Quand le désir devient trop fort

Cet article reprend plusieurs extraits de Quand le désir devient trop fort publié à la Maison de la Bible1 . Pour bien saisir l’ensemble de la pensée de l’auteur, nous ne saurions assez recommander la lecture du livre dans son entier.

« Que la débauche, ni aucune impureté, ni la cupidité, ne soient pas même nommées parmi vous, ainsi qu’il convient à des saints. » (Éph 5.3).

Jamais assez

Pourquoi placer la barre si haut ? Comment Dieu peut-il nous demander de ne pas même nommer ces choses s’il nous a créés avec le désir sexuel ? Il nous exhorte à rejeter toute impureté de notre vie parce qu’il sait qu’elle ne reste jamais au stade d’une simple « évocation ».

Dans Éph 4.19, Paul décrit le cercle vicieux de la convoitise. Au sujet de ceux qui se sont détournés de Dieu, il dit : « Ils ont perdu tout sens moral et se sont livrés à la débauche pour commettre avec avidité toutes sortes d’impuretés ». Voilà la conséquence de la convoitise : l’avidité. Même lorsqu’on se livre à toutes sortes d’impuretés, on est toujours remplis de convoitise. La convoitise de la chair est insatiable, que ce soit au niveau des relations sexuelles ou de la pornographie. On peut se vautrer dans la convoitise, mais l’avidité n’en disparaîtra pas pour autant. Celui qui s’y livre finit par être esclave de ses mauvais désirs ; il ne peut s’en défaire, étant sans cesse en recherche de quelque chose d’insaisissable.

Dieu dit « ne soient pas même nommées parmi vous », parce qu’il est impossible de céder aux désirs de la chair et de les maîtriser en même temps. Une fois entrée, l’impureté ne fait que nous dominer toujours plus. Plus elle nous domine, plus elle nous prive du plaisir pur et véritable que Dieu veut nous donner. On ne peut négocier avec la convoitise sans en subir les conséquences.

Nous ne pouvons nous sauver nous-mêmes

N’oublions pas : nous avons besoin d’aide, besoin de la grâce de Dieu. Non seulement dans les mauvais jours, mais tous les jours. La tendance à vouloir se sauver soi-même s’appelle « légalisme ». Souvent, nous pensons que le légalisme, c’est appliquer les mauvaises règles. Mais ce n’est pas nécessairement cela. Le légalisme, c’est appliquer n’importe quelles règles, qu’elles soient mauvaises ou bonnes, même les lois de Dieu, de la mauvaise manière. Dans son livre The Cross Centered Life, C.J. Mahaney écrit : « Le légalisme, c’est chercher à obtenir le pardon de Dieu et sa faveur par notre obéissance. »

Le légaliste tente d’ajouter ses efforts à ce que Jésus a accompli par sa mort et sa résurrection. Il cherche à s’approcher de Dieu sur la base de ses œuvres au lieu de s’appuyer sur l’œuvre de Christ, son médiateur, qui intercède pour lui auprès du Père.

Christ est mort pour nous affranchir de l’esclavage de tous nos efforts humains par lesquels nous essayons de paraître justes devant Dieu. La loi et nos efforts pour nous y conformer ne nous rendront jamais justes. La loi ne fait que nous révéler combien nous sommes pécheurs et combien nous sommes incapables de changer seuls.

C’est pourquoi, ne luttons pas contre l’impureté par le légalisme. Cela n’aboutira jamais. Soit nous finirons par désespérer à cause de nos échecs, soit, si nous réussissons, nous serons enflés d’orgueil et de justice propre. Le légalisme peut produire de bons résultats pendant un temps, mais nous ne changerons pas véritablement. Nous adopterons peut-être un autre comportement pendant un moment, mais notre cœur ne sera pas transformé.

La sainteté est une récolte

Peut-être vous demandez-vous quel est le « secret » de la victoire sur la convoitise. Non, vous ne l’avez pas sauté… je n’en ai pas. J’espère que vous n’êtes pas déçu. Il serait formidable de n’avoir à combattre qu’une seule fois pour toutes contre la convoitise et d’en être débarrassé à jamais. Mais il n’y a pas de remède miracle. Et je ne pense pas que nous devions passer notre temps à en chercher un.

La Parole de Dieu nous montre le chemin d’une transformation profonde et durable. Elle ne communique pas un secret. Et le chemin qu’elle montre n’est pas si difficile. Mais il nécessite de la persévérance, de la foi et un abandon quotidien à la grâce de Dieu.

« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. » (Gal 6.7-9).

Ce principe n’est pas vraiment une révélation : Un homme moissonne ce qu’il a semé. Tous les enfants savent qu’en semant des graines de carottes, on n’obtient pas des choux. Nous savons tous qu’il y a un lien direct ce que nous semons et ce que nous récoltons. Il en est de même dans le domaine spirituel. Ce que nous voyons se manifester aujourd’hui dans notre vie est le résultat direct de ce que nous avons semé dans le passé. Savez-vous pourquoi certains croyants font de grands progrès dans leur marche avec Dieu, alors que d’autres stagnent ? Vous êtes-vous déjà demandé si certains naissent avec un « gène chrétien »

Il n’en est rien, évidemment. La différence entre la personne qui grandit dans la sanctification et celle qui ne fait aucun progrès ne vient pas de leur personnalité, de leur éducation ou de leurs dons. Elle vient de ce que chacun a semé dans le sol de son coeur et de son âme. Ainsi, la sainteté n’est pas un mystérieux état spirituel réservé à une élite. C’est plus qu’un sentiment, une résolution, ou un événement. C’est un fruit.

Sur quel sol allons-nous semer ?

Où allons-nous planter ces graines qui façonneront notre avenir, soit de façon positive, soit de façon négative ? Paul nous parle de deux sols : l’un représente l’Esprit et une vie à la gloire de Dieu et dans l’obéissance à sa Parole ; l’autre représente nos mauvais désirs, ou la chair. Nous pouvons tous choisir dans quel sol nous semons. […]

Lorsque nous nous laissons aller à un regard de convoitise, que nous tolérons des pensées malsaines, ou que nous nous permettons de voir un film aux allusions impures, nous semons pour la chair. Peut-être sommes-nous tentés de qualifier ces actes de petites taches anodines facilement effaçables et sans grandes conséquences. Mais en réalité, Dieu montre que nos mauvaises pensées et actions sont comme des graines qui pénètrent dans le sol de notre chair et qui n’en repartent plus. Elles prennent racine, grandissent, et finalement, donnent une grande récolte de mort spirituelle.

John Stott écrit : « Certains chrétiens sèment quotidiennement pour satisfaire leur propre nature et se demandent pourquoi ils ne récoltent pas la sainteté ». Nous ne pouvons rien changer à nos choix passés, ni échapper à leurs conséquences, mais à partir d’aujourd’hui, dès maintenant, nous pouvons décider de semer pour l’Esprit. Chaque décision, chaque pensée, chaque conversation, chaque action qui glorifie Dieu porte du fruit pour la vie éternelle !

Semer pour l’Esprit

Semer pour l’Esprit, c’est chercher à honorer Dieu et à le glorifier à travers toutes nos actions, petites ou grandes. Nous semons pour l’Esprit lorsque nous :

* prenons chaque jour le temps de lire et d’étudier l’Écriture ;
* nous retrouvons avec d’autres croyants pour adorer Dieu et être *enseignés dans sa Parole ;
* servons dans notre église locale ;
* cherchons Dieu dans la prière ;
* parlons avec un ami chrétien de la personne de Dieu et de sa fidélité ;
* mémorisons des versets de l’Écriture et méditons ses promesses ;
* lisons un livre chrétien qui nous aide à grandir dans l’amour pour Dieu ;
* écoutons des cantiques qui fortifient notre foi.

Voici quelques exemples de ce que signifie « semer pour l’Esprit ». Il y en a des centaines d’autres. Mais permettez-moi d’insister sur certains qui sont particulièrement importants. Je crois qu’entretenir notre communion avec Dieu chaque jour en lisant sa Parole, en priant et en nous examinant nous-mêmes est une des meilleures façons de semer pour l’Esprit. C’est ce qu’on appelle le « culte personnel ».

Désirons-nous expérimenter un changement durable ? Voulons-nous grandir en sainteté ? Semons pour l’Esprit chaque jour, en cultivant la communion avec Dieu. Cherchons à le connaître toujours davantage.

Persévérer

Il importe de persévérer dans les domaines concrets que Dieu vous a montrés2 . Et n’abandonnez pas, ainsi que vous y encourage la fin du verset de Galates 6.9 cité plus haut. Dieu sait que nous nous décourageons facilement. Parfois, nous sommes tentés de baisser les bras et de dire : « Ça ne sert à rien ! Il y a trop à faire et c’est trop exigeant ! » Mais ne tombons pas dans la lassitude. Si nous semons pour l’Esprit, nous commencerons à récolter la justice. La semence ne germera pas en une nuit, et parfois, nous aurons l’impression que rien ne change. Mais nous sommes en chemin.

N’oublions pas que ce changement est l’œuvre de la grâce de Dieu. C’est là notre espoir. C’est parce que Jésus-Christ est mort sur la Croix pour nos péchés que nous sommes justifiés devant Dieu, et que nous avons l’assurance qu’il continuera à nous sanctifier jour après jour. Nous pouvons, comme Dieu nous y exhorte, ne pas même nommer l’impureté sexuelle, si nous croyons fermement qu’en Christ, Dieu nous voit entièrement purs.

Grâce à Jésus-Christ, il est possible de remporter la victoire sur la convoitise. Parfois, nous aimerions une victoire définitive ; nous ne voudrions plus avoir à lutter. Mais Dieu nous appelle à lui faire confiance dans ce combat contre l’impureté, à persévérer, et à prouver ainsi la réalité de la victoire accomplie par son Fils.

Sachez que Dieu ne nous appelle pas à renoncer pour le plaisir du renoncement, mais à travers le sacrifice, il désire nous attirer plus près de lui. À l’autre bout de ce chemin se trouvent une beauté indicible et une joie indescriptible. La lutte n’est pas facile, mais elle en vaut toujours la peine. Alors, bienvenue dans ce combat de persévérance ! Bienvenue dans le mystère de la mort à soi-même et de la découverte de la vie véritable ! Bienvenue dans le plaisir et la liberté de la sainteté !

1 © La Maison de la Bible, 2006, CP 151, CH-1032 Romanel-sur-Lausanne. Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.
2 NDLR : saine gestion de l’Internet, regards dans la rue, télévision, etc.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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