Psaume 133

PSAUME 133

Charles Spurgeon

L’article qui suit est traduit du Treasury of David, de Charles Spurgeon. Spurgeon est un pasteur baptiste anglais du xixe siècle qui est resté dans l’histoire comme un des prédicateurs les plus puissants de tous les temps. Écrivain prolifique, il rédigea un commentaire de tous Psaumes qui parut dans le périodique The Sword and the Trowel, pendant une vingtaine d’années. L’épouse de Spurgeon dit que ce commentaire était l’œuvre littéraire à retenir parmi les milliers de pages écrites par son mari. Nous avons conservé le style typique des prédications du xixe siècle, un peu désuet, mais dont la saveur demeure.

« Voici, oh ! qu’il est bon et qu’il est agréable… » 

« Voici, oh ! » : C’est une merveille qu’on ne voit pas souvent ; aussi faites-y attention ! Elle peut être vue, car elle est la caractéristique des vrais saints ; aussi ne manquez pas de la voir de près ! Elle est digne d’admiration : arrêtez-vous et observez-là ! Elle vous conduira à l’imiter ; aussi notez-la bien. Dieu la voit favorablement ; aussi considérez-la avec attention.

Personne ne peut dire à quel point cette condition est excellente ; aussi le psalmiste s’exclame-t-il deux fois : « Qu’il est bon, qu’il est agréable ! » Il ne cherche pas à mesurer à quel point c’est bon ou agréable, mais il nous invite à l’admirer pour nous-mêmes. La combinaison des deux adjectifs « bon » et « agréable » est plus remarquable que la conjonction de deux étoiles de première grandeur : être agréable est bien ; mais être bon également est mieux. Tous les hommes aiment ce qui est agréable et cependant il arrive fréquemment que ce qui est agréable soit mauvais ; mais ici l’état évoqué est aussi bon qu’il est agréable, aussi agréable qu’il est bon.

« … pour des frères de demeurer ensemble ! »

Pour des frères selon la chair, habiter ensemble n’est pas toujours sage, car l’expérience montre qu’il vaut mieux qu’ils soient chacun un peu de leur côté et il est honteux pour eux d’habiter ensemble dans la désunion. Il vaudrait bien mieux pour eux être en paix comme Abraham et Lot qu’habiter ensemble dans la jalousie comme les frères de Joseph. Quand des frères peuvent et habitent réellement ensemble dans l’unité, alors leur communion vaut la peine qu’on l’admire et qu’on la chante dans une sainte psalmodie. De telles visions devraient être vues parmi ceux qui sont proches parents, car ils sont frères et donc unis de cœur et de but ; ils habitent ensemble et c’est pour leur bien-être mutuel qu’il ne doit pas y avoir de conflit ; et cependant combien de familles sont déchirées par de virulentes dissensions et montrent un spectacle qui n’est ni bon ni agréable !

Quant aux frères dans la foi, ils devraient habiter ensemble dans la communion ecclésiastique et un élément essentiel de cette communion est l’unité. Nous pouvons nous dispenser de l’uniformité si nous avons l’unité : unité de vie, de vérité et de conduite ; unité en Jésus Christ ; unité d’objet et de pensée — c’est cela que nous devons avoir, ou bien nos assemblées seront des synagogues de dispute plutôt que des églises du Christ. Plus l’unité est étroite, mieux c’est, car meilleur et plus agréable ce sera. Comme nous sommes des êtres imparfaits, un peu de mal et de désagrément viendra sûrement s’introduire ; mais cela sera rapidement neutralisé et facilement ôté par l’amour vrai entre saints, s’il existe vraiment. L’unité chrétienne est « bonne » en elle-même, bonne pour nous-mêmes, bonne pour les frères, bonne pour nos nouveaux convertis, bonne pour le monde extérieur. Et certainement elle est « agréable », car un cœur aimant doit trouver son plaisir et donner du plaisir en étant associé avec d’autres de la même nature. Une église unie depuis des années dans le service actif pour le Seigneur est un puits de bienfait et de joie pour tous ceux qui demeurent autour d’elle.

« C’est comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête… »

De façon à ce que nous puissions mieux contempler l’unité entre frères, David nous donne une image, afin que, comme dans un miroir, nous puissions percevoir ses bienfaits. Cette unité dégage un doux parfum, comparable à l’huile précieuse avec laquelle le grand souverain sacrificateur était oint lors de son ordination. Cette unité est sainte, comme l’était l’huile de consécration qui était réservée au seul service du Seigneur. Cette unité est communicative : répandue sur la tête d’Aaron, l’huile odorante coulait le long de ses vêtements jusqu’à ce qu’ils soient tous oints. De même, l’amour fraternel étend son influence bénéfique et bénit tous ceux qui sont sous son influence. L’union des cœurs amène une bénédiction sur tous ceux qui sont concernés ; sa bonté et son agrément sont partagés par les membres les plus humbles de la maison ; même les serviteurs sont plus heureux à cause de l’unité des membres de la famille. Cette huile était réservée à un usage spécial : en étant ainsi oint, Aaron était mis à part pour le service particulier de l’Éternel ; de même ceux qui demeurent dans l’amour sont les mieux à même de glorifier Dieu dans son Église. Il est peu probable que le Seigneur utilise pour sa gloire ceux qui sont dépourvus d’amour ; il leur manque l’onction nécessaire pour faire d’eux des sacrificateurs pour le Seigneur.

« … descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements.… »

C’est le point clef de la comparaison : l’huile ne reste pas confinée à la place où elle était répandue initialement, mais elle s’écoule sur la chevelure du grand prêtre et inonde sa barbe, tout comme l’amour fraternel, descendant de la tête, distille en coulant un parfum sur tout ce qu’il illumine. L’huile allait jusqu’au bas de ses vêtements. Une fois répandue, cette huile ne cessait de couler.

Ainsi l’amour fraternel non seulement coule des cœurs sur ceux sur qui il a été premièrement répandu, mais il se répand là où il n’était pas recherché, ne demandant ni autorisation ni permission pour frayer son chemin. L’affection chrétienne ne connaît aucune limite, ni de paroisse, ni de nation, ni d’âge. Cet homme est-il un croyant en Christ ? Alors il appartient au seul corps et je dois lui apporter un amour continuel. Est-il un des moins spirituels, un des moins aimables ? Alors il est comme au « bord des vêtements » et mon amour doit se répandre même sur lui. L’amour fraternel vient de la tête mais va jusqu’aux pieds. Il se dirige vers le bas : l’amour pour les frères s’abaisse jusqu’aux personnes du rang le plus humble ; il n’est pas orgueilleux, mais doux et humble. Ce n’est pas la moindre de ses excellences : de même que l’huile n’oindrait pas si elle ne coulait pas, l’amour ne diffuserait pas ses bénédictions s’il ne descendait pas.

« C’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion »

Vue des plus hauts sommets, la rosée semble s’écouler vers les collines moins élevées : la rosée de l’Hermon descend sur Sion. Les sommets du Liban pourvoient aux besoins de la petite éminence de la cité de David. De même l’amour fraternel descend du plus haut vers le plus bas, rafraîchissant et vivifiant sur son passage. Une sainte harmonie est comme la rosée ; elle bénit mystérieusement ; elle apporte vie et croissance à tous les plants de la grâce. Elle amène tant de bénédictions qu’il ne s’agit pas d’une rosée banale, mais elle est comme celle de l’Hermon, qui est spécialement abondante et qui vient de loin.

« Car c’est là que l’Éternel envoie la bénédiction, la vie, pour l’éternité. »

Là, en Sion, mieux encore, à l’endroit où l’amour fraternel abonde. Là où l’amour règne, Dieu règne. Là où l’amour veut bénir, là Dieu commande la bénédiction. Dieu n’a qu’à commander et c’est fait. Il est tellement heureux de voir ses bien-aimés enfants trouver leur bonheur dans l’autre qu’il ne peut pas manquer de les rendre heureux en lui-même. Il donne spécialement la plus grande bénédiction, la vie éternelle, car l’amour est la vie. En demeurant ensemble dans l’amour, nous avons commencé à goûter les joies de l’éternité et cela ne nous sera pas retiré. Aimons-nous pour l’éternité et nous vivrons pour l’éternité. C’est ce qui rend la communion chrétienne si bonne et si agréable ; sur elle repose la bénédiction de Jéhovah et rien ne peut être plus sacré que « l’huile précieuse » ni plus céleste que « la rosée de l’Hermon ».

Oh ! qu’il y ait davantage de cette vertu rare ! Non l’amour qui va et qui vient, mais celui qui demeure. Non cet esprit qui sépare et isole, mais celui qui fait demeurer ensemble. Non cette pensée qui ne conduit qu’au débat et à la différence, mais celle qui fait habiter ensemble dans l’unité. Jamais nous ne connaîtrons toute la puissance de cette onction jusqu’à ce que nous soyons d’un cœur et d’une âme. Jamais la rosée sacrée de l’Esprit ne descendra dans sa plénitude jusqu’à ce que nous soyons parfaitement unis ensemble dans le même esprit. Jamais les bénédictions de l’alliance que Dieu a commandées ne viendront du Seigneur notre Dieu jusqu’à ce que nous ayons encore « un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. »

Seigneur, conduis-nous dans cette si précieuse unité spirituelle, au nom de ton Fils. Amen.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)