Psaume 8: Qu’est-ce que l’homme?

Les enseignements de l’Ancien Testament (24)

Le Titre

Les titres des Psaumes ont souvent posé des problèmes. Comment comprendre l’expression hébraïque habituellement traduite «Psaume de David»? On pourrait traduire «pour David» ou comprendre «qui appartient au recueil de David». Il est néanmoins préférable d’y voir une indication de l’auteur du poème. Selon la tradi­tion biblique, David fut un grand poète et musicien. Il a contribué à l’élaboration du culte du 1er temple. Il est donc normal que le recueil des Psaumes ait conservé un nombre important de ses oeuvres. Par ailleurs, l’expression «sur la guittith» soulève une difficulté. Le terme «guittith» désigne peut-être un instrument musical, «la harpe de Gat», ou «un air de chant», ou encore «un festival», une cérémonie particulière.

Le genre et la forme

Ce Psaume est un hymne de louange. David y célèbre le créateur de l’univers et de l’homme en particulier. Loin d’être une notion tardive, la doctrine de la création est attestée très tôt dans tout le Proche Orient et occupe une position centrale dans la vision du monde que nous donne l’Ecriture. Ce poème possède une structure co­hérente. Il commence et se termine par l’exaltation du nom et de la majesté du Seigneur (2, 10). Tout converge ensuite vers la création de l’homme, chef d’oeuvre du créateur (6). On peut le diviser en quatre parties: la majesté et la puissance divines (2, 3); l’insignifiance de l’homme (4, 5); la vocation de l’homme (6, 9); une louange renouvelée (10).

La majesté et la puissance divines (2-3)

Le psalmiste commence par célébrer Dieu. Il le désigne par son nom propre, YHWH suivi d’un titre, notre Seigneur, notre gouverneur C’est le Dieu de l’alliance qui est ainsi identifié, celui qui est fidèle à ses promesses, qui se fait connaître et qui révèle à son peuple le chemin du salut. C’est la gloire du Seigneur que David exalte. En faisant connaître son Nom, Dieu se présente, se dévoile et se manifeste. Sa majesté resplendit dans l’univers tout entier. (2)Lorsque Jésus entra à Jérusalem et fit le ménage dans le Temple, les chefs religieux s’indignèrent à la vue des «en­fants» qui le louaient. Le maître leur répondit en citant le début de ce Psaume (Mat 21.1-16). Le poète établit un contraste entre les enfants et les nourrissons et l’ennemi et le vindicatif Dans un monde marqué par la réalité de la faute et du péché, chacun se situe par rapport à Dieu. «Les enfants et les nourrissons» représentent la fragilité humaine, les humbles qui mettent leur confiance dans le Seigneur et confessent devant les hommes la grandeur de son nom. «L’ennemi et le vindicatif» représentent la puissance humaine, les arrogants qui méprisent et rejettent le Nom et la révéla­tion du Seigneur. Or, face à ses adversaires, Dieu manifeste sa puissance victorieuse par la bouche de ces «petits». Là où l’hébreu a «puissance», la traduction grecque a «louange» (suivi par le N.T.). Cela n’est pas contradictoire. N’est-ce pas la louange des enfants qui révèle la puissance du Seigneur. D’ailleurs dans plusieurs Psaumes où s’exprime la louange, on impute à Dieu majesté et (ou) puissance (Ps 29.1; 59.17; 68.35 et 96.7).

L’insignifiance de l’homme (4-5)

Grâce à la conquête de l’espace, nos contemporains mesurent mieux l’immensité du macrocosme. Comme pour souligner la grandeur de Dieu, le poète compare le créateur à un artiste qui modèle l’univers avec ses doigts! Face au Seigneur, les cieux ne soutiennent pas la comparaison; à combien plus forte raison, la créature humaine. Il n’est rien, ou comme le souligne la genèse, il n’est que poussière. Poussière parce que créature (Gen 2.7), poussière parce que pécheur (Gen 3.19). Le mot hébreu «homme» (5) évoque l’idée de fragilité, de petitesse. C’est une constante de la pensée biblique. Le fils d’Adam est comparé à un souffle, une ombre (Ps 144.3, 4) ou à une fleur qui se fane (Es 40.6-7). L’éphémère de la fumée, voilà ce qui le caracté­rise. La pensée orientale l’a fort bien compris lorsqu’elle compare l’homme à une pierre qui pénètre l’eau et ne provoque aucun remous.

O, insignifiance de l’homme devant la grandeur de la création et la majesté du créateur!

La vocation de l’homme (6, 9)

Mais à la différence de l’Orient, le psalmiste ne s’arrête pas là. Dieu a laissé son empreinte dans cet être de poussière. Cette idée est présentée en deux temps:
a) L’homme est décrit selon sa nature, son essence. Il est créé à l’image du Seigneur. La dignité et la grandeur du terrien sont exprimés par l’exclamation émer­veillée: Qu’est-ce que l’homme… (5). Mais elles sont aussi évoquées par le vocabu­laire de l’intronisation (6). La notion d’image souligne le caractère unique de l’homme:
– Elle signifie effigie, idole, représentation. Pour les anciens, une image participe de certaines vertus, qualités de l’objet ou de la personne. Il s’agit d’une image ressemblante. La créature se définit par rapport à son créateur. Comme Dieu, l’homme est un être personnel. Il pense, il aime et il agit.
– Elle exprime ensuite l’idée de filiation. On la retrouve dans la généalogie de Jésus: Adam est déclaré fils de Dieu (Luc 3.38); Paul va dans le même sens lorsqu’il déclare à Athènes: Nous sommes tous de sa race (Act 17.28).
– Elle décrit enfin un rapport de vis-à-vis. L’être humain est créé en vue d’une relation personnelle, d’une intimité avec le Seigneur dans laquelle la communica­tion, la communion et l’amour ont un sens.
b) L’homme est décrit dans sa fonction. Sa vocation est de dominer la création tout entière. Ce Psaume fait écho au mandat créationnel (Gen 1.26-28). Cet être fragile, de poussière est placé devant une destinée extraordinaire. Cet être personnel a pour vocation d’exercer la royauté au nom de Dieu. Il est sous-gouverneur, gérant, économe du Seigneur au sein de son oeuvre, et il doit y manifester la même bienveil­lante loyauté que le créateur témoigne envers ses créatures. Lorsque Dieu «se sou­vient» n’est-ce pas pour «visiter», intervenir auprès des humains (5)?

Prolongements dans le Nouveau Testament

Comme il y a eu révolte adamique, malédiction du sol, rupture et aliénation au coeur même de l’oeuvre divine (Gen 3), cette domination ne va pas de soi. Elle est marquée par la violence, l’oppression et la destruction. L’ombre de la mort, consé­quence de la faute, plane sur toutes les entreprises humaines, même les meilleures. C’est pour cette raison que Paul et l’auteur de l’épître aux Hébreux appliquent ce passage à Jésus, le nouvel Adam (Héb 2.5-7). Lui seul reflète parfaitement l’image de Dieu en l’homme. Lui seul vit parfaitement la vocation de l’homme. Lui seul accomplit le salut qui apporte délivrance de l’esclavage du péché et redonne au terrien toute sa dignité. C’est pour cette raison que le Christ est le modèle de toute vie chrétienne, d’une humanité renouvelée. (Rom 8.28 et 29) C’est la vocation du chrétien, par la puissance et la sagesse du St Esprit, d’imiter ce modèle.

L’image de Dieu doit resplendir en l’homme. Lorsque celui-ci est touché par la grâce et qu’il est réconcilié avec son créateur et Père, le fils d’Adam devient une nouvelle créature dont la vie revêt une qualité et une dignité toute particulière. (Col 3.9 à il; Eph 4.17 à 24) C’en est fini des pseudo-humanismes matérialistes, idéalistes et idéologiques! Timothée est un bel exemple de cet homme nouveau. Paul dit de lui, qu’il ne cherche pas ses intérêts, mais ceux du Christ. Il se soucie des Philippiens. Il est libre, en Jésus-Christ, de voir son prochain et de lui manifester sa sollicitude, de laisser resplendir l’image que Dieu a renouvelée en lui, et ce, en attendant la gloire à venir. (Phil 2.19-23)

Une louange renouvelée (10)

Comment ne pas s’émerveiller avec le psalmiste de la bonté et de la bienveillance de ce Dieu majestueux et saint, envers cet homme de poussière, une ombre qui passe. Dans sa cantate, «Un combat commença», J. S. Bach l’évoque avec profon­deur et émotion:

«Qu’est-ce donc le pauvre homme, l’enfant de la terre? Un ver, un pauvre pécheur.
Voyez comme le Seigneur lui-même le prend en affection au point de ne pas le considérer comme trop humble et de lui envoyer les enfants du ciel, l’armée des séraphins, pour sa garde et sa défense, et pour sa protection.»

Questions

  1. Comparer le Ps 8 avec les Ps 19 et 104.
  2. Quels sont les points communs entre le Ps 8 et Gen 1.26 à 29, 2.7 et 3.19?
  3. Indiquer la progression de la pensée du psalmiste dans cet hymne de louange.
  4. Comment Jésus cite-t-il le début de ce Psaume, lorsqu’il est interpellé par les principaux sacrificateurs et les scribes (Mat 21.12 à 16)?
  5. Méditer la façon dont Paul et l’auteur de l’épître aux Hébreux ont approfondi l’idée centrale de ce Psaume dans leurs écrits.
  6. Comment ce Psaume vous aide-t-il à mieux accomplir votre vocation d’homme créé à l’image de Dieu?

Pierre Berthoud

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)