Quand l’occultisme et l’idolâtrie se donnent la main

Le phénomène de l’occultisme devient de plus en plus préoccupant dans les églises d’aujourd’hui. Serait-ce parce que la foi en la Parole de Dieu s’effrite, ou que l’autorité de la Parole de Dieu n’est pas bien enseignée et enracinée dans les cœurs ?

Qu’entendons-nous par l’occultisme ? Ce terme est défini par le Petit Robert comme « la croyance à l’existence de réalités suprasensibles qui seraient perceptibles par les méthodes des sciences occultes ». Y sont rattachés : la kabbale, l’ésotérisme, l’hermétisme, l’illuminisme, le spiritisme, la théosophie. L’occultisme implique donc la tentative de se mettre en relation, par le moyen des sciences occultes, avec la réalité surnaturelle. Cette réalité sera désignée de manières fort diverses, selon les écoles : énergie cosmique, démons, anges, esprits, et même Dieu, imaginé selon la doctrine occultiste classique de l’analogie(1) . Mais toutes ces approches entrent en compétition avec le message biblique simplement reçu. En effet, le Dieu suprême, créateur de l’univers et de tout ce qui existe, a choisi de se révéler par Jésus-Christ(2) , à qui toute la Bible rend témoignage(3) . Vouloir monter à Dieu, ou à toute autre puissance surnaturelle, par un chemin différent, équivaut à une forme d’idolâtrie. Or beaucoup de nos contemporains sont tributaires d’une forme ou d’une autre d’occultisme, même s’ils ne sont pas eux-mêmes instruits de toutes les thèses des sciences occultes. Leurs pratiques ainsi que certaines de leurs déclarations prouvent cette dépendance, et indiquent qu’ils ont un autre dieu que le Dieu de l’Ecriture. Observons donc le phénomène tel qu’il se manifeste dans nos sociétés(4) , écoutons ensuite les déclarations de la Parole de Dieu, et terminons enfin par des recommandations à nos frères et sœurs en Christ.

1. Le phénomène de l’occultisme dans nos sociétés

À moins qu’il y ait des « a-occultistes » comme il y a des athées, tout le monde, du moins en Afrique, croit en l’existence de forces invisibles. En soi, cette croyance n’est pas condamnable. Il faudrait même être fou pour ne pas croire à l’existence de ces forces invisibles. Ce qui est condamnable, c’est de se confier en ces puissances pour influencer positivement ou négativement la vie humaine, ou de croire posséder la force de les combattre pour délivrer ceux qui prétendent en être possédés ou influencés.

Ainsi, dans nos sociétés, certains se confient en des divinités inférieures au vrai Dieu, et croient à de bons ou mauvais esprits qui peuvent les aider à réussir — ou les empêcher de réussir — dans leur vie sociale. Il est vrai que certaines pratiques semblent très banales, telles les visites aux devins ou la consultation d’horoscopes pour sonder l’avenir. Mais en réalité, on prête aux devins, ou aux guérisseurs traditionnels (parfois aux charlatans !) le pouvoir d’anéantir les puissances maléfiques, de conférer des pouvoirs bienfaisants, et d’agir à titre d’intermédiaires entre les mondes visible et invisible. De plus, dans nos sociétés africaines, on vénère souvent les ancêtres décédés dans l’espoir qu’ils nous aideront à surmonter certaines calamités naturelles. Au Cameroun par exemple, la tribu Bamiléké exhume les crânes des morts et les conserve dans des maisons construites à cet effet pour communier de temps en temps avec les défunts.

Le phénomène de l’occultisme se manifeste aussi par la présence de lieux spécialement conçus pour abriter la pratique occulte. Des structures sont construites dans la brousse, au bord des rivières, derrière des maisons d’habitation, ou même à l’intérieur de celles-ci. L’occultisme se manifeste par la prosternation devant certains objets ou images, par la concentration dans des postures particulières, à certains moments de la journée ou de la nuit, dans des cimetières ; par l’invocation de certaines personnes ou de certains animaux ; par la pratique de certaines danses initiatiques ou d’un certain régime alimentaire, et par des interdits ou impositions de toutes sortes.

Enfin, le phénomène se propage même dans certaines églises locales ou sur la place publique sous forme d’exorcismes systématiques. Ceux qui imputent leurs problèmes existentiels aux forces des ténèbres rencontrent des exorcistes « patentés » qui prétendent les guérir ou les protéger. Mais dans bien des cas, tant ceux qui consultent que ceux qui se laissent consulter sont impliqués dans l’occultisme, comme dans le récit d’Actes 16.13-17. Les résultats d’un tel commerce sont catastrophiques.

2. Les déclarations de la Parole de Dieu concernant l’occultisme

Il est impossible de citer ici toutes les déclarations de la Parole de Dieu, mais en parcourant l’Ancien et le Nouveau Testaments, on verra que Dieu s’est abondamment adressé à l’homme à ce sujet, l’avertissant de tous les malheurs y afférant.

C’est ce qu’avait compris Jacob lorsque, voulant retrouver sa communion avec le vrai Dieu, il demande à sa famille d’ôter les dieux étrangers qui étaient au milieu d’eux et de se purifier (Gen 35.1-3). Au moment où Dieu transmet la loi à son peuple Israël, au Sinaï, il leur donne pour premier commandement de ne pas avoir d’autres dieux devant sa face, et pour deuxième commandement de ne point se faire d’images taillées pour se prosterner devant elles (Ex 20.3-6). Lorsque ce peuple s’apprête à entrer en Canaan, Dieu formule une interdiction qui doit retenir toute notre attention, à savoir s’abstenir du spiritisme et de l’occultisme (Deut 18.9-13). Le Seigneur va jusqu’à proscrire les mariages avec des ressortissants de nations qui ne le connaissent pas, de peur que son peuple ne se corrompe et ne serve les dieux étrangers (Deut 7.3-4). Les sanctions prévues en cas de transgression seront appliquées rigoureusement par l’Eternel. Ainsi, pour ne citer que quelques exemples, le peuple d’Israël éprouvera des défaites et des souffrances amères à cause de l’idolâtrie et de l’occultisme (Juges, 1 Sam 7.3-4). La royauté de Salomon sera déchirée pour les mêmes raisons (1 Rois 11.1-11). Le pays sera emmené en captivité à cause de son idolâtrie, et envahi à plusieurs reprises (1 Chr 5.25-26 ; 2 Chr 28.1-8,16-25 ; 36.5-7).

Jérémie fait savoir aux femmes d’Israël que leur « pays est devenu une ruine, un désert, un objet de malédiction » parce qu’elles ont brûlé de l’encens et fait des gâteaux à la « reine du ciel » (Jér 44.22-23)(5) . Pour finir avec ces exemples, notons que le roi Saül mourra, entre autres raisons, pour avoir interrogé et consulté « ceux qui évoquent les morts ». (1 Chr 10.13-14)

Dans le Nouveau Testament, le Seigneur Jésus déclare que si l’on ne croit pas ce qu’il est, lui, Jésus, on mourra dans ses péchés (Jean 8.24). Les apôtres, de leur côté, condamnent et rejettent toute forme d’occultisme et d’idolâtrie (Act 8.5-23 ; 13.6-12 ; 14.11-18 ; 16.16-18 ; 17.16 ; Rom 1.20-25 ; 1 Cor 5.11 ; 6.9-10 ; 1 Pi 4.3 ; 1 Jean 5.21). Des sanctions temporelles et éternelles sont aussi prévues contre ceux qui s’adonnent à l’occultisme, et à d’autres péchés (Rom 1.32 ; Gal 5.19-21 ; Apoc 21.8). C’est pourquoi il nous semble nécessaire de terminer ce propos par un certain nombre de recommandations aux frères et sœurs en Christ.

3. Des recommandations aux frères et sœurs en Christ

L’occultisme montre ses limites dès les premières pages de la Révélation divine. Ces magiciens, charlatans et « sages », que nous appelons en Afrique guérisseurs traditionnels ou prêtres et pasteurs exorcistes, ont été incapables d’expliquer les songes au Pharaon d’Égypte (Gen 41.8), et au roi Nebucadnetsar (Dan 2.5-13). Dans un cas comme dans l’autre, il a fallu l’intervention du vrai Dieu à travers ses vrais serviteurs pour obtenir la bonne interprétation (Gen 41.15-16 ; Dan 2.19-30).

La solution de nos problèmes procède de l’initiative de Dieu. Souvent, il se plaît à nous secourir par des croyants remplis de l’Esprit de Dieu, comme l’a constaté Pharaon à propos de Joseph (Gen 41.38-39), et par des hommes de prière (Dan 2.17-18).

La première recommandation est donc que, quels que soient les problèmes que nous rencontrons dans notre vie, nous allions en discuter avec des conducteurs, des frères et des sœurs dont la foi soit enracinée dans la Parole de Dieu.

La deuxième recommandation est de revenir au Seigneur. L’occultisme sous toutes ses formes entraîne la colère de Dieu, qui se manifeste soit par des problèmes temporels (troubles psychiques et psychologiques, souffrances mentales et physiques, mort physique), soit par la condamnation éternelle (« leur part est dans l’étang de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort », Apoc 21.8). Pour ceux qui ne sont pas encore sauvés et qui pratiquent ces choses, la promesse est faite dans 1 Cor 6.11 que le nom du Seigneur Jésus-Christ est capable de les en laver, de les sanctifier, et de les justifier : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. » (Act 16.31) Aux frères et sœurs égarés dans ces pratiques, nous disons : revenez au Seigneur de tout votre cœur, et ne vous endurcissez pas comme le peuple d’Israël. Tous ceux qui se sont repentis des ces souillures spirituelles ont été rétablis par le Seigneur (1 Sam 7.3-4,10-11 ; 1 Rois 21.25-29 ; 2 Chr 33.1-20), et 1 Jean 1.9 nous assure que nos péchés sont pardonnés, que nous sommes purifiés chaque fois que nous les confessons.

Il n’est pas question de minimiser la puissance des forces occultes ; elles existent, elles sont plus puissantes que n’importe quel homme, et non seulement elles influencent la vie humaine, mais aussi elles la possèdent dans certains cas. Seulement, souvenons-nous que Christ a dépouillé ces autorités, principautés et esprits méchants (Col 2.15), que notre force est en Christ, et que Dieu nous a donné ses armes, qui ne sont pas les armes de la chair (Éph 6.11-18 ; 2 Cor 10.4-5).

La troisième et dernière recommandation est que chaque chrétien reste toujours bien entraîné dans deux domaines : l’étude de la Parole de Dieu et la prière.

Christ a dit : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira » (Jean 8.31,32). Il faut méditer nous-mêmes la Parole et la prêcher, l’enseigner aux autres. Beaucoup sont plongés dans les superstitions et dans l’occultisme à cause de leur ignorance. La prière ne doit-elle pas être utilisée en leur faveur, comme en faveur de tous (cf. Jac 5.14-16 ; 19-20) ? Même si l’on se trouve en face d’un démoniaque, le Seigneur peut agir en réponse à la prière (Mat 17.21). Il ne s’agit pas ici de crier et de donner des ordres aux démons (qui d’ailleurs ne sauraient obéir à des hommes, parce que ce sont d’éternels rebelles). Il faut s’appuyer sur les promesses de l’Évangile, exposer son message, et prier pour les victimes des pratiques occultes en leur demandant de se repentir de leurs péchés.

notes
(1) Pour une étude critique de ces principes, nous recommandons le livre de Maurice Ray, Spirites, radiesthésistes, guérisseurs, devins et magiciens à la lumière du Christ, Ligue pour la lecture de la Bible, Vennes-Lausanne (CH), 1959, ch. 3. (Note de la rédaction)
(2) Héb 1.1-4
(3) Jean 20.31
(4) L’auteur rend essentiellement compte de la situation qui prévaut en Afrique, mais derrière les particularismes, il y a bien des similitudes entre l’Afrique et le reste du monde. (Note de la rédaction)
(5) Ce passage constitue un sérieux avertissement à l’intention des adorateurs de Marie, à laquelle ce titre est parfois conféré, en contradiction flagrante avec l’Écriture et avec les paroles de Marie elle-même. (Note de la rédaction)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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