Pourquoi Dieu n’exauce-t-il pas certaines prières?

Article extrait de la revue « L’Appel de Minuit » (Case postale 2980, 8330 Pfäffikon, Suisse). Il arrive que Dieu dise « non » à nos requêtes. Cela provient du fait qu’il connaît toutes choses, alors que personnellement, nous en ignorons beaucoup. Il en est exactement comme d’un travail de broderie. L’envers de l’ouvrage n’est qu’un entremêlement de fils; par contre, comme l’endroit est beau et révèle un dessin net! Disons-le sans ambages: Dieu exauce souvent nos prières d’une façon qui dépasse largement notre entendement. Nous lisons en Ephésiens 3.20-21: Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles! Amen!.

Le « non » de Dieu à certaines de nos prières peut aussi se déduire de ce que l’apôtre Jean nous dit dans sa première épître: Et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous pratiquons des choses qui sont agréables devant lui (chap. 3.22, version Darby). Si nous ne faisons pas ce qui lui est agréable, des doutes ne manqueront pas de se manifester dans notre cour lors de notre intercession. Je pense que bon nombre de croyants en seraient débarrassés s’ils s’employaient à faire quelque chose pour notre merveilleux Rédempteur.

Un habit non porté est attaqué par des mites. De même, nombreux sont ceux qui traînent en eux les « mites » du doute: ils ne servent pas Dieu avec zèle. Un instrument reste à l’abri de la rouille s’il est utilisé. Il en est exactement de même pour nous: tant que nous accomplissons la volonté divine, notre foi reste vivante.

Des évangélistes comme Jean Calvin, John Knox ou George Whitefield n’ont jamais été fortement assaillis par de semblables doutes et angoisses. Leur tâche – défendre la foi – était tellement absorbante qu’ils ne pouvaient s’offrir le temps de douter et de se plaindre. Ils voyaient toute la misère du monde et la puissance du péché…; leur immense service consistait à présenter le salut aux perdus et à gagner des âmes pour l’Agneau de Dieu. Tout en agissant ainsi, leur foi se fortifiait; ils intercédaient de plus en plus conformément à la volonté divine et recevaient des exaucements tout à fait concrets: Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui-est agréable (1 Jean 3.22). Vous aussi serez débarrassés de vos soucis si vous mettez vos forces au service du Seigneur. Plus nous agirons dans le sens de sa volonté, plus nos sujets de prières seront importants et dépourvus d’égoïsme – et l’exaucement sera là, parce que nous pratiquons les choses qui lui sont agréables.

Soleil, arrête-toi sur Gabaon, et toi, lune sur la vallée d’Ajalon!

Josué, le successeur de Moïse, était si étroitement en communion avec l’Eternel que ce dernier put réaliser par lui des choses absolument inouïes. Lisons attentivement Jos 10.8-13. Josué agissait conformément à la volonté divine; et en réponse à sa prière, Dieu fit des choses extraordinaires, inconnues jusque là. Vous employez-vous à accomplir la volonté de l’Eternel? Si c’est le cas, faites preuve de hardiesse dans vos prières: l’exaucement vous est assuré.

La prière au nom de Jésus

Pourquoi Dieu n’exauce-t-il pas certaines prières pleinement? Réponse: parce que au fond, nous refusons de prier le Père céleste « au nom de Jésus », alors que le Seigneur nous y exhorte lui-même à plusieurs reprises; ainsi, par exemple, en Jean 14.13-14: Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. Et il s’exprime plus concrètement encore en Jean 16.23- 24: En ce jour-là vous ne m’interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. Et aux versets 26-27, le Seigneur précise ce qu’est prier le Père en Son nom: En ce jour, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous; car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu. Autrement dit: prier le Père au nom de Jésus constitue l’expression du véritable amour pour Christ, de la complète unité avec lui. Je touche ainsi le « chèque » sur la foi auprès du Père. Par contre, celui qui ne peut se fonder sur ce vrai premier amour pour Jésus et sur la complète unité avec lui se propose d' »encaisser un chèque » à l’ aide d’une fausse signature. Quiconque prie le Père au nom de Jésus pourrait s’exprimer en ces termes: Père, je te prie dans la disposition intérieure de Jésus-Christ. Autrement dit: Je m’identifie totalement à lui. C’est ce que Héb 10.19-20 met en évidence: Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire, de sa chair…

Celui qui prie le Père au nom de Jésus sans être animé pleinement de la disposition intérieure de Christ (Phil 2.5-8), un tel croyant ne recevra pas un complet exaucement. Vouloir utiliser, dans de telles conditions, la puissance victorieuse du nom de Jésus contre l’Ennemi, c’est s’exposer à coup sûr à une cinglante défaite. Voici, à cet égard, ce qui est écrit en Act 19.11-16: Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient. Quelques exorcistes juifs ambulants essayèrent d’invoquer sur ceux qui avaient des esprits malins le nom du Seigneur Jésus, en disant: Je vous conjure par Jésus que Paul prêche! Ceux qui faisaient cela étaient sept fils de Scéva, Juif, l’un des principaux sacrificateurs. L’esprit malin leur répondit: Je connais Jésus, et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous? Et l’homme dans lequel était l’esprit malin s’élança sur eux, se rendit maître de tous deux, et les maltraita de telle sorte qu’ils s’enfuirent de cette maison nus et blessés. Une telle utilisation abusive du nom de Jésus face à l’Ennemi est particulièrement dangereuse pour tous ceux qui ne lui appartiennent pas.

Rester en Jésus

Est-il réellement si difficile de rester tout simplement en Jésus, dans sa disposition intérieure? Certainement pas! Le Seigneur l’a exprimé lui-même très clairement: Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé (Jean 15.7). Naturellement, Satan s’efforcera d’empêcher l’accomplissement de cette merveilleuse promesse du Seigneur dans la vie des enfants de Dieu, et cela par tous les moyens et toutes les ruses dont il dispose. A cet égard, je citerai deux passages bibliques: …afin que nous soyons pas circonvenus par Satan, car nous n’ignorons pas ses desseins (2 Cor 2.11; version Darby). Soyez sobres, veillez: votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer (1 Pi 5.8; version Darby).

Satan tremble quand nous nous mettons réellement à prier selon la Bible, ainsi que Jésus le dit en Marc 11.24: Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevez, et il vous sera fait (version Darby). Voilà pourquoi le but essentiel de Satan et de ses serviteurs est de maintenir dans le flou les promesses bibliques relatives à l’exaucement de la prière et à la doctrine de l’Ecriture le concernant ainsi que ses activités. Aussi longtemps que les croyants seront tenus dans une ignorance certaine à son égard, il pourra relativement impunément faire tout ce qu’il désire. Mais dès qu’il se trouve démasqué, la puissance victorieuse de Jésus se manifeste. L’Esprit priera alors à travers nous: De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables; et celui qui sonde les cours connaît quelle est la pensée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints (Rom 8.26-27).

L’incrédulité et la prière de la foi

L’incrédulité est une autre raison pour laquelle Dieu n’exauce pas certaines prières. Nous lisons en Jacques 1.5-8: Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu’il la demande avec foi, sans douter; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d’autre. Qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur: c’est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies.

Que signifie prier par la foi? C’est le faire dans l’optique de l’éternité! Avant toutes choses, formez votre propre esprit! Une seule parole que vous prononcez dans la prière, si votre conscience est pure et votre cour rempli de l’Esprit Saint, aura le poids de dix mille autres dites dans l’incrédulité et dans une intercession teintée de péché. Ce n’est pas l’abondance de beaux mots qui compte dans la prière. N’oubliez jamais que dans l’intercession, c’est à Dieu que revient tout l’honneur, et non pas à l’homme.

La prière de la foi, voilà ce qui fait réellement défaut; il est écrit en Jac 5.15-16: La prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace. Ce passage biblique nous présente la prière de la foi avec ses puissants effets. John Wesley a écrit un jour: « Donnez-moi cent prédicateurs qui ne craignent rien en dehors du péché, qui ne désirent rien si ce n’est Dieu. Peu importe qu’ils soient ecclésiastiques ou laïcs. De tels hommes ébranleront les portes de l’enfer et établiront le royaume des cieux sur la terre. Dieu n’agit qu’à travers la prière ».

Un prédicateur peut préparer son message avec le maximum de soin. Mais comme, sous l’ancienne Alliance, le sacrifice devait être salé (...tout sacrifice sera salé de sel; Marc 9.49; version Darby), de même le sacrifice de consécration dans la prédication sera salé de la persévérante prière de la foi. Qu’en était-il dans la première église? Les apôtres connaissaient parfaitement la nécessité et la valeur de l’intercession pour leur service. Ils savaient que leur appel élevé au poste d’apôtre ne les dispensait pas de l’absolue nécessité de prier, mais qu’au contraire il les y poussait davantage. Ils veillaient donc tout particulièrement à ce qu’aucun autre travail important ne vienne les priver du temps de la prière. C’est pourquoi ils désignèrent des laïcs qui s’occuperaient du service toujours croissant pour les pauvres: eux, les apôtres, pourraient ainsi se consacrer entièrement à la prière et à la prédication de la Parole. La toute première place revient à la prière, et leur position relativement à cette dernière est soulignée par ces mots: persévérez dans la prière. Ils se faisaient un devoir de prier; ils s’y consacraient et y mettaient du zèle, de l’empressement et de la persévérance. Ils y étaient totalement attachés! Paul priait ardemment jour et nuit. Nous voulons persévérer dans la prière, telle était l’attitude de Paul.

Par la suite, plus l’apôtre s’impliqua dans l’Oeuvre du Seigneur et y croissait, plus il réclamait le secours des prières des membres de l’Eglise, les suppliant même dans ce sens, afin de pouvoir, sous l’onction du Saint-Esprit et avec joie, ouvrir la bouche pour annoncer le mystère de Dieu comme il convenait (2 Cor 1.10-12). Priez avec foi, d’un cour pur, très concrètement, pour un véritable réveil dans votre famille, dans votre assemblée – et Dieu vous exaucera. Certainement, il a déjà réalisé bien des grandes choses dans votre propre vie, dans celle de vos proches ainsi que dans votre église. Remerciez-Le donc, mais n ‘ en restez pas là, car l’Eternel peut te donner bien plus que cela (2 Chron 25.9b).

Des obstacles à la prière

Bien que Dieu aime tellement exaucer et accorder ce que nous lui demandons, il se peut que, par de mauvais penchants et par des péchés commis et non pardonnés, vous fassiez personnellement obstacle au désir du cour du Seigneur; il est écrit en Es 59.1-3: Non, la main de l’Eternel n’est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop dure pour entendre. Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu; ce sont vos péchés qui vous cachent sa face et l’empêchent de vous écouter. Car vos mains sont souillées de sang, et vos doigts de crimes; vos lèvres profèrent le mensonge, votre langue fait entendre l’iniquité. Dans cette optique, laissez agir sur vous cette parole déjà citée de Jac 5.16a: Confessez donc vos fautes l’un à l’autre, et priez l’un pour l’autre, en sorte que vous soyez guéris (version Darby). Et sous l’inspiration de l’Esprit Saint, l’apôtre ajoute: La fervente supplication du juste peut beaucoup (v. 16b). Notre prière – la vôtre et la mienne – ne sera vraie que s’il y a eu purification du péché. Prêtez donc la plus grande attention à cette parole du Pr 28.9: Si quelqu’un détourne l’oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même est une abomination. Par contre, Pr 15.8 vient affirmer: Le sacrifice des méchants est en horreur à l’Eternel, mais la prière des hommes droits lui est agréable. Oui, l’intercession d’un impie, d’une personne fausse, est une abomination aux yeux de l’Eternel, mais la supplication d’un cour vrai lui est infiniment agréable.

Un autre obstacle à l’exaucement de la prière est très certainement sa mauvaise motivation. A cet égard, il est écrit en Jac 4.2-3: Vous convoitez, et vous ne possédez pas; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions.

Il est donc de la plus haute importance que nous sondions premièrement notre cour devant Dieu avant de nous avancer dans le sanctuaire de sa présence. A cet égard, considérons bien avec toute l’attention qu’il mérite ce passage de 1 Jean 3.16-22: Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité, et nous rassurerons nos cours devant lui; car si notre cour nous condamne, Dieu est plus grand que notre cour, et il connaît toutes choses. Bien-aimés, si notre cour ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable. Que voilà une parole d’une importance capitale! Le Seigneur promet sa puissance et ses ressources à tous ceux dont le cour est complètement tourné vers lui: Car l’Eternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le cour est tout entier à lui (2 Chr 16.9a); ou encore en Es 26.3: Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi (version Darby). Pensez-vous que Dieu ne fait qu’écouter les mots que nous lui adressons dans nos prières? Certainement pas! Il entend nos requêtes et en distingue le sérieux. Ce principe apparaît tout à fait clairement lorsque le roi Ezéchias, malade à la mort, reçut de Dieu ce message par la bouche du prophète Esaïe: Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir, et tu ne vivras plus (Es 38.lc). Ezéchias, entendant ces paroles, chercha l’Eternel de tout son cour; et il versa beaucoup de larmes. Sur ce, …la parole de l’Eternel fut adressée à Esaïe, en ces mots: Va, et dis à Ezéchias: Ainsi parle l’Eternel, le Dieu de David, ton père: J’ai entendu ta prière, j’ ai vu tes larmes. Voici, j’ ajouterai à tes jours quinze années (v. 4-5). Comme nous pouvons comprendre ce verset l6b de Jac 5: La fervente supplication du juste peut beaucoup. Oui, soyons certains que Dieu exauce puissamment et merveilleusement bien au delà de ce que nous pouvons concevoir!

Un regard dans l’histoire récente

Depuis toujours, tout véritable réveil a son origine dans la prière. Le grand réveil du 18ème siècle sous Jonathan Edwards, débuta par son fameux appel à la supplication, et il se maintint par la prière. On dit que Jonathan Edwards « consacrait tant de temps à la prière que les dures planches sur lesquelles il se trouvait si souvent agenouillé se creusaient ».

Le merveilleux travail de la grâce par les Indiens d’Amérique du Nord, qui commença en 1743 et dura plusieurs années sous David Brainerd, le beau-fils de Jonathan Edwards, trouva sa source dans les jours et les nuits que Brainerd passa devant Dieu dans l’intercession afin de recevoir la puissance d’en haut nécessaire à cette tâche.

Si nous remontons plus loin encore dans le temps, nous ne manquons pas de faire la même constatation lors du grand réveil spirituel que connut l’Ulster {Irlande du Nord) au début du 17ème siècle. Le pays des rebelles, qui était échu à la couronne britannique, fut occupé par un groupe de coloniaux qui étaient habités par un mauvais esprit d’aventuriers. La vraie piété était rare. Sept pasteurs, cinq d’Ecosse et deux d’ Angleterre, s’établirent dans ce pays, les premiers en 1613. D’un de ces hommes de Dieu, du nom de Blair, un de ses contemporains nous rapporte: « Que de jours et de nuits il passa dans la prière, seul et avec d’autres, se tenant dans un contact étroit avec Dieu. »

James Glendenning, un homme aux dons naturels plutôt rares, avait exactement la même attitude vis-à-vis de l’intercession. Un historien de cette époque dit de lui: Il n’aurait jamais été l’homme qu’un groupe de pasteurs avertis aurait retenu et envoyé pour démarrer une réforme dans ce pays. Par contre, il fut celui que Dieu choisit pour commencer ce travail, afin que tous puissent voir que toute la gloire revient au Seigneur d’avoir suscité un peuple saint dans cette nation profane, et que ce n’est ni « par puissance ou par force » , ni par la sagesse humaine, mais bien « par l’Esprit que la chose est arrivée ». Par la prédication de James Glendenning à Oldstone, de très nombreux auditeurs furent remués et effrayés dans leurs conscience. Ils saisirent leur état de pécheurs perdus et damnés, et ils s’écrièrent: « Hommes frères, que faut-il que nous fassions pour être sauvés? » La force de la Parole les fit s’évanouir. Un jour, on dut porter dehors une douzaine d’entre eux; ils étaient comme morts: il ne s’agissait pas de femmes, mais bien de quelques-uns des hommes les plus courageux du voisinage. Et l’historien d’écrire: « J’ai entendu un de ces costauds – devenu maintenant un fort chrétien – déclarer qu’il avait l’intention d’entrer dans l’église avec ses compagnons pour y faire un malheur ».

Quand on lit des récits d’aussi merveilleux réveils du temps jadis, on réagit souvent par ces mots: « Oui, c’était magnifique! Mais notre époque actuelle est toute différente du temps passé. » Je répondrai par cette question: « Le Seigneur a-t-il changé depuis lors? Héb 13.8 n’est-il valable? » Du côté de Dieu, tout est resté pareil! Ce sont les enfants de Dieu qui ont changé. Où sont les intercesseurs puissants qui, en cette dernière heure avant l’enlèvement de tous les vrais croyants, se tiennent à la brèche? Dieu vous cherche vous aussi personnellement, pour ce service; voici ce qu’il a déclaré par la bouche du prophète Ezéchiel: Je cherche parmi eux un homme qui élève un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas; mais je n’en trouve pas (Ez 22.30). Et vous, ne vous laisserez-vous pas trouver par lui aujourd’hui même? Qu’est-ce qui caractérisait l’intercession de ces hommes et de ces femmes de Dieu qu’il employait comme instruments du réveil? Ils persévéraient dans la prière, parce qu’ils croyaient fermement que ce qu’ils demandaient était absolument selon la sainte volonté divine. Celui qui cesse d’intercéder en pensant que cela n’a aucun sens favorise la mort spirituelle. Une prédication non accompagnée de prières est comme un travail de fossoyeur pour la vérité de Dieu et pour son Eglise. Malgré le prix élevé du cercueil et des merveilleuses fleurs, la cérémonie n’est qu’un enterrement de première classe. Un chrétien qui ne prie pas ne fera jamais l’expérience de la vérité selon Dieu; un service de prédication sans intercession ne parviendra jamais à faire connaître la vérité divine! Que de temps perdu dans une église où l’on ne prie plus! Le retour du Seigneur peut être différé à cause de telles assemblées. L’enfer s’en est trouvé agrandi; et les lieux de l’épouvante se sont remplis à cause des cultes morts d’une église sans prières. Laissez-vous réveiller aujourd’hui encore en vue d’une puissante intercession persévérante! Ce n’est que dans cette voie que toutes choses peuvent devenir nouvelles; le Seigneur Jésus dit en Luc 18.7-8: Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?

La prière persévérante: un mystère souvent méconnu

N’est-il pas remarquable que la Parole, tant dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau, nous exhorte tellement à la persévérance dans l’intercession: Lorsque Moise élevait sa main, Israël était le plus fort; et lorsqu’il baissait la main, Amalek était le plus fort. Les mains de Moise étant fatiguées (on peut souvent se fatiguer beaucoup lors de l’intercession), ils prirent une pierre qu’ils placèrent sous lui, et il s’assit dessus. Aaron et Hur soutenaient ses mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre; et ses mains restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil. Et Josué vainquit Amalek et son peuple, au tranchant de l’épée (Ex 17.11-13). Priez sans cesse (1 Thes 5.17). Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière (Rom 12.12). Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints (Eph 6.18). Persévérez dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces (Co14.2; version Darby). Nous persévérons dans la prière et dans le service de la parole (Act 6.4; version Darby).

Pourquoi persévérer dans la prière? Une réponse très révélatrice nous est donnée par la parabole de la veuve et du juge inique; lisons Luc 18.1-8.

Il peut sembler que le juge inique de cette parabole puisse parfois être Dieu, notamment dans la vie de Ses enfants. Il y a des moments où le vrai croyant a l’impression que le cour du Père céleste est dur comme de la pierre et froid comme de la glace, et que le ciel est hermétiquement fermé à ses prières. Aucune réponse ne vient de là-haut; aucun regard d’amour qui redonne courage; aucun signe de grâce pour maintenir quelqu’un debout! L’Eternel se tait de sorte que l’âme apeurée en vient à se demander avec Ps 77.8-10: Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours ? Ne sera-t-il plus favorable ? Sa bonté est-elle à jamais épuisée ? Sa parole est-elle anéantie pour l’éternité ? Dieu a-t-il oublié d’avoir compassion…? Dieu veut que les siens apprennent à l’école de la prière la devise que voici: Non pas par la vue, mais par la foi!

Ce que devrait être notre tout premier et notre plus élevé sujet de prière

Dieu veut tout d’abord se révéler lui-même à nous. Il désire nous amener à admettre qu’il est pour nous bien plus grand que nos sujets d’intercession, quels qu’ils soient. C’est pourquoi la vraie foi se fonde tout d’abord totalement sur Dieu seul: Or sans la foi il est impossible de lui être agréable; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent (Héb 11.6). Celui qui a une vraie foi aime le Seigneur Jésus en pratiquant sa Parole et en croissant dans sa connaissance, puisqu’il s’est révélé lui-même à lui: Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui… Nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui (Jean 14.22-23b). L’Esprit Saint habitant dans le croyant, Dieu peut prier à travers nous comme il convient (Rom 8:26). C’est ce qui ressort nettement des paroles que Jésus a adressées à la Samaritaine au puits de Jacob: Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité (Jean 4.24).

Vingt-quatre longues années durant, Abraham avait attendu l’accomplissement de la promesse divine en réponse à ses prières persévérantes. Mais un an avant la réalisation de ladite promesse concernant une postérité donnée à Abraham et à Sara, l’Eternel lui-même lui rendit visite. Il voulait amener le patriarche à le considérer, lui, comme bien plus important que son plus ardent sujet d’intercession. Lisons Gen 18.1-19. Si comme Abraham, nous devions voir s’écouler 25 années avant l’exaucement d’une prière; si, comme George Müller, le père des orphelins de Bristol, nous devions prier pendant 60 ans pour la conversion d’un ami de jeunesse, conversion qui ne se fit qu’après le départ pour le ciel de cet homme de Dieu, ou bien que Dieu nous exauce immédiatement – ce principe doit être bien établi: premièrement le Seigneur, et seulement ensuite le merveilleux exaucement de l’intercession.

Il existe de très nombreux croyants qui ont obtenu bien des exaucements de la part de Dieu, mais qui ne le reconnaissent pas, ni ses voies, comme ce fut le cas jadis pour le peuple d’Israël: Vos pères me tentèrent, pour m’éprouver, et ils virent mes ouvres pendant quarante ans. Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis: Ils ont toujours un cour qui s’égare. Ils n’ont pas connu mes voies (Héb 3.9-10). Il a fait connaître ses voies à Moïse, ses actes aux fils d’Israël (Ps 103.7; version Darby).

En marchant continuellement avec l’Eternel, Moïse a appris à mieux le connaître et à saisir ses voies: L’Eternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami (Ex 33.11). Et soudain, Moïse interrompit son intercession pressante pour demander à Dieu une seule chose: Fais-moi voir, je te prie, ta gloire (v.18; version Darby).

Le Seigneur, par le silence qu’il observe apparemment, veut nous amener à nous écrier avec Asaph: Quel autre ai-je au ciel que toi! Et sur la terre je ne prends plaisir qu’en toi. Ma chair et mon cour peuvent se consumer: Dieu sera toujours le rocher de mon cour et mon partage (Ps 73.25-26).

Déjà la réponse de Dieu vous est envoyée

Pourquoi Dieu donne-t-il l’impression de garder le silence face à vos prières persévérantes pour le salut de vos enfants, de votre conjoint, de vos voisins, de vos collègues de travail? Sachez que, dès l’instant où vous vous êtes mis à prier dans la foi dans ce sens, il a agi! Il est écrit en Esaïe 64.3: Jamais on n’a appris ni entendu dire, et jamais l’oil n’a vu qu’un autre dieu que toi fit de telles choses pour ceux qui se confient en lui. Ecoutons aussi l’ange Gabriel dire à Daniel: Lorsque tu as commencé à prier, la parole est sortie, et je viens pour te l’annoncer; car tu es un bien-aimé (Dan 9.23a). Souvenons-nous également de Joseph! Il avait résisté victorieusement aux tentations que lui proposait la femme de Potiphar; et il fut jeté en prison (Gen 39.7-20). Durant les deux années de détention qui suivirent, très certainement il cria beaucoup à l’Eternel pour clamer son innocence. Apparemment, Dieu se taisait; il nous est dit: Mais le chef des échansons ne se souvint pas de Joseph, et l’oublia (Gen 40.23; version Darby). Ce n’est qu’au terme de ces deux années d’emprisonnement qu’il fut retiré de son cachot pour venir interpréter un songe que Dieu avait inspiré au Pharaon (Gen 41). Nous lisons: Pharaon fit appeler Joseph. On le fit sortir en hâte de prison. Il se rasa, changea de vêtements, et se rendit vers Pharaon (v:14). Quand l’heure propice a sonné, le secours se manifeste puissamment! L’Eternel a pu dire par la bouche du prohète Esaïe: Le plus petit deviendra un millier, et le moindre une nation puissante. Moi, l’Eternel, je hâterai ces choses en leur temps (Es 60.22).

Ayant exposé la parabole de la veuve et du juge inique, lequel finit par rencontrer les demandes persévérantes de la femme, le Seigneur ajouta ces mots: Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard? Je vous le dis, il leur fera promptement justice (Luc 18.7-8a). Jésus dit ici que Dieu fera justice à ses élus sans tarder. « Sans tarder » signifie soit que le secours est administré promptement: Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans la prison. L’ange réveilla Pierre, en le frappant au côté, et en disant: Lève-toi promptement! Les chaînes tombèrent de ses mains (Act 12.7); soit que l’arrivée du secours est imminent: Or le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds (Rom 16.20a). Il ne faut pas voir dans cette déclaration une contradiction au refus de l’exaucement dont il est question plus haut. Ce « sans tarder » est une mesure divine qui couvre tout le temps de la patience de Dieu. La rédemption et la manifestation en gloire ne peuvent pas devancer ce qu’il a décidé dans sa sagesse. Sans relâche, Dieu réalise ses desseins les uns après les autres. Tout ce qui doit arriver se produira soudainement à la fin des jours. La délivrance deviendra « sans tarder » pleine réalité. Nous en venons ainsi au sens prophétique de cette parabole.

l leur dit aussi une parabole, pour montrer qu’ils devaient toujours prier et ne pas se lasser…
(Luc 18.1; version Darby).

Alors que ce verset biblique ne semble être qu’ une exhortation générale à une constante intercession, il se fait que Jésus pensait surtout aux prières tournées vers sa manifestation en gloire et vers le rétablissement complet de l’autorité divine sur la terre. Il voyait toutes choses longtemps à l’avance! C’est pourquoi ce passage est bien plus qu’un supplément d’information sur le temps de la fin. Tout comme la veuve a importuné longtemps en vain le juge inique, de même le temps de l’attente de l’Eglise semblera long et stérile. Mais elle ne doit pas oublier que cette période de longanimité de Dieu lui permettra de se développer à maturité. Dans cette parabole, l’Assemblée, qui, dans son essence et dans sa destination, nous apparaît comme l’Epouse de Christ attendant les solennelles noces de l’Agneau, est présentée comme une veuve. Il semblerait que son époux soit mort dans un pays éloigné. Et elle doit vivre dans une ville où elle se trouve opprimée par un dur adversaire, le prince de ce monde. Tandis que continuellement elle implore le secours de Dieu, il lui paraît, dans ses heures de faiblesse, qu’il soit devenu pour elle ce juge inflexible qui agit sans amour et sans le moindre sens de la justice divine. Elle persévère dans la prière, implorant qu’arrive son temps de la rédemption. Alors que ce dernier reste différé – Dieu ayant une vision plus large des choses que l’Eglise, et voulant former ses enfants par de grandes épreuves à une meilleure vie dans l’Esprit, dans l’optique de l’éternité – voici pourtant soudain venir l’heure de la délivrance du corps et le moment du retour de Jésus pour les siens! La fin de cette parabole en souligne la signification prophétique. Le Seigneur Jésus ne demande pas si, à sa venue, le Fils de l’homme trouvera de la foi, mais bien s’il trouvera la foi. Ce qu’il appelle la foi, c’est celle de l’intercession constante, qui ne se lasse pas, bref la foi qui persévère!

Au fond, il s’agit de ceci dans l’optique de l’histoire du salut: la première église était très loin du retour de Jésus; mais elle n’avait qu’à prier brièvement, et l’exaucement était là: Et comme ils faisaient leurs supplications, le lieu où ils étaient assemblés fut ébranlé… (Act 4.3la). Nous, l’Assemblée du temps de la fin vivant à la veille de la venue du Seigneur pour l’enlèvement, devons intercéder longtemps, avec persévérance afin d’être préparés pour l’éternité. Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende! Il est grand temps qu’enfin, vous sortiez de votre sommeil spirituel pour servir Jésus efficacement par des prières persévérantes. Que Dieu vous en accorde la grâce! Amen!

W. M.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)