Paul, communicant hors pair

Couper momentanément le son d’un discours télévisé permet de se concentrer sur le langage non-verbal de l’orateur. Ce langage muet a en effet autant d’impact sur l’auditeur que le langage audible. 

Couper momentanément le son d’un discours télévisé permet de se concentrer sur le langage non-verbal de l’orateur. Ce langage muet a en effet autant d’impact sur l’auditeur que le langage audible. Couper « le son théologique » de la lettre de Paul (juste le temps d’un article) nous permettra de nous concentrer sur son auteur, son attitude, sa relation avec ses lecteurs, sa pédagogie, ses émotions.

La communication de Paul est un message en soi !

Une communication fondée sur une relation bien établie

Les croyants de Corinthe connaissent bien celui qui leur adresse cette lettre. C’est celui qui leur a apporté l’évangile et a séjourné chez eux 18 mois (Act 18.1-17). La plupart d’entre eux gardent le souvenir d’un homme sans prétention, assez humble pour exercer un travail manuel, qui s’effaçait pour faire ressortir uniquement la sagesse et la puissance de Dieu (2.1-5). Il leur a écrit (5.9), puis a envoyé Timothée (4.17) pour prendre des nouvelles d’eux. À leur tour, ils lui ont écrit pour lui poser des questions.
Cette lettre s’inscrit ainsi dans une relation personnelle bien établie. Paul peut leur rappeler son autorité d’apôtre sans être accusé d’ingérence autoritaire ou méprisante. Il agit comme un père envers ses enfants bien-aimés (4.14-15) : il les aime, donc il veut le meilleur pour eux.
C’est donc tout naturellement que Paul s’identifie souvent à ses destinataires : il emploie le « nous » une cinquantaine de fois.

Une communication fondée dans la bienveillance

La bienveillance apparaît sous au moins trois formes :
 L’amour : Il agit comme un père envers ses enfants bien-aimés (4.14-15). Mais il les appelle aussi « frères », pour ne pas se mettre au-dessus d’eux.
 La reconnaissance : Il loue Dieu continuellement pour ce qu’il fait en leur faveur (1.4) et continuera de faire (1.8) jusqu’à les rendre irréprochables. Les Corinthiens ne sont pas « son projet » mais celui de Dieu ; et Dieu est fidèle. Son but n’est pas moins que les amener à « la communion de son Fils » (1.9).
 La confiance : savoir que Dieu agit, remplit Paul de confiance, sans l’empêcher de constater les erreurs de ses « enfants bien-aimés ». Il garde ainsi une haute appréciation de leur appel et de leur potentiel (1.5-7).
Paul a entendu des nouvelles attristantes et inquiétantes : des divisions apparaîtraient dans l’église (11.18). Sa bienveillance ne l’amène pas au déni mais à la prudence : « Je le crois en partie ». Il prend soin de citer discrètement sa source (1.11) : pas de dénonciation anonyme !

Une communication fondée sur le respect et l’exemplarité

Paul exprime plusieurs fois son respect envers ses interlocuteurs et leurs capacités :
 « En lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance. » (1.5)
 « Nous savons que nous avons tous la connaissance. » (8.1)
 « Je parle comme à des hommes intelligents ; jugez vous-mêmes de ce que je dis. » (10.15 ; cf. 11.13 ; 14.20)
Paul a utilisé le même mot mais de façon ironique (« vous êtes sages/intelligents en Christ », 4.10). Ainsi il rejette l’intelligence qui prétend se justifier elle-même, mais il fait appel à l’intelligence des Corinthiens pour comprendre et juger son argumentation. Il donne des critères de décision (8.9-13) mais respecte leur liberté de décider au cas par cas (10.27).
En contrepartie Paul veille à être crédible en maintenant une exemplarité sans faille, toujours conscient de la grâce de Dieu envers lui (10.8-10).

Une communication fondée sur une pédagogie participative

Paul ne donne pas un cours magistral. Il prend à témoin ses interlocuteurs, s’appuie sur leurs acquis, les fait réfléchir. La lettre est ainsi parsemée de presqu’une centaine de questions, pour que les réponses viennent d’eux et non pas de lui. Certaines sont particulièrement fortes (10.22).
Une expression revient une dizaine de fois : « ne savez-vous pas que… ? » Il fait appel à leur savoir « spirituel » (3.16 ; 6.2-19) ; mais aussi à leur savoir très terre-à-terre concernant les propriétés du levain (5.6) ou le règlement des compétitions sportives (9.24).

Une communication ancrée dans la réalité

Paul n’est pas dans la théorie abstraite. Il traite de situations réelles, répond à des questions précises. Il cite des noms (1.12), mentionne des cas probablement identifiables (5.1), fait allusion au contexte religieux (10.19-20), parle de shopping (10.25-26) et de vie sociale (10.27-28). Il décrit en détail leur manière de prendre le repas du Seigneur. Il montre ainsi aux Corinthiens qu’il les a écoutés et compris mais aussi qu’il est bien au courant de leur vie d’église ; il leur répond d’une façon spirituelle mais pertinente par rapport à leurs préoccupations. Quand il leur parle de l’idolâtrie, il leur fait « visualiser » deux tables qu’ils connaissent bien : celle du repas du Seigneur et celle du repas des idoles-démons : l’incompatibilité de ces deux situations opposées devient évidente. Il utilise des exemples de la vie courante : planter-arroser, construire une maison, participer à une compétition sportive, etc.

Une argumentation fondée sur les Écritures

Sur la question des viandes sacrifiées aux idoles, Paul aurait pu répondre par quelques versets bien choisis de l’A.T. sur les images taillées ou les idoles, et rappeler l’injonction du « concile de Jérusalem » (Act 15.20,29). En ajoutant quelques mots d’avertissement, il aurait apporté une réponse simple et catégorique. Pourquoi prend-il la peine d’écrire trois chapitres entiers sur ce point, pour finalement ne pas répondre clairement par OUI ou par NON ? Voici quelques éléments de réponse possibles.
 On pose une question à Paul ; il répond de façon personnelle et personnalisée.
 La question est posée dans un certain contexte ; sa réponse tient compte de ce contexte.
 Il reconnaît la difficulté des problèmes posés, comprend les arguments des uns et des autres même s’il ne partage pas leurs conclusions.
 Il tient à développer les différents enjeux sous-jacents de la question de ces viandes provenant de sacrifices à des idoles : l’impact sur les frères, l’arbitrage entre liberté individuelle et la responsabilité collective, l’incohérence d’une double loyauté affichée même si non réelle, et surtout le manque de respect outrageant envers le Seigneur. Ainsi la réponse n’est pas un avis « ex cathedra » de Paul mais une démonstration argumentée et convaincante.
 Il se réfère à l’A.T. mais pas en citant un commandement. Il rappelle deux épisodes tragiques de l’histoire du peuple israélite (Ex 32 et Nom 25). Ce peuple recevait de Dieu un aliment et un breuvage spirituels. Il a voulu aussi s’asseoir pour manger et pour boire autre chose. La suite : il s’est levé pour se divertir (dans l’immoralité sexuelle) et est tombé dans l’idolâtrie. Cela a provoqué l’indignation de Dieu et entraîné un terrible châtiment. Paul ne se contente pas de réaffirmer un commandement ; il décrit les conséquences d’une désobéissance sur ce point. Des personnes intelligentes comme les Corinthiens ne peuvent que souscrire à la conclusion : « fuyez l’idolâtrie ».
Pour l’immoralité, Paul ne dit pas que c’est interdit. Il rappelle que « votre corps est le temple du Saint-Esprit » (6.19). De même pour la question des procès entre chrétiens, il met en avant le fait que les saints jugeront le monde (6.2). Aux corinthiens d’en tirer les conclusions.
Ainsi Paul cite les Écritures mais sans être légaliste, il fait réfléchir mais sans tomber dans une philosophie dénuée de fondement solide. Il ne donne pas une réponse sèche et autoritaire : il mobilise les capacités intellectuelles et spirituelles de ses frères. Ils vont le suivre dans ses conclusions par conviction personnelle et pas seulement par soumission.

Une communication qui utilise l’émotionnel… sans en abuser

Paul est apôtre et théologien, mais il a un cœur de père, il est animé par un fort sentiment de la grandeur de Dieu. On le sent tour à tour passionné (6.19-20), enthousiaste (15.51), ému (10.20-22), affectionné (4.14), triste (3.1) indigné (5.1-5).
Paul est ainsi transparent dans ses émotions mais il reste dans une démarche spirituelle. Il veut convaincre et pas séduire ou manipuler.
Sa description de l’amour (13.1-7) est très touchante. Mais sa priorité n’est pas d’éviter à tout prix les « émotions négatives » : la priorité est une juste appréciation de la réalité et de la vérité. C’est parfois un moment difficile mais indispensable pour progresser. Si nécessaire, il « appelle un chat un chat » (3.1-3 ; 6.9-11) et il pousse à une douloureuse prise de conscience : la honte (au sens de confusion momentanée ; 6.5 ; 15.34) qui permet de sortir d’une impasse[note]NB : Cela est bien différent de la honte imposée par un tiers, qui enferme une personne dans le mépris, lui dénie toute valeur (11.22). [/note].

Conclusion

Fermeté et clarté, mais avec amour, respect et empathie : ces mots évoquent quelques aspects de la communication de Paul dans cette lettre.
Cette attitude provient avant tout des motivations profondes du communicant : amour pour Dieu, amour pour les destinataires, humilité. Mais elle se perfectionne avec l’expérience. Un message est pertinent et recevable seulement s’il est émis par une personne crédible et bienveillante, avec une vraie ouverture et de cœur et d’esprit envers les destinataires.
Cette attitude est particulièrement nécessaire en cas de décalage générationnel, culturel ou spirituel : communiquer avec des gens différents demande toujours de la bienveillance, de l’humilité, une écoute attentive, une capacité à percevoir le contexte de l’autre. La méthode interactive a un énorme avantage : le destinataire participe à l’élaboration du message, il se l’approprie plus facilement.
« Nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. » (2.13)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)