Que se passe-t-il entre la mort physique et la résurrection ?

La mort est un sujet qui nous concerne tous, parce que tôt ou tard, chaque individu doit mourir ! La question fondamentale qui taraude au fond chaque être humain est : « Où passerai-je l’éternité ? »

Ce sujet est complexe, car le N.T. traite, parfois dans les mêmes versets, à la fois le destin de ceux qui ont accepté Jésus-Christ comme leur sauveur et celui de ceux qui ne l’ont pas accepté.

Rappelons qu’on peut considérer l’être humain, créé par Dieu, comme composé de trois parties : une matérielle — le corps — et deux immatérielles — l’âme et l’esprit (1 Thes 5.23)[note]Le sujet est complexe, car la Bible emploie parfois les mots « âme » et « esprit » pour désigner l’ensemble de la personne ou l’ensemble de sa partie immatérielle. Seuls quelques textes distinguent clairement l’un de l’autre (ex : Héb 4.12)[/note]. Selon cette compréhension, l’âme est cette partie immatérielle qui anime le corps de l’individu[note]La Bible affirme que l’homme est une âme (Gen 2.7 ; Act 2.41) et qu’il possède une âme (Lév 17.11, 14 ; Mat 10.28). L’âme est capable de vivre des expériences très différentes (Job 30.16 ; Ps 43.5 ; 2 Rois 4.27)[/note]. L’« esprit » désigne la partie spirituelle de l’homme (Nom 16.22 ; Héb 12.9)[note]Voir Ps 77.7 ; 1 Rois 21.5 ; Ps 32.2 ; Ecc 7.8-9 ; Mat 5.3 ; Gal 6.1 ; Rom 1.9 ; 8.6[/note] ; le salut en Christ (Act 2.21 ; 4.12) concerne en premier lieu notre esprit[note]Les versets suivants appuient fortement cette idée : Jean 3.6 ; Rom 1.9 ; 8.5-6, 16, 23 ; 1 Cor 5.5 ; 6.17 ; Gal 5.25 ; Éph 3.16[/note].

  1. Pourquoi l’homme meurt-il ?

En remontant à l’origine de l’humanité, la Genèse révèle que le premier couple avait désobéi à la volonté du Créateur : c’est le péché. Il avait outrepassé la règle du « comment vivre correctement par rapport à lui » (Gen 2-3) ; la conséquence en fut la « mort ». La Bible décrit trois types de mort :

  1. La mort physique, générale pour tous, est la séparation entre la partie immatérielle de l’homme et son corps (Job 14.10 ; 24.24 ; Rom 5.12 ; 6.23).
  2. La mort spirituelle, générale pour tous, est la séparation de l’homme avec Dieu ; elle concerne la partie immatérielle de l’être (Gen 2.17 ; Éph 2.1).
  3. La « seconde mort » sera la séparation éternelle de l’individu d’avec Dieu (Mat 10.28 ; Apoc 2.11 ; 20.14–15 ; 21.8).

 

Chaque homme, chaque femme, est atteint par la mort physique et par la mort spirituelle mais seuls ceux qui refusent Jésus-Christ comme leur sauveur personnel subiront éternellement la « seconde mort » (Apoc 21.8). En croyant en Christ, l’homme passe « de la mort à la vie » (Jean 5.24), c’est-à-dire qu’il n’est plus mort spirituellement  (Éph 2.5). Le chrétien acquiert ainsi la vie éternelle et, même s’il connaît encore la mort physique, il ne connaîtra pas la seconde mort.

  1. Où résident l’âme et l’esprit de chaque l’individu après la mort ?

Cet état est appelé par les théologiens « l’état intermédiaire ». L’expression n’est pas biblique mais exprime réellement la condition de l’individu (l’âme et l’esprit), entre les deux expériences inévitables que sont la mort et la résurrection corporelle. Le « lieu de résidence » de chacun dépend de la décision prise consciemment pendant sa vie terrestre.

Les Saintes Écritures enseignent très clairement et d’une manière incontestable où vont les perdus et les sauvés.

2.1. Les perdus

Tous ceux qui, pendant leur vie sur la terre, n’ont pas « fait la paix » avec Jésus, le reconnaissant comme seul Sauveur (Jean 3.3-8), vivent cet état intermédiaire en restant conscients (2 Pi 2.9b). Jésus décrit lui-même cet état dans Luc 16.19-31 : au travers du riche, ce passage dévoile la condition de l’âme et de l’esprit de celui qui a rejeté Christ en attendant son jugement final.

Le jugement final et éternel sera proclamé au moment du grand trône blanc après le millénium (Apoc 20.11-15). Il sera terrible, certain et éternel[note]Voir És 13.11,13 ; Soph 3.18b ; Héb 10.30-31 ; 2 Pi 2.4-7,9b-10 ; Apoc 6.15 ; Apoc 14.11 ; 19.3[/note]. Tous les morts, sans distinction d’âge, de classe sociale et d’origine, qui n’auront pas accepté Jésus-Christ comme seul Sauveur, seront ressuscités pour être jugés devant le trône de Dieu. Celui qui est assis sur ce trône comme juge est le Seigneur Jésus-Christ (Jean 5.22,27 ; Act 10.42 ; 17.31). « Et les morts [ceux sans la vie de Christ] furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres. » (Apoc 20.12) Quelles œuvres ? De bonnes œuvres ? Croire qu’au travers de ce texte, le salut peut venir des œuvres est impossible  : de nombreux textes l’attestent : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Éph 2.8-9, cf. Rom 3.28 ; Jean 3.19).

Ainsi, cet état intermédiaire ne permet pas « une deuxième chance » après la mort physique pour se « re-préparer » à aller au ciel  : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » (Héb 9.27, cf. Ecc 12.16). On ne trouve dans la Bible aucun élément qui appuierait l’idée d’une seconde chance.

Plusieurs interprétations fautives de l’état intermédiaire sont avancées :

  1. Le purgatoire : Cette hypothèse trouve son origine dans une invention des savants juifs[note]Voir le livre apocryphe de 2 Maccabées (12.42-45), écrit autour de 165 av. J.-C. et qui suggère qu’il pourrait exister une place temporelle de punition puis de purification des péchés en vue d’être admis plus tard au ciel. Ce livre n’est pas reconnu comme canonique par les juifs et les protestants et les catholiques ne l’ont inclus que tardivement, après la Réforme, lors du Concile de Trente[/note]. Elle suggère que les âmes des défunts en état de grâce et assurés du salut éternel, vont dans un lieu de purification afin d’y expier les péchés dont ils n’ont pas fait suffisamment pénitence avant leur décès. Elle n’a jamais fait partie de la doctrine de l’A.T. ni de celle du N.T., ni des croyances des premiers chrétiens. Cette spéculation fut affirmée comme « vérité absolue » par Rome après le Concile de Trente, dans une bulle papale rédigée en 1564 apr. J.-C. et que tout catholique devrait obligatoirement accepter pour éviter « l’anathème éternel ».
  2. Le sommeil de l’âme: Selon cet enseignement, quand une personne meurt, son âme « dort » jusqu’au moment de la résurrection future. Dans cette condition, la personne n’est pas consciente.

Les Adventistes du septième jour enseignent que l’âme est simplement inerte et réside dans la mémoire de Dieu. Les versets utilisés pour soutenir ce sommeil de l’âme sont tirés de l’Ecclésiaste :

– « Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent rien, et il n’y a pour eux plus de salaire, puisque leur mémoire est oubliée. » (Ecc 9.5)

– « … avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. » (Ecc 12.9)

Or l’Ecclésiaste doit être compris à la lumière de son point de vue, indiqué en introduction du livre, « Paroles de l’Ecclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem. Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ? » (Ecc 1.1-3). L’auteur nous raconte comment les choses se déroulent du point de vue humain (« sous le soleil »). Il ne fait aucune déclaration doctrinale quant à l’existence de l’âme au-delà la mort.

En outre, à la transfiguration de Jésus (Mat 17.1-8), Moïse et Élie apparaissent avec Jésus, bien vivants. Nul sommeil de l’âme pour eux. Lorsque Jésus parle au criminel crucifié à son côté, il lui dit : « En vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23.43) Certains insinuent que Jésus évoquait par là une situation temporaire limitée au jour même de la crucifixion (« aujourd’hui »). Rien dans le texte n’étaye cette supposition. Jésus disait simplement au criminel qu’il serait avec Jésus en tant que personne au paradis.

En conclusion, l’âme continue à exister après la mort dans un état de conscience.  Les méchants commenceront à affronter le jugement de Dieu, et les chrétiens habiteront en sa présence.

  1. L’annihilation temporaire : Selon cette doctrine, après la mort, la personne cesse d’exister, y compris dans sa partie immatérielle. À la résurrection future, l’âme est créée à nouveau. Par la suite, les bons entrent dans le règne terrestre de Christ. Cette version est soutenue par les Témoins de Jéhovah.

Si jamais un lecteur n’était pas sûr de sa destinée, je termine cette section par un appel sincère : qu’il se repente et qu’il croie en Jésus-Christ, en le recevant comme seul et unique sauveur, qui a souffert et qui a payé sa dette à la croix (Apoc 3.20).

2.2. Les sauvés

La doctrine de l’état intermédiaire du croyant est dynamique et rafraîchissante, car elle fortifie la foi de celui qui est sauvé : il va vivre avec Dieu pour l’éternité. Cette doctrine est abordée dans peu de textes, qui, de plus, sont épars à travers le N.T. Le N.T. nous enseigne tout ce que le Seigneur veut que nous sachions ! Il se peut que cette dispersion et cette rareté soient dues au fait que les premiers chrétiens s’attendaient à un retour imminent du Seigneur (Apoc 2.16 ; 3.11 ; 22.20). Notre tâche est donc de les réunir et d’essayer d’en faire une synthèse cohérente.

Pour ceux qui, pendant leur vie, ont sincèrement accepté Jésus comme Sauveur, cet état intermédiaire de leur âme et de leur esprit sera la suite logique de leur conversion et de leur mort physique. Un corps, parfait et incorruptible — l’élément manquant dans cet état intermédiaire — leur sera restitué plus tard, au moment de la résurrection  (1 Cor 15.42,52). C’est sur cet aboutissement final que le N.T. met surtout l’accent.

Au moment de sa mort, le croyant entre, par son esprit et son âme, dans la présence du Seigneur (2 Cor 5.8). Il est totalement conscient de son environnement là-haut et attend l’enlèvement futur des croyants encore vivants  (1 Thes 4.13-18).

Le lieu où il est

– Il se trouve dans la présence de Christ (Phil 1.23).

– Il entre dans le paradis (2 Cor 12.2-4a).

– Il est dans le royaume céleste de Dieu (2 Tim 4.18).

– Il réside dans la maison de l’Éternel pour l’éternité (Ps 23.6).

– Il est dans la présence de la gloire de Dieu (Ps 73.23-24).

Ce qu’il est

– Il se repose de ses labeurs terrestres (Apoc 14.13).

– Par analogie avec la situation de l’homme riche de Luc 16.19-31, il est conscient des circonstances (v. 23-24), des souvenirs (v. 27-28) et sujet à un raisonnement rationnel (v. 30, cf. Apoc 6.9-11).

– Il est conscient de la présence d’autres sauvés, « les esprits des justes parvenus à la perfection » (Héb 12.23).

– Il retrouve les croyants de l’A.T. qui ont eu foi par avance dans le Messie (voir Nom 20.24a).

– Il vit en paix (És 57.1-2a).

– Sa nouvelle existence « spirituelle » est un gain (Phil 1.21).

– Il reste assuré de l’amour de Jésus-Christ dont rien ne peut le séparer (Rom 8.38-39).

Dans cet état intermédiaire, l’absence de corps limite l’activité du croyant. S’il n’est pas inconscient, il n’est pas encore dans la situation future où il sera éternellement au service de son Dieu (Apoc 22.3).

La « réunion » de l’âme et de l’esprit du croyant avec son corps ressuscité aura lieu lors de la résurrection des corps (voir les descriptions de 1 Thes 4.13-18, 1 Cor 15.51-57 et Jean 14.1-3). Il est impossible ici-bas de savoir tout ce que l’éternité réserve au sauvé, lorsque le corps, l’âme et l’esprit seront réunis au moment de la résurrection.  Ce moment exceptionnel et futur de cette réunion des trois « composantes » de l’être du chrétien ne peut pas être décrit en détail ; il doit donc se dire : « Je ne sais pas quand ce moment arrivera, et je dois vivre en conséquence ! »

 

  1. La mise en pratique de ces vérités dans le quotidien

La doctrine biblique n’est ni stérile, ni inapplicable, ni purement intellectuelle. Au contraire, elle est d’une importance capitale pour la croissance spirituelle.  J’encourage tout croyant sauvé à s’appuyer sur les deux doctrines développées dans cette étude afin de sanctifier leur vie en Christ ici-bas :

  • Il peut remercier continuellement Dieu le Père et Jésus-Christ pour la grâce qu’il a déjà obtenue d’être arraché au jugement et à l’enfer.
  • Il peut se fortifier pendant toutes ses épreuves sachant qu’une vie meilleure l’attend là-haut.
  • Il peut se réjouir de savoir qu’il verra Dieu lui-même dans toute sa gloire.
  • Il peut se réjouir que son « état intermédiaire » sera presque comme l’éternité, dans l’attente de son nouveau corps.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)