HEBREUX 10.19-39
EXHORTATION CENTRALE DE L’EPITRE
EXHORTATION CENTRALE DE L’EPITRE
Dès son début, l’épître aux Hébreux s’est attachée à démontrer la supériorité de Christ sur les personnalités et les institutions de l’AT. La partie doctrinale conclut (Héb 10.18) que la question du péché a été tranchée, une fois pour toutes, par l’offrande unique de Jésus-Christ lui-même. La suppression de l’obstacle ouvre au croyant une vie vraiment nouvelle, qui fera l’objet de la partie pratique de l’épître, dès Héb 10.19.
Cette manière rappelle celle de l’épître aux Romains. Après l’exposé magistral de la doctrine du salut (Rom 1-11), sa mise en pratique est aussi présentée comme conséquence logique, par le même mot « donc » (Rom 12.1). La révélation de Dieu doit toujours conduire à la vie.
1. Hébreux 10.19-25: Plénitude de vie
L’oeuvre de Christ entraîne des conséquences pour les croyants, envers Dieu et aussi entre eux.
1.1. Communion avec Dieu (v.9-23)
Par comparaison avec le culte de l’ancienne alliance, apparaissent 4 privilèges de la nouvelle:
– libre accès dans la présence de Dieu,
– le sang de Jésus suffit pour cela,
– un chemin nouveau et vivant: Christ lui-même (Jean 14.6),
– un grand sacrificateur, présent et actif, au bout du chemin (cp. Héb 12.2; Apo 22.13).
Pour en bénéficier, les adorateurs doivent remplir 4 conditions morales:
– un coeur vrai (v. 16), une réelle affection pour Dieu,
– une foi pleine et entière en Dieu, appuyée sur sa fidélité (v23);
– un coeur purifié d’une mauvaise conscience, sans mélange,
– le corps baigné d’eau pure, toute la personne sanctifiée par la parole de Dieu (Jean 13.10; Eph 5.26).
Ainsi approchons-nous de Dieu !
1.2. Communion entre croyants (v. 24-25)
La relation rétablie avec Dieu conduit chaque croyant à rejoindre les autres, dans un climat bienveillant d’intérêt réciproque.
a) Vigilance mutuelle (v.24)
Veiller sur (et non surveiller) les autres est le lot de chaque croyant, pour encourager les oeuvres bonnes inspirées par l’amour.
b) Persévérance dans le rassemblement (v.25)
Localement il représente l’église universelle et préfigure le ciel.
c) Encouragement mutuel (v.25)
Parfois aussi avertissement, mais toujours dans l’humilité et la perspective du retour de Jésus-Christ.
Ainsi approchons-nous des frères!
2. Hébreux 10.26-39: quatrième avertissement
2.1. L’apostasie. un danger redoutable (v.26-31)
Tout homme informé est devant un choix. Volontairement (v.26) il peut refuser le salut offert en Christ! Dieu ne contraint personne, mais il ne cesse d’alerter.
Déjà Deut 32.35-36 annonçait le châtiment terrible du Dieu vivant, sur les rebelles. Combien plus sera-t-il sévère et certain sur ceux qui auront négligé un si grand salut (Héb 2.3)!
2.2. Encouragement nécessaire (v.32-39) L’avertissement solennel en appelle au souvenir et à la réflexion des perplexes (comme en Héb 6.9)
a) Le rappel des débuts (v.32-34) : souffrances, moqueries, dépouillement, évoque l’indéniable vécu d’un temps heureux et béni. Pourquoi serait-il révolu?
b) les raisons de persévérer abondent (v.35-37) : récompense, patience formatrice, venue du Seigneur, plaire à Dieu, dans la foi, jusqu’au plein salut définitif.
3. Conclusion
La foi (v.22) sera illustrée par les exemples du chapitre 11.
L’espérance (v.23) inspirera Héb 12.1-17.
L’amour (v.24) pénétrera diverses circonstances de la vie, au chapitre 13.
Présentées ensemble au début de la partie pratique de l’épître, ces 3 choses qui demeurent (1 Cor 13.13) découlent directement du sacrifice unique, qui demeure à toujours lui aussi, et du souverain sacrificateur établi pour l’éternité.
Rarement l’Ecriture met aussi en évidence ensemble la vie de chaque jour et l’état éternel.
Le ciel commence sur la terre!
HEBREUX 11 – LA FOI DANS LA VIE
Sans doute l’un des plus importants de la Bible ce chapitre montre comment la foi anima la vie des hommes d’autrefois, dans des temps et des circonstances très différents.
1. Hébreux 11.1-3: Définition et application de la foi
Affirmée en Eph 2.8 comme le moyen du salut par grâce, la foi est ici définie dans sa nature, et présentée dans une application universelle.
1.1. Définition de la foi
Ferme assurance des choses qu’on espère et conviction intérieure de celles qu’on ne voit pas, la foi est comme un sixième sens. Elle rend actuel le futur et sensible l’invisible.
Dieu a reconnu l’existence de la foi chez les hommes des temps les plus reculés.
1.2. Application de la foi (générale et permanente)
Il faut la foi pour croire à l’origine invisible de toute la création. La conception matérialiste de l’univers voile à l’homme aussi bien son origine que sa destinée; elle l’enferme dans le désespoir.
La parole de Dieu apparaît comme l’origine de la création (Gen 1), aussi bien que de la foi (Rom 10.17).
2. Hébreux 11.4-38: la foi vécue dans l’Ancien Testament
Après l’aspect général et permanent de la foi, en rapport avec la création chacun des témoins mentionnés va en souligner un aspect particulier, illustré par sa vie.
2.1. Avant le déluge (v.4-7)
a) Abel le sacrifice de la foi (v.4)
Source de sa foi: le témoignage de ses parents, vêtus d’une dépouille d’un animal mis à mort à cet effet (Gen 3.21).
Soumission de sa foi: Abel accepte le jugement de Dieu et son moyen de grâce: sans effusion de sang, pas de pardon (Héb 9.22)!
Portée de sa foi: il parle encore (l’Ecriture ne rapporte aucune parole de lui!) par son sacrifice, premier pas sur le chemin de la foi.
b) Enoch : la marche de la foi (v.5-6)
Nature de sa foi : croire que Dieu existe, et chercher sa présence.
Récompenses de sa foi: il a su qu’il avait plu à Dieu ; il échappa à la mort.
c) Noé : l’oeuvre de la foi (v.7)
Objet de sa foi: l’avertissement divin annonçant le jugement (rôle de la parole de Dieu).
Fruit de sa foi: un saint respect de la parole de Dieu.
Action de sa foi: construire l’arche, ce qui entraîna 3 conséquences:
– son salut et celui des siens (voir 1 Tim 4.16).
– la condamnation du monde incrédule, par sa prédication en actes (2 Pi 2.5)
– l’héritage de la justice de la foi.
Ces exemples si anciens ne sont-ils pas actuels?
2.2. Les patriarches (v.8-10)
a) Abraham l’obéissance de la foi (v.8-1O)
Naissance de la foi dans l’appel divin (parole de Dieu) à se séparer de tout, pour un autre héritage ailleurs.
Réponse et sainte folie de la foi : partir ne sachant où l’on va !
La foi persévérante est contagieuse : Isaac et Jacob arpentent aussi une terre étrangère sur les traces du dépositaire de la promesse. L’espérance de la foi va au-delà du pays visible, jusqu’à la cité céleste, demeure finale promise au croyant. La foi sait attendre!
b) Sara: la force de la foi (v.11-12)
Pourtant hors d’âge, Sara est l’origine d’une postérité nombreuse, car elle crut la parole de Dieu (malgré son doute initial) (Gen.18.9-15)
c) La patrie céleste réservée aux croyants: la destinée de la foi (v. 13-16)
La foi naît ici-bas, mais nous conduit ailleurs (Héb 6. 18-20), par un chemin sans retour. C’est un engagement important. Aussi le « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob« (Act 3.13) réserve un accueil céleste à ceux dont il n’a pas honte.
d) Abraham : l’épreuve de la foi(v.17-19)
Au sacrifice de tout ce qu’il avait quitté, pays et parenté (Gen 12.1), Abraham doit ajouter celui de l’héritier, pourtant objet et porteur de la promesse ! Mais ainsi il a entrevu la résurrection de Christ (Jean 8.56)!
e) Isaac : la bénédiction de la foi (v.20)
Elle ne transmettait qu’une promesse, mais c’était la promesse de Dieu
f) Jacob : l’adoration de la foi (v.21)
A une vie mouvementée (Gen 47.9), Dieu donna une fin merveilleuse et significative de sa grâce envers Jacob.
g) Joseph : la prophétie de la loi (v.22)
L’homme de foi peut occuper une position élevée dans le monde, mais il ne veut pas laisser sa dépouille en Egypte !