Plaidoyer pour une cure d’âme biblique

Nous nous proposons de vous présenter plusieurs chapitres du livre que Roland Antholzer a publié en 1986 au Schwengeler-Verlag à Berneck sous le titre de « Plädoyer für eine biblische Seelsorge ». L’accent, dit-il dans l’avant-propos, est sur le mot « biblique ». Il constate que, vu que souvent le pasteur ou prédicateur d’une église doit seul assurer la relation d’aide, celle-ci est forcément quelque peu négligée. Mais l’auteur est également préoccupé par les méthodes dépourvues de fondement biblique qui sont employées dans ce ministère. Il plaide pour une cure d’âme spirituelle, globale, sobre et nuancée, dont le but doit rapprocher et non éloigner de Dieu. Roland Antholzer est psychologue diplômé. Il est né en 1943 et a fait ses études en psychologie et en sociologie à l’université de Tubingue, où il se convertit à Jésus-Christ. Il est marié depuis 1977. Il s’occupa pendant plusieurs années d’enfants et de juvéniles caractériels. Il travaille actuellement dans une clinique pour toxicomanes à Kempten Bavière.
Voici la traduction libre du premier chapitre. Nous remercions l’auteur et les éditeurs de nous avoir accordé la permission de publier cette traduction.

1. AVONS-NOUS BESOIN DE LA PSYCHOTHERAPIE?

      Beaucoup de chrétiens sont persuadés que oui, habitués qu’ils sont d’avoir recours aux méthodes de la psychiatrie et pensant qu on ne peut ignorer le fruit de la recherche scientifique.

      Nous nous prononçons catégoriquement pour un abandon de la psychothérapie dans la cure d’âme, même si nous devions rencontrer une violente opposition.

      Nous sommes bien conscients que ceux qui ont utilisé des techniques psychiques dans leur aide relationnelle ne vont pas d’emblée adhérer à nos vues. Tout ce que nous leur demandons, c’est d’avoir assez d’ouverture d’esprit pour au moins examiner le problème. Personne n’a le droit de mettre en cause la sincérité de ceux qui pensent autrement.

      Je prétends que nous n’avons pas besoin des techniques de la psychothérapie profane. Par contre, nous avons grandement besoin d’appliquer les principes bibliques à toute relation d’aide si nous voulons apporter un véritable soulagement, une libération, une guérison aux hommes et aux femmes angoissées de nos églises.

Il faut aider
      Je ne vous apprends rien en vous disant que notre temps connaît un accroissement de perturbations psychiques dont la gravité peut se mesurer en lisant les statistiques concernant la toxicomanie, la dépression et le suicide. L’église n’est pas épargnée, malheureusement, mais cela ne doit pas nous étonner outre mesure.

      Ceux qui font de la relation d’aide découvrent vite que tout le spectre des perturbations psychiques et psychosomatiques se rencontre aussi chez les chrétiens. Il est bouleversant de voir tant de chrétiens dont le comportement est conditionné par toutes sortes d’assujettissements, d’angoisses, de problèmes conjugaux, alors que leur vie devrait être une lettre de Christ que tous peuvent lire. Le chrétien ne devrait connaître qu’une seule obligation, celle qui libère de tous les assujettissements: son engagement envers Jésus-Christ.

      La raison, les sentiments et la volonté du chrétien devraient être imprégnés de la sagesse divine, de cette paix qui dépasse la compréhension, d’une joie indépendante des circonstances, d’un amour qui sait se renier. Heureusement qu’il y a encore des pères et des mères qui pourraient dire avec l’apôtre Paul: Soyez mes imitateurs, frères; portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous.

      Une telle maturité est évidemment le résultat de la croissance spirituelle et de la sanctification. Il est normal que certains chrétiens soient encore « des enfants dans la foi »; mais il n’est pas normal pour un chrétien de rester dans un état infantile pendant dix ans ou plus. Nous ne devrions pouvoir accepter que certains membres d’une église restent bloqués et n’existent qu’à la périphérie de la communauté. Cela devrait constituer un défi pour les frères que la maturité spirituelle qualifierait à porter secours (Gal 6.1). Ce ministère, qui est loin d’être seulement celui des pasteurs, fait cruellement défaut dans l’Eglise contemporaine. Cela comporte un danger: l’adversaire exploite cette situation en proposant aux chrétiens ses contre-programmes dont certains gagnent rapidement du terrain.

      Au lieu de demander: « Suis-je le gardien de mon frère ? », tout chrétien, y compris les « professionnels » de la cure d’âme, ferait mieux de demander: « Puis-je être le gardien de mon frère ? » Personne ne saurait ignorer cette question. Mais même ceux qui en ont reçu l’appel appréhendent d’entreprendre ce ministère parce qu’ils ne se sentent pas assez compétents.

La psychotechnique, un outil de la cure d’âme?
      Avec la question de la compétence se pose celle de la méthode. Les bergers des églises, dont on attend qu’ils fassent de la relation d’aide, sont en danger de déléguer leur tâche en envoyant les gens chez des psychiatres et des psychothérapeutes, qui sont rarement des chrétiens. Souvent ils ont eux-mêmes recours aux méthodes psychotechniques, ou alors à des méthodes qui se disent bibliques tout en étant de la psychotechnique utilisant des termes bibliques.

      C’ est ainsi que le vide créé par la carence en relation d’aide est comblé par des méthodes extra-bibliques. Cette invasion des communautés chrétiennes par des méthodes psychologiques ne date pas d’aujourd’hui. Depuis l’invention de la psychanalyse par Sigmund Freud, la psychothérapie a commencé à pénétrer au cour même de la théologie. Freud détestait tout ce qui est chrétien. Malgré cela, il est devenu et continu à être le patron de la cure d’âme. Mais d’autres s’y sont ajoutés: C.G.Jung, Carl Rogers, Victor Frankl et Jacob Moreno, pour ne nommer que les plus importants.

      On est séduit par ce que promet la psychologie à ceux qui appliquent les méthodes qu’elle prône : améliorer les qualités de la vie ou du moins en allégeant les souffrances morales. Mais les prétentions de la psychologie aboutissent à un pseudo-salut par la promesse de donner un sens tout nouveau à la vie. C’est le cas surtout pour les thérapies humanistes telles que la dynamique de groupe, dont la pratique devient de plus en plus fréquente dans les rencontres à but relationnel. Les responsables discernent souvent mal à quel point les conceptions psychologiques sont mélangées avec celles de la Bible, en général par le biais d’employer la terminologie biblique à des fins psychotechniques.

      Comme la Bible n’ offre pas de méthode toute faite pour la cure d’âme, alors que la psychologie offre des méthodes qui ont été éprouvées, on a adapté ces méthodes à la relation d’aide, d’autant plus qu’elles utilisent des tournures aux assonances bibliques. Mais elles sont finalement inefficaces et ne soulagent pas la misère psychique de ceux auxquels on les applique.

      La parole du Ps 1.1 est aussi valable pour celui qui traite que pour le traité : Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants… Si nous dépendions vraiment de la psychothérapie pour aider les angoissés, les déprimés, les désespérés, l’Eglise de Jésus-Christ n’aurait pas eu les moyens de les aider pendant deux millénaires L’apôtre Paul lui-même se serait trouvé démuni devant les besoins pressants qui l’entouraient, lui dont la préoccupation quotidienne était le souci de toutes les églises (2 Cor 11.28). Fallait-il vraiment attendre un Monsieur Rogers pour apprendre aux chrétiens ce qu’est l’empathie? Paul ne disait-il pas déjà aux Ephésiens qu’il n’avait cessé nuit et jour d’avertir avec larmes chacun d’eux (Act 20.31) ? Si 1’empathie est définie comme « l’aptitude de se voir et de voir les autres avec les yeux d’autrui » (Larousse 3e, 1965), donc objectivement, Paul en avait plus que bien des bergers de notre siècle.

      Evidemment que cet argument est à deux tranchants, car Paul utiliserait certainement les moyens modernes de communication et de transport s’il vivait aujourd’hui. Mais utiliserait-il des techniques psychothérapeutiques pour aider les chrétiens en quête d’aide morale?

Les méthodes sont-elles neutres?
      Bien des chrétiens s’imaginent que les méthodes sont neutres en elles-mêmes et qu’il suffit de savoir en user à bon escient. Ce n’est pas parce qu’on peut assommer quelqu’un avec un marteau qu’il faut en condamner l’emploi, disent-ils.

      Ainsi Gudjons, en parlant de la dynamique de groupe, prétend que le seul danger consiste à en faire un usage néfaste, et non en la méthode elle-même. Mais je me demande si nous pouvons nous soustraire à notre responsabilité à si bon compte ? Il serait à voir à quel point ces méthodes sont neutres aussi quand elles touchent à l’âme humaine. Car il va de soi que toute méthode psychotechnique se base sur des prémisses qui sont d’ordres philosophiques. En l’adoptant, on accepte aussi l’esprit qui est à la base des prémisses.

      Sven Findeisen dit très justement qu’on ne peut adopter une méthode sans être, du même coup, aiguillé sur une voie correspondante. Maîtriser une méthode implique qu’on est maîtrisé par l’esprit, les prémisses et l’intention qui la déterminent.

Qui est au centre : l’homme ou dieu ?
      L’origine, le procédé et le but sont trois aspects qui permettent de découvrir les différences fondamentales entre la relation d’aide biblique et la psychothérapie. Rom 11.36 montre que ces trois aspects doivent se rapporter à Dieu si la méthode se veut bibliquement fondée: Car tout est de lui (origine). par lui (procédé) et pour lui (but). A lui la gloire dans tous les siècles ! Amen.

      Essayons de caractériser psychothérapie et cure d’âme:
La psychothérapie
      Elle est d’origine humaine; ses conceptions sont basées sur une vision de l’homme sans Dieu. Ses méthodes ont été conçues par des hommes qui ne connaissaient pas Dieu et ne se fiaient qu’à leur propre jugeote. Ils dégradent la foi en Dieu en béquille dont il faut apprendre à se passer afin de pouvoir se réaliser soi-même. Le but de la psychothérapie est de rendre l’homme autonome, indépendant de Dieu et du prochain. La psychothérapie est centrée sur l’homme.

La cure d’âme
      La vraie relation d’aide, par contre, trouve son origine dans la Parole de Dieu et dans sa volonté. Puisque le secours ne peut provenir que de la seigneurie de Christ, il doit venir de Dieu. Le procédé de la cure d’âme s oriente à partir de la Bible. Seule la puissance de Dieu par l’action du Saint-Esprit apportera un succès durable. Le but de la relation d’aide est de glorifier et d’honorer Dieu en amenant le croyant à refléter l’image de Dieu. La cure d’âme est donc entièrement centrée sur Dieu et sur Jésus-Christ.

En résumé
      La psychotechnique est anthropocentrique.
      La cure d’âme est théocentrique et christocentrique.

  Psychothérapie Cure d’âme
origine: en l’homme en Dieu
procédé: par méthode humaine par la Bible et la puissance de Dieu
but: l’homme autonome l’honneur de Dieu

Roland ANTHOLZER
(traduction adaptée par Jean-Pierre SCHNEIDER,
avec la permission de l’auteur et des éditeurs)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)