Réflexions à propos du mysticisme évangélique

COURANTS MODERNES

Dans le sillage des comportements de plus en plus irrationnels de notre société post-moderne, déçue par l’incapacité de la science et de la technologie à résoudre les vrais problèmes de l’homme, l’Eglise est confrontée à une forme de dérive analogue. Suite à de nombreuses demandes concernant les nouveaux courants mystiques qui entraînent les chrétiens dans une fausse direction, il nous a paru bon de présenter l’analyse d’un excellent ouvrage qui dissèque ce phénomène du «mysticisme évangélique». Il s’agit du livre

TITRE : MYSTICISME D’HIER ET D’AUJOURD’HUI
Auteurs : Rose-Marie et Jean-Marc Berthoud-Monot
Editeur : L’Age d’Homme, CH-1000 Lausanne, 168 p., 2000

Dû à la plume de Rose-Marie et Jean-Marc Berthoud, cet ouvrage est le fruit d’un long cheminement et d’une mûre réflexion. Basés sur la théologie biblique et sur l’histoire, les auteurs traitent le «mysticisme pseudo-chrétien, contrefaçon … d’une vraie mystique chrétienne, réelle communion avec Dieu, en Jésus-Christ par le Saint- Esprit».

Cet exposé est divisé en deux parties principales dont la première contient un «bref historique des réveils du Pays de Galles (XIXe – XXe siècles)», spécialement celui de 1904-1905, centre de l’analyse. Ce réveil est examiné sous trois angles différents : Mme Penn-Lewis (co-actrice avec Evan Roberts de ces événements, et qui les voit avec le recul) ; Henri Bois (décrivant immédiatement ces mêmes événements auxquels il avait assisté, et qui les voit plutôt sous l’angle psychologique), et Rick Joyner un des «prophètes de Kansas City», qui les voit sous l’angle «charismatique » d’aujourd’hui. Suit un examen théologique de l’ouvrage de Mme J. Penn- Lewis et d’Evan Roberts, La guerre aux Saints. Cette partie se termine par deux extraits, l’un de John McArthur: Comment affronter l’ennemi, et l’autre sur le Réveil authentique, de H.E. Alexander (Fondé sur le Roc in Contre vents et marées, éd. Les Maisons de la Bible Genève – Lyon).

Dans la deuxième partie, les auteurs analysent d’abord l’influence qu’eut Mme Guyon (1648-1717) sur le protestantisme à travers les personnalités de John Wesley (XVIIIe), Thomas Upham (XVIIIe), Asa Mahan (XIXe), Jessie Penn-Lewis (1861-1927) et Watchman Nee (1903-1972). Ensuite, ils examinent trois mouvements perfectionnistes du XIXe et donnent une évaluation de leur enseignement et de leur influence sur les évangéliques jusqu’à nos jours. En fin de compte, plus de 40 pages sont consacrées aux dérapages actuels : John Wimber, la Bénédiction de Toronto, Mike Bickle et Rick Joyner du groupe charismatique de la troisième vague. La dernière division de cette partie du livre effleure le syncrétisme religieux (Bouddhisme, Hindouisme, Islam et Christianisme) qui, «par le biais du mysticisme et de l’abandon progressif des écrits fondateurs des quatre grandes religions» est en train d’engendrer la nouvelle religion mondiale.

Un document annexe est présenté, pour terminer l’ouvrage, qui analyse «Les racines évangéliques du Pentecôtisme». Nous apprenons la différence, fondamentale à notre avis, entre la «grâce infuse» et la «grâce extrinsèque au croyant». A partir de cette distinction, quelques mouvements évangéliques sont analysés (arminianisme, piétisme, méthodisme et perfectionnisme américain de Charles Finney). C’est sur ce terrain préparé que le Pentecôtisme a finalement pris naissance. Mais aujourd’hui, le charismatisme est l’aboutissement de cette évolution vers un mysticisme évangélique qui essaie de «traiter les conséquences de l’erreur, mais non les causes. Il faut donc un retour aux Saintes Ecritures qui seules sont la norme de la foi et de la vie chrétienne».

L’excellente «Introduction» par David Vaughn nous rappelle combien le mysticisme et le relativisme sont des tendances auxquelless la nouvelle génération est confrontée. Il s’agit d’abord de cerner l’identité du mysticisme. Il «est une religion du sentiment subjectif» tandis que «le christianisme biblique est une religion de la vérité objective». «L’attention du mystique est tournée principalement vers l’intérieur, sur ce qu’il peut percevoir de ce qui se passe en lui, dans ses sentiments et ses expériences. L’attention du chrétien biblique est, quant à elle, dirigée principalement vers l’extérieur, sur la révélation que Dieu donne de Lui-même, sur les grands actes sauveurs rapportés dans la Bible, ainsi que sur les vérités, ordonnances et promesses contenues dans celle-ci» (p.11). Le mystique recourt à des révélations directes, surnaturelles, intérieures, et marginalise ainsi la Parole qui est pleinement suffisante pour garder communion intime avec Dieu. Il a une tendance à concentrer la vie religieuse principalement sur ses propres expériences intérieures plutôt que sur les réalités objectives, sur Dieu et son œuvre de salut. L’élément manquant dans la recherche du réveil aujourd’hui est certainement «la réformation de la doctrine», car la Parole de Dieu est la vérité.

Dans la première partie du livre, ses auteurs analysent, à travers les vues des trois personnes déjà citées plus haut, les événements du réveil du Pays de Galles des années 1904-1905 avec Evan Roberts comme figure principale. Mais «Mme Penn- Lewis, prédicatrice itinérante galloise et auteur de plusieurs ouvrages d’édification joua un rôle important dans ce réveil». Il y eut des conversions radicales et des transformations de vie bouleversantes. Mais «il y avait aussi de fausses conversions produites par la suggestion ambiante» et «la pression psychologique». Roberts et Penn-Lewis étaient persuadés que le réveil devait «provenir de la recherche et de la réception du baptême du Saint-Esprit» (p.25).

L’analyse pertinente des auteurs de l’ouvrage sur les quatre facteurs qui furent à l’origine de ces contrefaçons spirituelles peut aisément être appliquée aux divers mouvements modernes, porteurs des mêmes germes :
1) « la recherche erronée du baptême du Saint-Esprit»,
2) « la quête d’une conduite intuitive de la vie chrétienne par l’écoute des voix intérieures»,
3) « leur théologie d’une totale union avec Christ», théorie tirée des écrits de Mme Guyon, (et visant une fusion complète avec la divinité)
4) « la croyance dans le fait que les démons étaient la cause de presque tous leurs problèmes» (p 25). Mais tout comme aujourd’hui, Penn-Lewis et Roberts «ne réalisèrent pas qu’ils leur avaient eux-mêmes ouvert la porte et que c’était la raison pour laquelle ils avaient tant à lutter contre eux» (p.25).

Quant aux tentatives d’union mystique avec Dieu, et les expériences qu’elles provoquent, «ces phénomènes religieux ressemblent fort aux expériences panthéistes» (Dieu en tout et tout en Dieu). «…Ceux qui se laissent guider par l’intuition et les voix intérieures plutôt que par la sagesse que donne la Parole de Dieu et le bon sens sanctifié, en viennent souvent à développer des capacités médiumniques… La personne qui recherche la direction de Dieu par l’écoute de ses intuitions, se trouvera souvent dans un état de grande perplexité…Au moyen de méthodes aussi subjectives, comment savoir si de telles intuitions proviennent de la chair, de Dieu ou du diable ? Si l’on ne reste pas attaché à la Parole de Dieu, on reléguera bien vite au second plan la réflexion biblique…» (p.25). Les auteurs parlent d’un «processus trompeur de la mort à soi-même», «d’anéantissement mystique de l’individu» de ceux qui recherchent ardemment cette deuxième expérience, en passant par l’imposition volontaire de tous les renoncements possibles pour parvenir à cette fusion mystique avec Dieu.

Dans leur «Examen théologique» du livre La guerre aux Saints de Mme Penn-Lewis (p. 38 – 65), M. et Mme Berthoud donnent une analyse intéressante des événements de ce réveil, des avertissements de Mme Penn-Lewis à l’encontre de ses contrefaçons spirituelles et de son ignorance quant à leurs origines. Tirons donc une leçon aujourd’hui face à un mysticisme religieux et malsain grandissant dans de nombreuses églises et mouvements. Cette mystique initiatique peut mener vers des abîmes dangereux.

Selon Mme Penn-Lewis, il y aurait plusieurs étapes dans la vie du chrétien, dont la dernière mènerait vers le sommet, «l’union avec Christ» (p. 42), autrement dit la fusion de l’humain avec le divin. Les auteurs de l’ouvrage nous amènent bien au cœur du problème en citant Mme Penn-Lewis: «Si, relisant l’histoire de l’Eglise, nous nous arrêtons sur les diverses hérésies ou illusions religieuses du passé, nous voyons qu’elles sont nées à l’époque de quelque grande crise spirituelle semblable à celle qu’aujourd’hui nous nommons «baptême du Saint-Esprit». «Une crise dans laquelle l’homme est amené à se donner tout entier au Saint-Esprit, ce que faisant, il devient accessible à toutes les puissances surnaturelles du monde invisible» (p.42). Un peu plus loin, Mme Penn-Lewis dit que le «chrétien spirituel ne se sert plus de ses facultés pour penser, raisonner, décider» …«Du jour où il s’abandonne au Saint- Esprit, il obéit à une Personne invisible, c’est elle qui décide pour lui» (p. 43). Or, la Bible n’enseigne pas la passivité de notre esprit. Au contraire, l’obéissance à Dieu consiste en l’application de la Parole dans la vie du chrétien.

Un peu plus loin, Mme Penn-Lewis écrit que le péché peut permettre l’entrée d’un mauvais esprit dans le croyant (p. 50-51). Ceci est en contradiction flagrante avec les Ecritures, car «le Saint-Esprit ne peut cohabiter avec un démon» (2 Cor 6.15-18). Il est aussi douteux d’appliquer Mat 18.18, «lier et délier» à l’exorcisation d’un démon. En revanche, il est important «de mettre le doigt sur la responsabilité des personnes et sur leur devoir de se soumettre à Dieu et à sa Loi, de renoncer aux œuvres de la chair, et de résister au diable, c’est ainsi qu’il s’enfuira loin d’eux (Jac 4.7) et qu’ils auront la victoire» (p. 64).

Et aux deux auteurs de conclure cette section sur les événements tragiques qui accompagnaient le réveil au Pays de Galles en 1904–1905 et le livre La guerre aux Saints : «Malgré les points d’aveuglement qui subsistent encore chez eux, et qui sont, pour nous, flagrants, Jessie Penn-Lewis et Evan Roberts nous exhortent ainsi, non seulement parce qu’ils ont vécu plusieurs de ces expériences fausses et occultes qui leur ont causé de très grandes souffrances, mais parce qu’ils ont pu les observer chez quantité d’autres serviteurs de Dieu et chrétiens engagés» (p. 63 – 64).

La deuxième partie de l’ouvrage traite de l’influence «déterminante de Mme Guyon sur le protestantisme évangélique des derniers siècles» et qui «s’est répercutée jusqu’à nos jours» (p 71). «Mystique catholique du XVIIe siècle, elle vécut du temps de Louis XIV, de Bossuet et de Fénelon». Suite à un conseil donné par un prêtre à un moment difficile de sa carrière : «Arrêtez de chercher ce qui se trouve en vous, recherchez Dieu en vous-même et non ailleurs», sa vie en fut bouleversée, quand elle faisait «les expériences d’amour et d’union continue avec Dieu». «Elle vivait dans une sorte d’illumination permanente» et poursuivit «la recherche volontaire d’humiliation et d’anéantissement personnel». Voici ce qu’elle communiquait : «l’humilité, la souplesse, la fusion dans l’inconnu de Dieu, l’abandon, la sainte indifférence, le rejet de l’angoisse même devant la mort, l’épanouissement intérieur, la soumission. La crainte du péché, la crainte de Dieu disparaît. Cette transformation guyonienne a pour but suprême de s’anéantir dans cet abîme d’Amour où toute sagesse humaine perd pied… Elle affirmait aussi voir comme par miracle la présence continuelle de Dieu dans un continuel acte d’amour. Elle assurait que par l’acte continu d’oraison, l’âme se fond tellement en Dieu qu’il ne lui est pas possible à ce moment d’avoir le souvenir de ses péchés…» (p. 72 – 73). Voici encore une autre description de sa personne : «… En cet état, on n’a qu’à s’asseoir en silence auprès d’elle et on y reçoit la grâce dont elle est pleine…Elle est sans erreur et son état est entièrement uni à Dieu. Elle voit clair dans le fond des âmes. Elle reçoit une autorité merveilleuse sur les corps et sur les âmes de ceux que Notre Seigneur lui a donnés… » (p 72). Des communications intérieures et des prédictions étaient nombreuses. Elle écrivit ses ouvrages «sous inspiration» et par «écriture automatique». C’est bel et bien «l’idée panthéiste de fusion» qu’on découvre dans d’autres extraits dus à sa plume (p.73 – 74). Pour elle, il fallait passer par trois étapes pour arriver à une fusion avec Dieu : le renoncement, le détachement et l’anéantissement. «Son union avec Dieu restaure la créature à l’état initial d’avant la chute», et la corruption totale de la nature humaine, intelligence comprise, est ainsi niée sous cette forme si subtile de la «grâce infuse». Bien que Mme Guyon ait été condamnée par l’Eglise catholique, il faut se rappeler que «la spiritualité catholique romaine est…marquée par une orientation contemplative dont l’aboutissement est l’abandon mystique en Dieu» (p. 75).

Rose-Marie et Jean-Marc Berthoud montrent ensuite combien l’influence des «éléments centraux de la pensée de Mme Guyon» sur des personnages clefs dans les mouvements évangéliques importants a été grande. Leurs répercussions s’étendent jusqu’aux temps modernes. Cette «doctrine de passivité et de subjectivité fondée sur une tendance panthéiste (attitude qui tend à diviniser la nature et son contenu) et pélagienne (salut par les œuvres)» va donc pénétrer dans ces mouvements perfectionnistes. Ces cinq personnes, John Wesley (1703-1799), Thomas Upham (XVIIIe siècle), Asa Mahan (XIXe siècle), Jessie Penn-Lewis (1861-1927) et Watchmann Nee (1903-1972), ont tous subi l’influence des écrits de Mme Guyon. Les mouvements perfectionnistes, comme «Le Higher Life Movement» (La vie plus profonde : R.P. Smith et W.E. Boardman), «La Convention de Keswick», «Le Victorious Life Movement» (La vie victorieuse)» des XIXe et XXe siècles en sont issus.

Plus loin, les auteurs relèvent trois points essentiels de la conception mystique de la sanctification : 1) le besoin d’une «seconde bénédiction» ou d’une «deuxième œuvre de grâce» ; 2) «un ou des actes de consécration» se substituent aux moyens de grâce (la Parole, l’obéissance, la persévérance dans la lecture et l’étude de la Bible, la prière, etc.) ; 3) une sorte de quiétisme (passivité et anéantissement du «moi») chrétien, un dépassement de la résistance au péché par un abandon total à Chist (p. 97).

Les deux chapitres sur «Les influences négatives de cet enseignement sur la théologie contemporaine» et «Les conséquences de ces idées fausses» analysent les fausses prémisses de la théologie mystique et ses répercussions sur les mouvements évangéliques du XXe siècle dans la plus large acception du terme. «Dans son enseignement sur la conversion, la Bible fait dépendre la foi et la repentance de l’action de l’Esprit, tandis que Keswick, dans son enseignement sur la sanctification, fait dépendre l’action de l’Esprit de la consécration et de la foi de l’homme» (p. 101). Cette focalisation sur l’homme se manifeste de sept façons:

1. Elle est «fondamentalement centrée sur l’homme et son propre bonheur plutôt que sur la gloire de Dieu ( …) Cette approche de la sanctification tournait autour du bonheur de l’homme : sa victoire, sa joie, sa puissance étant les buts suprêmes. C’est cette perspective égocentrique qui fait naître une doctrine de vie chrétienne où tout effort et conflit sont absents».

2. Elle est «fondamentalement arminienne – accordant à l’homme la souveraineté et à Dieu aucune souveraineté dans le domaine de la sanctification chrétienne. Tout dépend de la volonté de l’homme, Dieu et son œuvre dépendant de ce que l’homme veut bien Lui permettre d’accomplir». Elle compte sur ses propres forces.

3. Elle est «fondamentalement quiétiste», et donc conduit à la passivité et à l’anéantissement de la personne.

4. Elle est «fondamentalement antinomienne», parce qu’elle se méprend sur la sainteté de Dieu, en avançant «que le chrétien est victorieux ou spirituel tout simplement parce qu’il ne commet pas de péché connu» (p. 99).

5. Elle est «fondamentalement subjectiviste et mystique… L’Esprit est censé travailler principalement sans s’appuyer sur la Parole méditée par la pensée, mais plutôt directement sur l’esprit du croyant. C’est l’Esprit détaché de la Parole».

6. Elle est «fondamentalement légaliste. La plénitude de l’Esprit ne vient donc pas des mérites et de l’œuvre de Christ, comme décrit dans Gal 3, mais de la consécration et des conditions que l’homme remplit».

7. Elle est «fondamentalement gnostique. Il y a un enseignement secret, caché dans la Parole de Dieu». Parvenir à une «vie spirituelle supérieure», à une classe supérieure de chrétien, une élite, en passant par une «seconde expérience », «une seconde œuvre de grâce», à un «homme spirituel opposé à l’homme charnel», etc., ressemble étrangement aux expériences initiatiques de l’ésotérisme religieux. (p. 102-103).

Les auteurs concluent cette section par l’avertissement solennel de rester attaché fermement aux Ecritures en veillant à ne pas se laisser entraîner par une assimilation progressive des positions citées ci-dessus.

Dans la section «Le chrétien charnel et le chrétien spirituel», les auteurs citent des extraits de l’ouvrage Prends courage, mon ami, de Tom Wells qui analyse la théorie qu’il «existe deux niveaux de chrétiens, un chrétien spirituel et un chrétien charnel» (p. 103-108) pour démontrer combien cette fausse idée s’est développée et a donné naissance à la théorie de deux classes, ou niveaux, ou catégories de chrétiens. Wells conclut logiquement que «s’il existe deux catégories de chrétiens, ne nous étonnons pas si les hommes touchés par l’Esprit de Dieu cherchent le niveau supérieur» (p 107). C’est là que s’intercale la fausse théorie de la «seconde expérience » nommée par Mme Penn-Lewis, Evan Roberts et Watchman Nee «baptême du Saint-Esprit» et qui est à l’origine du Pentecôtisme, plus tard du mouvement charismatique, avec l’addition du «parler en langues» comme confirmation concrète. Citons encore la conclusion de Wells qui nous paraît fondamentale pour la compréhension du problème de la sanctification du chrétien :

«Aussi longtemps que nous croyons et enseignons l’existence de deux catégories de chrétiens, les charismatiques auront du succès, car aucune autre version de la vie de victoire n’offre un miracle pour en prouver l’authenticité. L’homme affamé ira vers le groupe capable de lui prouver par un signe céleste qu’il a désormais atteint le niveau supérieur de la vie chrétienne. Notre devoir, à l’un et à l’autre, consiste à nous soumettre à la Parole de Dieu. Il nous faut rejeter l’idée qu’il existe quelque chose de disponible qui ne nous a pas été donné lors de notre conversion à Christ. Nous devons cesser de renier l’œuvre accomplie par Dieu en chacun de ses enfants. Nous devons répéter et croire les paroles de Dieu : Tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu (Rom 8.14)» (p. 108).

Le consommé instantané n’existe pas pour le chrétien qui veut persévérer dans la foi jusqu’au bout du voyage terrestre. Mais c’est Dieu, par son œuvre de grâce, qui a déjà assuré son secours constant par sa Parole précieuse, qui nous accompagne par l’assistance du Saint-Esprit, notre Conseiller.

Les chapitres sur «Quelques autres dérapages actuels» analysent l’aboutissement des enseignements mystiques poussés progressivement jusqu’à l’extrême.

D’abord «John Wimber, chef de file de la troisième vague et du mouvement Vineyard» est présenté. C’est le «Power Evangelism» («l’Evangélisation de la puissance »). Des extraits de l’excellent ouvrage La Troisième Vague de Wolfgang Bühne nous apprennent que «Wimber ne donne pas au baptême du Saint-Esprit la même signification que les pentecôtistes ou les charismatiques, qui l’assimilent à la deuxième expérience associée au parler en langues. Il préfère, quant à lui, insister sur la plénitude du Saint-Esprit..(…). En général, la conférence ou le sermon de Wimber ou de ses collaborateurs est suivie d’une partie pratique, introduite par la supplique : Viens Saint-Esprit ! Après un certain temps de silence, le Saint-Esprit révèle – suivant le thème du séminaire ou de la conférence – les possessions démoniaques, les maladies, les blessures psychiques, etc. Le Saint-Esprit est donc invoqué comme une puissance extérieure». Wimber dit lui-même qu’alors des «phénomènes émotionnels et psychiques…nous indiquent que l’Esprit est présent» («pleurs, cris, expressions de louanges prolongées et exubérantes, tremblements, calme, contorsions et distorsions du corps, chute à la renverse..») (p. 109). Un peu plus loin il dit : «Lorsque je parle de l’Esprit avec les évangéliques, je leur demande s’ils ont reçu l’Esprit quand ils sont nés de nouveau. S’ils répondent affirmativement, ce qu’ils devraient, je leur dis que tout ce qu’il leur reste à faire, c’est d’actualiser ce que l’Esprit possède, tout ce qui leur est demandé, c’est de libérer les dons. Je pose alors les mains sur eux en disant : Soyez remplis de l’Esprit – et ils le sont» (p. 49).

La «Bénédiction de Toronto» est une progression des phénomènes et manifestations cités ci-dessus. «C’est une expérience de rire frénétique qui mène à un état de transe et de sensation d’ivresse». Nous avons déjà analysé les phénomènes de ce mouvement dans les numéros 114 et 115 de PROMESSES .

Les auteurs se livrent, pour terminer, à une analyse des trois ouvrages «Grandir dans le prophétisme» de Mike Bickle, Le Monde en Feu et L’ultime Assaut de Rick Joyner, tous deux «prophètes de Kansas City», faisant partie du «groupe charismatique de la troisième vague» (p. 110-141). Il nous a paru utile de nous arrêter plus longuement sur les racines de cette dégénérescence spirituelle plutôt que sur ces ouvrages qui n’en sont que le fruit.

Le premier de ces livres «fait l’éloge du prophétisme moderne», en exhortant les chrétiens «à écouter parler Dieu en eux» ou «à l’extérieur d’eux, par des prophéties, des signes ou des prodiges». Bickle attend un réveil mondial, ceci à travers des signes et prodiges qui changeront le monde moderne (p. 111 – 118).

Joyner suit à peu près la même ligne dans son livre Le Monde en Feu. Il «prédit un réveil universel extraordinaire, produit par une effusion ou un baptême du Saint- Esprit collectif». Plus loin, il prédit un «démantèlement des barrières chez les responsables », et ceux qui «résistent à cette action du Saint-Esprit» seront «poursuivis par le Seigneur à travers les assemblées»… «Ceux qui sont unis par la doctrine ou se rassembleront autour de personnalités, ne seront pas longs à être arrachés» (p. 121). L’union avec Jésus est opposée à la doctrine. «Il prédit des guerres nucléaires, surtout dans les nations du tiers-monde…L’heureuse Amérique sera épargnée». On pourrait multiplier les exemples cités.

L’ultime Assaut du même auteur nous paraît le sommet d’une fantaisie fertile et l’on se croirait en pleine science fiction, à moins que ce soient, comme le disent clairement nos deux auteurs, «des messages occultes» (p. 128).

En annexe, les pages 145-165 présentent une analyse historique sur «Les racines évangéliques du Pentecôtisme». C’est en quelque sorte un résumé de ce qui a été examiné dans cet ouvrage. La double thèse défendue dans cette étude est que:

«La doctrine évangélique du salut, qui insiste d’abord et surtout sur l’aspect subjectif du salut (régénération et sanctification), et met plus ou moins en sourdine l’œuvre objective de Christ (justification et propitiation), s’apparente davantage à l’enseignement traditionnel de l’Eglise catholique romaine sur la grâce infuse qu’à celui des apôtres ou de leurs fidèles continuateurs, les Réformateurs du XVIe siècle.

Les erreurs charismatiques ne sont que l’aboutissement logique inévitable du subjectivisme évangélique manifesté par l’arminianisme, le piétisme, le méthodisme et, surtout, par les mouvements de sainteté parfaite qui ont fleuri au XIXe siècle. Elles conduisent à la longue, inéluctablement, au retour à Rome, car leur théologie de l’Esprit est essentiellement celle de la grâce infuse agissant directement dans l’âme du croyant » (p. 147–148).

L’ouvrage se termine par une citation de J.H. Merle d’Aubigné, «digne héritier des Réformateurs du XVIe siècle»: «Il faut maintenir les fortes doctrines de la foi, car elles sont le roc sur lequel la maison de Dieu doit subsister. Pour vaincre la fausse sagesse des Grecs et la fausse puissance des Juifs, il faut glorifier Christ crucifié qui, dit saint Paul, est la sagesse de Dieu et la puissance de Dieu».

En conclusion, ce mysticisme sera un des dénominateurs communs qui servira d’amalgame aux quatre grandes religions, le Bouddhisme, l’Hindouisme, l’Islam et le Christianisme pour l’union en une religion mondiale syncrétiste. Sera-ce l’apostasie ouverte selon 2 Thess 2, Apoc 13 et 17 – 18 ? Et de dire avec les auteurs : «Voici une promesse de Dieu propre à fortifier et à encourager ceux qui aiment la Parole et s’efforcent de la mettre en pratique avec l’aide du Seigneur, quelles que soient les difficultés rencontrées :«…Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne» (Apoc 3.8-11) !

Nous nous sommes longuement penchés sur cet ouvrage si bien documenté à cause de son utilité par rapport au problème du mysticisme moderne auquel de nombreuses églises sont confrontées aujourd’hui. Seul un retour à la Parole de Dieu et une obéissance humble à celle-ci – donc à Dieu – peut nous préserver de faire fausse route et de tomber dans la «dérive émotionnelle». Puissions-nous plutôt croître dans la grâce de Dieu en Jésus-Christ par le Saint-Esprit.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)