On est ce que l’on pense

La bataille de la pensée n’est pas nouvelle. C’est une affaire capitale. Le diable séduisit nos premiers parents d’abord à ce niveau-là pour dominer ensuite sur toute leur personne. D’abord, il sème le doute: Dieu a-t-il réellement dit? Ensuite il profère un mensonge: Vous ne mourrez point. Enfin, il les incite à l’autonomie, à leur propre indépendance envers Dieu: Vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal (Gen 3.1-6). Par sa chute, l’homme a introduit le péché dans le monde, entraînant toute la création à la servitude de la corruption (Rom 8.18-22). Ainsi par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s’est étendu sur tous les hommes, parce que tous ont péché (Rom 5.12). Satan est encore le prince de ce monde (Luc 4.6; Jean 12.31; 14.30). Deux royaumes s’affrontent désormais jusqu’au retour de Christ pour introduire la justice éternelle sur la terre (Dan 9.24) en établissant le royaume du Messie (1 Cor 15.24; Ps 2).

Le point central de l’Histoire: Christ a triomphé sur les dominations et les autorités, les ayant livrées publiquement en spectacle à la croix (Col 2.15). Ceux qui sont régénérés par l’Esprit de Dieu ont passé du royaume de la puissance des ténèbres à celui du Fils de son amour (Col 1.13). «De jure» le Seigneur a vaincu les puissances des tènèbres; «de facto» il manifestera publiquement sa victoire lors de son retour. Jusque là, la bataille reste gigantesque que le chrétien doit livrer contre les puissances des ténèbres dirigées par Satan et ses démons (Eph 6.11-20). Deux mondes invisibles se combattent.

Il est capital de savoir que toutes les grandes batailles se jouent au niveau de l’esprit, de la pensée. Ce sont les philosophies et les idéologies qui ont influencé, modelé, changé les hommes et les peuples au cours de l’histoire. L’apôtre Paul en était conscient quand il écrivait que l’aveuglement de l’intelligence des incrédules est opéré par le dieu de ce siècle, afin qu’ils ne perçoivent pas la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ (2 Cor 4.4). En revanche, l’homme qui se repent devant la Seigneur, change de mentalité face à Dieu, au monde et à lui-même, car le terme «metanoia» signifie «transformation de pensée, de mentalité». L’Esprit de Dieu opère un changement radical dans l’entendement de l’homme régénéré. Dépouillé du vieil homme, il doit maintenant revêtir l’homme nouveau… créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. Dès ce moment, il doit être renouvelé par l’Esprit dans son intelligence (Eph 4.22-24).

Nous avons reçu les avertissements et les instructions nécessaires pour déjouer les subterfuges et les desseins du diable (2 Cor 2.11) déguisé en ange de lumière (2 Cor 11.14) et qui présente ses mensonges sous différentes formes de pensées et de philo­sophies néfastes au travers d’hommes qui sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ (2 Cor 11.13). Dieu nous a munis de ses armes spirituelles puissantes dont nous devons nous servir pour renverser les raisonnements et toute hauteur qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu et amener toute pensée captive à l’obéissance au Christ (2 Cor 10.4-5).

Voici un peu d’anatomie pour mieux comprendre l’importance de la pensée. Le cerveau, le mécanisme le plus complexe du monde, est l’organe le plus influent pour penser et raisonner, mémoriser et imaginer, aimer et haïr. Comparable à un ordinateur complexe, il contient quelque 12 billions de cellules dont chacune peut être à son tour connectée avec 10 000 neurones, totalisant ainsi environ 120 trillions de connections intercellulaires. Les fonctions du cerveau desservent trois «compartiments» importants: la pensée, les émotions et la volonté. La partie de l’intelligence est la plus importante. Le cerveau est alimenté par ce qu’on voit, entend et pense. Ce que je programme ainsi par ces trois données dans ma pensée, affectera ensuite ma morale, mon travail, mon intégrité, ma consécration, mon engagement dans la vie. Le centre émotionnel réagit à ce qui a été filtré à travers mon esprit. Contrairement au mythe que «les sentiments sont spontanés», ceux-ci dépendent de ce qui a alimenté les pensées. Ainsi, par exemple, les mass médias, au nom de la liberté, ont pollué des millions d’âmes par la pornographie, et les esprits souillés ont transmis ce «programme» aux émotions. Il est donc de la plus haute importance que nos pensées, dont dépendent émotions et volonté, soient formées à l’école de Christ. Imprégnons-nous de la pensée de Christ (1 Cor 2.16). Sachons reconnaître les deux philosophies de vie diamétralement opposées l’une à l’autre: l’une séculière, l’autre chrétienne.

Voici les caractéristiques de la philosophie de vie séculière: Elle est humaniste, centrée sur l’homme. Dieu n’existe pas ou est impersonnel et limité. Le christianisme n’a pas de bases historiques. Il n’y a en conséquence pas d’absolu. Tout devient relatif, y compris la morale. Les origines et la finalité sont détachées de Dieu. Les faits existent par eux-mêmes, étant explicables par la raison seule. C’est l’athéisme, la foi en l’évolutionnisme, la déification de l’homme et son autonomie, la foi en sa «bonté innée», la foi en l’Etat-dieu providence ultime, la foi en une révolution permanente susceptible de transformer le monde en paradis. La belle utopie!

Tout autre est la philosophie de vie chrétienne: Dieu existe; il est infini et personnel. Le christianisme a des bases historiques et repose sur des faits. Il y a en conséquence un absolu: le Dieu de la Bible qui donne un sens à tout. La morale est absolue et ses normes sont révélées dans la parole de Dieu. Les origines et la finalité sont d’ordre divin. Les faits n’existent pas par eux-mêmes. Dieu en est la raison, la Création en est la source, et la Providence divine en explique son existence.

La culture moderne nous a imprégnés d’une quantité de fausses notions, telles celles de «l’égalité» (nivellement), de «l’autonomie» (on se gouverne soi-même, ne relevant de personne), de «la non-directivité», du «subjectivisme», du «relativisme», etc. Il s’agit de «reprogrammer» nos pensées en développant une mentalité qui corresponde à une vision chrétienne du monde sur la base de la Bible. En voici quelques points qui pourront nous aider à relever le défi dans l’arène du bon combat de la foi:

1. Consacrons-nous tout entiers au Seigneur. Ne nous conformons pas au monde actuel. Soyons transformées par le renouvellement de l’intelligence afin de discerner quelles est la volonté de Dieu (Rom 12.1-2).

2. Prions et lisons la Bible avec assiduité. Méditons et étudions cette Parole pour mieux connaître Dieu et communiquer avec lui par la prière.

3. «Développons un témoignage chrétien efficace qui s’enracine dans une mentali­té qui tire toute sa substance de la perspective biblique… On est ce que l’on pense» (1)

4. Formons des disciples dans nos églises sur ces bases, afin que l’Eglise suive le chemin de la sanctification, puis apporte la Bonne Nouvelle au monde, pour le salut de beaucoup.

5. Soyons le sel de la terre en nous engageant dans la bataille pour mettre en valeur les pensées de la culture chrétienne, en vivant l’Evangile authentiquement au milieu d’un monde hostile et sceptique. Que la puissance de Dieu nous secoure et nous rende capables en lui (2 Cor 3.5).

Henri Lüscher

(1)«La Révolution française: un regard protestant», lettre de Pierre Berthoud, doyen de la Faculté Libre de Théologie Réformée d’Aix-en-Provence (avril 89).
Nous recommandons également trois livres importants à ce sujet:
– «Démission de la raison» par Francis Schaeffet; éd. Maison de la Bible.
– «La Vision chrétienne du monde» par B. Walsh et R. Middelton, éd. Sator.
– «The Battle for the Mind» par Tim LaHaye. éd. Flemind H. Revell Co.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)