   Les hommes cherchent dans l’alcool, dans la drogue ou d’autres cho­ses un stimulant, parce qu’il leur manque le stimulant du Saint-Esprit.

   Le Saint-Esprit est le seul stimulant qui permet à l’homme de faire la volonté de Dieu. C’est le Saint-Esprit qui renouvelle ses forces et qui lui fait connaître clairement ce que Dieu veut. Le chrétien, pour vivre face au monde qui a crucifié son Maître, a besoin d’un courage et d’une joie surnaturels. Le Saint-Esprit nous donne un courage qui nous étonne; il nous donne une joie débordante. Le chrétien doit tou­jours compter sur Dieu et ne pas mettre sa confiance dans le monde.

   Que veut dire « soyez remplis de l’Esprit » ? Il faudrait traduire « remplissez-vous sans cesse, soyez toujours en train d’être remplis de l’Esprit ». Ce n’est pas une chose qui nous arrive une fois pour toutes. On ne reçoit pas la plénitude du Saint-Esprit une fois pour toutes. Par contre, la nouvelle naissance fait de moi un enfant de Dieu une fois pour toutes. Si je suis un enfant de Dieu, je le suis pour toujours. Au contraire, la plénitude que j’ai aujourd’hui, je peux la perdre, mais heu­reusement, je peux aussi la retrouver.

   Quand l’Esprit de Dieu nous remplit, ce n’est pas comme si on pre­nait une bouteille pour la remplir d’eau et laisser cette eau dedans. A quoi sert l’eau si on la garde dans une bouteille fermée ? Nous ne pou­vons pas posséder Dieu et le garder pour nous tout seuls. Si « les cieux et les cieux des cieux ne peuvent contenir Dieu » (2 Ch. 6: 1), com­ment pourrions-nous contenir Dieu ? Le chrétien rempli du Saint-Esprit est comme un fleuve (le Chari ou le Logone) qui reçoit sans cesse l’eau de la montagne et qui laisse l’eau couler sans cesse plus bas dans la vallée.

   La plénitude de l’Esprit nous est donnée pour faire la volonté de Dieu. Et la volonté de Dieu, c’est de faire connaître Jésus-Christ au monde. Le plus grand bonheur d’un enfant de Dieu, c’est de pouvoir amener quelqu’un d’autre à Dieu. Si Dieu voit un homme qui veut lui obéir et faire sa volonté, Dieu le remplit de son Esprit. Cet homme peut apporter aux autres « la lumière du monde » et « le sel de la terre » (Ma. 5:13). Dieu lui donne de la joie.

   Dieu est amour (1 Jn 4: 8) et l’homme est fait à l’image de Dieu (Ge. 1 : 26-27). Lorsque l’Esprit de Dieu remplit un homme, il transforme cet homme et lui fait connaître l’amour. Le chrétien spirituel vit près de Dieu. Le Saint-Esprit le remplit parce qu’il reçoit sans cesse de Dieu pour donner sans cesse aux hommes. L’Esprit crée en lui et autour de lui la vie et l’amour de Christ.

   Le chrétien charnel est comme la Mer Morte qui reçoit sans cesse l’eau du Jourdain, mais garde toute cette eau qui s’évapore. Ainsi les eaux de la Mer Morte deviennent chaque année plus salées et plus amères.

   Dieu a promis de guérir les eaux de la Mer Morte (Ez. 47 : 8-9). Il y a de l’espoir pour le chrétien charnel, à condition qu’il laisse Dieu agir.

   Où en es-tu ? Es-tu un fleuve où l’eau coule sans cesse, ou une Mer Morte ?

A suivre

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)