Nouvelle analyse indispensable de la vague de rire de Toronto

Article paru dans Compassion no 66, jan-mars 1995 (avec autorisation)
Version originale publiée par Mainstream Magazine, Angleterre

Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre: je ne suis pas venu apporter la paix mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle- fille et la belle-mère et l’homme aura pour ennemi les gens de sa maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi: celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n’est pas digne de moi (Mat 10.34-38).

Dorénavant le mot division est un mot que nous entendrons de plus en plus. Certains voudraient nous faire croire que toutes les divisions qui surviennent au sein de l’Eglise sont l’œuvre du diable. Mais est-ce bien vrai? D’autres attendent qu’une division surgisse mais pour de mauvaises raisons. La confusion règne!

Le «réveil» de Toronto a déjà provoqué bien des divisions. Les gens prennent position pour ou contre avec une ferveur sans précédent. Dans 1’histoire récente de l’Eglise, aucune controverse n’a eu un tel effet. Qu’arrive-t-il donc?

Une ligne de démarcation est tracée

Dieu est en
train d’entreprendre une oeuvre de séparation! Des lignes de démarcation sont en cours de traçage. Chaque chrétien charismatique ou non, réveillé ou endormi, expérimenté ou nouveau converti, est sommé par le Saint-Esprit de prendre position d’un côté ou de l’autre.

De part et d’autre les chrétiens ont de fortes convictions. Chaque groupe prétend avoir la bénédiction de Dieu et être dans Sa volonté. Chaque partie accuse l’autre de tromper et de persécuter la véritable Eglise. L’examen des prétentions des uns et des autres ne peut conduire qu’à la confusion; mais comme nous allons le voir, certaines lignes directrices incontestables nous permettront de prendre la bonne décision.

La situation présente n’est toutefois pas facile à comprendre. Spécialement quand on veut nous empêcher de réfléchir et d’analyser.

Le prédicateur d’ Afrique du Sud Rodney Howard Browne qui est à l’origine de cette «vague de rire» exhorte couramment ceux qui le suivent par ces paroles: «Laissez votre raison de côté et entrez dans le domaine du surnaturel.» Comme si les deux étaient exclusifs.

Dans l’assemblée de Toronto Airport au Canada (le principal centre de cette vague de rire actuelle) on entend ce genre de prophétie: «Je crierai de Sion, dit Dieu. Je rugirai du rugissement de la victoire! Vous dépouillerez le camp de l’ennemi! Je viens! Je suis un homme de guerre!… Ne faites pas attention à ceux qui vous disent: Soyez raisonnables! Soyez rationnels! Tout cela n’est pas logique! Je vous le dis, l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui. Permettez-moi de vous parler et d’agir au travers de vous».

Dans ces milieux, la logique est présentée comme étant en conflit avec la volonté de Dieu et la Parole écrite comme un obstacle plutôt qu’une aide. Que reste-t-il donc? Uniquement le facteur émotionnel! Mais lorsqu’un chrétien se confie dans ses sentiments et ses expériences plutôt que dans la Parole de Dieu, il commet une erreur dont l’origine remonte au Jardin d’Eden.

Une obsession démesurée de l’expérience

Certains leaders de ce mouvement prétendent avec insistances être semblables aux chrétiens de Bérée qui sondaient les Ecritures. Ce qu’ils avancent n’a toutefois rien d’une démarche biblique cohérente ou d’une théologie confirmée. Il ne s’agit que de textes isolés qui citent des bruits d’animaux ainsi que d’autres sortes de manifestations physiques, comme si le phénomène de Toronto ne se résumait qu’à cela.

L’argument majeur des promoteurs du phénomène de Toronto est le suivant: «Prouvons à nos opposants que les manifestations sont authentiques, et alors tout ira bien». Il s’agit là d’une vue bien limitée et pour le moins superficielle.

Comme un magicien qui fait des tours de passe-passe, Satan cherche lui aussi à concentrer notre attention sur le bruit et sur le tapage. Pendant ce temps-là, il agit par derrière en trafiquant les doctrines de l’Eglise.

Si nous n’y prenons pas garde, l’expérience elle-même captera toute notre attention, et nous en perdrons de vue son but ultime. N’oublions pas que l’histoire ne s’écrit pas par hasard. Dieu a Son plan mais Satan a son complot et il oeuvre fiévreusement en vue d’atteindre un but précis.

Le complot de Satan

Voici brièvement le complot de Satan:
-son but: dominer
-son problème: les différences d’opinions des chrétiens
-sa solution: l’épuration

Succinctement, on peut dire que depuis des années, l’objectif de toutes ces nouvelles églises charismatiques a été la conversion de la plus grande partie possible de la population mondiale, afin d’établir le royaume de Dieu sur la terre avant le retour de Christ. Cette effusion spirituelle actuelle de Toronto n’a rien changé. Bien au contraire ! Pour qu’un tel dessein puisse être réalisé, il faut que ces églises reçoivent toujours plus de «puissance».

Voici deux déclarations relevées au cours d’une réunion qui s’est tenue le 14 octobre 1994 dans l’assemblée d’Airport Vineyard à Toronto:

«Je vais déclarer la chose suivante et e vais la dire publiquement. Le Seigneur a montré à plusieurs prédicateurs qu’il allait engranger un milliard d’âmes en un court laps de temps. Un milliard d’âmes vont entrer dans le royaume de Dieu» (Wes Campbell).

«Oh! Seigneur, nous Te remercions pour cette merveilleuse
vague du Saint-Esprit. Nous Te remercions pour cela, car Tu déverses
Ton Esprit pour que nous ayons la puissance d’être des témoins,
pour pouvoir atteindre les 5,6 milliards de gens qui peuplent la terre. La majorité d’entre eux n’ont jamais entendu parler de Ton nom Seigneur Dieu. Ce ne sont pas les manifestations qui importent, mais c’est la puissance du Saint-Esprit pour gagner le monde entier afin que toute la terre soit remplie de la gloire de Dieu. Il faut que tous les royaumes de ce monde deviennent les royaumes de notre Dieu, et que la terre entière puisse être remplie de Ta gloire puissante» (Bob Weiner).

On parle déjà d’une «nouvelle vague» à venir. Ce serait un temps de repentance, de sainteté et de plus grande unit&eacueacute; dans toutes les églises et qui conduirait au réveil mondial tant attendu.

Séduisant n’est-ce pas? L’idée de manger le fruit de l’arbre de la connaissance de Dieu dans le Jardin d’Eden l’était certainement aussi ! (Gen 3.1-6).

Menaces destinées aux chrétiens soi-disant rebelles

Un problème se pose à ceux qui croient que seule une Eglise Mondiale indivisible, harmonieuse et parfaitement réglée est en mesure d’accomplir l’évangélisation du monde. Ce problème est tout simplement celui-ci: tous les chrétiens ne sont pas d’accord avec le programme!

Cette maudite petite bande de chrétiens rebelles, disent-ils, est une épine dans leur pied. Ils ne cessent d’insister sur le fait qu’il faut examiner les nouvelles révélations et les prophéties données à la lumière de la Parole de Dieu. Ils continuent à dire que le salut des nations ne pourra pas se faire avant le retour du Seigneur Jésus.

Ils croient toujours en l’enlèvement et dans le millénium et dis cernent la réalité de la grande tribulation dans les derniers temps annoncés dans les Ecritures. Ils considèrent l’harmonie, l’unité et la restauration mondiale comme une utopie. En dépit de toutes les attaques lancées contre leurs enseignements et malgré l’insistance de leaders charismatiques pour que ces chrétiens rebelles adoptent un changement radical dans leur façon de voir les choses, certains d’entre eux persistent dans leurs «hérésies» .

C’est ainsi qu’un nouveau mouvement se met en place dans beaucoup d’églises charismatiques. Profitant du sentiment de culpabilité déjà répandu dans certains cœurs, une campagne de cure d’âmes et de confession, dont le but est d’éliminer les indécis, va être mise en oeuvre. Ce n’est plus le moment de tergiverser! Celui qui est trop faible pour se déterminer sera mis à l’index! Tous ceux qui demeurent dans des églises contaminées vont bientôt être cernés, sommés de confesser leurs doutes et menac&eacueacute;s du jugement de Dieu.

Faites bien attention au très subtil changement de doctrine de ce mouvement comme le montre la «prophétie» douteuse suivante, donnée à Toronto: «Quand des jours de puissance et de révélation arriveront, quand de nombreux miracles se produiront autour de toi, que des signes et des prodiges se réaliseront, qu’il y aura de grandes effusions de joie et que beaucoup de bonnes choses te seront accordées, le Seigneur te dira: Choisis, choisis, choisis! Seras-tu comme Job, qui disait: Accepterais- je le bien de la part de Dieu et non le mal? Es-tu prêt à accepter le bien et le mal? Je suis en train de te dire que tu dois te saisir de tout ce que tu peux tant que tu le peux, et prendre tout ce que tu peux tant que tu peux l’avoir, car des jours viennent, dit le Seigneur, où une grande division surviendra dans l’Eglise. Un homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Tes parents te critiqueront, ils parleront mal de toi et diront que tu t’es engagé dans une secte. Vos fils et vos filles diront que leurs parents sont devenus fous. Ce sera alors la désolation au sein de la maison de Dieu».

«Je vous dis que, au milieu de vous maintenant, certains sont là uniquement pour répandre la discorde parmi les frères. Il y a des choses que le Seigneur hait, qui sont en abomination devant lui. L’une de ces choses, c’est qu’un homme vienne délibérément avec l’intention de semer la division dans son église, cherchant à détruire et à diviser. Ce qu’il a en horreur, c’est un homme qui, au nom de la vérité, abandonne l’amour et fomente la haine et qui ne comprend pas que l’amour couvre une multitude de péchés».

«Le Seigneur déclare que la parole de correction doit être prononcée dans l’amour. Le Seigneur certes est celui qui corrige, et le Seigneur aime la correction et appelle à la correction. Mais le Seigneur hait, Il HAIT la division. Et pour celui qui vient apporter la division, qui vient pour diviser l’Eglise de Christ, pour séparer Ses bras de Ses jambes, et les orteils de Ses pieds, le Seigneur dit que Sodome et Gomorrhe seront mieux traités que cet homme-là au jour du jugement».

«Mais je vous dis que la division surviendra malgré tout, et comme un levain dans l’église, elle est même déjà en train de se lever. En ce moment le Seigneur vous appelle à ne pas voir autre chose que ce que vous voyez, à accepter les miracles dont vous entendez parler et les fruits de Dieu que vous voyez, à considérer toutes ces choses comme étant de Dieu, à persévérer jusqu’à la fin pour être sauvés ou bien à vous confier dans la sagesse humaine et les raisonnements qui tuent la foi et amènent la division».

«Le Seigneur veut que vous preniez position dans votre
cœur ce soir. Il veut que vous sachiez si ces choses sont de Dieu ou non,
et Il veut que vous soyez fermes dans votre engagement, tout comme vous êtes appelés à tenir ferme dans votre confession de foi» (Stacy Campbell, épouse de Wes Campbell, octobre 1994).

Remarquez ici combien les gens de ce mouvement découragent le fait de remettre leurs doctrines et leurs expériences en question et combien ils vous font sentir que cela n’est pas chrétien. Il s’agit dans ce «réveil» d’accepter à la fois le bien et le MAL sans se poser la moindre question.

Dans ce mouvement, on considère que la vérité (le fait de considérer la doctrine biblique avec l’objectivité) est opposée à «l’amour». Chez eux, l’amour dont il est question est d’un type nouveau qui ignore l’erreur au nom de l’unité.

La soumission ou la mort

La conséquence la plus troublante
est que les opposants à ce mouvement sont réellement considérés comme étant en dehors de la foi et condamnés à mourir! Dieu est supposé menacer ceux qui ne se soumettent pas à cette puissance et le sort qui leur est réservé est identique à celui de Sodome et Gomorrhe: une destruction totale! Jésus a prononcé ces paroles à l’encontre de ceux qui le rejetaient comme Sauveur et Messie (Mat 10.14-15). Devons-nous dorénavant supposer que le fait de rejeter le phénomène observé à Toronto s’apparente à un rejet de Dieu Lui-même qui conduit
à la mort?

La lecture du dernier paragraphe de cette «prophétie» donne certes cette impression. On contraint les gens à tenir ferme dans leur approbation de ce qui se passe à Toronto, comme ils sont censés tenir ferme dans leur "confession de foi" en Jésus-Christ. Dans leurs esprits les deux choses sont liées.
Ce raisonnement est extrêmement dangereux!

Le phénomène de Toronto est en train de rapidement devenir un test de loyauté et de conformité doctrinale. Le prédicateur charismatique américain bien connu aux USA Kenneth Copeland par exemple, a suggéré que ceux qui résistent à
cette action de Dieu pourraient bien tomber sur place et mourir!

«Un de ces jours, disait-il à quelqu’un, vous pourriez
très bien être en train de discuter avec des gens leur demandant comment cela s’est passé a l’église dimanche dernier. Ils répondraient alors: Oh! C’était formidable! La gloire de Dieu était si forte que dix infirmes, trente sourds et sept cas de cancer ont été guéris et le frère «grande bouche» et la soeur «querelle» sont morts» (Magazine «VoiceofVictory» d’octobre 1994).

Selon Copeland, les chrétiens ont un choix vital à faire. Il déclare: «Lorsque le feu de Dieu commence à brûler et que les flots de l’Esprit se mettent à couler, le chrétien n’a qu’une alternative: soit il se soumet à l’Esprit et se repent de sa «résistance» à cette «action de l’Esprit», soit il refuse d’y entrer et est violemment emporté».

Quel est donc ce péché qui mettrait les chrétiens en danger de mort? Selon lui ce serait le simple fait de résister à «1’action de Dieu» ! D’après Copeland ceux qui s’unissent dans cette «puissance de réveil» ont l’occasion de «vivre des instants merveilleux» .Lorsqu’il raconte l’histoire d’Ananias et Saphira, Copeland déclare que les chrétiens qui étaient là «vécurent un tel moment de gloire que, même quand Ananias tomba raide mort en face du prédicateur, les chrétiens continuèrent
tout simplement d’adorer».

En réalité le péché d’Ananias ne fut ni de manquer de soumission à l’égard de ses aînés, ni d’éteindre l’Esprit. Mais, il avait menti au Saint-Esprit (Act 5.2-6). Et il retint une partie du prix, sa femme le sachant; puis il apporta le reste et le déposa aux pieds des apôtres. Pierre lui dit: Ananias pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur au point que tu mentes au Saint-Esprit et que tu aies retenu une partie du prix du champ?.. Ce n’est pas à des hommes que tu as menti mais à Dieu. Ananias, entendant ces paroles, tomba et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs. Les jeunes gens s’étant levés l’enveloppèrent, l’emportèrent, et l’ ensevelirent. Il n’y a pas dans ce récit grand chose de comparable avec ce qui se passe dans les réunions du style de celles qui se déroulent à Toronto
Copeland enseigne néanmoins à partir de ce passage que ceux qui résistent à l’effusion des derniers jours sont en danger de mort. Le message est des plus clairs: la soumission ou
la mort!

Il y a déjà quelques temps que ce message à l’encontre des opposants existe. Il est apparu notamment dans les prophéties et les enseignements des Prophètes de Kansas City. Ceux-ci sont en effet en relation avec des gens qui prêchent la fausse doctrine des «manifested sons» (sorte d’élite chrétienne extrémiste qui se prend pour le sauveur du monde et qui enseigne que la Chrétienté en tant que dénomination est comparable à Babylone, que seuls les saints parfaits de leur nouvel ordre émergeront à la fin des temps comme des élus de Dieu, tandis que Babylone sera vaincue et mourra dans Tribulation
qui doit survenir).

Il y a cependant un fait inévitable. C’est que toute doctrine qui met en avant une certaine élite et qui présente ses membres comme des Sauveurs du Monde aura forcément des opposants.

Le fanatisme

Toute solution humaine aux problèmes du monde
engendre le fanatisme puis la violence. Bien que nous ayons tendance à approuver
les croyances de ceux que l’on a appelés les Puritains (en Angleterre),
on ne peut néanmoins oublier que la guerre religieuse de Cromwell
causa des milliers de victimes. Bien qu’il soit évident que la lutte qui s’est déroulée en Irlande dépasse le cadre religieux, peut-on toutefois approuver le meurtre au nom de la défense de la foi? Peut-on de nos jours justifier de quelque façon que ce soit une guerre sainte? Une cause, si noble soit-elle, peut-elle en elle-même légitimer le fait
de prendre les armes pour la défendre?

Voilà des questions auxquelles il se pourrait bien que nous ayons à répondre bientôt, en particulier si nous sommes confrontés à certains événements qui, ébranlant le monde, requerront une réponse ferme de la part de l’Eglise.

Le péché d’opposition

Les leaders de ce «mouvement
de la vague de rire» préparent activement l’Eglise afin que celle-ci soit apte à remplir sa mission durant les temps de la fin. Ils font appel à l’unité, à la sainteté et à la soumission à Dieu. Tout cela semble avoir une bonne apparence. Mais quelle est la réelle signification de ces mots pour eux? Et quelles seront les victimes de cette sorte de prédication?

Il y aura certainement, parmi eux, des repentances sincères; je n’en ai pas le moindre doute. Mais ce que nous voyons ressemble fortement à une nouvelle définition des notions de repentance et de sainteté et ceux qui refusent ce «réveil» seront montrés du doigt comme s’ils étaient des pécheurs.

Nous voyons déjà une certaine dureté s’installer au milieu d’eux. A Toronto, malgré les directives officielles qui exhortent à l’amour et à l’humilité, la façon dont sont traités les opposants n’a rien à voir avec la douceur de Christ. Cette anomalie est pour le moins déconcertante car s’il s’agissait véritablement d’un authentique réveil comme ils le prétendent, alors l’œuvre du Saint-Esprit produirait des changements dans la nature de ceux qui sont touchés par Sa puissance. Dans un réveil, les fruits de l’Esprit sont manifestes: ce sont l’amour, la bienveillance, la patience, la bonté et le contrôle de soi. Au lieu de cela, un grand nombre de ceux qui sont atteints par la "bénédiction" deviennent agressifs, arrogants et tellement imbus d’eux-mêmes qu’ils ne peuvent tolérer la moindre opposition. C’est bien la preuve que quelque chose ne va pas!

«L’ amour» dont on dit qu’il est le principal fruit
du réveil de Toronto n’est pas là lorsqu’il s’agit de le manifester à l’égard des membres d’autres églises, et encore moins à l’égard des opposants! Leur amour semble se résumer uniquement à un sentiment passionnel à l’égard de Dieu. C’est presque un état d’extase dénué de tout contenu mora1. Cette heureuse condition est sans nul doute très agréable pour ceux qui y participent, mais si elle ne conduit pas à la manifestation d’un amour semblable à celui du Christ, quel résultat durable peut-elle bien avoir?

Ceux qui entretiennent des doutes au sujet de ce réveil sont accusés d’être des entêtés et des pharisiens légalistes; ceux qui éprouvent les esprits (pour voir s’ils sont de Dieu) sont accusés comme résistant au Saint-Esprit; et ceux qui questionnent les responsable du mouvement sont accusés de «rébellion».

La soumission

Deux catégories d’exigences sont généralement
imposées dans ce mouvement: l’acceptation sans réflexion de la puissance spirituelle et l’acceptation aveugle d’autres chrétiens sans considération de doctrine.

La première attitude rejette d’emblée toute éventualité de séduction spirituelle, ce qui est totalement contraire aux Ecritures. La Bible nous exhorte ainsi: Examinez toutes choses; retenez ce qui est bon (I Thes 5.21).

La seconde attitude accepte le compromis avec l’erreur, ce qui est contraire à l’enseignement des Ecriture: Eloignez-vous de tout frère qui vit dans le désordre et non selon les instructions que vous avez reçues de nous (2 Thes 3.6).

Avant toute autre chose, notre soumission à la Parole de Dieu doit être prioritaire. Néanmoins cette réalité est en train d’être complètement mise de côté. On suggère au contraire que les chrétiens vraiment obéissants doivent expérimenter des choses «pour Dieu» sans se demander si elles sont insensées, sans fondement ou génératrices de désordre. On exige même de toute personne qui n’a pas donné satisfaction à ce test ultime de soumission qu’elle se repente!

Il est malheureusement si facile d’inciter les chrétiens sincères à s’engager dans ce genre de sottise. Généralement ce sont les chrétiens qui ont une certaine maturité et qui ont un authentique désir d’obéir à Dieu et de Le servir, que le diable poussera le plus à faire des extravagances. Des siècles de pratique ont convaincu le diable qu’il est bien plus facile de faire dévier les chrétiens par un excès d’obéissance que par une manque d’obéissance.

Une fausse unité

Dans ces milieux, on assiste en outre à une
pression dont l’objectif est l’unité. Il s’agit cependant d’une union
qui ne concerne que ceux qui acceptent les doctrines et pratiques du nouveau
mouvement.

Copeland insinue que la désunion est cause de jugement
et de mort au sein du Corps de Christ, et qu’elle est une entrave à l’effusion de la puissance de réveil. Il dit que «la repentance est obligatoire pour quiconque souhaite faire partie de ce mouvement de Dieu». Il appuie son raisonnement par le récit de la Pentecôte. Selon lui, l’Esprit de Dieu était dans l’impossibilité de descendre sur les disciples tant qu’ils ne se repentaient pas de leur manque d’unité. Il déclare qu’il y avait parmi eux des désaccords mais «qu’à un moment donné ils renoncèrent à leurs différents… et se mirent d’accord entre eux. Et quel en fut le résultat? Le Dieu Tout-Puissant fit Son entrée, et répandit Sa gloire parmi eux».

Copeland déclare aussi que Dieu veut déverser une puissance de Pentecôte plus grande encore: «Nous sommes sur le point de parvenir à la source jaillissante, que toutes les générations précédentes ont langui d’avoir. Que signifie cela pour vous et moi?» demande-t-il. «Si nous bannissons le péché de nos vies, et si nous nous accordons avec nos frères et sœurs, alors en ce jour de gloire, Dieu réalisera des prodiges au milieu de nous. Nous n’aurons pas à nous faire de souci quand la gloire de Dieu nous tuera en frappant notre chair».

Quant aux serviteurs de Dieu qui s’opposent à ce que ce phénomène éclate dans leur église, ils disent d’eux qu’ils font partie du «Old Order» (de l’ancien système), qu’ils seront balayés, qu’ils perdront leur ministère et seront mis de côté. Voilà quelle était la pensée d’une prophétie donnée par le prédicateur américain Rick Joyner, et citée dans le magazine «The Harvest» dans lequel ce-lui-ci a prédit une nouvelle effusion de l’Esprit.

Dans le chapitre intitulé «Otons les barrières et les façades qui nous séparent de Dieu et des autres» Rick Joyner écrit sur ceux qui persévèrent dans «des oeuvres ou vérités individuelles», en marge du Corps unifié des derniers temps: «Ils seront «déchus» du ministère, et la démonstration sera telle qu’une sainte et pure crainte de Dieu s’emparera du Corps de Christ. Cela contribuera à ce que l’Eglise s’achemine vers une authentique adoration spirituelle et une unité fondée sur l’adoration&raraquo;.

Aujourd’hui même, six ans après la publication de
ces paroles, nous constatons effectivement, dans les réunions qui se déroulent à Toronto, l’existence d’une nouvelle unité fondée sur l’adoration. Ces paroles s’accompliront-elles aussi en ce qui concerne le sort des serviteurs de Dieu qui insisteront toujours sur une unité basée sur la Vérité?

Dans une prophétie largement répandue, Marc Dupont, pasteur assistant dans l’assemblée d’Airport Vineyard à Toronto, a déclaré qu’il avait le pressentiment «d’un danger extrême à l’encontre des serviteurs de Dieu qui continuent à résister au Saint-Esprit». Dieu est supposé avoir fait la promesse d’une intensification dans les domaines de l’évangélisation, de l’intercession et de la puissance et en même temps, «ce feu purificateur va s’accroître, pour atteindre en particulier les leaders actuels». Il y aura une division très nette entre ceux qui «obéissent» et ceux qui «p&egegrave;chent», et ces derniers devront «abandonner le ministère, faute de quoi ils attireront le jugement de Dieu sur eux-mêmes et sur leurs églises»

Parlant des flots d’eaux vives qui se répandent de Toronto, Dupont déclare que tous ceux qui s’opposeront au Saint-Esprit «seront réduits en poussière» et il ajoute: «Il n’y aura plus aucune véritable unité au sein des églises tant que celles-ci ne répondront pas à l’appel prophétique du Père».

La division est nécessaire

Si la repentance signifie ne
plus s’appuyer sur la Parole de Dieu; si la sainteté doit s’exprimer
par des bruits d’animaux pour Jésus; si l’unité implique ne pas corriger les fausses doctrines: alors le repentance, la sainteté et l’unité ne sont certes PAS AUSSI BONNES que ce qu’ils disent.

Nous avons besoin de comprendre que la division n’est pas toujours l’œuvre du diable. Jésus savait bien que les gens seraient toujours divisés à cause de la vérité: Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division (Luc 12.51).

L’apôtre Paul disait que la division met en lumière les différences qu’il y a entre la véritable Eglise et les faux docteurs: Et d’abord, j’apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions, et je le crois en partie. Car il faut qu’il y ait aussi des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient reconnus comme tels au milieu de vous (1 Cor 11.18- 19). Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres," car s’ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu’il fût manifeste que tous ne sont pas des nôtres (Jean 2.19).

L’apôtre Paul ne prêchait assurément pas la tolérance à l’égard des hérésies, et il ne demeurait certainement pas dans la communion avec les faux docteurs. Il avait encore moins l’intention de se repentir de son opposition à leurs enseignements.

Tenir ferme

Si ceux qui ont été formés pour être
des défenseurs de la vérité biblique ne prennent pas
clairement position, le mal se propagera inéluctablement. C’est une situation qui n’avantagera personne d’autre que le diable et
qui reflète davantage la caractéristique d’une secte plutôt
que du christianisme.

En vérité, on peut faire des comparaisons
tout à fait stupéfiantes entre ce qui passe actuellement dans ce mouvement et les activités d’une secte. En premier lieu, il faut citer l’attraction pour les défoulements émotionnels, les liens d’amitié, une cause commune, des expériences spi- rituelles puissantes, et le désir avide de trouver quelque chose «qui marche».

Comme dans ce mouvement on demande aux chrétiens d’assister à toutes les réunions, il devient vite insupportable de résister à cette pression qui a pour objet de vous intégrer au groupe. L’individualisme est sévèrement censuré. On enseigne aux participants qu’ils doivent se méfier de quiconque tenterait de les dissuader; il est suggéré que tous ceux qui sont extérieurs au mouvement sont «ignorants» et «dans l’erreur» .

Le raisonnement, la réflexion et l’étude des opinions contraires sont exclues, tandis que sont encouragées l’activité frénétique, la surexcitation et les soirées tardives. Les enseignements apportés sont présentés comme indiscutables, et toute personne qui y résiste est accusée d’être une «source de rébellion». Le groupe est encouragé à persécuter ces individus jusqu’à ce que ceux-ci capitulent.

D’un autre côté, ceux qui adoptent ces enseignements sont incités à se considérer comme spirituellement supérieurs aux autres. Ils ont alors tendance à se sentir comme des gens spéciaux et tout à fait importants dans le cadre du programme du mouvement.

Vient ensuite la cure d’âme, pendant laquelle on encourage à confesser ouvertement le moindre doute. Le bénéfice de cette pratique est double. D’une part, elle permet aux leaders d’identifier ceux qui sont encore indécis; d’autre part, elle a pour effet de remplir les initiés de la crainte d’être exclus ou rejetés (ou même punis).

Il est en outre insinué, quand ce n’est pas explicitement annoncé, que toute rébellion aura des «conséquences fâcheuses», que ce soit pour les opposants ou pour l’assemblée tout entière. Naturellement, celui qui s’est révolté se sentira pleinement responsable.

Les enseignements fondamentaux les plus étranges ne seront présentés que lorsque ce processus d’endoctrinement aura fait son effet sur l’esprit et les croyances des nouveaux membres. Ceux-ci sont alors devenus trop assoupis, trop ébranlés, trop craintifs et trop soumis pour les rejeter.

Alors que beaucoup penseront que leurs églises n’ont rien en commun avec une secte, d’autres (spécialement les victimes du phénomène de Toronto) pourront facilement se reconnaître dans ce qui est décrit précédemment.

Comment savoir si ce mouvement vient de Dieu?

Le but de toute
secte est de propager de nouveaux enseignements. Ce ne sont pas les EXPERIENCES
qui sont prioritaires, mais la DOCTRINE.

Il nous faut donc véritablement
nous inquiéter de la vague spirituelle qui vient de l’église Vineyard de Toronto, et des églises du mouvement Vineyard (le vignoble) en général dans le monde, d’autant plus qu’elles acceptent sans réaction les doctrines erronées des prophètes de Kansas City, et des deux hommes qui sont à l’origine de ce mouvement de la vague du rire: Benny Hinn et Rodney Howard Browne. Nous devrions tout particulièrement être alarmés du fait que la majorité des églises qui acceptent le phénomène de Toronto tolèrent de graves erreurs doctrinales.

Bien que ce ne soit pas là le seul critère, car Dieu peut utiliser des hommes et des églises en dépit d’un certain degré d’erreur dans la doctrine, la question suivante doit être posée: pour quelle raison la présence de Dieu (si c’est bien d’elle dont il s’agit) ne s’est-elle pas manifestée en réprouvant les erreurs et en appelant à la repentance à l’égard des fausses doctrines? Au lieu de cela, c’est très exactement l’inverse qui est en train de se produire!

Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui demandent: comment pourrai-je savoir si ce mouvement vient de Dieu? C’est très simple! Dieu peut-il être en contradiction avec Sa propre Parole? Après avoir passé de si nombreuses années à dénoncer les fausses doctrines, Dieu déverserait-il maintenant Son Saint-Esprit sur ces mêmes fausses doctrines, les revêtant ainsi de puissance pour être prêchées? Va-t-il maintenant oindre la bouche de ceux qui prêchent l’erreur? Absolument pas; cela est tout à fait impensable.

D’un autre côté, puisqu’un système de contrefaçon religieux doit apparaître dans ces derniers temps et que la Bible prédit l’apparition de fausses doctrines et de faux christs dotés d’une puissance miraculeuse similaire, au point, s’il était possible, de séduire même les élus, ne serait-il pas objectif de supposer que cela puisse se produire par l’intermédiaire d’un réveil contrefait tel que celui dont nous parlons ici?

Les tests du revivaliste Jonathan Edwards

Allons plus loin et
appliquons un autre test. Beaucoup ont certainement pu constater que ce nouveau mouvement se réfère à tort aux méthodes du revivaliste Jonathan Edwards, et qu’il revendique des liens avec le Grand Réveil de 1740.

Le revivaliste Edwards était lui, très prudent à l’égard des manifestations inhabituelles. Dans son livre «Les sentiments religieux», il énumère douze expressions qui peuvent être considérées comme des signes de spiritualité ou non.

Parmi ces douze signes se trouvent les manifestations physiques, l’amour, la joie, le zèle, la louange, la confiance, la liberté d’expression et la ferveur .

Sa liste de preuves atteste que des manifestions viennent réellement de Dieu si elles glorifient Dieu seul. Elles doivent aussi tendre à la perfection morale, à l’humilité, à une transformation de l’être, à la bonté et à l’amour envers les autres, au renoncement à soi-même et à une vie qui se conforme entièrement aux enseignements de l’Ecriture.

Dans un autre ouvrage, il énumère cinq fruits essentiels produits par un authentique réveil:
-Jésus est élevé et honoré
-Les chrétiens sont moins centrés sur eux-mêmes
-Une plus grande faim de la Parole de Dieu
-L’amour de la vérité devient capital
-L’amour des autres est évident.
Nous avons déjà vu à quel point la vérité et l’amour selon Christ ont été déformés par ce nouveau mouvement. Prenons par exemple les trois premiers point ci-dessus:

1. Jésus est-il vraiment honoré?

On entend beaucoup
parler de Jésus dans ce mouvement, mais en réalité quand ce peuple s’approche de moi, il m’honore de la bouche et des lèvres; mais son cœur est éloigné de moi (Es 29.13).

Dans ce mouvement, c’est au Saint-Esprit seul que l’on prête attention; pourtant la Parole de Dieu nous dit bien que celui-ci ne vient pas en son propre nom. On appelle aussi le Saint-Esprit. on l’invoque et lui commande même de «venir» .Certains vont jusqu’à Lui attribuer une volonté propre, en dehors de la Parole écrite de Dieu, parce que, disent-ils, «l’Esprit est souverain, et il peut faire ce qu’il veut».

Parallèlement, Jésus est considéré comme un serviteur, comme un copain qui d&eacueacute;sire s’amuser avec nous, pouffer de rire avec ses camarades. Un homme a raconté qu’il avait eu une vision dans laquelle Jésus s’avançait vers lui avec un grand sourire; cela l’avait tellement fait rire qu’il en était tombé à la renverse. (A quoi cela sert-il?)

2. Les chrétiens renoncent-ils à eux-mêmes?

Tous les témoignages recueillis prouvent que ce qui importe, c’est ce que l’on ressent, ce sont les besoins personnels, et le bénéfice que l’on pourra INDIVIDUELLEMENT retirer de ;cette expérience. Essayer de dire à quelqu’un de ce mouvement qu’il devrait cesser de retourner vers cette quête permanente de drogue spirituelle équivaut à arracher son jouer préféré à un enfant. Pour les gens de ce mouvement, ce n’est pas la logique qui compte, mais les sentiments, les besoins personnels, les désirs sensuels, et le frisson des expériences spirituelles; c’est ce qui inspire leur nouveau zèle et leur nouvelle ferveur.

3. Où est l’amour pour la Parole de Dieu?

Le phénomène
de Toronto n’est pas transmis par une saine prédication biblique, mais
par l’intermédiaire de rencontres et de témoignages. Il y a très peu d’enseignement, et lorsqu’il yen a, il ne s’agit que de métaphores et de symboles tirés de l’Ancien Testament. Certaines réunions sont presque entièrement fondées sur des anecdotes. Wes Campbell, qui se réjouit d’avoir trouvé la puissance à Toronto, a déclaré: «Nous venions juste de regagner notre église et j’ ai commencé à prêcher cela. Je leur ai raconté toutes les histoires que j’avais entendues. Je leur ai raconté toutes les histoires que j’ai pu obtenir. J’ai demandé que l’on m’envoie d’autres histoires par fax. Vous ne le croiriez pas!… J’ai commencé à raconter des histoires, et des histoires, et encore des histoires, comment la gloire de Dieu a touché des gens, et vous ne le croiriez pas. Ces gens ont commencé à s’ouvrir. En trois ou quatre semaines ils avaient la foi, et nous avons alors connu la plus grande effusion de toute l’histoire de notre église».

«A Phnom Penh (Cambodge), ils ont à peine commencé à raconter
ce qui se passait à Toronto que la puissance de l’Esprit a commencé à balayer l’église… En Inde, dès qu’ils ont raconté les récits de ce qui se passait, la puissance de l’Esprit s’est répandue. Ils n’avaient pourtant jamais rien lu à ce sujet; ils ont simplement entendu un récit».

En considérant tous ces récits, il semble bien que pas un seul des cinq tests d’Edwards ne puisse s’applique à ce qui se passe aujourd’hui. Cela devrait interpeller ceux qui se réfèrent à lui pour authentifier ces choses. Se peut-il donc qu’un réveil qui a un fondement si branlant soit véritablement de Dieu?

T.T

Or, tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance.
Romains 15.4.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)