On s’aime bien, mais on se dispute

Gérard DUCROZET et Ginette GAASCH
Gérard Ducrozet est conseiller conjugal et familial. Auteur du livre Parlez-moi d’Amour à destination des jeunes, il est un orateur régulier de l’association Famille Je t’Aime, dont il est membre fondateur, et un des formateurs des cours de relation d’aide.
Ginette Gaasch est fondatrice avec son époux Claude de l’association Famille Je t’Aime. Elle est conseillère conjugale et familiale. Durant ces vingt dernières années, elle a apporté aux familles, et aux femmes en particulier, le message d’espoir et de réconciliation de Christ pour la famille. Actuellement à la retraite, elle rédige encore de nombreux articles et collabore au Top Féminin sur Internet
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On voudrait tous vivre sans conflits, sans disputes, et pourtant depuis que le monde existe, les humains trouvent sans cesse des occasions d’entrer en conflit. D’où vient donc cette mauvaise habitude ?

Elle est très lointaine. Souvenez-vous du jardin d’Eden… lorsque l’homme dit à Dieu : « La femme que tu as mise auprès de moi m’a fait manger du fruit que tu avais défendu de manger ». C’est elle la responsable, ce n’est pas moi…
Nous connaissons bien cette façon de faire. Lorsque quelque chose tourne mal dans nos couples ou nos familles, nous accusons l’autre, en évitant de voir notre propre responsabilité, et c’est ainsi que l’on espère fuir le problème. Quelle erreur ! la fuite ne nous fait pas avancer, mais plutôt reculer.

Ne croyons pas qu’il existe des individus parfaits, ou des couples parfaits, et d’autres qui ne le sont pas. Mais il s’agit plutôt de dire qu’il y a des individus qui savent régler leurs conflits, et d’autres qui n’y parviennent pas.
Nous n’avons pas à avoir peur des conflits dans la mesure où nous sommes capables de les résoudre. Ce sont eux qui nous donnent des possibilités d’apprendre et de changer. La plupart des conflits ne prennent pas d’ampleur si nous les réglons rapidement. Par contre, si nous ne les réglons pas, ils s’enveniment, parasitent d’autres domaines de la vie de couple, et risquent de déboucher sur une crise grave.

D’OÙ PROVIENNENT DONC NOS CONFLITS ?

1. De nos différences

L’un se couche tôt, l’autre tard. L’un est méticuleux et ordonné, l’autre plutôt désordonné et brouillon. L’un est très relationnel et l’autre solitaire, l’un aime remplir la maison de ses amis, et l’autre préfère un peu plus de tranquillité.
Si nous n’acceptons pas notre conjoint avec son tempérament, nous ne sortirons jamais des difficultés. On peut souhaiter des changements, mais on ne peut demander à l’autre d’être ce qu’il n’est pas. Nos différences peuvent être une richesse pour notre couple, elles sont source de complémentarité, d’équilibre et d’enrichissement mutuel.

2. De notre passé et de notre arrière-plan

Nous entrons dans le mariage avec des valises pleines de notre passé (culture, éducation, milieu socioprofessionnel…). Ce passé nous a profondément façonnés, souvent de manière inconsciente. Il influence nos goûts, nos habitudes, notre manière de réagir, la conception de nos rôles respectifs.
Les conflits nés de ces différences d’arrière-plan ne sont pas impossibles à résoudre, mais il faut en identifier les causes et pour cela, communiquer.

3. De nos convictions et de nos objectifs

On n’en parle pas assez avant le mariage. On croit que la force du sentiment amoureux va surmonter tous les problèmes. Mais on n’a pas forcément les mêmes buts, les mêmes priorités, les mêmes valeurs… Il faut vivre ensemble sans renier ses convictions, et ce n’est pas facile.

4. De nos attentes

Nous entrons dans le mariage avec des désirs et des attentes, et nous idéalisons la vie conjugale. Le conjoint est perçu comme celui avec lequel nous allons pouvoir réaliser nos rêves.
Derrière vos conflits, identifiez vos attentes insatisfaites, avec deux questions-clés :
– Mes attentes sont réelles, mais sont-elles réalistes ?
– Quelles stratagèmes ai-je développés vis-à-vis de mon conjoint pour chercher à satisfaire mes attentes (manipulation, critique, chantage…) ?

5. De notre égoïsme

Jacques 4.1-3 dit : « D’où viennent les conflits et les querelles entre vous? N’est-ce pas des désirs égoïstes qui combattent sans cesse en vous ? Vous convoitez beaucoup de choses, mais vos désirs restent insatisfaits. »
Les conflits sont de redoutables révélateurs de l’état de notre cœur, de nos motivations, de notre nature pécheresse et égocentrique. « Le cœur est tortueux par dessus tout et méchant. » (Jér 17.9) Dans vos attitudes lors de vos conflits conjugaux, cherchez votre péché…

QUELQUES PRINCIPES POUR AIDER A RESOUDRE LES CONFLITS

1. Reconnaître qu’il y a un conflit

C’est une évidence, mais il vaut mieux s’assurer que les deux conjoints reconnaissent que quelque chose ne va pas.

2. Identifier la racine du conflit

C’est une seconde évidence, mais l’expérience montre qu’il est difficile pour un couple de rester lucide dans un conflit. On ne s’affronte pas toujours sur les vraies causes du conflit, mais sur des causes annexes.
C’est le cas lorsque le couple n’a pas développé une communication profonde, et qu’il y a une grande part de non-dit. Le conflit va se développer sur un mode de communication indirecte. La soupe est trop salée ; les yaourts sont passés de date ; les chaussures ne sont pas à leur place…

3. Accepter d’être co-responsables de la résolution du conflit

Matthieu 5.23-24 indique : « Si ton frère a quelque chose contre toi… va te réconcilier. » Matthieu 18.15 complète : « Si ton frère a péché, va vers lui. » Que j’aie offensé ou que j’aie été offensé, je suis invité à me réconcilier. Mais comment faire pour y arriver ?
– Prendre la décision d’aller vers l’autre dans une attitude constructive.
– S’engager à faire ce qui est bon pour nous, même si l’autre n’est pas constructif. Ne pas adopter ses méthodes.
– Faire un effort pour comprendre les peurs et les émotions de l’autre.
– Faire un effort pour comprendre l’autre, même si je ne suis pas d’accord avec ce qu’il dit. C’est l’écoute qui va faire tomber ses peurs. Par ailleurs, rappelons-nous que tout ce que dit l’autre est lié à son appréciation du problème, et que dans tout ce qui est dit, il y a une part de vérité. On est souvent aveuglé sur soi-même.
– Veiller à ne pas humilier l’autre.

4. Viser le problème, pas la personne

La difficulté, dans un conflit conjugal, est que le désaccord n’est pas perçu comme un problème interpersonnel (lié au mode de relation mis en place) mais comme imputable à l’autre. Le problème c’est lui, c’est elle. Il (ou elle) est la cause de mes blessures, de mes frustrations. La communication s’est cristallisée sur la personne et non sur le problème.
– « Je suis agressive parce que tu te replies sur toi. »
– « Je me replie sur moi parce que tu es agressive. »
Le doigt est toujours tourné vers l’autre qui est perçu comme étant le problème. La communication se fait sur un mode accusatoire avec l’usage répété du TU.
Il faut donc viser le problème et non la personne. Cela implique d’être honnête avec soi-même (JE suis blessé, JE souffre de…) et d’être honnête avec mon vis-à-vis. On ne règle pas les conflits si l’on n’est pas honnête avec soi-même et avec l’autre. Il est important d’employer le JE et le TU : « Quand tu as dit ou fait ceci, j’ai ressenti… Quand tu invites des gens sans m’en parler, je ressens que tu ne te soucies pas du travail que ça me donne. »

5. Rechercher une solution

Il y a plusieurs manières possibles de procéder :
– Le compromis : C’est un arrangement dans lequel on fait mutuellement des concessions. On cherche un juste milieu, une solution intermédiaire. Stratégie « perdant-perdant », utile pour des conflits mineurs, ou pour une solution temporaire.
– La conciliation : On ne cherche pas à savoir qui a raison et qui a tort, on coopère pour rechercher une solution satisfaisante, une alternative créatrice. Stratégie « gagnant-gagnant » ou « sans perdant ».
– La coexistence pacifique : On est d’accord de ne pas être d’accord. On relativise les problèmes, on hiérarchise les priorités.

6. Chercher la paix, pas la victoire

Dans un conflit, il n’y aura pas un gagnant et un perdant : il y aura deux gagnants ou deux perdants. Si tu cherches la victoire en dominant, en manipulant ou en blessant, qu’as-tu gagné ? L’amour de ton conjoint ? Son respect ? La bénédiction de Dieu sur ton couple ? Tu as tout perdu, y compris la paix avec toi-même et le respect de toi-même.
Si vous cherchez la victoire, il y aura plus de deux perdants, car vos enfants vous observent, vos déchirures les déchirent, ils en porteront les traces indélébiles. Ils seront les grands perdants et les premières victimes des déchirures de votre couple.

a) Rechercher la paix est une vocation (Éph 4.1-3)

La vocation du chrétien est de vivre en paix. Dieu veut des chercheurs de paix, des artisans de paix. La paix intérieure et extérieure est un signe majeur de la maturité chrétienne, c’est-à-dire de la ressemblance avec le Christ. « Autant que possible, et dans la mesure où cela dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes. » (Rom 12.18)
Notre cause est juste devant Dieu si nous cherchons la paix. Le cœur de Dieu bat pour la paix, et c’est la paix qui nous lie et nous unit.

b) Rechercher la paix est une attitude intérieure (Éph 4.2)

La paix est la marque de la présence du Saint-Esprit. Nous sommes appelés à être des ouvriers de paix dans notre couple, dans notre famille. Dieu nous a donné le pouvoir d’expérimenter la paix intérieure par son pardon et son amour. Cette paix intérieure doit rejaillir dans notre couple.
Ce texte nous propose quatre dispositions intérieures qui favorisent la paix :
– L’humilité : C’est l’orgueil qui nous pousse à chercher la victoire dans les conflits — l’orgueil qui montre du doigt, accuse, se défend, fuit sa responsabilité. Dieu déteste l’orgueil et les orgueilleux (Jac 4.6) Il ne peut travailler avec eux. Le caractère de Dieu que nous voyons en Christ, c’est l’humilité (Phil 2.6-8). Mais qu’il m’est difficile de venir vers mon conjoint et de lui dire : « Pardonne-moi de t’avoir fait mal, j’ai eu tort d’agir ainsi. » Or c’est l’humilité qui ouvre la porte de la paix.
– La douceur : Ce mot décrit un animal dompté. On peut devenir violent dans les conflits. La paix appelle la douceur, le « moi » souverain et égoïste doit être dompté. Dans les conflits, le « moi » revendique son droit. Nos attitudes sont centrées sur la conquête de ce droit. JE demande justice, réparation. Comme un animal dompté, le « moi » doit apprendre à s’effacer pour devenir sensible aux besoins de l’autre. La douceur est cette disposition du cœur qui oublie un peu son propre droit pour s’ouvrir au besoin de l’autre.
– La patience : Il faut du temps pour régler les conflits et reconstruire. Dieu est patient (pensez à son attitude envers Israël). Il n’a pas fini de travailler dans le cœur de notre conjoint. Mais nous voudrions constater un changement immédiat chez celui-ci, faire le travail à la place du Saint-Esprit. Parfois, dans notre impatience, c’est nous qui empêchons Dieu d’agir.
– L’acceptation : Accepter la différence, accepter l’autre tel qu’il est, renoncer à le changer — c’est peut-être ça, la solution. Parfois un conjoint exerce une très forte pression sur l’autre pour qu’il soit à la hauteur de ses attentes. Une telle attente, qui va au delà de ce qu’un humain peut donner, est irréaliste. Il faut laisser de la place aux échecs, ne pas toujours rappeler les fautes, mais encourager et communiquer l’espoir.
– L’amour : Tout cela dans l’amour. Il réunit toutes les qualités que Dieu veut produire en nous par le Saint-Esprit. « L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est pas envieux, il ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit point de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. » (1 Cor 13.4-7)

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)