Politique divine pour le monde de demain


Les préliminaires du Royaume de Christ

Le Jour de l’Eternel !

Il ne faut pas confondre ce Jour avec le Jour du Seigneur Jésus-Christ dont écrit Saint-Paul aux Corinthiens (I Co. 1 : 8 ; 5 : 5, II Co. 1: 4, Phil. 1: 6, 10; 2: 6).

Dans tous ces passages, il est question de la venue du Christ sur les nuées du ciel pour la promotion glorieuse de son épouse: l’Eglise.

Le jour de l’Eternel n’aura rien de commun avec ce jour-là. Il se révé­lera comme un jour de châtiments, non seulement pour les adversaires d’Israël, mais aussi pour les Israélites pécheurs (Am. 5 18).

« Quelle grâce de savoir que la Bible est la Parole de Dieu et que cette Parole est la Vérité ! ».

Quelle grâce de savoir ainsi que le Dieu de la Bible prendra un jour la décision de régler le sort de ce monde, au mépris de toutes les oppo­sitions sataniques ; de savoir que ce monde (où Satan paraît aujour­d’hui triompher) connaîtra sa domination, et cela quand Jésus-Christ en sera devenu le Seigneur incontesté.

Ce jour viendra. Il n’est déjà sans doute plus très éloigné. L’accomplis­sement de la prophétie de la renaissance de l’Etat d’Israël en est un signe, plus grand encore que ne le sont les victoires de Satan. Evo­quant la venue du fils de l’homme sur les nuées du ciel, le Christ disait à ses disciples : « Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier (le figuier est l’image prophétique d’Israël). Dès que ses bran­ches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’été est proche » Autrement dit: dès que l’arbre stérilisé pen­dant des siècles retrouvera la vie, vous y verrez le signe de la mois­son, c’est-à-dire de la renaissance du peuple de Dieu (Mat. 24: 32).


L’établissement du Royaume de Christ,

disons-nous, est sans doute proche. Pourtant, la Parole de Dieu nous apprend que cet événement sera précédé pour Israël par une terrible épreuve qui aboutira à la formation du « reste »: la purification d’Is­raël au creuset du « Jour de l’Eternel ».


Ainsi ce Jour est décrit comme

Un temps de détresse effroyable et sans appel.

« Je suis seul à fouler au pressoir. Nul homme d’entre les peuples n’est avec moi ; je les foulerai dans ma colère ; Je les écraserai dans ma fureur… car un Jour de vengance est dans mon coeur » (Es. 63: 3-4). « Malheur à ceux qui désirent le Jour de l’Eternel ! » (Allusion sans doute à ceux qui voyaient ce jour uniquement sous l’angle de la des­truction des ennemis d’Israël). Qu’attendez-vous du Jour de lEternel ? il sera ténèbres et non lumière » (Am. 5: 8; So. 1 :14-15).

« Oh ! quel Jour ! s’écrie Joël. Car le Jour de l’Eternel est proche; il vient comme un désastre du Tout-Puissant. » (Joël 1 : 15).

« Sonnez de la trompette en Sion. Faites-la retentir sur ma montagne sainte ! Que tous les habitants du pays tremblent ! Car le Jour de l’Eternel vient, car il est proche, Jour de ténèbres et d’obscurité, Jour de nuées et de brouillard… » (Jo. 2 : 1-2). Le prophète signale alors la catastrophe d’une invasion et d’une guerre terrible d’extermination, des tremblements de terre et des catastrophes cosmiques (2: 1-1 1).

Ezéchiel fait entendre la même note, en donnant toutefois à Israël l’as­surance de la défaite de l’ennemi (ch. 38-39). « Voici, dit-il, ces choses viennent; elles arrivent, dit le Seigneur, l’Eternel ; c’est le Jour dont j’ai parlé. » (39: 8).

Jérémie déclare: « Malheur ! Car il est grand ce jour. Il n’a pas son pareil. Temps de détresse pour Jacob. Mals il sera délivré » (Jé. 30: 7). Jérémie et Ezéchiel précisent l’un et l’autre les fléaux qui atteindront Israël : l’épée, la famine et la peste (cf. Jé. 14:12 ; Ez. 6:12).


Un jour de Jugement.

Mais ce jour de colère est toujours présenté comme un jour de Juge­ment (jugement pour les nations, Jugement pour Israël d’abord).

Jugement. c’est-à-dire justice (Ps. 96:13; 98: 9). Les châtiments du jour de l’Eternel ne seront point arbitraires, ni stériles dans leur résul­tat répressif; ils auront un but positif: l’extermination du péché.

Qu’il revête un caractère moral, social ou religieux, le péché d’Israël se traduit par la désobéissance à Dieu: « Vous n’êtes pas mon peuple et je ne suis pas votre Dieu » ; « Parce que tu as rejeté ma connais­sance, je te rejetterai » (Os. 1 : 9; 4: 6).

« Cieux, soyez dans l’étonnement; frémissez d’épouvante et d’hor­reur ! dit l’Eternel. Car mon peuple a commis un double péché: ils m’ont abandonné, moi qui suis une source d’eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau » (Jé. 2:12-13).

Dieu ne saurait laisser impunie la désobéissance de son peuple, com­me il ne pouvait laisser impunis l’orgueil et l’incrédulité des nations (cf. Nahum, passim ; Jé. 46: 51; Es. 14: 19, 23). Le peuple élu ne porte-t-il pas une responsabilité plus lourde que les autres peuples ? Dieu ne saurait le laisser impuni ; il y va de sa gloire.

« Alors, vous vous souviendrez de votre conduite qui était mauvaise… Vous vous prendrez vous-mêmes en dégoût, à cause de vos iniquités et de vos abominations… Ayez honte et rougissez, maison d’Israël » (Ez. 26:31-32).

Ainsi, l’Eternel présente la catastrophe comme un acte de sa souve­raine Justice, et comme l’instrument pédagogique qui doit conduire les enfants d’Israël à la reconnaissance de leur péché et à la repentance salutaire.


Israël, son retour en grâce.

Le jour de l’Eternel, jour de colère et de Jugement, aura donc comme aboutissement la réhabilitation d’Israël.

Du creuset de l’épreuve surgiront pour le peuple élu les plus riches bénédictions physiques, matérielles et spirituelles dont les bénéfices s’étendront à tous les peuples. Toutefois, ces bénédictions n’attein­dront qu’une minorité parmi le peuple. Un reste.

Ce reste de Sion, appelé aussi le reste de Jérusalem ou le germe de l’Eternel, constituera alors le véritable peuple de l’Eternel, la véritable nation élue.

« En ce jour-là…, le reste reviendra, le reste de Jacob, au Dieu puis­sant ». « Quand ton peuple, ô Israël, serait comme le sable de la mer, un reste seulement reviendra… » (Es. 10: 21-22). Les promesses d’é­lection et d’une vocation universelle, faites jadis à Abraham, seront alors renouvelées et consommées.

« L’Eternel aura pitié de Jacob. Il choisira encore Israël, Il le rétablira dans son pays » (allusion au règne messianique) (Es. 14 1). « L’Eter­nel désire vous faire grâce. il se lèvera pour vous faire miséricorde » (Es. 30 18). « Les fils de l’étranger rebâtiront tes murs, et leurs rois seront tes serviteurs car Je t’ai frappé dans ma colère, mais dans ma miséricorde j’ai pitié de toi » (Es. 60 10).

Car le jour de l’Eternel s’achèvera sur la victoire de l’Eternel.

« En ce jour-là, l’Eternel sera le seul Eternel, et sa gloire sera la seule gloire » (Za. 14: 9).


La Parousie, venue du Messie glorieux.

Le Jour de l’Eternel que les prophètes ont décrit comme « un jour grand et terrible » (Jo. 2: 11), comme un temps de tribulation effroyable pour Israël, s’achèvera par la Parousie, autrement dit par la venue Ici-bas du Messie glorieux.

Le monothéisme rigoureux du prophétisme semble faire de l’Eternel lui-même le héros de la parousie. « En ce jour-là, écrit Sophonie, on dira à Jérusalem: Ne crains rien… L’Eternel, ton Dieu, est au milieu de toi comme un vaillant Sauveur » (So. 3: 16-17). Mais une connaissan­ce assez superficielle de la Bible (Ancien et Nouveau Testaments) nous convainc aisément que l’Eternel qui paraîtra et qui combattra les nations liguées contre Israël, l’Eternel dont « les pieds se poseront sur la montagne des Oliviers » (Za. 14: 3-4) ne saurait être que Jésus-Christ dont les pieds furent ici-bas les pieds de Dieu.

Esaïe identifie le Père éternel dont la lumière percera la nuit du monde et du péché, à un enfant, à un fils sur l’épaule duquel reposera la domi­nation du monde (9 : 5). Il n’est sans doute pas de prophétie messiani­que aussi claire que celle d’Esaïe 52:13-15 à 53: 1-12, pour nous per­mettre d’identifier la personne et l’oeuvre rédemptrice de Christ.

C’est ainsi que Zacharie peut écrire, en des images qui ne sont intel­ligibles que par l’association de Dieu et de Christ: « Alors, je répan­drai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, Celui qu’ils ont percé. Ils pleureront amèrement comme on pleure sur un fils unique; ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier né » (Za. 12 :10).

L’Ancien Testament ne nomme jamais le Christ, et pourtant le Christ y est toujours implicitement, mais clairement inscrit, dans tout son message messianique.

* * *

Le jour de l’Eternel, qui doit précéder l’établissement du Royaume messianique, n’est pas une journée de 24 heures. Il correspond (ou correspondra) à une période. Dans le vocabulaire prophétique, le mot IOM (traduit généralement par jour) désigne une période limitée, le plus souvent indéterminée, dans le déroulement du temps.

Parfois le prophète précise clairemnt qu’il est question d’une époque, d’une portion particulière de la ligne du temps. Ainsi Joël écrit, au cours d’une prophétie toute consacrée au temps de la fin: « Car voici, en ces Jours, en ce temps-là » (Jo. 3:1), définissant lui-même le terme jours (iomin) par le terme temps, au sens d’époque plus ou moins con­sidérable (eth).

Le jour de l’Eternel s’entend donc d’une période dont la phase essen­tielle sera le jugement, dont le but sera la formation d’un peuple régé­néré, et dont la fin sera la manifestation glorieuse du Messie.

La durée de cette période n’est pas indiquée de manière précise dans l’Ancien Testament. Mais si nous nous reportons au discours eschato­logique de Jésus, nous apprenons que ce temps du jugement d’Israël sera relativement court: « A cause des élus, dit le Christ, ces jours seront abrégés » (Mat. 24 : 22). Et le livre de l’Apocalypse évalue la grande tribulation – qui n’est autre que le jour de l’Eternel – à trois ans et demi (cf.Ap. 11:2; 12:6; 13: 5).


Vers le soir, la lumière paraîtra.

La parousie (avons-nous souligné), c’est-à-dire la manifestation glo­rieuse du Christ, mettra un terme à l’épreuve de purification d’Israël et constituera le point de départ d’une économie nouvelle. C’est ce qu’in­dique le prophète Zacharie. Après avoir précisé, à l’instar du prophète Amos (5: 8), que le Jour de l’Eternel sera ténèbres et non lumière (Za. 14: 6), Zacharie déclare: « Mais vers le soir (c’est-à-dire à la fin du « Jour ») la lumière paraîtra » (Za. 14 : 7). Quelle merveilleuse lumière ! aux ténèbres d’un effroyable cauchemar et d’une épreuve suprême impitoyable, l’étoile brillante du matin se lèvera sur Israël (cf. Ap. 22:16) !

Le Jour de l’Eternel est donc, selon l’expression de Daniel 12 : 4, le temps de la fin. Non pas de la fin du monde, car il ouvrira le temps de la domination du monde par le Seigneur, mais la fin d’un monde, du monde des nations soumis à Satan, et la fin de la mise à l’écart du peuple élu. A la clôture de ce Jour, un jour nouveau, un âge nouveau sera inauguré. A la chronologie des nations, succédera la chronologie du Royaume messianique.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)