Notre corps est important !

« Tout m’est permis », mais tout n’est pas utile ; « tout m’est permis », mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit.
« Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira l’un comme les autres. » Mais le corps n’est pas pour la débauche. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance.
Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d’une prostituée ? Loin de là ! Ne savez-vous pas que celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle ? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit.
Fuyez la débauche. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps ; mais celui qui se livre à la débauche pèche contre son propre corps.
Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu.

1 Corinthiens 6.12-20

Introduction

Corinthe n’est pas très éloignée d’Athènes et l’influence de la philosophie de Platon se faisait sentir dans l’ensemble de la société grecque. Les chrétiens de Corinthe, convertis depuis peu, restaient — peut-être inconsciemment — sous son emprise. Au risque de caricaturer, cette philosophie prônait le mépris du corps et de la réalité tangible au profit du domaine supérieur des « idées ». En conséquence, peu importait ce qu’on faisait de son corps, puisque c’était le domaine spirituel qui primait. Chez les Corinthiens, cela se traduisait par des slogans du style : « Tout m’est permis »[note]Il semble qu’à plusieurs reprises dans cette Épître, Paul cite des paroles ou des extraits de lettre des Corinthiens. Les commentateurs ne sont pas unanimes sur les mots à attribuer aux Corinthiens et ceux qui reflètent la pensée de Paul. Pour notre part, nous considérons que les mots mis entre guillemets ci-dessus sont ceux des Corinthiens et que Paul corrige leur pensée en introduisant son correctif par « mais » ou « toutefois ».[/note]… et par une conduite relâchée quant à leur corps.

Face à ces influences, Paul revient aux fondements de l’Évangile et rappelle à ses destinataires quelques principes de base concernant leur corps. C’est sur ces rappels qu’il fonde ses exhortations pratiques.

Quatre principes évangéliques de base

Reprenons ces quatre principes, dans l’ordre inverse de celui du texte :

1. Nous avons été achetés à grand prix, esprit ET corps (v. 20)

Nous appartenions à un maître cruel et impur, le diable, mais par son œuvre à la croix, Jésus nous a libérés. Le « grand prix » payé a été rien moins que le sang du Fils de Dieu versé pour nous (Apoc 5.9). Toutefois, dans ce verset, l’accent n’est pas tant sur le « rachat » de notre ancien maître, que sur « l’achat » par le Seigneur : nous ne nous appartenons pas, mais sommes l’heureuse possession de notre nouveau maître. Christ a des droits sur nous comme Créateur et plus encore comme Sauveur.

2. Notre corps est le temple du Saint-Esprit (v. 19)

La marque du salut est la présence du Saint-Esprit en nous (Rom 8.1-17). Cette habitation est spirituelle, mais elle se fait dans un corps physique, ?? tangible, qui est ici appelé un « temple ». La présence de Dieu n’est plus dans un édifice de pierre, comme le temple de l’ancienne alliance, mais dans un être de chair et de sang. La sainteté due à la maison de Dieu (Ps 93.5) s’applique donc à notre corps, qui a l’honneur d’accueillir la troisième personne de la Trinité !

3. Nos corps sont les membres de Christ (v. 15)

La présence de l’Esprit dans le corps du croyant l’unit à Christ au point qu’il devient un des « membres de Christ ». Paul ne fait ici qu’effleurer un thème qu’il développera plus loin dans la même Épître (12.12-27). Christ ressuscité n’est plus physiquement présent sur terre, mais sa présence demeure bien réelle par l’intermédiaire des corps de ses rachetés ; grâce aux chrétiens, il continue à toucher les malades, à prêcher le royaume de Dieu, à regarder un souffrant, etc.

4. Notre corps ressuscitera (v. 14)

Notre salut est corporel et l’état de félicité ultime des croyants ne sera pas une présence seulement spirituelle avec Dieu — ainsi qu’une spiritualité polluée par la philosophie grecque l’a parfois compris. Cet état sera une union d’un être humain complet, esprit et corps glorifié. Les Corinthiens, qui niaient la réalité d’une résurrection corporelle des chrétiens (15.12), sont ici rappelés à l’ordre. Même si notre corps actuel est loin de la beauté de notre corps de résurrection, il est important, puisqu’il en est la « semence » (15.42-44).

Des conséquences pratiques importantes

Ainsi étayées par ces rappels doctrinaux importants, les exhortations concrètes de Paul ne sont plus une simple morale, mais la traduction pratique de ce que nous sommes en Christ : achetés, possédant l’Esprit, ?? unis à Christ, bientôt ressuscités. La force de ces exhortations en est accrue !

1. Glorifions Dieu dans notre corps (v. 20)

Paul sous-entend : « … pas seulement dans votre esprit » ! L’utilisation que nous faisons de notre corps (ce que nous faisons, ce que nous voyons, ce que nous écoutons, etc.), peut ou non contribuer à la gloire de Dieu. Plus loin, Paul dit que des actes aussi prosaïques que manger ou boire peuvent ou non contribuer à rien moins que « la gloire de Dieu » (10.31) ! Pensons-y plus souvent…

2. Prenons conscience de la gravité du péché de « fornication » (v. 18)

La « fornication » est un terme large, qui englobe l’ensemble des relations sexuelles en dehors du cadre fixé par Dieu, le mariage[note]Sans faire une liste exhaustive (et fort peu édifiante) des déviations incluses dans ce terme « porneia », citons : l’adultère, les relations sexuelles prémaritales, l’homosexualité. Notons que ce mot grec a donné « pornographie ». Sans être stricto sensu englobée dans ce péché, la pornographie, hélas de plus en plus répandue, risque d’y conduire.[/note]. Paul singularise ce péché : il n’est pas « hors du corps » mais il est « contre son propre corps ». Il ne semble pas qu’il faille comprendre par là que le péché sexuel soit le plus grave[note]Le blasphème contre le Saint-Esprit est le seul péché formellement qualifié d’impardonnable. Les Corinthiens avaient beaucoup forniqué, mais avaient été pardonnés (6.11).[/note], mais il a une composante particulière en ce qu’il implique l’être tout entier. Une relation sexuelle, même passagère et sans affect particulier comme avec une prostituée, crée une relation qui unit plus que deux corps : ce sont deux êtres qui ne font plus qu’un. L’attachement à une liaison sexuelle dénaturée vient polluer un lien réservé au mariage (d’où la citation de Genèse 2) et corrompt le lien spirituel avec le Seigneur.

Paul ne donne qu’un seul ordre : « fuyons » ! Ce verbe implique un acte courageux de notre part, celui d’éviter les lieux, les situations, les environnements, etc., qui peuvent nous mettre en risque. Chacun étant « attiré et amorcé par sa propre convoitise » (Jac 1.14), il ne convient pas de faire une liste d’interdits : voyons pour nous-mêmes ce qu’il nous faut « fuir ».

3. Ne nous laissons pas influencer par de fausses idées sur la liberté ou sur notre corps (v. 12, 13)

Pour les Corinthiens, ce qui était légal (« permis ») était moral. Les relations sexuelles avant le mariage ne sont pas interdites par la loi, mais elles ne sont pas « avantageuses »[note]Autre traduction de l’adjectif « utile » du v. 12.[/note] pour le chrétien, car elles entraînent souvent des dégâts durables. Au contraire, nombreux sont les couples chrétiens qui se sont conservés purs jusqu’à leur mariage et qui peuvent témoigner de l’épanouissement qui a suivi cette attente récompensée.

On entend parfois comparer le « besoin sexuel » avec le besoin de nourriture. C’était déjà un argument des Corinthiens : les aliments sont éliminés par le corps, sans enjeu ; il en est de même d’une relation sexuelle, elle ne porte pas à conséquence (6.13). Tout faux ! dit Paul. Les pulsions sexuelles peuvent être très fortes — et elles sont tellement attisées de nos jours par les médias — mais il est possible de ne pas y céder et Dieu saura récompenser celui qui tient ferme par la foi.

Conclusion

Notre position en Christ nous assure de notre bonheur éternel ; mais Dieu veut le meilleur pour ses enfants, les « achetés » de Christ, dès cette terre. C’est pourquoi, à la lumière de son œuvre éternelle, il nous donne par l’apôtre Paul des exhortations directes, ô combien d’actualité et cela dans des termes sans pudeur excessive. Quel qu’ait été notre passé (et celui de certains Corinthiens était bien lourd), nous sommes invités à considérer aujourd’hui l’importance de notre corps, afin de glorifier notre Maître dans son usage.

1Il semble qu’à plusieurs reprises dans c??ette Épître, Paul cite des paroles ou des extraits de lettre des Corinthiens. Les commentateurs ne sont pas unanimes sur les mots à attribuer aux Corinthiens et ceux qui reflètent la pensée de Paul. Pour notre part, nous considérons que les mots mis entre guillemets ci-dessus sont ceux des Corinthiens et que Paul corrige leur pensée en introduisant son correctif par « mais » ou « toutefois ».
2Sans faire une liste exhaustive (et fort peu édifiante) des déviations incluses dans ce terme porneia, citons : l’adultère, les relations sexuelles pré-maritales, l’homosexualité. Notons que ce mot grec a donné « pornographie ». Sans être stricto sensu englobée dans ce péché, la por-nographie, hélas de plus en plus répandue, risque d’y conduire.
3Le blasphème contre le Saint-Esprit est le seul péché formellement qualifié d’impardonnable. Les Corinthiens avaient beaucoup forniqué, mais avaient été pardonnés (6.11).

 

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)