Si quelqu’un a soif…

VIE CHRÉTIENNE

Jean 4.1-29; 7.37-38; Jérémie 2.12-13

Pierre Célestin NTOKO TONGA

Jeune pasteur-adjoint d’une église Baptiste à Dakar, Pierre Ntoko nous a remis un message dont nous publions un condensé. Son contenu nous concerne tous, car les fléaux du matérialisme, de la vanité et de l’égocentrisme propagés par les mass-médias occidentaux n’ont pas de frontières. Mais aussi, le cour de l’homme est partout le même, et nous devons veiller à puiser toutes nos eaux dans le seul puits qui offre l’eau vive désaltérante: Jésus-Christ qui nous donne la vie éternelle, une vie débordante et intarissable.

La femme samaritaine

Chaque être humain est confronté tôt ou tard à la question inéluctable: Quel est le sens de la vie? Bien des systèmes du monde moderne, comme la philosophie, les religions, la politique, l’économie, le cinéma, le sport, par exemple, ont tenté d’apporter leur réponse.

Le texte de Jean 4.1-29 nous parle aussi d’une femme en quête du sens de la vie. Elle est connue sous le nom de la femme samaritaine. Jésus est en chemin pour la Galilée. Son itinéraire l’oblige à passer par la Samarie. Il arrive à Sychar, en Samarie, située aux environs du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph (Gen 48.22; Jos. 24.32). A cet endroit se trouvait un puits – le puits de Jacob – sur la margelle duquel Jésus va s’asseoir, fatigué du voyage. A ce moment, il va rencontrer une femme samaritaine qui vient puiser de l’eau, et il entame une conversation avec elle.

Le puits de Jacob

Donne-moi à boire (v. 7) dit-il. Aussitôt la femme samaritaine réagit en faisant valoir les questions sociales, tribales, ethniques et géographiques. Elle lui dit : «Comment toi qui es Juif me demandes-tu à boire à moi qui suis une Samaritaine? » (v. 9). Elle touche ainsi à un problème d’une acuité et d’une actualité brûlantes dans notre chère Afrique de plus en plus rongée par la gangrène de la division et de la peste de la haine. A la place de Juif et de Samaritain on pourrait tout aussi bien dire «Comment toi qui es Congolais me demandes-tu à boire à moi qui suis Gabonais ?» A dessein ou non, nous érigeons ainsi entre nous des barrières sous les faux arguments de la nation, de l’ethnie ou de la race.

La conversation de Jésus avec la Samaritaine va déboucher sur un entretien sur la vie sentimentale, affective et conjugale de celle-ci. Progressivement elle fait la découverte de Jésus qui l’invite à appeler son mari. Sa réponse est franche, sans fioriture: Je n’ai pas de mari (v. 17). Elle avait essayé cinq mariages qui tous s’étaient terminés par un échec. Je crois personnellement que cette femme n’était pas veuve, sinon elle n’aurait pas par la suite choisi de s’installer sur le terrain putride de l’union libre. Désabusée, déçue et au bout de ses forces, elle décide de ne plus se remarier et verse dans le concubinage. En France, on a expurgé cette notion de son contenu de péché en lui donnant le nom de «cohabitation». Mais retenons fermement que cette femme a quitté le terrain de la volonté de Dieu pour s’installer dans une relation adultère. Son attitude est un aveu, un mea culpa. Aucun mariage n’avait réellement pu combler les désirs de son cour ni satisfaire ses aspirations profondes d’être humain et de femme en particulier. Elle savait que l’union libre ne le pouvait pas non plus.

Tirons de tout cela un principe fondamental de la vie: aucune relation sociale (dans nos rapports avec les membres de la société), familiale (parents- enfants), conjugale (mari-femme), fraternelle (frère-sour), ecclésiale (dans nos rapports avec les membres de l’Eglise), matérielle (dans nos rapports avec les biens du monde) ou psychologique (l’homme dans son rapport à lui-même), ne peut combler nos cours. Seul Jésus-Christ peut totalement et véritablement combler nos cours: Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive (Jean 7.37). Cela implique que nous devons donner aux autres la juste place qu’ils devraient avoir dans nos vies et que nous reconnaissons aussi leurs imperfections, fragilité et faiblesses. Nous serons ainsi capables et prêts à accepter leurs défauts et à leur accorder notre pardon fraternel quand ils nous auront blessés. Nous serons alors capables d’indulgence à leur égard.

Rappelons-nous donc que nous avons tous cette tendance innée à croire que les hommes et les choses peuvent réellement combler nos cours, ce qui nous fait souvent basculer dans un amour excessif et démesuré à leur égard. Abraham et Isaac apprirent une leçon fondamentale à travers leur vécu en Gen 22: Dieu d’abord et avant tout. Isaac en particulier se rendit compte en tant que fils que son père était capable de le sacrifier pour Dieu. Il ne l’a jamais oublié, et cette expérience a dû marquer toute sa vie. Sommes-nous prêts dans nos relations avec les autres et dans tous les autres domaines à discerner et reconnaître que Dieu a la première place, même si nous devions souffrir des sacrifices et des pertes pour Lui? Ce sera pour nous la meilleure façon de les retrouver. Rappelons-nous que même le Père dut en quelque sorte perdre son Fils à la Croix pour le retrouver au ciel. Qu’avons-nous à sacrifier pour la cause et la gloire de Dieu? Augustin a dit justement : «Seigneur, nos cours sont inquiets jusqu’à ce qu’ils reposent en toi».

D’autres puits humains

Avec Jésus-Christ, la Samaritaine est entrée dans une relation qui ne se brisera jamais plus. Elle a rencontré l’Epoux par excellence. De même qu’elle revenait chaque jour chercher de l’eau au puits de Jacob, de même elle avait essayé en vain cinq mariages. Toutes les fois où nous allons trouver le sens de notre vie ailleurs que dans la Personne bénie de Jésus- Christ, nous puisons dans un puits de Jacob, dans un marigot humain pour être déçus tôt ou tard. Pour la femme samaritaine, c’était le mariage. Il y a d’autres puits humains dans lesquels les humains cherchent leur bonheur. Nous aimerions évoquer ici encore trois de ces puits humains avec leurs propres échelles de valeur à partir desquelles la société moderne jauge les hommes et les femmes. Hélas, le monde évangélique n’échappe pas à cette fausse manière de voir à l’aube de ce XXIe siècle. Ce sont les puits humains de la beauté, des richesses et de l’intelligence.

La beauté

Une belle apparence physique de nos jours peut ouvrir bien des portes dans la société moderne. Il n’y a pas de mal à être beau. Mais le problème s’installe lorsqu’on met une confiance excessive et maladroite dans sa beauté. Dans le monde de la musique – et dans bien d’autres domaines encore – on voit des femmes qui n’ont aucun véritable message à faire passer, mais leurs disques se vendent comme des arachides au marché. Même dans les milieux évangéliques l’on rencontre de plus en plus des top-modèles. Ne nous laissons pas séduire : La grâce est trompeuse et la beauté vaine; la femme qui craint l’Eternel est celle qui sera louée (Prov 31.30).

Mais il n’y a pas que les femmes. On voit aussi dans nos églises l’émergence de ce que nous pourrions appeler des hommes-mannequins. Vous connaissez certainement l’histoire de Narcisse dans la mythologie grecque. Ce garçon d’une très grande beauté fut séduit pas sa propre image. Mal lui en prit lorsqu’il voulut embrasser son image reflétée par une fontaine, tomba dans l’eau et se noya. La Bible nous parle du roi Saül. Le jour de son onction comme roi d’Israël, le récit nous rapporte que c’était un homme d’élite et beau, plus beau qu’aucun des Israélites, et les dépassant tous de la tête (1 Sam 9.2). Une semaine plus tard, Saül désobéissait à Dieu et perdait sa royauté. On peut se demander jusqu’à quel degré cette chute était due à une confiance excessive dans son apparence. En Ezéchiel 28, la Bible nous parle d’une créature – Satan – qui mettait le sceau à la perfection. parfait en beauté. chérubin protecteur. mais qui par son orgueil et son arrogance fut précipité de la montagne de Dieu. Dieu dénonçait formellement ce péché grave: Ton cour est devenu arrogant à cause de ta beauté. Tu as corrompu ta sagesse par ta splendeur (v. 17).

Narcisse mourut; Saül perdit sa royauté; Satan fut précipité de la montagne sainte. Tel est le sort de celui qui croit trouver dans sa beauté le sens de la vie. La racine du péché est un narcissisme pathologique qui amène l’homme à se centrer sur lui-même. La Bible nous invite à centrer notre vie sur Dieu par Jésus-Christ. Prenons garde de ne pas vivre de nos apparences, piège mortel pour nos âmes. Toute chair est comme l’herbe et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche et la fleur tombe, mais la Parole du Seigneur demeure éternellement (1 Pi 1.24-25).

L’intelligence

Etre intelligent n’est pas non plus un vice, mais lorsqu’elle s’érige en norme suprême de vie, l’intelligence devient dangereuse. Affirmer que la raison et l’instruction sont suffisantes pour assurer le bonheur est un mensonge. Pourtant, l’homme moderne croit y trouver le sens à la vie. La course aux diplômes est un piège qui guette de plus en plus les Africains. Ainsi, le besoin sain d’instruction dégénère parfois en une rivalité avec les autres, et l’école en un lieu où démontrer sa supériorité. Le désir de compétition est une racine vénéneuse qui empoisonne notre vie. L’orgueil, le besoin d’être supérieur à l’autre est en nous et peut se développer si nous ne veillons pas. L’intelligence sans Dieu est une folie, un suicide moral. C’est aux sages et aux intelligents de ce monde que le Père a caché certaines choses (Luc 10.21). Le message de Prov 3.5-7 est un avertissement solennel pour nous : Confie-toi en L’Eternel de tout ton cour, et ne t’appuie pas sur ton intelligence; reconnais-le dans toutes tes voies. Et c’est Lui qui aplanira tes sentiers. Ne sois pas sage à tes propres yeux, crains l’Eternel, écarte-toi du mal.

La prospérité matérielle

Les hommes sont fascinés par les richesses et les biens matériels. Ils croient y trouver le bonheur parfait. Même le chrétien, surtout en ces temps de crise spirituelle, y met son cour. On nous proclame un évangile de la prospérité matérielle fondé sur une philosophie matérialiste malsaine qui flatte les convoitises, l’orgueil et la cupidité. Même dans l’Eglise, il est tentant de donner une place aux gens selon leur prospérité matérielle.

La Bible déclare clairement que la racine de tous les maux se trouve dans l’amour de l’argent (1 Tim 6.10). Ne considérons-nous pas facilement la prospérité matérielle comme le baromètre de notre réussite (Luc 18.18-30) ? Le Seigneur nous rappelle précisément dans Luc 12.15 que même dans l’abondance, la vie d’un homme ne dépend pas de ce qu’il possède. Dans la parabole du semeur, il dit clairement que les richesses et l’invasion des autres convoitises dans nos cours étouffent la Parole et la rendent infructueuse (Matth 13 et Marc 4). Bien des disciples de Jésus-Christ n’arrivent pas à «décoller» spirituellement, parce qu’ils sont pris en tenaille par l’amour des richesses. Leurs prières même trahissent leur centre d’intérêt. On ne les entend jamais remercier le Seigneur dans leurs prières qui tournent toujours autour du même sujet : «donne-nous, donne-nous». Nous connaissons tous ce qui se passe dans nos cours quand le salaire touché au début du mois commence à baisser. Nous avons tendance à devenir froids et tristes. L’argent peut devenir un dictateur dangereux. Prenons y garde.

Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, dit Jésus

Beauté, intelligence et richesses, pourtant dons de Dieu, peuvent constituer trois sources d’eau polluée. Infectées par le virus du péché et de la mort, elles ne désaltéreront jamais le cour assoiffé de l’homme. Elles nourrissent l’orgueil de l’homme. Malgré cela, nous croyons trouver de l’eau vive dans ces mares d’eau bourbeuses. Aussi, Dieu s’écrie-t-il : Mon peuple a doublement mal agi. Ils m’ont abandonné, moi la source d’eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau (Jér.2.13).

La femme samaritaine a posé au Seigneur une question d’importance capitale : Es-tu plus grand que notre père Jacob? (Jean 4.12). La réponse à cette question est fondamentale pour chacun d’entre nous. Jésus Christ estil plus grand que notre père, notre mère, nos enfants, nos biens, etc. ? C’est Lui seul que Dieu a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire du Père (Phil 2.9-11).

Le Seigneur Jésus a dit: Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle (Jean 7.37; 4.14). Avez-vous soif ? Vous aussi, vous pouvez boire à la source d’eau éternelle qu’est Jésus-Christ. Que Dieu vous bénisse.

P.-C. N.T.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)