Quand rien ne va plus… reprends ta Bible!

La Parole de Dieu, ressource pour les derniers jours,
à travers 2 Timothée

A. Le contexte

Vous est-il arrivé de vous sentir parfois en situation d’échec, dans votre vie personnelle, dans votre famille, dans votre service… ? Le découragement vous guette-t-il ? Il existe dans la Bible une lettre qui peut vous encourager : la seconde épître à Timothée.

Cette épître a été adressée par Paul à Timothée, qu’il se plaît souvent à désigner comme son enfant dans la foi. Ce dernier avait été envoyé par l’apôtre pour mettre un peu d’ordre dans une église d’Éphèse troublée par des faux docteurs et par l’abandon de la foi de la part de certains (1 Tim 1.3,19 ; 6.3,21). Deux ans plus tard environ, la situation ne semblait pas s’être améliorée, bien au contraire : la seconde épître montre une influence grandissante des fausses doctrines et un relâchement accentué. C’était donc un échec personnel pour Timothée. Mais bien loin de le blâmer, le vieil apôtre reprit la plume pour encourager son jeune collaborateur dans une lettre au ton très personnel et au style dynamique1. Et quelle ressource lui présenta-t-il ? La Parole de Dieu.

Cette lettre est d’actualité : les qualificatifs énumérés par Paul au début du ch. 3 ne correspondent que trop bien à notre époque ; certainement, notre Occident post-chrétien est dans ces "derniers jours" ! Que faire, pour rester fidèle au Seigneur, pour combattre la lassitude ou le relâchement qui nous guettent ? Reprendre notre Bible ! La Parole de Dieu, vécue et enseignée, est notre ressource n° 1. Aussi examinons les multiples mentions de la Parole dans cette dernière lettre de l’apôtre Paul, avec des caractéristiques précises que nous chercherons à relever.

B. La Parole de Dieu sous ses multiples facettes

1. Une parole à recevoir pour soi-même

Je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là. Retiens dans la foi et dans l’amour qui est en Jésus-Christ le modèle (ou le sommaire) des saines paroles que tu as reçues de moi. (1.12-14)

Paul exhorte Timothée à "retenir" un "modèle" de ses paroles. Dans un sens spirituel, il l’encourage donc à s’imprégner de l’esprit de ce qu’il lui écrit, pour le prendre comme norme de vie. La Parole n’est pas un exposé systématique de doctrine avec un sommaire tout fait ; le lecteur doit se pénétrer petit à petit de l’ensemble de la révélation divine pour que lui apparaissent les grands principes, l’essence même, de la vérité divine.

Si la pensée générale a une importance primordiale, la lettre ne doit pas être négligée pour autant : ce sont de "saines" paroles, exprimées dans une forme divinement inspirée et qu’il nous faut conserver. Ainsi fond et forme s’allient pour nous communiquer la pensée de Dieu.

Timothée était encore jeune. Commençons très tôt à lire et à étudier la Parole de Dieu, car, en dépit parfois des apparences, c’est à cette période de la vie que l’on a le plus de temps disponible. Aussi ne nous contentons pas de nous nourrir de ce que d’autres ont trouvé, mais saisissons pour nous-même la Parole. Ainsi, comme Paul, nous saurons avec assurance "qui nous avons cru", ce Dieu qui se révèle dans la Parole écrite.

Pour recevoir valablement ces "saines paroles", lisons la Bible "dans la foi et dans l’amour" :

– Recevons par la foi, sans réserve, le message divin qui nous est communiqué. Si la foi manque, la parole entendue ne sert à rien (Héb 4.2).

– Recevons "avec douceur" cette Parole qui est la lettre d’amour d’un Dieu qui veut notre bien (Jac 1.21). Si l’amour manque, la connaissance n’est qu’un airain qui résonne (1 Cor 13.1).

2. Une parole à transmettre à d’autres

Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ. Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. (2.1-2)

Une fois reçue et crue pour soi-même, la Parole ne doit pas être gardée égoïstement, mais transmise à d’autres.

Quatre chaînons successifs sont mentionnés : Paul, puis Timothée, ensuite les hommes fidèles, enfin "les autres". Chacun, à sa place, en public ou en privé, est invité à faire de même : ne thésaurisons pas les richesses de la Parole que Dieu nous a révélées. Les partager est, paradoxalement, le meilleur moyen de les garder et de les multiplier !

Certains pourront être plus impliqués dans cette transmission, pour autant qu’ils soient "fidèles" (dans leur vie personnelle) et "capables" (grâce aux dons reçus de Dieu).

C’est ainsi qu’il peut y avoir un passage de témoin réussi d’une génération à l’autre.

3. Une parole à étudier soigneusement

Comprends ce que je dis, car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses. (2.7)

L’approche de la Bible comporte à la fois un côté humain et un côté divin. D’une part, comme Timothée, nous avons à réfléchir et à considérer attentivement le texte divin — et en particulier les épîtres de Paul, parfois bien difficiles… (2 Pi 3.16). Rien ne vient sans effort et l’étude régulière de la Bible réclame de l’énergie, du temps, de l’attention, etc., mais quelles richesses nous pouvons y gagner ! D’autre part, si le Seigneur ne vient pas nous éclairer surnaturellement par l’illumination de son Esprit, notre lecture, toute studieuse et assidue qu’elle puisse être, restera sans fruit.

La clef figure dans le verset suivant : "Souviens-toi de Jésus Christ" ! Pour être vraiment profitable, notre étude doit d’abord viser à connaître toujours mieux Jésus : il est le centre de la Bible.

4. Une parole à interpréter droitement

Rappelle ces choses, en conjurant devant Dieu qu’on évite les disputes de mots, qui ne servent qu’à la ruine de ceux qui écoutent. Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. (2. 14-15)

Celui qui a étudié la Bible peut être amené à la présenter à d’autres. Or une exposition honnête de l’Écriture doit se faire selon les règles d’interprétation contenues dans la Bible elle-même : par exemple, en distinguant clairement l’interprétation du texte de son application, en prenant l’ensemble des passages qui traitent d’un sujet (Ps 119.160), etc. C’est ainsi qu’on est gardé de s’écarter soit à gauche, soit à droite dans sa compréhension des Écritures (Prov 4.27)2 .

En contraste, même si tous les mots de la Bible sont importants, les discussions sans fin sur les termes peuvent conduire à falsifier la vérité, en exagérant une partie aux dépens des autres.

5. Une parole à enseigner avec douceur

Il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles ; il doit, au contraire, être affable pour tous, propre à enseigner, doué de patience ; il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté. (2.24-26)

Pour celui qui cherche à "dispenser droitement" la Parole (2.15), le danger est grand de s’enflammer et d’entrer en querelle avec ceux qui nient des points fondamentaux, comme la résurrection (2.18,23). Or l’histoire de l’Église ne montre que trop qu’un souci de vérité, louable à sa place mais appliqué sans grâce, conduit à des divisions. Même lorsqu’une vérité fondamentale est attaquée, contentons-nous de la réaffirmer, en laissant le reste à Dieu. D’ailleurs, il n’est pas en notre pouvoir de convaincre quelqu’un ; seul le Seigneur le peut par l’action de son Esprit.

Demandons donc cet esprit de douceur, de patience et de bienveillance du Maître, si éloigné de nos penchants pamphlétaires !

6. Une parole inspirée et d’une utilité universelle

Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises : dès ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ. Toute l’Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. (3.14-17)

Ce passage établit de la façon la plus nette l’inspiration divine de la Bible3, littéralement "soufflée de Dieu". Toutefois l’accent est mis ici sur son influence concrète dans la vie de son lecteur. Comme sans doute nombre des lecteurs de Promesses, j’ai eu le privilège d’entendre lire la Parole dès mon tout jeune âge ; mais cette connaissance enfantine doit évoluer en une foi personnelle et en une ferme assurance sur la capacité de la Bible pour guider toute la vie. Elle modèle ainsi nos pensées (pour enseigner la vérité et réfuter4 l’erreur) et nos actions (pour redresser ce qui ne va pas et indiquer le droit chemin). Le résultat n’est pas théorique, mais très pratique : être fin prêt pour faire des bonnes œuvres.

Que ces versets nous encouragent premièrement à lire la Bible à nos enfants, et aussi à voir la Bible non seulement comme la source de notre connaissance, mais aussi comme notre seul guide de vie.

7. Une parole à prêcher sans se lasser

Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son avènement et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. (4.1-2)

La proximité du retour de Jésus et du jugement qui y est lié, devrait nous convaincre, bien plus encore que Timothée, de l’urgence de prêcher la Parole. La variété des verbes du v. 2 montre la diversité des besoins. Demandons le discernement pour savoir :

– prêcher ouvertement la Parole de Dieu reconnue comme la vérité (3.16) à tous ceux qui l’ignorent,
– insister auprès de ceux qui s’attardent, même s’ils n’estiment pas le moment opportun,
– réfuter les pensées fautives de ceux qui préfèrent leurs propres idées à la bonne doctrine (4.3),
– censurer ceux qui s’égarent en leur montrant clairement la gravité de leur conduite,
– exhorter (dans le sens de consoler) ceux qui sont découragés, avec tact et délicatesse.

Cependant, ce programme ne peut être efficace que si deux conditions morales sont remplies :

– la douceur (ici dans le sens d’une grande patience), qui recommande la personne du prédicateur,
– l’instruction (tant dans le fond que dans la forme), qui recommande le message du prédicateur.

C. Conclusion

Au fond de sa prison, Paul n’avait sans doute que peu à lire, puisqu’il demandait à Timothée de lui apporter des livres et des parchemins (sans doute des portions de l’A.T.). En revanche, la plupart d’entre nous possédons la Bible entière et pouvons avoir accès à de multiples commentaires.

Mais examinons en premier lieu notre disposition intérieure face à la Bible : avons-nous la profonde assurance de son inerrance5, de son actualité, de sa puissance, de son autorité sur toute notre vie ? Si tel est le cas, reprenons notre Bible : lisons-la, vivons-la, prêchons-la et transmettons-la, avec d’autant plus d’ardeur que la période est difficile et le retour de Jésus Christ très proche.

1 Il suffit pour s’en rendre compte de relever le nombre d’impératifs. — Contrairement aux allégations d’une partie de la critique biblique, nous retenons pleinement l’authenticité paulinienne de cette lettre (voir, entre autres, H.A. Kent, Les épitres pastorales, pour une défense de ce point de vue).
2 A cet effet, nous recommandons vivement la lecture d’ouvrages traitant d’h2 A cet effet, nous recommandons vivement la lecture d’ouvrages traitant d’herméneutique, comme celue d’A. Kuen, Comment interpréter la Bible.
3 Voir un développement de ce sujet dans le livre de R. Pache, L’inspiration et l’autorité de la Bible.
4 Autre sens du verbe "corriger".
5 L’inerrance est l’absence totale d’erreur (cf. R. Pache, L’inspiration et l’autorité de la Bible, pp. 111 à 128).


Éphèse au temps de l’apôtre Paul

Ville privilégiée, tant sur le plan économique que sur le plan spirituel, Ephèse tient une place de choix parmi les cités mentionnées dans le Nouveau Testament. Elle bénéficia d’un long séjour de Paul ; pendant près de trois ans (Act 19), l’apôtre y prêcha inlassablement la Parole de Dieu. De retour à proximité de cette ville lors de son dernier voyage vers Jérusalem, il réunit les anciens d’Ephèse et put leur dire en toute sincérité : "Je n’ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons" (Act 20.20-21). Son message concernait :

– l’annonce du salut par la foi, qui passe par une vraie repentance (v. 21) : comment croire ?
– la prédication du royaume de Dieu (v. 25) : comment vivre en pratique la seigneurie divine ?
– la révélation de tout le conseil de Dieu (v. 27) : comment entrer dans les pensées de Dieu ?

La conduite de Paul nous donne donc d’utiles indications sur la forme du ministère (annonçons la Bible, en public comme en privé) et sur son contenu (ne nous contentons pas de prêcher le salut, mais allons jusqu’à exposer le dessein éternel de Dieu, sans oublier la vie pratique).

En laissant ses frères, Paul ne se désigna pas un successeur, mais les recommanda "à Dieu et à la parole de sa grâce, qui a la puissance d’édifier et de vous donner un héritage avec tous les sanctifiés" (v. 32, Darby). Même s’il ne fit pas mystère des difficultés qui allaient atteindre cette église (et qui ont un écho très actuel), il pensait la Parole pleinement suffisante pour répondre à ces besoins.

C’est toujours le cas !


Commençons très tôt à lire la Parole de Dieu, car, en dépit parfais des apparences, c’est à cette période de la vie que l’on a le plus de temps disponible.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)