Quelques caractéristiques d’une église locale selon le Nouveau Testament

Autrefois, vous étiez ténèbres, maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur (Eph. 5 8).


I. UNE COMMUNION ENTRE LES ENFANTS DE DIEU SEULEMENT

  1. Dieu divise avant d’unir. Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres (Gen. 1 : 4). A travers toute la Bible, nous trouvons ces deux grands symboles: la lumière et les ténèbres. Dieu est lumière. Satan et la puissance du mal sont symbolisés par les ténèbres. Dieu, et ce qui est de Dieu, ne peut cohabiter avec le mal. « Autrefois vous étiez ténèbres, maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Mar­chez comme des enfants de lumière! » (Eph. 5 8). Notre conduite doit prouver ce que nous sommes.
  2. Il faut avoir reçu le Saint-Esprit. « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Rom. 8: 9), « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps…» (I Cor. 12:13). Tous les croyants, mais les croyants exclusivement, ont reçu le Saint-Esprit et ont été ajoutés à l’Eglise universelle (Act. 2 : 47).
  3. L’assemblée ou église locale doit être une réplique de l’Eglise uni­verselle. Cette dernière est composée uniquement des saints (ou sanctifiés). Les assemblées locales, bibliques, sont appelées « les églises des saints » (I Cor. 14 : 33).

   Tout ce qui porte à effacer la distinction entre les sauvés et les per­dus ne vient pas de Dieu. C’est Satan qui est l’auteur du mélange et de la confusion (Mat. 13 : 24-40). Il ne faut pas confondre l’Eglise, corps de Christ, et la chrétienté. Cette dernière englobe aussi bien les croyants sincères que les professants qui n’ont pas la vie divine. Cela ne Justifie pas l’entrée dans l’église locale, selon le Nouveau Testa­ment, de personnes qui n’ont pas donné une preuve suffisante de con­version. Une église qui met sur le même pied des chrétiens et des in­convertis est en désaccord avec l’enseignement de la Parole de Dieu.

   Il appartient aux responsables d’une église locale d’examiner si quel­qu’un est né de nouveau, avant de baptiser et de recevoir cette per­sonne dans l’assemblée. L’Ecriture nous donne cet ordre : « Ne vous mettez pas avec les infidèles (ou incrédules – Darby) sous un joug étran­ger » (2 Cor. 6 :14 et contexte). Scofield note : littéralement « Ne for­mez pas avec les incroyants un attelage disparate ».

II. CHAQUE ASSEMBLÉE LOCALE EST INDÉPENDANTE

   Dans le Nouveau Testament, le principe de l’autonomie de chaque église locale ressort clairement en lisant les lettres aux sept églises d’Asie (Apoc. 2 et 3). Elles étaient toutes dans la même région, sans qu’il soit question d’un gouvernement central. Chaque église locale est responsable directement envers le Seigneur Jésus-Christ, le chef (la tête). Lui, le Seigneur, est le chef de l’Eglise universelle et de chaque église locale.

   On ne trouve pas, dans la Parole de Dieu, une union ou association d’églises qui formeraient, ensemble, l’église nationale d’un pays ou d’une province. Nous y trouvons des expressions telles que: « les églises de la Galatie » (Gal. 1 : 2); « les églises d’Asie » (1 Cor. 16:19); « les églises.., dans la Judée» (1 Thess. 2:14). Ce ne sont pas des « associations ».

   Le modèle si simple de la Parole de Dieu est toujours mieux que les organisations humaines. Dans les systèmes créés par les hommese lorsque la tête se corrompt, l’ensemble ne tarde pas à suivre. C’est ainsi que la plupart des grandes « dénominations » sont devenues mo­dernistes (ou: rationalistes, avec des variantes), et font aujourd’hui partie du Conseil Oecuménique des Eglises, lequel a pour objectif final la réunion de toutes les religions.

   Nous savons par l’Ecriture que cela va conduire à l’apostasie (2 Thes. 2 : 3). « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne partici­piez pas à ses péchés, et que vous n’ayez point part à ses fléaux » (Apoc. 18 : 4; cp. Cor. 6:17).

   L’absence d’un système d’organisation supra-ecclésiastique ne signi­fie pas le désordre et l’absence de cohésion et de communion entre les assemblées. Un croyant mis sous discipline pour des raisons bibliques dans une assemblée ne doit pas être reçu pour la sainte-cène dans une autre assemblée. A l’époque du Nouveau Testament, ceux qui voya­geaient apportaient avec eux une lettre de recommandation, ce qui con­tribuait à maintenir l’harmonie et l’ordre entre les églises locales.

   Les croyants plus privilégiés d’une région aidaient ceux d’ailleurs qui étaient moins favorisés. Le Nouveau Testament nous présente des égli­ses locales indépendantes et autonomes, mais liées par le Saint-Esprit, sans organisation hiérarchique.

III. DIRECTION PAR DES ANCIENS

   La distinction entre « laïques » et « clergé » est inconnue dans le Nouveau Testament. Le mot « clergé » vient du grec « klèros » qui a été traduit: partage ou héritage, dans I Pierre 5 : 3. Il se réfère a tout le peuple de Dieu qui appartient au Seigneur. Le mot « laïque » vient du grec « laos » et signifie : les gens communs.

   Selon le Nouveau Testament, une assemblée locale parvenue à sa maturité est gouvernée par des anciens, et non par un seul homme. Les anciens (grec: presbuteros) sont appelés aussi évêques ou surveillants (grec : episkopos, littéralement: celui qui regarde sur) ou encore con­ducteurs (Héb. 13: 7,17, 24).

   Dans le Nouveau Testament le mot « pasteur » (ou: berger) désigne, outre le Seigneur Jésus, un don spirituel (Eph. 4 :11). Le ministère d’un pasteur est intimement lié à celui d’un ancien, avec toutefois une dif­férence. Celle-ci réside dans le fait qu’un « pasteur » désigne un don spirituel alors que le mot « ancien » désigne une charge (1 Tim. 3:1). Un chrétien peut exercer un ministère pastoral sans être nécessaire­ment un ancien reconnu dans son assemblée locale. La responsabilité des anciens se limite à une église locale, alors qu’un pasteur peut exer­cer un ministère plus étendu.

   Ne commettons pas l’erreur de croire que les pasteurs, dans le sens biblique, sont toujours des « ouvriers à plein temps ». Un frère qui ga­gne sa vie en travaillant de ses mains, mais qui a un coeur de berger pour visiter les chrétiens, aider les faibles, encourager les éprouvés, exhorter ceux qui s’éloignent de la foi et le don pour nourrir le trou­peau, accomplit un ministère pastoral.

   Les qualifications pour les anciens sont clairement dônnées dans I Tim. 3:1-7 et Tite I : 5-9. Ils doivent avoir de l’autorité morale et de la maturité.

   On ne devient pas ancien le lendemain de sa conversion. Pour être ancien, un frère doit être fidèle, or la fidélité sous-entend le passage du temps. En plus de l’étude et de la méditation de la Parole de Dieu, ce sont les épreuves, les tentations et l’école de la vie qui forment les anciens. Un des plus grands besoins parmi le peuple de Dieu aujour­d’hui, c’est d’avoir de véritables anciens, avec un coeur de berger. Nos soeurs en Christ ont aussi un rôle à jouer dans ce domaine, car un hom­me peut être grandement influencé par son épouse et un homme ne peut pas être mieux que sa femme ne lui permet d’être.

IV. MAINTIEN DE LA SAINE DOCTRINE ET DE LA DISCIPLINE

   Paul écrit à Timothée que l’Eglise est la colonne et l’appui de la vé­rité (1 Tim. 3 5). Le contexte démontre que ce passage est relatif à l’assemblée locale, la maison de Dieu, dans laquelle on ne peut pas se conduire n’importe comment, que ce soit pendant les réunions ou en dehors de celles-ci. Le temple de Dieu est saint, c’est-à-dire séparé du péché et consacré à Dieu (1 Cor. 3:17).

   Les responsables d’une assemblée doivent veiller a ce que la sainé doctrine soit jalousement gardée. Pour cela, il faut que tous les croyants non seulement lisent, mais étudient les Saintes Ecritures, afin d’être gardés des séductions de l’Adversaire, le diable. Satan n’attaque pas toujours comme un lion, mais il s’infiltre comme un ange de lumière pour corrompre l’oeuvre de Dieu (2 Cor. 11:13-15). Il est à relever que toute erreur qui porte atteinte à l’inspiration et l’autorité des Saintes Ecritures et à la Personne du Seigneur Jésus-Christ est particulièrement grave. La pente qui mène à la chute peut être très progressive, mais finalement le caractère du mal est dévoilé et ses conséquences évidentes; hélas! la réaction vient souvent trop tard, quand un grand nombre a déjà été séduit et égaré. L’Ecriture met en garde contre ceux qui « par des paroles douces et flatteuses séduisent les coeurs des sim­pIes » (Rom. 16:18).

Le péché apparaît sous deux caractères:

  1. Le mal moral (comme chez les Corinthiens).
  2. L’erreur doctrinale (comme chez les Galates et les Colossiens).

   Les assemblées locales sont responsables de maintenir une disci­pline. Il n’y a pas de disciples sans discipline. Le Seigneur adresse des reproches aux églises qui tolèrent de fausses doctrines, du désordre ou du péché, et donne son approbation à celles qui se séparent du mal sous toutes ses formes (Apoc. 2 : 2, 7,14, 15, 20).

   La phrase « que chacun s’éprouve soi-même (1 Cor. 11: 28) a été souvent mal interprétée parce qu’on la cite en dehors de son contexte. Elle ne saurait être mise en avant pour prétendre que l’église locale ne doit pas juger le mal.

   Le Nouveau Testament nous enseigne que la discipline dans l’église consiste à conseiller, avertir, relever, reprendre ceux dont la conduite laisse à désirer, ceux qui s’écartent de la saine doctrine, et même à « juger » ceux qui ont commis une faute grave qui porte atteinte au té­moignage.

Voici quelques références bibliques (notez les 4 « R »!)

Réconcilier deux frères en désaccord – Mat. 18:15-18; I Cor. 6:1-9.

Redresser celui qui est tombé – Gal. 6:1-3; Rom. 15:1,2; Héb 10:24.

Reprendre ceux dont la conduite est répréhensible ou qui sont tombés dans l’erreur – I Thess. 5:14, 15; I Tim. 1:3,4; Tite 1:10,11.

Retrancher ceux qui ont le caractère de « méchants » ou qui persistent dans de fausses doctrines – I Cor. 5 : 9-13; Rom. 16:17, 18; 2 Thess. 3:6-15; Tite 3:9-11; 2 Jean 7:11.

   Il faut se souvenir que la discipline a pour but la Restauration (un au­tre « R ») de celui qui s’est égaré. Par contre, le manque de discipline agit comme le levain qui se répand dans toute la pâte. Toute l’assem­blée peut en être affectée, si pas infectée (1 Cor. 5: 6, 7; Gal. 5: 7-12).

V. LIBERTÉ POUR L’EXERCICE DES DONS SPIRITUELS

   Les réunions de l’église primitive avaient pour arrière-plan le service dans la synagogue. Chez les Juifs, le droit de prendre la parole n’était pas réservé à un seul homme. Il y avait la liberté de s’exprimer pour plusieurs qui avaient quelque chose à dire, de la part de Dieu.

   Lorsque Jésus visita la ville où il avait été élevé, on lui offrit de pren­dre la parole dans la synagogue (Luc 4:16-30). De même pour Paul et ses compagnons, lorsqu’ils assistèrent au service dans la synagogue à Antioche de Pisidie (Act. 13:14-16, 42). A maintes reprises nous li­sons que les premiers missionnaires eurent l’occasion de prendre la parole dans le temple ou dans des synagogues. Aucune ordination n’é­tait requise.

   Il est important de garder en mémoire ce qui précède, car pour l’égli­se locale, le Saint-Esprit n’a pas introduit quelque chose de différent pour le ministère. Dieu, dans sa sagesse, a maintenu cette liberté d’ex­pression pour les frères qui ont une parole d’exhortation à adresser aux croyants réunis en assemblée (1 Cor. 14).

   Cela ne veut pas dire que tous les frères sont appelés à enseigner. C’est une responsabilité qu’il ne faut pas assumer à la légère. Jacques nous met en garde : « Mes frères, qu’il n’y ait pas parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner, car vous savez que nous serons jugés plus sévèrement » (Jac. 3 :1).

   L’homme tombe facilement dans un extrême. Certaines églises ont un « pasteur » engagé et payé pour tout faire, alors que dans d’autres, tout le monde se pense qualifié pour dire n’importe quoi, à n’importe qui, n’importe quand, et souvent sans profit. Attention: pas de hiérar­chie n’est pas synonyme d’anarchie !

Tout doit être réglé par le Saint-Esprit, conformément aux Ecritures, lesquelles donnent certaines règles pour les réunions de l’église:

1. « Que tout se fasse pour l’édification » (1 Cor. 14 : 26). Si un frère parle habituellement sans édifier, il doit être averti dans un esprit de grâce. Dire quelque chose n’est pas toujours avoir quelque chose à dire !

2. « Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (1 Cor. 14 : 40). Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. Des réunions où tout le monde parle ensemble et dit tout ce qui lui passe par la tête ne sont pas conformes à ce passage.

3. « Que toutes choses parmi vous se fassent dans l’amour » (1 Cor. 16:14). Cette exhortation, bien qu’elle ne se trouve pas dans le chapi­tre qui parle des réunions de l’église, est aussi à propos ici. L’amour doit être notre motivation en toutes choses, car il cherche le bien des autres.

VI. LES DONS NE S’EXERCENT PAS SEULEMENT PENDANT LES RÉUNIONS

   Nous sommes tous, frères et soeurs, membres d’un corps et tous les membres ont un don, une fonction à remplir dans le corps. Il faut distinguer les dons spirituels des talents naturels, bien qu’il y ait sou­vent un lien entre les deux.

   Lorsqu’on parle des dons spirituels, la plupart des chrétiens pensent immédiatement aux dons miraculeux ou au don de prêcher et d’ensei­gner publiquement la Parole de Dieu. C’est une erreur, car il y a de nom­breux autres dons. Il est important de comprendre qu’un don spirituel n’est pas nécessairement une capacité extraordinaire ou une puissance qui éblouit le monde. C’est simplement l’habileté, donnée à chaque croyant, de remplir une fonction dans le corps de Christ, pour le bien de l’ensemble.

   Un don plus évident n’est pas la preuve d’une vie intérieure plus pro­fonde ou d’une spiritualité supérieure. Dans l’Ancien Testament, Sam­son avait une force extraordinaire, don de Dieu, mais il agissait souvent comme un insensé. Paul dit aux Corinthiens : « Vous ne manquez d’au­cun don », mais il n’a pas pu leur parler comme à des hommes spiri­tuels, mais comme à des hommes charnels, des enfants en Christ (1 Cor. 1 : 7; 3:1-3).

   Voici quelques exemples de dons auxquels on ne pense peut-être pas souvent, mais qui contribuent au bon fonctionnement du corrls: une jeune fille qui enseigne l’école du dimanche; un jeune homme qui exer­ce une bonne influence sur le groupe de jeunes; une chrétienne âgée qui est peut-être retenue à la maison, mais qui prie pour les membres de la communauté et les missionnaires ; un chrétien qui n’a pas le don de parler en public, mais la capacité de contacter des individus pour leur parler du Seigneur; une soeur ou un frère qui a une parole à pro­pos pour encourager un croyant découragé; un chrétien qui a le don de discerner les esprits ; une soeur qui a une sensibilité développée et qui peut aider un chrétien rétrograde avant que d’autres ne s’en aperçoi­vent; un frère qui a une parole de sagesse pour éviter une mauvaise décision dans une réunion administrative ; une chrétienne qui par son sourire ou son regard paisible peut communiquer la joie du Salut à un chrétien pessimiste; une soeur ou un frère qui a une parole à propos pour mettre en garde un ami en danger de faire un faux pas ; un frère qui a une poignée de main chaleureuse pour de nouveaux venus à l’église; une soeur qui est remplie de reconnaissance et qui ne se plaint jamais, etc. La liste est loin d’être complète, car vous avez peut-être un autre don… que vous devez trouver et développer pour la gloire de Dieu et le bien du prochain.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)