Reconnaître Jésus

Qui est cet « homme » qui se tient derrière Marie, tandis qu’elle pleure devant un tombeau vide ? Elle le prend pour le jardinier, et pourtant, c’est Jésus !

Qui est cet « étranger » qui rejoint les deux disciples sur la route d’Emmaüs ? Ils ne l’ont pas reconnu, et pourtant, c’est Jésus !

Quelle est cette apparition mystérieuse au milieu d’une chambre bien fermée par crainte des Juifs ? Des marques sont visibles dans ses mains et ses pieds ; peuvent-ils y croire ? Mais c’est Jésus.

Précédemment déjà, sur une mer démontée, les disciples avaient pris peur à la vue d’une forme humaine se tenant debout sur les eaux ; était-ce un fantôme ? Mais non, c’était Jésus !

En maintes circonstances, nous reconnaissons difficilement la présence de notre Sauveur ; sa proximité est réelle, mais nous ne le voyons pas.

Dans la solitude

Marie de Magdala est restée près du sépulcre vide et elle pleure. Les disciples Pierre et Jean sont bien venus jusque là, ils ont pu constater l’absence du corps de Jésus, mais ils s’en sont allés… Marie ne s’en va pas. Où irait-elle sans Jésus ? La présence même de deux anges dans le tombeau ne semble pas l’effrayer : son cœur est trop occupé de celui qu’elle aime et qui est absent. Peut-être que le jardinier saura la renseigner ; ne se tient-il pas justement derrière elle ? « Si toi tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis. » (Jean 20.15) Le monde entier ne compte pas pour elle. Elle doit retrouver son Seigneur, mort ou vivant. Un mot prononcé par ce « jardinier » lui ouvre aussitôt les yeux : « Marie ! » Le Berger appelle sa brebis par son nom et la brebis connaît cette voix pleine de douceur. Sans hésitation, Marie s’exclame : « Rabbouni, Maître ! »

Bien des fois, nous perdons contact avec notre Seigneur. Une défaillance, un simple doute, un écart de langage ou quelque pensée amère, et voilà notre communion perturbée. Jésus paraît absent, du moins sa proximité n’est plus sentie. Cette situation est permise par le Seigneur pour que nous réalisions combien son absence est douloureuse. Serions-nous comme les disciples qui s’en retournent simplement chez eux ? Nous accommoderions-nous de cette perte de communion en cherchant, peut-être, une compensation trompeuse ? Marie ne s’en accommode pas ; faisons comme elle !

Quand un vide se fait sentir dans notre cœur, nous cherchons souvent des causes secondes. Nous ne pouvons voir le Seigneur, car il n’est pas où nous le cherchons. Cessons de baisser les yeux vers la terre et regardons vers le ciel. Nous découvrirons alors notre glorieux Seigneur et Sauveur qui continue à s’occuper de nous, étant toujours vivant pour intercéder pour nous (Héb 7.25). Il connaît nos faiblesses et les limites de notre foi ; il a expérimenté la souffrance de la tentation, de sorte qu’il peut nous secourir lorsque nous sommes tentés (Héb 2.18). Pour restaurer nos âmes, il nous appellera aussi par notre nom et, à notre tour, nous lui dirons : « Maître ! » et nous lui rendrons hommage. Qui sait s’il n’y aura pas pour nous aussi, comme pour Marie, un témoignage particulier à transmettre à nos frères et sœurs ? Nous dirons alors : « Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, et je raconterai ce qu’il a fait pour mon âme. » (Ps 66.16)

Dans la tristesse

Une voix intérieure nous dit tout bas : « Pourquoi es-tu triste ? » Comment répondre à une telle question quand tout est contraire à nos plus chers projets ? D’amères déceptions nous ont plongés dans le désarroi. Peut-être aussi de chers amis nous ont-ils délaissés, nous ont-ils blessés ou calomniés. Nous avons pourtant pardonné, mais la plaie reste ouverte. Notre cœur est abattu. La prière semble ne pas pouvoir s’élever jusqu’à Dieu et la lecture de la Parole n’a plus d’impact sur notre esprit. Il n’y a, dans notre cœur, que tristesse et chagrin. Comment comprendre alors cette voix qui répète « Ne pleure pas » ?

« Jésus lui-même, s’étant approché, se mit à marcher avec eux. » (Luc 24.15) Il n’a pas changé depuis qu’il est apparu aux siens après sa résurrection, mais souvent nous ne le reconnaissons pas. Uniquement fixés sur notre chagrin, il nous est impossible de reconnaître Celui qui se plaît à nous accompagner à travers nos peines et nos soucis. Avouons que si le Seigneur résolvait aussitôt nos difficultés, il nous serait plus facile de le reconnaître, car nous ne doutons pas de sa puissance. Mais pourquoi, si c’est vraiment lui, ne nous libère-t-il pas dès que nous l’invoquons ? N’a-t-il pas dit : « Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras » (Ps 50.15) ?

Certes, le Seigneur veut que nous ne doutions pas de sa puissance ou de son amour. Ce qu’il veut produire avant tout, c’est une connaissance plus approfondie de lui-même. Il se fera donc connaître à nos cœurs comme il l’a fait sur le chemin d’Emmaüs, en ouvrant les Écritures. Nous y découvrirons un Sauveur dans la souffrance, dans l’accablement jusqu’à l’angoisse. Nous y trouverons aussi « Jésus, le chef et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix » (Héb 12.2). Il est le modèle sur lequel notre regard doit se fixer pour que, comme lui, nous considérions le but que Dieu s’est proposé, c’est-à-dire notre entière bénédiction.

Nos cœurs seront réchauffés et nos yeux ouverts pour reconnaître notre cher Sauveur. Il demeure le Berger fidèle prenant soin de chacune de ses brebis. Notre tristesse sera alors changée en joie et nous pourrons poursuivre notre chemin indépendamment des circonstances. Nous dirons comme David : « Tu as changé mon deuil en allégresse… tu m’as ceint de joie ; afin que mon âme te loue par des cantiques et ne se taise point. » (Ps 30.11-12)

Dans la tempête

Les tempêtes et les ouragans sont fréquents dans la vie des croyants. Même la jeunesse n’en est pas épargnée. Parmi les causes multiples, il y a le travail, ou l’absence de travail, les problèmes de santé qui peuvent survenir à tout âge, le domaine affectif et les luttes morales dans le cadre chrétien. Satan est habile à déchaîner des vents contraires au progrès spirituel. Alors nous nous débattons avec vigueur sans pouvoir venir à bout d’une lutte qui paraît sans merci. Nous croyons être seuls, et pourtant le Seigneur, du haut du ciel, prend connaissance de nos circonstances. Il prie pour nous, il intercède en notre faveur, toujours prêt à intervenir pour nous apporter son secours au moment opportun. Comment devons-nous interpréter les éléments qui nous troublent et qui surviennent inopinément ? En reconnaissant la main de notre Sauveur qui cherche à nous bénir. Tandis que Jésus s’approche, nous verrons dans les éléments déchaînés, non les aléas de l’existence ou de fâcheux concours de circonstances, mais le Seigneur qui, prêt à démontrer sa souveraine puissance, veut nous accompagner dans ce dur passage et nous faire expérimenter la parfaite sympathie de son cœur : « C’est moi, n’ayez point de peur », dit Jésus à ses disciples épouvantés ; il nous le dit aussi, car c’est toujours lui qui arrête la tempête et qui apaise les flots.

Dans le rassemblement des croyants

Dans nos pays, ce n’est pas la peur de nos concitoyens qui oblige à fermer les portes. Être à l’abri des bruits du dehors est une nécessité. Mais si, parfois, nous sommes « dérangés » par une visite que nous estimons inopportune, quelle est notre réaction ? Pourtant, le Seigneur nous a montré par son exemple une parfaite disponibilité vis-à-vis des plus misérables, et il nous dit : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l’avez fait à moi. » (Mat 25.40)

L’apôtre Paul envisage la possibilité qu’un incrédule ou un homme non instruit entre parmi les rachetés rassemblés. Si ceux-ci ont le cœur rempli du Seigneur et qu’ils en démontrent la réalité, cet homme rendra hommage à Dieu, publiant que Dieu est vraiment parmi eux (1 Cor 14.24-25). Ce témoignage est à la gloire du Seigneur. C’est Jésus lui-même qui est reçu par cet accueil : une âme lui a été amenée. Reconnaître Jésus à travers notre prochain, c’est faire pour lui ce que nous ferions à notre Sauveur lui-même s’il venait nous visiter comme autrefois dans les bourgades de la Galilée.

Reconnaissons-nous toujours la présence bénie de notre Seigneur au milieu de ceux qui sont assemblés en son nom ? Là où règne l’harmonie, là où l’Esprit Saint peut agir librement et où la Parole a toute son autorité, il ne manquera pas à sa promesse. Nos cœurs, hélas, ne sont pas toujours dans l’état souhaitable pour le voir et nous en déduisons qu’il n’est pas là. L’état moral et spirituel de l’assemblée conditionne la présence du Seigneur, mais la jouissance personnelle de cette présence est fonction de l’état personnel de chacun.

Conclusion

Demandons au Seigneur qu’il nous permette de toujours le reconnaître au travers de toutes les circonstances de notre vie. Sa présence est le bien suprême, dans notre vie privée déjà, dans notre foyer ou dans le rassemblement des croyants. Il n’y a pas de situations telles que le Seigneur ne puisse pas nous faire goûter sa proximité, à moins que nous ne soyons, de propos délibéré, dans un endroit où, au lieu de nous faire sentir sa présence, l’Esprit Saint nous fera sentir sa réprobation. Amenés ensuite à une pleine confession de notre désobéissance, nous verrons le Seigneur produire une totale restauration de notre communion avec lui. Nos cœurs seront alors remplis de joie et notre témoignage en aura l’empreinte indélébile.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)