Peut-on naître de nouveau ?

Cette question est primordiale, car la nécessité d’une nouvelle naissance pour « voir » le Royaume de Dieu et pour y « entrer » est, sans aucun doute, l’enseignement fondamental que Jésus-Christ a apporté au monde.

C’est dans une conversation particulière avec le pharisien Nicodème, un chef religieux de son temps, que Jésus développa cette doctrine d’une seconde naissance qui n’est pas une amélioration progressive de l’homme, mais fait de lui un être nouveau.

Jean, dans son Évangile, nous rapporte cet entretien, la première révélation écrite de l’enseignement du Maître (Jean 3.1-21).

Avant d’être il faut naître

Qu’est-ce que Jésus entendait par « naître de nouveau » et « naître d’eau et d’Esprit » ?

Par la naissance naturelle, nous entrons dans le monde sur lequel règne Satan, l’adversaire de Dieu. Que nous le voulions ou non, depuis la chute du premier couple, nous ne sommes pas dans le royaume de Dieu dès notre naissance terrestre, mais nous pénétrons et nous nous mouvons dans une sphère opposée à Dieu, avec une nature révoltée contre lui et rebelle à ses lois.

Paul nous dit que dans cet état « les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ qui est l’image de Dieu » (2 Cor 4.4).

En affirmant la nécessité pour tous de cette naissance d’eau et d’Esprit, Jésus détruit du même coup cet édifice de vertus, d’œuvres, d’observances légales, par lesquelles la propre justice de tous les temps pense pouvoir subsister devant Dieu. Il ne s’agit plus de faire, mais « d’être », et avant d’être, il faut naître !

C’est donc en vain que l’homme cherchera à parvenir par lui-même à un dépassement, ou à trouver une issue en comptant sur les autres. Il est sans force et tous sont pécheurs. Il n’est donc pas question que l’homme s’améliore, mais qu’il reçoive un esprit nouveau et un cœur nouveau (Éz 36.6-27). Et pour cela, il faut renaître par une intervention surnaturelle de la grâce et de la puissance de Jésus-Christ. Oui, mais comment ?

Qu’est-ce qu’une naissance ?

C’est en fait une vie qui sort d’une autre vie, un être qui sort d’un autre être. Ainsi, par la naissance physique, nous sommes sortis du sein de notre mère. Êtres de chair, nous sommes issus de la chair et, nous le savons bien, cette chair va vers la mort, car les éléments qui la composent ont tous été tirés de la poussière et retournent à la poussière (Gen 3.19). Or, ce corps de chair est animé par un esprit immortel qui y séjourne un temps, puis retourne à Dieu qui l’a donné (Ecc 12.7).

Nous ne sommes donc pas un corps, mais nous avons un corps que nous habitons. Par nos yeux, nous regardons ; par nos oreilles, nous écoutons ; par notre langue, nous nous exprimons ; par nos mains, nous travaillons. Mais nous ne sommes pas nos organes, ni nos membres. Nous les possédons ; puis un jour, nous les quittons. Ainsi, l’homme n’est pas enseveli sous les décombres de sa demeure terrestre (2 Cor 5.8).

Mais cette âme, qui anime pour un temps notre corps, s’est révoltée contre Dieu : toute l’histoire du monde en est l’irréfutable preuve.

Oui, l’âme humaine, en rébellion contre son Créateur, a perdu tous les bienfaits de son ineffable présence. Si donc, pendant son séjour ici-bas, l’esprit de l’homme ne se laisse pas éclairer, vivifier, libérer, si une réconciliation avec Dieu ne s’opère pas, il reste sous l’empire du péché auquel il a cédé ; l’homme est aveuglé et obscurci. Quand, à la mort, il quitte les ténèbres du dedans, c’est pour entrer dans les ténèbres du dehors, dans une éternelle séparation d’avec Dieu, source unique de vie, de lumière et d’amour.

Et rien dans la Bible ne laisse même supposer qu’une réconciliation soit possible dans l’au-delà. C’est maintenant, pendant notre vie terrestre, que le salut nous est offert et que nous pouvons recevoir le pardon de nos péchés et la vie éternelle.

La nouvelle naissance : une opération de l’Esprit saint

Or, entre la chair et l’Esprit, il y a un abîme. L’Esprit peut être répandu sur l’homme, mais un homme ne saurait de lui-même s’élever vers l’Esprit.

Séparé de Dieu, spirituellement mort, l’homme n’est plus que chair (Gen 6.3). Aussi, après sa naissance terrestre, il doit connaître une seconde naissance sans laquelle son âme assujettie à la vie charnelle, et à la domination de Satan, marche dans ses fautes et dans ses péchés (Éph 2.1-3).

Cette naissance d’en-haut s’opère à l’ouïe de la Parole de Dieu et par l’action puissante du Saint-Esprit.

Mystérieux, libre comme le vent, l’Esprit souffle où il veut. Il est seul capable de nous pénétrer, de nous saisir et de réaliser en nous la rédemption accomplie par l’œuvre du Christ, nous transportant du royaume des ténèbres dans le royaume de Dieu (Col 1.12-14).

Sa première action consiste à convaincre les hommes de péché et à les amener par la Parole à reconnaître la nécessité de mourir à cette vie de la chair, avant la mort du corps.

L’Esprit saint n’entreprend donc pas l’amélioration de la vie de la chair, mais la conduit au jugement et à la mort afin de nous faire renaître à sa vie, rétablissant ainsi notre relation avec Dieu et restaurant son image en nous par l’action sanctifiante de la Parole (2 Pi 1.3-4).

C’est donc bien d’une régénération qu’il s’agit, régénération que les Épîtres néotestamentaires attribuent toujours à la double action de la Parole de Dieu et du Saint-Esprit (2 Cor 5.17).

L’image du grain de blé

Un exemple tiré de la nature nous aidera à mieux comprendre comment une vie nouvelle peut jaillir de la mort. Prenez un grain de blé et conservez-le précieusement dans un écrin de velours. Dans une année, vous retrouverez votre grain de blé intact, mais solitaire.

Prenez-le maintenant, séparez-vous de lui et jetez-le en terre. Vous ne retrouverez certes pas votre grain de blé mais trente, soixante ou cent autres grains semblables dans l’épi auquel il a donné naissance.

Jésus disait de lui-même : « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jean 12.24)

Mais comment mourir ?

De quelle mort s’agit-il puisqu’il ne peut être question de la mort du corps, qui nous conduirait tout simplement au jugement, car, dit l’Écriture : « Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » (Héb 9.27)

II n’est donc pas question de réincarnation progressive. Ici-bas, l’homme ne meurt qu’une fois. La Bible n’enseigne nulle part la réincarnation.

Ce qu’elle établit avec force, c’est la résurrection, tant des justes que des injustes, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre et la honte éternelle (Dan 12.2 ; Jean 5.28-29).

Ainsi, le suicide n’offre aucune solution à celui qui désire changer de vie. Au contraire, en attendant la résurrection et le jugement, la mort le fixe dans l’état qu’il voulait quitter.

La mort dont nous parle l’enseignement de Jésus est une mort à soi-même. Il s’agit donc de mourir avant notre mort. De mourir en vie, pour laisser une autre vie s’implanter en nous, et produire du fruit pour Dieu dans notre chair mortelle, avant la mort de notre corps (Luc 9.23-24).

La nouvelle naissance est une vie qui sort de la mort, mais de la mort d’un autre, de la mort de Jésus-Christ (2 Cor 4.10-12). Or, Jésus n’est pas un théoricien. Ce qu’il ordonne, il le donne.

Il pouvait dire à Nicodème que, sans nouvelle naissance, nul ne pouvait voir le royaume de Dieu, parlant de lui ; il ajoutait aussitôt : « II faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. » (Jean 3.14-15) Par ces paroles, il annonçait sa mort volontaire et expiatoire, la mort du grain de blé d’où allaient jaillir d’autres vies nouvelles, vies dont le germe serait conforme à la sienne. Et c’est ainsi, qu’un jour, dans la gloire, le Christ pourra présenter à son Père des vies rendues parfaitement semblables à la sienne.

Seule une foi vivante nous identifie au Christ mort et ressuscité

Mais, pour que la mort et la résurrection du Christ, pour que les grands faits accomplis en lui, et par lui, se reproduisent en nous, il faut notre acquiescement qui se manifeste par une foi vivante, par une adhésion du cœur, qui nous identifie au Christ dans la mort au péché, et dans sa vie pour Dieu.

Si nous recevons Jésus par la foi, si nous croyons en lui, il accomplit lui-même en nous cette œuvre merveilleuse. Liant son sort au nôtre, Christ subit pour nous la condamnation et la mort que nous méritaient nos péchés ; mais, ayant la vie en lui-même, après avoir souffert la mort et le jugement, il ressuscite et nous fait vivre désormais de sa vie (Rom 5.6).

L’apôtre Paul se fait l’écho de cette bienheureuse expérience quand il s’écrie : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Gal 2.20)

C’est ainsi que prend fin l’effort pénible et stérile de l’homme et que cesse la vie de malédiction sous une loi que la chair ne peut pas accomplir (Romains 7). Dès lors, commence dans la paix avec Dieu, cet abandon quotidien de l’être tout entier à la vie de Jésus, qui va manifester dans notre chair mortelle le fruit de l’Esprit : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi » (Gal 5.22-23).

Régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente Parole de Dieu, une intelligence nouvelle nous est donnée sur ce qui concerne Dieu et le monde. Dieu n’est plus accusé, mais adoré, aimé et obéi.

Il est dès lors facile de comprendre le sens mystérieux des paroles de Jésus : « naître d’eau et d’Esprit ». Si, comme nous l’avons vu, « naître » peut signifier « sortir de », il est question pour nous, si nous voulons renaître, de sortir de l’eau.

Pour sortir de l’eau, il faut y être entré. Entrer dans cette eau, c’est croire la Parole. C’est mourir, et cette mort est symbolisée par le baptême, cette immersion du croyant qui confesse avoir renoncé à sa vie, cette vie qui a causé la mort de Christ.

Acceptant Jésus-Christ, le croyant se trouve baptisé dans sa mort, dont l’eau est le symbole. Mais comme Christ est ressuscité des morts, le néophyte en sortant de l’eau témoigne que, désormais, par une foi vivante, par la puissance du Saint-Esprit, il marchera en nouveauté de vie.

Ainsi, Jésus-Christ seul, par sa mort et sa résurrection, offre à l’homme la possibilité de mourir ici-bas à sa vie de péché et de vivre dès maintenant, dans son corps mortel, d’une vie éternelle.

De même que Noé, ayant cru la Parole de Dieu, traversa dans l’arche les flots du déluge, de même le chrétien, réfugié en Christ, traverse la mort et le jugement divin pour commencer une vie où les choses vieilles sont passées et où toutes choses sont devenues nouvelles.

Aussi, l’apôtre Pierre peut-il écrire : « Aimez-vous ardemment les uns les autres, de tout votre cœur, puisque vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. » (1 Pi 1.22-23)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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