Pleinement Dieu, pleinement… Fils

« Fortifiez donc vos mains languissantes et vos genoux affaiblis. » (12.12) L’auteur veut raffermir la reconnaissance et la foi de judéo-chrétiens persécutés et tentés de délaisser le culte pour retourner à la première alliance. Celle-ci a été promulguée par les prophètes et — dans la tradition juive — par les anges. L’auteur va donc montrer la supériorité de Christ sur la première alliance, sur les prophètes et sur les anges.

Dieu a parlé deux fois (1.1-2)

Les auditeurs doivent rediriger leur foi dans la bonne direction. Or, la foi dépend de la considération portée à la révélation divine (Rom 10.17). C’est donc sur le contraste entre deux façons de la considérer que l’auteur commence. Il souligne le contraste entre la première révélation et la nouvelle, celle-ci étant, tout comme l’alliance, « plus excellente » (8.6).

Inachèvement de la première révélation (1.1)

Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes […]

Voici quelques caractéristiques de la première phase de la révélation divine :

• La première est close depuis longtemps (« autrefois ») : le dernier prophète en fut Malachie, plus de quatre siècles auparavant.

• La première est progressive (« à plusieurs reprises ») : Dieu l’a développée sur plusieurs siècles.

• La première est diverse (« de plusieurs manières ») : Dieu a employé plusieurs modes de communication pour transmettre la richesse de sa Parole (création, déluge, promesse à Abraham, prophéties, récompenses et punitions, sacrifices, etc.).

• La première était donnée essentiellement aux Juifs (« à nos pères »).

• La première a été communiquée par des intermédiaires (« par les prophètes »).

Perfection de la révélation par le Fils (1.2a)

Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils […].

• La nouvelle révélation dans le Fils est ouverte. L’expression « ces derniers temps » se réfère à la présente époque ouverte depuis l’Ascension et qui s’achèvera avec la seconde venue de Jésus.

• La nouvelle s’adresse à l’humanité. Le « nous » englobe Juifs et Gentils (Éph 2).

• La nouvelle révélation est communiquée par le Fils. Cette seule affirmation contraste avec ce qui vient d’être dit dans le paragraphe précédent : – non pas sur plusieurs siècles, puisqu’en trois années de ministère, – non pas de plusieurs manières, puisque par un canal unique, – non pas par plusieurs hommes (les prophètes), mais par un seul, – non par des hommes créés ou de simples intermédiaires, mais par un homme bien particulier : un « Fils ». L’original n’emploie pas l’article, comme pour indiquer là un statut et l’opposer au statut de prophète : il ne sera pas prophète mais fils. La suite du chapitre développe ce statut à part.

« Fils » : plus que « prophète » (1.2)

Il l’a établi héritier de toutes choses ; par lui il a aussi créé l’univers.

L’auteur s’applique à montrer qu’être Fils est supérieur à être prophète. Tandis que le prophète parle au nom de Dieu et qu’il est lui-même créé, le Fils, lui, parle avec autorité car « la maison » lui appartient.

1. Héritier

Être fils, c’est être « héritier de toutes choses ». Tout lui appartient, c’est-à-dire qu’il est souverain et contrôle toute chose et tout événement (2.7-8 ; cf. Ps 2.8 ; Phil 2.9-11).

Un prophète ne domine pas tout : il a pu subir à contrecœur les incompréhensions, l’hostilité et les méfaits de ses compatriotes. Le Fils est venu dans ce monde en sachant ce qui l’attendait. Lorsque nous méditons sa « passion », rappelons-nous qu’il avait prévu la croix et choisi de ne pas se défendre afin que s’accomplissent les Écritures qu’il avait inspirées. Une étude des textes de la passion montrera qu’il a lui-même provoqué la réaction en chaîne des événements. Il a bel et bien le contrôle de tout, même quand tout semble lui échapper ; la victoire sur la croix le prouve.

2. Agent créateur

C’est par lui que Dieu a « créé l’univers » (voir le parallèle en Col 1.15-17). Dieu a parlé par des prophètes mais il n’a pas créé le monde par eux.

Ces deux caractères décrivent la relation filiale, vue du Père. La suite la décrit, vue du Fils.

« Fils » : révélateur et révélation de Dieu (1.3)

Il est le rayonnement de sa gloire et l’empreinte de son être. Il soutient toutes choses par la parole de sa puissance. Après avoir fait la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la Majesté, dans les lieux élevés.

Ce verset produit, en première lecture, un sentiment merveilleux. Il entrouvre la porte d’un profond mystère. À partir de là, ce n’est plus « Dieu » le sujet mais « il », le Fils : le prédicateur change de ton. Il n’est plus question de mettre en contraste ancienne et nouvelle alliance, mais de dévoiler un peu plus la nature divine et le rôle salvateur du Fils.

1. Un « rayonnement » : Christ est le révélateur de Dieu

Le Fils est « le reflet de sa gloire » ou : « le rayon, le rayonnement ». Les scientifiques ont découvert qu’un rayon lumineux révèle une quantité d’informations incroyable sur des étoiles se trouvant à des milliers de milliards de kilomètres : composition chimique, âge, durée de vie, vitesse d’éloignement ou de rapprochement, etc. Quel exploit, quand on y pense ! Un monde objectivement inaccessible nous est ouvert et nous paraît moins lointain. Il en est ainsi du Fils : il accomplit l’exploit incomparable de mettre Dieu à notre portée. En effet, « Dieu est lumière » (Jean 1.5) dans sa gloire inabordable, lui qui « habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir » (1 Tim 6.16). Or, « personne n’a jamais vu Dieu ; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître » (Jean 1.18). Ce Dieu objectivement transcendant, Jésus le rend accessible (4.16 ; 10.19-20 ; cf. aussi Rom 5.2 ; 1 Cor 16.9 ; Éph 2.18 ; 3.12). Il fait de notre Créateur lointain un Père proche et abordable (Rom 8.15-17 ; Gal 4.6-7).

Si la lumière révèle la nature et le mouvement de l’étoile lointaine, celle-ci n’en est cependant pas affectée le moins du monde : elle demeure à sa place, dans le ciel. De même, la révélation du Père par le Fils n’ôte rien au caractère glorieux et transcendant de Dieu. Dieu demeure dans son ciel de majesté. Le Père et le Fils partagent la même nature « lumineuse » tout en étant distincts l’un de l’autre.

Pas besoin d’avoir fait de hautes études pour saisir, en s’exposant à la lumière naturelle, que le soleil est « chaud » ! De même, à proximité de Christ, nous bénéficions de toute la « chaleur » bienfaisante de notre Père céleste : sa grâce, sa miséricorde, ses perfections, sa majesté, etc.

2. Une « empreinte » : Christ est la révélation de Dieu

L’image du rayonnement parle d’un Dieu rendu proche, mais ne fait pas tout à fait honneur au Fils lui-même. Un « reflet »… Pourquoi pas un fantôme ? Ce n’est pas une blague : certains hérétiques — les docétistes — affirment dès le ier siècle que le Christ possède un corps apparent, mais irréel. Faire de Christ une simple émanation de Dieu serait toutefois lui refuser la fatigue, la faim, la soif, et jusqu’à la mort. La résurrection n’aurait-elle donc pas tout à fait eu lieu ?

L’auteur n’en reste heureusement pas là. Il affirme que Christ est « l’empreinte » de Dieu : sa manifestation réelle sur terre. Plus encore, il est « l’empreinte de sa personne ». Le concept de personne est tardif ; le texte parle plutôt de « substance » (litt. : hypostase). Il désigne l’être de Dieu. Christ est donc véritablement Dieu en chair et en os, lui « que nos mains ont touché » (1 Jean 1.4).

Le mot « empreinte » se traduit aussi par « caractère ». Pensez au caractère d’imprimerie qui s’enfonce profondément pour marquer de son empreinte le papier encore vierge. C’est ainsi que le Fils montre les marques du Père.

Montrer les caractères du Père est aussi le plan de Dieu pour tous ses enfants. Et pour faire ressortir sa gloire, il doit parfois « frapper fort », en sorte que Paul dira : « Je porte en mon corps les marques de Jésus » (Gal 6.17) en parlant de ses persécutions (2 Tim 3.12). Dieu veut aussi marquer de son empreinte d’amour tous ses enfants, afin que sa gloire soit manifeste dans le monde : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13.35 ; cf. Éph 5.1-2 ; 1 Jean 3.10). C’est le rôle de l’Esprit : transformer notre « caractère » à la ressemblance de Jésus (2 Cor 3.17), lui-même caractérisant le Père. Adam, créé à l’image de Dieu, a déformé celle-ci par le péché. Le second Adam, Christ, recrée en nous l’image de Dieu.

3. Le rôle salvateur du Fils

Ces deux attributs du Fils laissent place à trois actions qui résument son mandat : création soutenue, rédemption, glorification.

a. Création : « portant toutes choses par la parole de sa puissance »

Le Fils, Parole de Dieu, a créé le monde (1.2 ; Gen 1.1), mais il le préserve aussi de la destruction.

b. Rédemption : « après avoir fait la purification des péchés »

Dieu lui-même, venu en chair, a pourvu au salut (Rom 8.33 ; 1 Tim 3.16). La formulation décrit un souverain sacrificateur opérant le rite sacrificiel, ce que la suite de l’Épître développera.

c. Glorification : « assis à la droite de la Majesté »

Christ ne vit pas dans une gloire statique. Comme il soutient sa première création, il préserve aussi sa nouvelle création.

« Fils » : plus qu’« ange » (1.4-14)

Étant devenu d’autant plus excellent que les anges, qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur.

« Les Juifs se glorifiaient d’avoir reçu la loi par le ministère des anges (2.2 ; cf. Actes 7.53 ; Gal 3.19). Il fallait montrer combien Christ était supérieur à ces intelligences célestes pour prouver la supériorité de la révélation dont il était le porteur (1.1). » (La Bible annotée) Ses auditeurs veulent retourner à la loi ? L’auteur montre que celle-ci avait prévu la supériorité de Christ sur les anges, d’où le grand nombre de prophéties messianiques pour appuyer ses dires.

• Contrairement aux anges, le Fils est considéré par Dieu comme son Fils, son égal (1.5, citant 2 Sam 7.14 et Ps 2.7).

• Même les anges doivent adoration au Fils (1.6, citant les Ps 89 et 97).

• Dieu ne s’adresse pas aux anges, ses serviteurs, comme il s’adresse au Fils l’appelant lui-même Dieu et roi, juste et bienheureux (1.7-9 citant les Ps 104 et 45).

• Dieu honore le Fils et souligne sa souveraineté sur sa propre création, sa divinité éternelle et sa royauté parfaite et juste (1.10-12 citant les Ps 102 et 104).

• Contrairement aux anges, Dieu a appelé son Fils à la royauté et à la sacrificature (1.13 citant Ps 110.1).

Le verset 14 conclut : contrairement au Fils, les anges n’occupent pas la place d’honneur dans le ciel, mais assument un rôle de serviteurs en faveur de ceux qui doivent hériter le salut.

Conclusion

Il a obtenu un ministère d’autant supérieur qu’il est le médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde. (8.6-7)

Le premier chapitre de l’Épître aux Hébreux frappe fort et dévoile une image majestueuse et incomparable de Christ dans sa personne (divine), dans son œuvre (créatrice et rédemptrice) et dans sa supériorité sur tous les saints anges. La nouvelle alliance ne pouvait bénéficier d’un meilleur fondement !

Le chapitre 2 équilibre cette présentation glorieuse du Fils avec l’humanité d’un Jésus compatissant et proche de nos faiblesses et de nos préoccupations. L’Épître peut alors développer en quoi il est un intercesseur plus excellent que les prêtres mosaïques.

Puisse cette Épître raffermir nos cœurs vacillants et nous encourager à suivre le modèle de nos pères dans la foi, ayant en vue la joie éternelle donnée à tous ceux qui auront persévéré.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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