Qu’est-ce que le succès dans l’évangélisation ?

Durant dix ans, ma femme Meg et moi, avons servi en France, à Paris, comme missionnaires avec The Evangelical Alliance Mission (TEAM). Notre objectif était clair : terminer l’implantation d’une église qui avait débuté des années auparavant avec d’autres missionnaires. Par la grâce de Dieu, durant les dix ans où nous étions là-bas, nous avons vu l’église devenir autonome. Aujourd’hui, vingt ans plus tard, l’église se porte bien.

Une drôle de chose m’est arrivée lorsque nous étions en phase de transition suite à ce ministère. Le désir de mon cœur avait toujours été de servir le Seigneur dans un ministère à Genève, en Suisse, où j’avais grandi. Mon père était un homme d’affaires américain à Genève, et pendant les quinze premières années de ma vie dans cette ville, je n’ai jamais entendu le véritable Évangile biblique de Jésus-Christ, même si Genève est l’endroit où Jean Calvin a prêché, il y a 500 ans !
Lorsque mes collègues français ont entendu parler de nos intentions d’un ministère à Genève, un frère bien intentionné m’a dit : « John, cela n’a aucun sens ! Pourquoi quittez-vous la France, pays dont les besoins sont énormes, pour vous installer dans un pays déjà évangélisé (en parlant de la Suisse) ? »
Je compris ce que ce frère français demandait. La France est, après tout, souvent considérée comme le cimetière des missionnaires. Elle est un terrain très difficile. Les Français sont athées de réputation, humanistes, pessimistes, intellectualistes et rationalistes. La plupart sont totalement fermés à l’Évangile. Nombreux sont les missionnaires ayant œuvré en France qui ont fini par être découragés.
Cette discussion souligne ainsi l’importance de comprendre ce qu’est le succès dans l’évangélisation. Qu’est-ce qui permet de conclure qu’une évangélisation a eu du succès ? Cette question est importante, surtout aux yeux de ceux qui ne voient que rarement des fruits. Examinons, pour y répondre, trois exemples de rencontres d’évangélisation rapportées dans le N.T. et qui, bien qu’approuvées de Dieu, n’offrent qu’un faible fruit apparent.

1. Jean-Baptiste

Dans Matthieu 3, le texte nous dit que, tout en prêchant dans le désert, le message de Jean-Baptiste était clair: « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. » (v. 2) Des centaines, voire des milliers de personnes sont venues. Beaucoup se sont repenties publiquement et furent baptisées. Mais une chose étonnante se produit dans Matthieu 14. Jean-Baptiste réprimande sévèrement Hérode pour son péché d’adultère (v. 4). Quelle a été la conséquence de cette réprimande ? Je voudrais pouvoir dire qu’Hérode reconnut son péché, se repentit, et orienta sa vie en faveur du Sauveur ! Au lieu de cela, la réprimande de Jean-Baptiste se retourna contre lui… Hérode ordonna de le faire emprisonner, et plus tard, de le décapiter.
Jean-Baptiste, était-il un évangéliste performant ? Après tout, il aurait pu tenir sa langue et tout simplement laisser Dieu condamner Hérode ! S’il n’avait pas confronté Hérode à son péché, il aurait sans doute vécu plus longtemps et aurait pu continuer à prêcher l’Évangile ! Il aurait pu conduire des milliers d’âmes au Sauveur… Mais cela ne s’est pas déroulé ainsi. Si Hérode voulait s’attacher au Seigneur, alors, comme toute autre personne qui se tourne vers Christ, il était nécessaire qu’il se repente de son péché. Jean-Baptiste savait cela. De ce fait, il a confronté Hérode à son péché d’adultère pour qu’il s’en détourne. Et voilà comment il a compris ce qu’était le gain de l’évangélisation, au prix de sa vie.

2. L’apôtre Paul

Dans Actes 24, une chose étonnante se produit alors que Paul était en prison. Le passage nous dit que Félix et sa femme Drusille ont eu des entretiens réguliers avec Paul (v. 24, 26b). Le verset 24 nous dit qu’« il l’entendit sur la foi en Christ. » Remarquons la réaction de Félix au verset 25 : « Félix, effrayé, … ». Il se sentait coupable de son péché et savait au fond de lui-même qu’il méritait le jugement de Dieu. Paul a-t-il, comme Jean-Baptiste, payé le prix pour ce qu’il leur avait dit ? Le verset 27 nous rapporte que Paul est resté deux années supplémentaires en prison.

Réfléchissons un instant. Paul aurait pu garder le silence, ne pas se confronter à Félix et à sa femme, et espérer être libéré de prison. Après tout, aucune véritable charge judiciaire n’avait été portée à son encontre. Il aurait pu imaginer un avenir avec bien plus d’années de ministère. Mais ce n’est pas ce qui est arrivé. Il a partagé l’Évangile avec Félix et Drusille, malgré leur grandeur, comme il l’a fait avec tout le monde. Il a même osé les confronter à leur péché. Et il a payé pour cela.

3. Jésus

Matthieu 9.35 nous dit quelque chose d’étonnant au sujet de Jésus : « Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité. » Au cours de son ministère galiléen, Jésus a fait une quantité considérable de miracles.

Alors Jésus fit une déclaration étonnante dans Matthieu 11.23-24. Il dit que les gens de Capernaüm ont eu beaucoup plus de possibilités de s’attacher au Christ, car, ayant vu ses nombreux miracles et entendu son enseignement, ils seront jugés plus sévèrement au séjour des mort (l’enfer), que Sodome, qui était connue pour sa débauche homosexuelle et son rejet pur et simple de Dieu.

Jésus était-il un bon évangéliste ? Il a fait plus de miracles dans Capernaüm que partout ailleurs, utilisant Capernaüm comme base d’opérations pour sa mission en Galilée. Plusieurs fois, il y a prêché et quel en fut le résultat ? Sauf quelques-uns qui l’ont reçu comme Sauveur, la majorité l’a rejeté. La ville entière est finalement condamnée à l’enfer.

4. La véritable prérogative

Le succès dans l’évangélisation semble être, dès lors, bien plus que de porter des fruits. Bien sûr, les fruits sont des résultats que nous souhaiterions tous récolter ! Cela a été notre force motrice durant nos trente années de ministère à Paris et à Genève. Mais, ce n’est pas la définition du succès dans l’évangélisation. Si cela était le cas, Jean-Baptiste, Paul et Jésus seraient des exemples d’échec, et vous et moi probablement aussi.

Qu’est-ce qu’alors le succès dans l’évangélisation ? C’est la proclamation fidèle de l’Évangile (Marc 16.15 ; Rom 1:16) à toutes les personnes, de manière à les mettre devant un choix : soit croire en Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur pour le pardon des péchés, soit rejeter Christ et porter la culpabilité de leurs propres péchés. N’est-ce pas, après tout, ce que déclare simplement Jean 3.16[1] ?

Nous devons nous rappeler une chose extrêmement importante lorsque nous proclamons l’Évangile, où que nous soyons : la plupart des gens qui entendent l’Évangile rejetteront l’Évangile. Voilà exactement ce que Jésus nous a dit dans Matthieu 7.13-14. Il a dit : « Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. » Voyez, peu de gens croiront effectivement au Christ. Et si nous ne nous souvenons pas de cela, nous serons très vite découragés quand nous ne verrons que peu de fruits.

Par conséquent, nous avons été appelés à proclamer fidèlement et sans vergogne l’Évangile à tous, comme Jean-Baptiste, Paul et Jésus l’ont fait. Nous devons dire à tous qu’ils ont besoin de se repentir, de se détourner de leurs péchés et de se tourner vers le Sauveur, Jésus-Christ. Annonçons que Jésus est prêt à leur pardonner, s’ils croient en lui et lui font confiance. Si nous pratiquons cela, nous serons fidèles. Voilà ce qu’est le succès dans l’évangélisation, même si cela peut nous coûter la vie comme à Jean-Baptiste, Paul et Jésus !

Que nous soyons des missionnaires en France, en Suisse, au Maroc ou ailleurs dans le monde, notre tâche est la même : être des semeurs fidèles de la Parole afin que ceux que Dieu a choisis viennent à Christ.

[1] NDLR : voir aussi 2 Cor 2.14-17

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)