On ne voit pas avec ses yeux, mais avec ses croyances

Le doute est un sentiment d’incertitude qui remet en question l’existence ou la vérité même des choses. Il se manifeste dans tous les domaines et de différentes manières. Il est commun à tous les êtres humains, c’est un sentiment naturel. Il est souvent présent dans la pensée de ceux qui croient en Dieu. C’est l’arme privilégiée du diable qu’il a utilisée dès le commencement lors de la tentation dans le jardin d’Éden. Déguisé en serpent, il suggéra à Ève qu’elle avait mal compris l’ordre de Dieu et que ce dernier avait menti. Il lui dit : « Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Gen 3.4) Ainsi le doute s’oppose à la foi qui est une ferme assurance.

Doute ou incrédulité ?

Il ne faut cependant pas confondre doute et incrédulité. L’incrédulité est le refus délibéré de croire, tandis que le doute est une forme d’hésitation, de flux et de reflux, comme le définit l’apôtre Jacques : « Celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d’autre, il est irrésolu, inconstant dans tout ce qu’il entreprend. » (Jac 1.6,8)
L’incrédulité n’a pas son origine dans l’impossibilité de résoudre des problèmes intellectuels, mais elle est d’ordre sentimental et spirituel. L’orgueil incite l’incrédule à demeurer délibérément indépendant de Dieu ; il refuse de se soumettre à sa volonté afin de décider seul pour sa vie.
Le doute, quant à lui (traduction, entre autres, des mots grecs dipsuchos : l’état d’un homme chroniquement partagé entre deux opinions, irrésolu ;  oudiakrinô : séparer, porter un jugement, faire une distinction), est une remise en question, une hésitation, un acte de la raison. Il s’exprime par cette question « Est-ce bien vrai ? ». Cette remise en question est nécessaire et positive dans le domaine des connaissances et de la recherche scientifique, pour inciter à approfondir toutes les preuves qui rendront les découvertes sûres. Elle est également utile dans le domaine subjectif donc dans celui de la foi où l’on a besoin de confirmations, mais ce n’est pas cet aspect que je souhaite traiter ici. Le doute devient nocif dans le domaine objectif, en particulier dans le rapport avec la parole de Dieu, donnée autrefois soit directement à la personne soit par le moyen des prophètes et aujourd’hui parla Bible. Il trouve sa source dans la suspicion, la méfiance, l’incompréhension, mais surtout dans les « croyances limitantes » qui résultent de l’éducation, de nos blessures, de certains échecs, de ce que nous avons vu et entendu au cours de notre vie. Ces croyances 1 s’ancrent dans nos pensées et construisent nos raisonnements. Nos choix de vie résultent de nos croyances. Une croyance devient certaine lorsqu’on a trouvé plusieurs faits qui convergent pour la rendre crédible. La difficulté est que le diable a toujours menti et sait utiliser soit des personnes que nous côtoyons soit nos faiblesses pour influencer nos pensées, et par là nous tromper. Mais le chrétien a le Saint Esprit pour renouveler ses pensées.
Expliquons cela. Les événements de la vie sont des choses réelles que nos yeux voient, que nos oreilles entendent, qui mettent en éveil nos cinq sens. Et pourtant deux personnes confrontées à une même réalité vont opter pour des attitudes et des choix différents.
Prenons deux exemples, celui des douze espions envoyés par Moïse et celui du combat des Philistins contre Israël (Goliath / David).

L’exemple des douze espions: le doute a gagné tout le peuple d’Israël (Nom 13-14)

L’événement et ses deux perceptions

Douze explorateurs, choisis parmi les chefs de tribu, sont envoyés par Moïse pour évaluer le pays promis. Ils ont quarante jours pour explorer les différents lieux. Leur rapport est surprenant : ils ont tous vu la même chose mais dix ont une perception commune de leur visite alors que les deux autres en ont une totalement différente. Ils proposent donc deux plans d’action opposés.
L’événement : ils découvrent tous un pays riche (lait, miel, fruits), un peuple fort parmi lesquels certains sont des géants, des villes fortifiées. Tout cela est vrai, réel.
La perception des dix : « Oui, c’est vraiment un pays ruisselant de lait et de miel ; et en voici les fruits ». Seulement les hommes sont « terriblement forts », les forteresses sont « immenses » (13.28). La perception de ce qu’ils ont vu, passée par le filtre de ce qu’ils croient (même avec Dieu on ne pourra pas les vaincre), les amènent à surévaluer la puissance de l’ennemi, et ainsi à ne pas comprendre le vrai rapport de force.
La perception de Caleb et de Josué : rien dans le texte ne permet de penser qu’ils remettent en cause les observations factuelles des dix.
Sentiments des dix : ils prennent une attitude de vaincus en dénigrant devant les fils d’Israël le pays choisi par Dieu et ajoutent : « Nous ne sommes pas capables de monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous[…] à côté d’eux, nous avons l’impression d‘être comme des sauterelles, et c’est bien l’effet que nous leur faisons ; c’est un peuple de cannibales « qui dévore ses habitants », nos enfants et nos petits-enfants deviendront la proie de l’ennemi » (13.32,33 ; 14.3). Le doute s’installe ; la perception de la situation met en évidence leurs croyances : « Dieu veut notre malheur, il veut nous faire tous mourir, y compris les femmes et les enfants, il est contre nous ». Ces croyances sont fausses et pourtant elles semblent bien étayées par les faits.
Sentiments de Caleb et Josué : ils montrent une attitude de confiance et d’assurance, ils affirment « Nous en sommes vraiment capables ».Leurs croyances sont alimentées par la foi dans la Parole et la puissance de Dieu. Ils ont appris à connaître Dieu par des victoires passées, par sa fidélité lorsqu’il renouvelait les promesses faites à l’ancêtre Abraham au moment où le peuple méritait le jugement et l’abandon. Ils sont intimes de Dieu qui manifeste sa gloire par la libération du pouvoir du Pharaon et la traversée de la mer Rouge, par ses soins au quotidien avec la manne et l’eau du rocher. Pour ces deux chefs, pas d’inquiétude : « Si l’Éternel prend plaisir en nous, il nous fera entrer[…]Ne craignez pas le peuple du pays, nous n’en ferons qu’une bouchée, leur protection s’est retirée de dessus eux. L’Éternel est avec nous » (14.8,9).

L’action et ses conséquences

Les dix sont centrés sur eux-mêmes. Leur doute, fondé sur ce qu’ils pensent d’eux-mêmes, est hélas contagieux. Les Israélites veulent retourner dans le pays où ils avaient été esclaves. « Toute l’assemblée se souleva… ». Ils décident de choisir un autre guide, ils préparent un complot pour lapider Moïse et Aaron. Ainsi, ceux qui avaient besoin d’encouragement et d’espérance pour poursuivre le chemin sont entraînés par ces dix chefs dans le dénigrement et la révolte. Ensemble, ils méprisent Dieu. Quand Caleb et Josué s’opposent à eux et déclarent qui est vraiment Dieu, ils persistent dans leurs fausses croyances, leur doute fait place à l’incrédulité. C’est pour cela que Dieu exprime sa colère ; la mort atteint toute une génération : « Jusqu’à quand ce peuple me méprisera-t-il, ne me croira-t-il pas ? » (14.11) ; « Je vous traiterai selon les plaintes que vous avez exprimées : vos cadavres tomberont dans le désert » (14.28,29).
Caleb et Josué sont centrés sur les promesses de Dieu : le pays est un très bon pays, nous ne ferons qu’une bouchée des Cananéens, leur protection s’est éloignée d’eux, l’Éternel est avec nous, montons et prenons possession. Leurs croyances, leur foi, leur fait voir, au-delà de la réalité, le but ultime de Dieu : offrir le pays promis à son peuple choisi pour qu’il ait tout en abondance, pour habiter au milieu de lui, pour être son Dieu. Caleb et Josué n’ont pas confondu la réalité avec la vérité (la réalité invisible Héb.11.1) qui est contenue dans la Parole de Dieu. « Caleb a été animé d’un autre esprit et il m’a pleinement suivi » dit l’Éternel (14.24).La marche par la foi est le chemin de la maturité où le doute fait place à la ferme assurance.
La récompense : de cette génération, seuls Caleb et Josué entreront dans le pays. « Mais vos enfants, dont vous avez dit qu’ils deviendraient une proie de l’ennemi, je les y conduirai et ils connaîtront le pays que vous avez méprisé » (14.31). La bonne nouvelle est que la promesse de Dieu n’est pas annulée, mais différée ; ainsi Caleb, animé par sa foi, réclame pour héritage une montagne dont il prendra réellement possession quarante ans plus tard (Jos 14.12,13).

Exemple du combat de Goliath contre le peuple d’Israël : le doute a perdu (1 Sam 17)

L’événement

Le géant Goliath, champion des Philistins, méprise le peuple de Dieu et en même temps Dieu lui-même. Conscient de sa force et sûr de lui, il a en face de lui un peuple terrorisé et en plein doute, puis David, inconnu de tous, mais bien connu de Dieu. Il méprise ce jeune homme au teint rosé qui n’a aucune envergure : « Suis-je un chien, moi pour que tu viennes à moi avec des bâtons ? » (1 Sam. 17.43) Même Saül pose la question à son chef d’armée Abner : « De qui ce jeune homme est-il fils ? »(17.55) Pourtant David s’est illustré par une confiance indéfectible en Dieu. Pour nous, les « Goliath » ne sont pas des formateurs, mais des révélateurs de ce que nous sommes déjà, révélateurs de nos croyances.

La perception du peuple et de Saül

Toute l’armée est en train de prendre position pour le combat, on pousse bien le cri de guerre, mais « à la vue de cet homme[…] chacun disait : l’avez-vous vu avancer contre nous ? »(v.25) Autrement dit, c’est perdu d’avance, au minimum nous serons faits prisonniers et serviteurs pour toujours. Ils essaient de se motiver mutuellement pour aller au combat en parlant entre eux de la récompense que le roi a promise au vainqueur, sans succès. Le roi Saül a également perdu tout espoir, « il est effrayé » (v.11), et lorsque David se présente, il lui fait comprendre qu’il est un gamin inexpérimenté alors que la situation désespérée nécessite les compétences d’un combattant exceptionnel.

Perception de David

Avant d’être en première ligne devant ce géant, il a déjà connu des situations qui le dépassaient. Il a vécu des victoires extraordinaires dans le secret de ses journées de travail : « Ton serviteur a frappé le lion et l’ours ; et ce Philistin, cet incirconcis, sera comme l’un d’eux, car il a insulté l’armée du Dieu vivant. » (v.36)

Sentiments de Saül et du peuple

Une attitude de vaincus les anime : « démoralisés et une grande peur » ; « Goliath, champion des Philistins sortit de leurs rangs, et lança son défi habituel. David l’entendit. À la vue de cet homme, tous les soldats d’Israël s’enfuirent terrorisés. »(v.11,23) Saül dit à David : « tu n’es pas capable » (v.33). Leurs pensées sont déformées par les fausses croyances qu’ils se sont forgées en prenant l’habitude de vivre sans se placer sous la protection de leur Dieu.

Sentiments de David

Il prend l’attitude de vainqueur car c’est un habitué des victoires : « L’Éternel m’a délivré des griffes du lion et de l’ours, lui me délivrera de la main de ce Philistin » (v.37). David dit au Philistin : « Tu marches contre moi avec l’épée, la lance et le javelot ; moi, je marche contre toi au nom de l’Éternel, le maître de l’univers, au nom du Dieu de l’armée d’Israël que tu as insulté. Aujourd’hui l’Éternel va te livrer entre mes mains. Je t’abattrai et je te couperai la tête. Aujourd’hui je vais donner les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages. Toute la terre saura alors qu’Israël a un Dieu » (v.45,46). Ses croyances sont établies sur la connaissance du Dieu victorieux. La Parole de Dieu est l’arme efficace contre le doute, car elle pénètre l’âme et l’esprit et juge les sentiments et les pensées du cœur. (Héb 4.12)

L’action et ses conséquences

David décide d’aller au combat : « ton serviteur ira et combattra avec ce Philistin » (v.32). Mais il doit faire face à plusieurs obstacles qui sont susceptibles de le faire douter :
1. Le mépris et les critiques de son frère qui le traite d’orgueilleux (v.28). L’assurance des humbles paraît toujours de l’orgueil pour les orgueilleux. David ferme ses oreilles à la critique et passe son chemin pour aller à l’essentiel.
2. L’ampleur du défi. David ne craint pas les défis, la marche n’est pas trop haute car il a l’habitude de vivre des victoires au quotidien. Depuis son enfance, son activité de berger lui a donné l’occasion de connaître celui qui donne la victoire.
3. Être quelqu’un d’autre. Quand Saül lui propose son armure qui lui permettrait d’apparaître devant l’ennemi comme un grand combattant, il refuse : « Je ne peux pas marcher avec cette armure, je n’y suis pas habitué »(v.39). Il est impossible de vivre avec la foi (la croyance) d’un autre. Cela est également créateur de doute (lui, il y arrive, moi pas).
4. Voir la réalité avec ses yeux en perdant de vue le but suprême du combat :la mise en évidence de la gloire de Dieu par la victoire : « la bataille est à l’Éternel » (v.47). Le but n’est pas la victoire, mais d’entrer dans le projet de Dieu, de le considérer comme le seul Dieu qui voit tous les géants comme des nains.

La récompense

David ne vacille pas et reste ferme dans sa décision :« David avec une fronde et une pierre fut plus fort que le Philistin, et frappa le Philistin et le tua » (v.50). David aura la fille du roi pour femme, selon la promesse de Saül au vainqueur. Le peuple est associé à la victoire, le doute fait place à l’assurance. L’armée reprend vie, se lève, pousse des cris, poursuit l’ennemi et l’écrase.

Conclusion

Les fils d’Anak rencontrés par les explorateurs de Moïse, ou Goliath contre lequel David a lutté, qui sont-ils aujourd’hui ? Ils prennent la forme de défis dont la puissance et l’enjeu nous dépassent. Nous font-ils douter et paniquer ou au contraire nous donnent-ils l’occasion de laisser Dieu briller à travers nous ? Ils mettent en évidence les croyances qui orientent nos choix. Comme dit le proverbe : «Comme il a pensé dans son âme, tel il est. » (23.7)Ces géants ont divers noms. Ils peuvent s’appeler alcool, drogue, pornographie, jeu, smartphone ; ce sont les addictions. Mais il y a beaucoup plus subtil : la moquerie, les fausses accusations, le paraître qui nous fait revêtir des tenues (armure) que nous n’arrivons pas à porter, le complexe d’infériorité qui nous fait répéter au fil des jours que nous ne sommes pas capables mais nuls, la jalousie, la colère, etc. L’enjeu est de taille, comme l’exprime l’apôtre Paul :« Le Christ nous a rendus libres pour que nous connaissions la vraie liberté. C’est pourquoi tenez bon et ne vous laissez pas réduire à nouveau (par le doute) en esclavage » (Gal5.1).
Soit nous vivons en croyant que les délivrances sont pour les autres et jamais pour nous, soit nous décidons de croire que nous ne pouvons pas perdre la liberté que Dieu nous a donnée d’être victorieux dans nos défis. Ne doutons jamais de la bonté de Dieu qui accomplit ses promesses. Rappelons-nous que lorsqu’un géant tombe, notre destinée, c’est-à-dire la raison pour laquelle Dieu nous a fait naître, est pleinement vécue.

Les citations sont extraites de la version Darby

 

  1. Les croyances : tout ce que je considère vrai, peu importe l’origine de ces convictions. La foi :tout ce que j’accepte car Dieu l’a dit. (NDLR)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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