Noté CCC

Depuis le début de la crise financière mondiale, les agences de notation sont sur le devant de la scène. Ce sont des organismes privés qui donnent une note sur la solidité financière d’une entreprise, d’un pays ou d’une organisation présente sur les marchés financiers. Leur importance s’est considérablement accrue depuis une quinzaine d’années car la réglementation de nombreux acteurs financiers (banques, assurances, fonds de pension, sociétés de gestion, etc.) oblige ces acteurs à se référer aux notes de ces agences pour estimer les risques qu’ils prennent sur leurs investissements. Les notes s’étagent de AAA (la meilleure note : l’organisme ainsi noté est censé avoir une probabilité infime d’être en faillite) à D (l’émetteur est « en défaut » avéré, c’est-à-dire incapable de rembourser tout ou partie de sa dette).1 La note précédant D est CCC, qui dénote un risque de défaut très important, avec peu d’espoir d’amélioration.

Un événement important s’est produit le 5 août 2011 : l’agence Standard & Poor’s a dégradé la note de l’État américain, la faisant passer de AAA à AA+ (un cran en dessous), en raison de l’augmentation croissante du déficit public des États-Unis. En janvier 2012, plusieurs pays européens (dont la France) ont également « perdu leur AAA ».

L’objet de cet article n’est pas de donner un cours sur les agences, ni de chercher à retracer les tenants et aboutissants ô combien complexes de la crise que nous connaissons depuis juillet 2007. Nous chercherons plutôt à voir quelles en sont les racines morales. Au risque de caricaturer, il est possible de la résumer par un « CCC » : cupidité, court terme et crise de la confiance. En dépit de son arrière-plan historique chrétien, notre monde occidental reçoit une note morale tout proche du défaut. Pour chacun de ces trois « C », nous regarderons ce que la Bible nous enseigne et quelle doit être notre attitude de chrétien.

La cupidité

L’origine

La crise a commencé en 2007 aux États-Unis, par une crise immobilière et financière. Des officines peu scrupuleuses, insuffisamment régulées, se sont mises à offrir des crédits immobiliers à des taux très intéressants. Les vendeurs étaient commissionnés en fonction du nombre de prêts placés et n’hésitaient pas à surévaluer sciemment les revenus des emprunteurs pour faire accepter le dossier par les banques. Ces dernières fermaient les yeux, car les crédits sortaient aussitôt de leur bilan pour être cédés à des investisseurs, rassurés à tort par des notes favorables données par les fameuses agences de notation. Tout le monde semblait gagner largement à ce système, sans prendre de grands risques : le vendeur augmentait ses commissions, le banquier ses marges, l’investisseur son rendement. La machine s’est peu à peu emballée et dès que les acheteurs n’ont plus pu rembourser, elle s’est enrayée.

La vision biblique

On est étonné de voir la sévérité avec laquelle Paul parle de la cupidité : « Sachez-le bien, aucun cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu. » (Éph 5.5) Pour lui, ce péché est aussi grave que l’adultère et il l’assimile à de l’idolâtrie ! Jésus, déjà, avertissait du danger de Mammon, la personnification de l’argent, dieu rival dont le service nous éloigne de celui de notre Père céleste (Mat 6.25). Notre christianisme a été tellement influencé par notre civilisation matérialiste que l’amour de l’argent est maintenant plus que toléré : il est minimisé, excusé, justifié.

L’exemple de Christ

Et pourtant, le « chrétien » (celui qui suit Christ) connaît celui qui « pour nous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis. » (2 Cor 8.9) Lui seul n’a jamais montré le moindre soupçon d’amour des richesses.

L’attitude qui tranche

Comment résister à la cupidité ambiante ? En devenant pauvre ? Peut-être, si Dieu nous le montre. En tout cas, en cultivant :

–  le contentement — qui nous évite de convoiter toujours plus d’argent ou de biens matériels et qui nous fait apprécier tout ce que nous avons déjà ;

le don de soi — qui nous ouvre à l’autre à la suite de notre Seigneur et combat notre égoïsme).

 Le court terme

L’origine

Un autre élément caractéristique de la crise actuelle est la focalisation sur le court terme. L’augmentation des prix de l’immobilier aux États-Unis a mis en branle un mécanisme pervers : il était possible d’augmenter son emprunt immobilier en fonction de la revalorisation de la valeur de sa maison et d’utiliser cet argent pour acheter des biens de consommation. C’est ainsi que le taux d’épargne des ménages américains est devenu négatif : ils dépensaient plus qu’ils ne gagnaient ! Cela permettait d’avoir tout immédiatement, sans être obligé d’épargner. De même, les banques et les investisseurs finaux ont privilégié le profit à court terme, gage de valorisation boursière immédiate, aux dépens d’une juste appréciation des risques à long terme.

Ce qui est vrai au niveau individuel l’est aussi sur le plan national : depuis des décennies, les budgets nationaux sont en déficit structurel. Les États dépensent plus qu’ils ne gagnent et s’endettent au détriment des générations futures. Cela permet d’assurer un niveau de vie plus élevé à court terme aux actifs et aux retraités (qui sont des votants…) et ceux-ci laissent aux générations futures (les enfants qui ne votent pas !) le fardeau de rembourser le monceau de dettes ainsi accumulé2.

La vision biblique

L’impatience conduit facilement à de mauvaises décisions, parfois lourdes de conséquences. C’est parce qu’il n’a pas su attendre le temps requis que Saül a perdu le royaume (1 Sam 15). Les décisions que nous devons prendre sont à mettre en perspective avec le résultat à long terme, avec le fruit éternel qui sera vu lors du retour du Seigneur. La Bible encourage à « voir loin » (cf. 2 Pi 1.9, qui met en garde contre la myopie spirituelle).

Sur le plan collectif, un bon exemple est celui de la gestion du cycle de prospérité et de sécheresse par Joseph : il a conseillé opportunément au Pharaon de mettre de côté 20 % des récoltes abondantes pour préparer les années difficiles qu’il avait vues dans le rêve du monarque. Face au déficit croissant de nos systèmes de retraite et à l’évolution démographique pénalisante de beaucoup de pays européens, nos gouvernants se trouveraient bien de s’inspirer d’une telle sagesse…3

L’exemple de Christ

Quand Lazare était malade, Christ a su attendre son heure pour accomplir son œuvre ; il a regardé aux fruits à long terme de ses souffrances (Héb 12.2). Il montre cette même patience aujourd’hui dans l’attente de ses noces célestes (2 Thes 3.5).

L’attitude qui tranche

Notre esprit n’est pas naturellement patient ou enclin à voir à long terme. Réfléchissons à divers exemples bibliques qui nous encouragent à voir plus loin que le besoin immédiat : le juste est comparé au cèdre, dont la croissance est lente mais qui porte du fruit jusqu’à la vieillesse (Ps 92.13-16) ; Moïse a préféré la « rémunération » future aux joies immédiates et impures de l’Égypte (Héb 11.26) ; l’épreuve actuelle produit « plus tard » le fruit paisible de la justice (Héb 12.11) ; Jacques donne en exemple le laboureur qui doit attendre que le grain semé lève, etc. Remettons donc nos décisions et nos désirs dans la perspective de l’éternité.

La crise de la confiance

L’origine

Le dernier « C » qui explique la crise économique actuelle est lié à la confiance. Dès que la crise s’est propagée à l’ensemble du système financier, la confiance a disparu. Depuis plus de 4 ans, dès que les tensions s’accroissent, les banques arrêtent presque de se prêter les unes aux autres, entraînant la paralysie des échanges interbancaires, cruciaux pour assurer la fluidité de l’économie. Elles n’acceptent de prêter qu’aux banques centrales, seules dignes de confiance car directement liées aux États. La faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers en septembre 2008 a entraîné un traumatisme durable.

Ce manque de confiance s’est encore accru lorsque, fin 2008, le financier Bernard Madoff a révélé son système pyramidal frauduleux : fort de la confiance que suscitait son passé prestigieux de président d’une des principales bourses américaines, il récoltait sans cesse de nouveaux fonds avec lesquels il remboursait les fonds précédents — jusqu’au moment où trop d’investisseurs ont voulu retirer leur argent en même temps : il n’a plus pu payer, ce qui a provoqué un trou estimé à 50 milliards de dollars.

Depuis, l’absence de confiance a gagné par contagion jusqu’aux États. Venus au secours des banques et de l’économie pour juguler quelque peu la crise qui a suivi la faillite de Lehman Brothers, leur endettement a augmenté de façon vertigineuse. À l’heure où cet article est rédigé, plusieurs pays (dont la Grèce, le Portugal ou l’Irlande) n’ont plus d’accès aux sources de refinancement habituels et doivent être soutenus par des instances internationales. L’« indignation » dans ces pays s’accroît, en même temps que diminue la confiance dans les gouvernements pour juguler la crise.

La vision biblique

La confiance est une vertu chrétienne majeure, mais elle n’exclut pas la prudence : si l’amour « croit tout », le Seigneur a averti les siens : « Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents. » (Mat 10.16)

Bernard Madoff était vu comme un « dieu » des affaires, capable de générer un rendement élevé chaque année, mais « mieux vaut mettre sa confiance en l’Éternel que de se confier dans les grands. » (Ps 118.9)

L’exemple de Christ

Qui mieux que lui a été l’homme qui se confiait en Dieu (Ps 16.1 ; 22.9) ? Il a su témoigner la même confiance en envoyant ses disciples ; mais, en même temps, il savait ne pas se fier aveuglément à des signes extérieurs de piété (Jean 2.24).

L’attitude qui tranche

L’auteur de l’Épître aux Hébreux nous encourage : « Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent ; contentez-vous de ce que vous avez ; car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point. C’est donc avec assurance que nous pouvons dire : Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien ; que peut me faire un homme ? » (Héb 13.5-6) Ce verset relie de façon instructive le refus de la cupidité (notre premier « C ») avec la confiance (notre troisième « C »). Dans la mesure où nous nous appuierons sans réserve sur Dieu, nous pourrons accepter de faire confiance aux autres, quitte à être parfois déçus…

La crise que traverse le monde économique (et en premier lieu les États qui ont le plus été infusés par le christianisme) est sévère. Elle préfigure la crise généralisée qui précèdera le retour de Jésus-Christ sur terre (cf. Apoc 18). Mais en attendant sa venue prochaine, nous pouvons refuser le « CCC ». Décidons de :

– vivre dans la sobriété en refusant la cupidité,

–  voir notre Dieu comme le maître de l’histoire en refusant de tout sacrifier au court terme,

refuser la crise de confiance. Confions-nous plutôt pleinement en Celui qui prendra soin de nous chaque jour.

1 Les trois principales sont Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch. D’autres agences tentent de se développer, mais elles ont un rayonnement et une importance moindres. Elles adoptent peu ou prou le même système de notation, sauf que Moody’s remplace les 2e et 3e lettres par un « a » au lieu de doubler ou tripler la 1re. Par exemple, « BBB » sera traduit « Baa » chez Moody’s. — Par ailleurs, « CCC » se lit « triple C ».
2 La théorie économique est partagée sur la pertinence d’autoriser ou non un déficit. Mais les économistes sont désormais unanimes pour reconnaître qu’il existe un niveau au-delà duquel la dette n’est plus « soutenable ». C’est d’autant plus vrai pour les pays qui ont une dynamique démographique négative à terme (moins de naissances que de décès).
3 Au contraire, en France, le Fonds de Réserve des Retraites, prévu à l’origine pour atténuer l’impact du choc démographique sur le régime de retraite de la Sécurité sociale, a vu son montant ne jamais être abondé comme prévu initialement et même être réduit récemment.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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