Notre Lutte Contre le Monde Invisible

Bien connu de nos lecteurs par le dossier spécial sur ce sujet publié dans notre revue, no 122, 1997/4, le Dr Peterson reprend ce thème et répond à des questions telles que: Quelle différence y a-t-il entre une possession et une attaque du diable? Une personne régénérée par le St-Esprit peut-elle être possédée? Comment résister au diable et en sortir victorieux? Veuillez consulter l’information à la fin de l’article concernant le ministère actuel du Dr Peterson.

Un livre, publié par la presse Moody1, raconte 30 histoires d’attaques démoniaques. Quinze de ces histoires expliquent qu’un chrétien né de nouveau peut être possédé. L’autre moitié du livre confirme le contraire. Qui a raison? Les quinze qui ont dit: «Oui, un chrétien peut être possédé», viennent de l’Inde ou sont membres de l’église de Saint Thomas, mais n’offrent aucun témoignage de conversion personnelle. Néanmoins, comme beaucoup d’autres, ils sont arrivés à cette conclusion par le moyen des expériences.

Le Dr. Merill F. Unger, théologien de renom, a écrit deux livres à ce sujet. Dans son premier livre2, il écrit que, dogmatiquement, un chrétien ne peut être possédé. Plus tard, dans son second livre3, il a changé d’avis. Quand on lui a demandé de s’expliquer à propos de son changement d’idée, il a dit: «Parce que les missionnaires me l’ont dit».

Voilà le danger! Une doctr ine basée sur les expériences, au lieu de l’inverse: des expériences basées sur la Parole. Certains disent que le corps d’un chrétien peut être possédé, mais non son esprit. D’autres pensent qu’il peut être possédé «à un certain degré, … provisoirement, mais jamais complètement».

Ne nous basons pas sur nos expériences ou sur celles des autres! Même votre conversion ne peut être fondée sur des expériences relatées dans les Evangiles ou le livre des Actes. Voici un exemple: vous ne vous êtes sûrement pas converti dans le même cadre que l’apôtre Paul. Il a vu une grande lumière, vous, non! En revanche, vous vous êtes approché de Christ par les mêmes faits: la mort expiatoire de Jésus et sa résurrection.

A. DEFINITIONS

1) Possession

Ce mot n’est pas utilisé dans les Ecritures. Mais, dans notre langage courant, nous comprenons par cette expression que le possédé est complètement la propriété de celui qui le possède. Nous savons qu’un non croyant est déjà la propriété du prince de ce monde. Mais le croyant, devenu le temple de l’Esprit lors de sa conversion, peut-il dès lors être possédé? La possession implique que les démons sont propriétaires de tout l’être du possédé: son corps, son âme, ses pensées et ses émotions, comme cet homme cité dans Marc 5.

2) Attaques; oppression; influences.

Paul a été attaqué (2 Cor 12.7), ainsi que Pierre (Luc 22.31) et Job (Job 2.7). Ananias et Saphira (Act 5.9) sont de bons exemples.

Les démons peuvent:
– Citer l’Ecriture (Mat 4.6)
– Se transformer en anges de lumière (2 Cor 11.14)
– Affliger physiquement (2 Cor 12.7)
– Paralyser l’activité chrétienne (1 Cor 5.5)
– Causer des pensées impures (2 Cor 7.3)
– Tenter par l’orgueil (2 Tim 3.6)
– Séduire par les plaisirs (1 Tim 3.14- 15)
– Persécuter (Apoc 2.10)
– Corrompre les pensées (2 Cor 11.3)
– Mentir (1 Thes 2.9)

Nous sommes avertis des pièges du diable (2 Tim 2.6). Un converti peut être attaqué… oppressé… influencé… etc., mais jamais «possédé». Et voici pourquoi l’auteur de cet article le croit aussi!

B. DOCTRINE

«Ni les puissances… ni les dominations… ni aucune autr e créature ne pourra nous sépar er de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ» (Rom 8.38-39).

Un être possédé appartient entièrement à celui qui le tient enchaîné. Rien – pas même les anges déchus – ne peuvent nous arracher des mains de Dieu!

«Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges?» (1 Cor 6.3) … «Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds» (Rom 16.20).

Comment pouvons-nous être la propriété de Satan ou de l’un de ses démons, alors que nous sommes destinés à les juger? Bibliquement et logiquement, cela semble impossible.

Ne savez-vous pas que v otre corps est le temple du Saint-Esprit? (1 Cor 6.9) Si un chrétien est baptisé du Saint-Esprit et intégré au corps de Christ à sa conversion, l’Esprit habite dans son être. Comment un mauvais esprit pourrait-il cohabiter avec Dieu?

Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial? (2 Cor 6.14)

Quelle collusion peut-elle s’installer entre le temple de Dieu et les idoles? Aucune! Dieu l’a dit: «J’habiterai… au milieu d’eux».

Le Saint-Esprit et les démons ne peuvent donc pas investir une même personne. Il n’y a aucune relation entre eux. Un chrétien peut néanmoins étouffer la personne du Saint-Espr it qui vit en lui, puis ensuite être influencé par un démon; mais jamais il ne sera possédé par celui-ci.

Il nous a r essuscités ensemb le, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus Christ (Eph 2.6). Nous sommes déjà à la droite du Père en la personne de Jésus Christ. Comment pourrions-nous être… déjà au ciel… et en même temps investis par un mauvais esprit sur la terre? Impossible!

A travers ces versets de la Parole, nous pouvons voir qu’il est impossible qu’un chrétien né de nouveau soit possédé par un démon. Nous sommes en effet protégés par:

– La souveraineté de Dieu
– La suffisance de Christ
– Le sceau du Saint-Esprit
– La sanctification réservée aux enfants de Dieu
– Notre position dans les lieux célestes.

C. DEFENSE

Un non converti possédé par des mauvais esprits doit être délivré selon les principes bibliques, comme un chrétien doit être délivré des attaques diaboliques en accord avec ce que la Bible enseigne. Mais le processus est différent. Tant de gens imposent les mains, ce qui n’est pas biblique dans le cas d’une délivrance démoniaque. Il y a une méthode biblique pour affronter les attaques du prince de ce monde.

Ce principe peut être résumé en trois mots qui se trouvent en Jacques 4.7 et en 2 Pierre 5.6-10:

résistance… soumission… victoire.

1) Résistance

Le ministère auprès d’un chrétien oppressé est de résister avec lui. Jacques 4.7 dit:

«Résistez au diable…» 1 Pi 5.9 enseigne: «Résistez avec une foi ferme…» Eph 6.12,13: «Car nous n’avons pas à lutter contre le sang et la chair, mais contre les dominations, … contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants… Résistez dans les mauvais jours.»

Résister en est la clé. Cela n’équivaut pas à «lier Satan». Le diable ne sera lié qu’aux 1000 ans du règne de Christ sur la terre. La parabole de Jésus explique que l’homme fort doit être lié avant qu’il soit possible de piller sa maison! Mais on ne construit pas une doctrine sur une parabole4.

Le Nouveau Testament enseigne qu’il faut résister! Mais comment résister? Voici sept armes par lesquelles nous pouvons, par Sa personne, accomplir 2 Cor 10.4.

a) Le nom de Jésus Christ

«En mon nom, ils chasseront les démons » Marc 16.17. Bien que ce texte ne se trouve pas dans les plus anciens manuscrits, la vérité est soulignée en Luc 10.17 où les disciples disent: «Seigneur, les démons même nous sont soumis en ton Nom!» Regardez 1 Cor 12.2 et Jean 4.2-5: en affrontant Satan par le nom de notre Seigneur, nous résistons.

b) Le sang de Christ

«Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau» (Apoc 12.11). Bien que ce verset s’applique à la période de la grande tribulation, le principe est valable aujourd’hui, parce que le lieu de jugement, selon Jean 12.31, est la croix où» le prince de ce monde a été jeté dehors». Christ a «dépouillé les dominations et les autorités… en triomphant d’elles par la croix» (Col 2.15). Les démons tremblent devant l’évocation de Son sang. Nous résistons par ce puissant sacrifice de Jésus!

c) La Parole de Dieu

Comme Jésus a résisté au diable en citant la Parole (Luc 4), nous pouvons utiliser «l’épée de l’Esprit» (Eph 6.17) «pour résister dans les mauvais jours» (Eph 6.13). La Bible n’est pas un livre magique, mais c’est la Parole serrée dans nos cœurs que nous pouvons citer face aux attaques du méchant! Résistez par la Parole de Dieu!

d) La foi

«Résistez-lui avec une foi ferme» (1 Pi 5.9). Une des pièces de la panoplie divine est «le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre les traits enflammés du Malin» (Eph 6.16). S’il n’y a pas la confiance dans le Seigneur, ce n’est pas la peine de résister. Sans la foi, on ne peut connaître Dieu! Sans la foi, nous ne pouvons nous approprier la puissance contre le monde invisible. La résistance est un acte de foi!

e) La prière

Mat 17.21 nous apprend que «cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne». Les anciens manuscrits omettent ce verset mais pas Marc 9.29. La communion avec Dieu par la prière est primordiale si l’on résiste! Selon Mat 18.19-20, la prière collective avec les frères est nécessaire. Un soldat n’entre pas dans la bataille sans les ordres du commandant! Résistez dans la prière!

f) Le jeûne

Le jeûne n’est pas une grève de la faim, qui serait alors une pression mise afin que Dieu soit obligé d’agir. Non! Le jeûne est la manifestation concrète que la communion avec Dieu est plus importante que la nourriture. Mat 17.21 dit qu’une certaine sorte de démon ne sort que par la prière et le jeûne. Même si ce verset est contesté, … le principe du jeûne, dans le Nouveau Testament, est valable et a un lien étroit avec la prière (Mat 4.2; 6.16; Act 13.3; 2 Cor 11.27). Jésus jeûne quarante jours avant de résister au diable! Résistez en jeûnant5!

g) Le Saint-Esprit

Tout ce que nous faisons, et surtout, lutter contre le monde invisible, doit être accompli par la personne du Saint-Esprit. «Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde» (1 Jean 4.4). Même Jésus, pourtant omnipotent, a dit: «Si c’est par l’Esprit que je chasse les démons…». Comment résister? Vous ne le pouvez pas, mais le Saint-Esprit qui habite en vous peut le faire! Il faut être rempli du Saint-Esprit.

Ces sept principes dans la Parole de Dieu constituent notre équipement afin de résister. Il nous commande: «Revêtez- vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme (résister) contre les ruses du diable» (Eph 6.11). Appliquons ces sept principes quand nous sommes envahis par l’ennemi. Pratiquez ces principes dans votre vie quotidienne! Néanmoins, vous ne pourrez obtenir la victoire ni résister sans être soumis à Dieu.

2) Soumission

La première partie de Jacques 4.7 dit: «Soumettez-vous donc à Dieu». 1Pi 5.6 précède, avec la doctrine d’humiliation, le verset 9 qui nous commande de résister au diable. La soumission consiste à appliquer Rom 12.1-2 et Luc 14.26,27-33. Tout obstacle dans nos pensées, notre corps, notre esprit ou notre âme doit être confessé et abandonné.

Imaginez que vous êtes une maison. Dans cette maison, il y a le salon, la cuisine, des chambres et un débarras: cave, grenier, ou encore placard. Vous mettez tant de choses dans ce placard sans jamais le nettoyer! Jésus a frappé à la porte de nos vies. Il y est entré! Il a passé par le salon, où nous nous mettons à l’aise sans rien faire pour Dieu. Par la chambre, où nous lisons la Parole et prions. Mais on peut faire cela toute la journée sans pour autant être soumis… Par la cuisine, où il y a beaucoup d’activité. Vous pouvez être actif pour le Seigneur sans pour autant Lui être soumis! Non! La soumission consiste à laisser Christ nous purifier par son sang de toute iniquité, et à le laisser siéger dans la cour de notre âme. Il peut purifier les pensées impures, les mauvaises attitudes comme la haine, la jalousie, l’amertume, l’angoisse, le manque d’amour, etc. Voilà la vraie soumission! Mais la soumission ne consiste pas en un seul acte valable pour l’éternité: «soyez soumis» est une action continuelle!

Sans la soumission, ce n’est pas la peine d’essayer de résister. Mais si nous demeurons soumis à la volonté de Dieu, nous pouvons résister efficacement, car Il nous donnera la victoire.

3) Victoire

«Le diable fuira loin de vous» (Jac 4.7). En 1 Pi 5: «… Humiliez-vous sous la puissante main de Dieu… (v.6,7), résistez (à votre adversaire) (v.8, 9), et le Dieu de toute grâce… vous perfectionnera Lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables». Quelle victoire!

Satan contre-attaquera sûrement. Mais avec les armes de Dieu et soumis à Lui, nous avons la promesse de la victoire!

«Voici, je vous ai donné le pouvoir… sur toute la puissance de l’ennemi; et rien ne pourra vous nuire» (Luc 10.19). La victoire est promise! «Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous soient soumis, mais réjouissez-vous plutôt de ce que vos noms sont écrits dans les cieux» (Luc 10.20).

Information

Après 46 ans de ministère missionnaire et pastoral, dont 7 ans au Congo et 39 ans en France, le Dr I. Peterson et son épouse ont pris la «retraite». Ouvriers pionniers, ils ont participé à l’implantation de trois églises en France. Mais notre frère a à cœur de se mettre à la disposition des Eglises et Œuvres pour des conférences et des séminaires bibliques, notamment sur le thème de «La lutte contre le monde invisible» ou sur l’évangélisation et l’implantation de nouvelles églises. Il est accompagné de son épouse, musicienne, qui exerce un ministère d’enseignement auprès des femmes et des enfants. Aucun engagement financier n’est demandé de leur part lors d’un appel à leur service.

Si vous désirez contacter le Dr Peterson à ce sujet, voici son adresse: Pasteur I. PETERSON, 37, rue de Charnay, FR-78990 ELANCOURT, France, tél. +33 (0)1 30 69 02 92 ou e-mail PeteDoneldaPeterson@compuserve.com

Notes :
1 «Demon Experiences in Many Lands» («Expériences démoniaques dans beaucoup de pays)», Moody Press
2 «Biblical Demonology» («Démonologie biblique»), Wheaton III, Scripture Press, page 100.
3 «Demons in the World Today» («Des démons dans le monde aujourd’hui»), Wheaton III, Tyndale Press., page 111.
4 Le texte dans Matth 12.29: «Comment quelqu’un peut-il entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens sans avoir auparavant lié cet homme fort» ne nous autorise pas à échafauder une doctrine sur cette parabole. Jésus, dans ce récit de la guérison d’un démoniaque aveugle et muet, ayant rencontré une opposition farouche des Pharisiens qui attribuaient sa puissance à un lien avec le prince des démons, réfute leurs blasphèmes par une triple réponse: 1. «Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister» (v 25). Si le Seigneur avait reçu cette puissance de Satan, comment pourrait-il l’utiliser contre ce dernier sans que son royaume divisé ne cesse de subsister? 2. Les pharisiens reconnaissaient que tout exorcisme ne s’exerçait pas par la puissance de Satan. Pourquoi Jésus ne pouvait-il pas exercer ce pouvoir justement par la puissance du Saint-Esprit (v. 27-28)? 3. Dans la parabole suivante, Jésus leur fait comprendre que celui qui veut s’emparer des biens d’une maison, doit d’abord lier l’homme fort qui la garde (v 29). Il faut donc plus fort que lui. Ce texte de Matth 12.22-30 est une réfutation claire de Jésus contre les assertions des Pharisiens que Jésus «ne chassait les démons que par Béelzébul, prince des démons» (v 24). Sa réponse est une affirmation de sa souveraineté sur Satan, car Jésus chassait les démons en vertu de sa puissance divine inhérente. C’était une illustration historique du pouvoir personnel du Christ sur Satan.
5 Il va sans dire que le jeûne n’est pas une forme imposée par la Parole. Il était pratiqué pour marquer la ferveur dans la prière, la repentance et l’humiliation en recherchant la face de Dieu (1 Rois 21.27; Ps 35.13; Néh 1.4; Esd 8.23; 1 Cor 7.5; 2 Cor 6.5). Il serait dès lors faux de penser qu’à travers cette pratique nous obtenions ce que nous demandons à Dieu. Il est souverain et n’a nul besoin d’une telle pratique pour intervenir, mais Il aime voir les siens lui consacrer des moments particuliers dans la prière et le jeûne.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)