Ne savez-vous pas ?

   Quelques années plus tard, Paul écrit à cette église: « Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus-Christ » (1 Cor. 1 : 4). Et il ajoute: « Car en lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance, le témoignage de Christ ayant été solidement établi parmi vous, de sorte qu’il ne vous manque aucun don, dans l’attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Cor. 1 : 5-7).

   Quelle église modèle, direz-vous ! Hélas ! après cette introduction élogieuse, Paul doit exhorter ces chers croyants à « être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment », car « il y avait des divisions parmi eux » (1 Co, 1 :10 et 11:18). Il leur reproche d’être encore des « hommes charnels » (1 Co. 3 : 2). Quelques-uns, dit-il, « se sont enflés d’orgueil » (1 Co. 4:18). Un mal moral grave connu de tous était supporté dans cette église et Paul doit censurer les désordres qui y règnent. Il y avait des procès entre frères, ceux-ci allant plaider l’un contre l’autre devant des incrédules (ch. 5 et 6). L’apôtre doit encore les exhorter à « fuir l’idolâtrie » (1 Co. 10:14). Nombreux étaient ceux qui prenaient le repas du Seigneur (la Cène) indignement. « C’est pour cela, écrit Paul, qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de mala­des, et qu’un grand nombre sont morts » (1 Co. 11: 30). Quelques-uns parmi eux disaient qu’il n’y a point de résurrection des morts (1 Co. 15:12). Et même l’apôtre peut leur écrire: « Quelques-uns ne connais­sent pas Dieu, je le dis à votre honte » (1 Co. 15 : 34).

   Quant aux dons spirituels, l’apôtre leur dit: « Je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance » (1 Co. 12:1). Ils avaient donc besoin d’être instruits à cet égard. Il leur enseigne qu’il y a diversité de dons, diversité de ministères, diversité d’opérations, mais que, à chacun, la manifestation de l’Ésprlt est donnée pour l’utilité commune. « Puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l’édification de l’é­glise que vous cherchiez à en posséder abondamment » (1 Co. 14:12). « Lorsque vous vous assemblez, que tout se fasse pour l’édification… Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix… que tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (1 Co. 14: 26, 33, 40).

   Au chapitre 13 de sa lettre, Paul leur montre la voie par excellence: la charité (ou l’amour): « Si je n’ai pas la charité, je ne suis rien ». Apprenons par coeur les versets 4 à 8 de ce merveilleux chapitre afin de les vivre chaque jour. « La charité ne périt jamais ».

   Enfin, au chapitre 15, l’apôtre porte les regards des croyants sur la résurrection, d’abord celle de Jésus-Christ qu’il prouve de façon irré­futable, ensuite celle de « ceux qui appartiennent à Christ » lors de son avènement. Puis il leur déclare quelque chose de plus beau encore: « Voici, je vous dis un mystère, nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un dm d’oeil ». C’est là « la bien heureuse espérance » de l’Eglise du Seigneur Jésus. Ces croyants de Corinthe (comme tous ceux des temps apostoliques) attendaient la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ A combien plus forte raison pouvons-nous attendre chaque jour la venue du Seigneur, nous qui sommes arrivés aux derniers jours de la patience divine. L’enlève­ment des croyants est plus proche que jamais.

   Avons-nous remarqué que la première épître aux Corinthiens n’est pas adressée seulement aux croyants de Corinthe, mais aussi « à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre? » Il n’y a donc là aucune limita­tion de lieu, de personnes, ni de temps. Cette épître est, d’une manière très spéciale, adressée à chacun de nous et à nous tous. On n’en trouve aucune autre dont l’adresse soit aussi générale. Toutes les exhortations qu’elle contient sont donc aussi pour nous aujourd’hui et nous en avons besoin, car nous ne sommes pas meilleurs que les Corinthiens.

   Il y avait beaucoup de choses que ces chrétiens savaient, mais beau­coup d’autres qu’ils ignoraient. Dix fois nous entendons Paul qui s’é­crie: « NE SAVEZ-VOUS PAS ? » Passons en revue ces dix questions, voulez-vous ? Peut-être nous apprendront-elles quelque chose à nous aussi.

1. « NE SAVEZ-VOUS PAS ?

que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Co. 3:16). Nous formons une « maison spirituelle », une habitation de Dieu par l’Esprit. Cette maison est composée de « pierres vivantes », c’est-à-dire d’hommes et de femmes régénérés, nés de nou­veau, nés de l’Esprit. Le fondement de ce temple spirituel est Jésus-Christ Lui-même (1 Co. 3:11). Mais qu’édifions-nous sur ce fonde­ment ? De l’or, de l’argent, des pierres précieuses ? (autrement dit de vrais croyants) ou du bois, du foin, du chaume (c’est-à-dire des person­nes non régénérées) ? « Que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus ». On peut « édifier » ou « détruire ». « Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint (mis à part) et c’est ce que vous êtes » (1 Co. 3:17).

2. « NE SAVEZ-VOUS PAS ?

qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? » Faites disparaître le vieux levain afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchance­té, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité (1 Co. 5:6-8). Dans la Parole de Dieu, le levain est un symbole du mal, qui doit être ôté du milieu des croyants. Le temple de Dieu est saint; nous de­vons donc « nous purifier de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu » (2 Co. 7:1). L’inceste de Corinthe devait être ôté du milieu de l’église (1 Co. 5 : 2). Dans quel but ? Afin qu’il soit perdu à jamais ? Pas du tout! Afin qu’il soit amené à la repentance et à la restauration et que la pureté de la maison de Dieu soit maintenue. « Qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, dit Paul, afin que l’esprit soit sauvé au Jour du Seigneur Jésus » (1 Co. 5 : 5).

3. « NE SAVEZ-VOUS PAS ?

que les saints (les chrétiens) jugeront le monde ? » (1 Co. 6 : 2). Tiens, direz-vous peut-être, je n’avais jamais fait attention à cela! Est-ce bien possible ? Mais oui, c’est une chose certaine. Tout d’abord qui sont ces saints qui jugeront le monde? Ce sont ceux qui ont été « sanctifiés en Jésus-Christ » (1 Co. 1 : 2), tous les enfants de Dieu ». L’épître leur est adressée. Ils seront associés à Jésus-Christ, Juge des vivants et des morts, « lorsqu’il viendra, en ce jour-là, pour être glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Th. I :10). Les saints glorifiés, aux côtés du juste Juge, recevront aussi le pouvoir de juger (Ap. 20 4). Quand le Seigneur s’assiéra sur le trône de sa gloire pour juger les nations, ils seront associés avec Lui dans ce jugement. Ami lecteur, êtes-vous une « pierre vivante » de l’édifice spirituel que bâtit le Seigneur? Etes-vous « né de nouveau », « enfant de Dieu », « saint en Christ »? Sinon, ce ne sera pas aux côtés du Juge que vous vous trouverez un jour, mais bien devant Lui pour être jugé par Lui et enten­dre votre condamnation. Aujourd’hui encore Jésus est le Sauveur qui dit à tous : « Venez à Moi ! Je ne vous repousserai pas. Je vous donnerai du repos ».

4. « NE SAVEZ-VOUS PAS ?

que nous jugerons les anges ? » (1 Co. 6 : 3). Cela est encore plus ex­traordinaire! Les anges sont des créatures supérieures aux êtres hu­mains. S’agit-il ici des « anges qui ont péché », mentionnés en 2 Pi. 2:4 et Jude 6? Non! « Le Seigneur a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n’ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure ».

   Associés au grand Juge, les rachetés de Christ jugeront donc aussi des anges. L’apôtre en conclut: « A combien plus forte raison ne juge­rons-nous pas les choses de cette vie? » Quand donc vous avez des difficultés pour les choses de cette vie, ce sont des gens dont l’Eglise ne fait aucun cas que vous prenez pour juges ? Je le dis à votre honte. Ainsi il n’y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses frères. Mais un frère plaide contre un frère, et cela devant les infidèles? (1 Co. 6 : 4-6).

5. « NE SAVEZ-VOUS PAS

que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? » (1 Co. 6: 9). Pour bien comprendre ce texte, lisons les versets 1 à 11. L’Ecriture déclare: « Il n’y a point de juste, pas même un seul (Romains 3 :10). Tous les hommes sont donc des injustes et ne peuvent hériter le royau­me de Dieu. Cependant Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. Et Dieu justifie (c’est-à-dire déclare juste) celui qui a la foi en Jésus (Ro. 3 : 26). Pour voir le royaume de Dieu et pour y rentrer, la nouvelle naissance est indispensable (Jn 3 : 3-7), car « tous ont péché et sont privés de la gloi­re de Dieu », mais ils sont « gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ » (Ro. 3 : 23-24). Si nous sommes nés de nouveau, nous avons été justifiés par la foi en Jésus-Christ, nous sommes devenus des « justes », des « saints », des « en­fants de Dieu »: nous avons la paix avec Dieu (Ro. 5:1), et il n’y aura pour nous ni jugement, ni condamnation (Jn 5: 24 – Ro. 8:1).

  Deux familles composent donc l’humanité: « Les injustes et les saints » (1 Co. 6:1), les « justes et les injustes » (Ac. 24:15), les « enfants du diable et les enfants de Dieu »(1 Jn 3:10). Comment pouvons-nous les distinguer? Par leur conduite! « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » (Mt. 7:15-20). C’est donc avant tout par notre vie et par nos actions que nous montrons que nous sommes des « justes ». « Quicon­que ne pratique pas la justice n’est pas de Dieu, non plus que celui qui n’aime pas son frère » (1 Jn 3:10).

   Or à Corinthe, il y avait des saints en procès les uns avec les autres. Quelle honte! Paul doit reprendre les deux parties. Il s’adresse d’abord à « ceux qui étaient dépouillés par leurs frères » et leur dit: « Pour­quoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller? » Ensuite il reprend ceux qui « dé­pouillaient leurs frères » leur disant: « C’est vous qui commettez l’in­justice et qui dépouillez, et c’est envers des frères que vous agissez de la sorte? » Et c’est alors qu’il ajoute: « Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu? » Si vous avez été justifiés par la grâce de Dieu, montrez maintenant que vous êtes « justes » en pratiquant la justice envers vos frères.

   Quelle leçon pour nous, chrétiens du 20e siècle – ce siècle si maté­rialiste, voué au culte de Mammon ! Ne voit-on pas trop souvent, hélas, des frères s’entre-dévorer quand ils ont un héritage à partager? Si nous attendons la bienheureuse espérance du retour prochain de Jésus­Christ, apprenons à vivre sobrement (quant à nous-mêmes), justement (quant aux autres) et pieusement (quant à Dieu) (Tite 2:11).

6. « NE SAVEZ-VOUS PAS

que vos corps sont des membres de Christ? » (1 Co. 6:15). (Lisons ici encore le contexte: I Co. 6:12-20). Bien-aimés rachetés du Sei­gneur, à notre conversion, nous sommes devenus « membres de son corps » (Ep. 5 : 30). Nous formons donc un seul corps en Christ: Lui est la Tête glorifiée dans le ciel; nous, nous sommes tous membres les uns des autres (Ro. 12 : 5). Nous sommes donc maintenant liés à Christ et les uns aux autres, indissolublement. Ne l’oublions pas ! Re­lisons et méditons I Co. 12:12 à 27 et veillons à ce qu’il n’y ait pas de division dans le corps. Nos corps sont donc pour le Seigneur. « Offrons donc nos corps comme un sacifice vivant, saint, ageéable à Dieu, ce qui sera notre part dans un culte raisonnable » (Rom 12:1)

7. « NE SAVEZ-VOUS PAS

que celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle ? » Prendrai-je les membres de Christ, pour en faire les membres d’une prostituée? Loin de là! Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. Fuyez l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps ; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps (1 Co. 6:15 à 18). Si les croyants de Corinthe avaient besoin de telles exhortations, il est évident que nous en avons besoin tout autant qu’eux aujourd’hui. Souvenons-nous donc des textes ci-après : « Le corps n’est pas pour l’impudicité » (1 Co. 6:13). « Fuyez l’impudicité » (1 Co. 6:17). « Abstenez-vous de l’impudicité » (Ac. 15:20 et 29; I Th. 4: 3, etc.). N’en parlez même pas: « Que l’impudicité, qu’aucune espèce d’impureté… ne soient pas même nommées parmi vous, ainsi qu’il convient à des saints » (Ep. 5 : 3). Bien-aimés, demeu­rons attachés au Seigneur de tout notre coeur!

8. « NE SAVEZ-VOUS PAS

que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? » Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps (1 Co. 6:19-20). Quel privilège et quelle responsabilité! Chaque vrai chrétien est « né de l’Esprit » (Jn 3 : 8) et sait que l’Esprit demeure en lui. Paul écrivait à Timothée: « Garde le bon dépôt, par le Saint-Esprit qui habite en nous » (2 TI. 1 :14). Prenons garde de ne pas attrister cet Hôte divin (Ep. 4 : 30) et, pour cela, « efforçons-nous d’avoir constamment une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes » (Ac. 24:16). « SOYONS REMPLIS DE L’ESPRIT! » De quelle manière ? « En nous entretenant par des psaumes, par des hymnes et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout notre coeur les louanges du Seigneur; rendant continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, nous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Christ » (Ep. 5:18-21).

9. « NE SAVEZ-VOUS PAS

que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le tem­ple, que ceux qui servent à l’autel ont part à l’autel? De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’Evangile de vivre l’Evan­gile » (Lisons I Co. 9: 1 à 14). Il semblerait que les croyants de Corin­the avaient un peu oublié que celui qui annonce l’Evangile a le droit de manger, de boire, d’être vêtu correctement et d’élever une famille, tout comme les autres chrétiens. Paul doit leur écrire: « Si nous avons semé parmi vous les biens spirituels, est-ce une grosse affaire si noûs moissonnons vos biens temporels? » (v. 11). « Que celui à qui l’on en­seigne la parole fasse part de tous ses biens à celui qui l’enseigne» (Galates 6: 6). N’avons-nous pas besoin aujourd’hui des mêmes exhor­tations ? Savons-nous qu’il y a des serviteurs et des servantes du Sei­gneur, en France, en Italie, ou ailleurs, qui ont de la peine à nouer les deux bouts ? Il est vrai qu’un serviteur de Dieu doit être digne et fidèle, éprouvé avant d’être approuvé. Mais s’il est fidèle, est-ce convenable que nous le laissions souffrir de la disette ou de la faim? Par contre, il y a de faux ouvriers ou des serviteurs infidèles qu’il ne faut pas aider. Ayons donc du discernement et de la sagesse pour soutenir largement et fidèlement ceux qui en sont vraiment dignes.

10. « NE SAVEZ-VOUS PAS

que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul rem­porte le prix? Courez de manière à le remporter » Tous ceux qui com­battent dans les jeux publics (course, lutte, pugilat) s’imposent toute espèce d’abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corrup­tible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. Moi donc, je cours, non pas comme à l’aventure; je frappe (dans l’exercice du pugilat, on luttait à coups de poing), non pas comme battant l’air. Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même rejeté (en grec: désapprouvé), après avoir prêché aux autres (I Co. 9 : 24-27). La question 9 souligne la responsabilité des croyants à l’égard de ceux qui annoncent l’Evangile. La fin du même chapitre mon­tre la grande responsabilité des serviteurs de Dieu. Ceux qui pratiquent les sports s’imposent toute espèce d’abstinences; et nous qui servons le Seigneur, veillons sur nous-mêmes! Paul écrivait à Timothée: « Veil­le sur toi-même et sur ton enseignement. Sois un modèle pour les fidè­les, en parole, en conduite, en charité, en foi, en pureté » (I Ti. 4:16 et 12). Et à Tite: « Montre-toi toi-même à tous égards un modèle de bonnes oeuvres, et donnant un enseignement pur, digne, une parole saine, irréprochable, afin que l’adversaire soit confus, n’ayant aucun mal à dire de nous » (Tite 2 7-8).

   Aux croyants de Corinthe, l’apôtre Paul a du répéter dix fois cette question: « NE SAVEZ-VOUS PAS ? »

   Si nous, nous savons ces choses, lisons en conclusion Jean 14:17: « SI VOUS SAVEZ CES CHOSES, VOUS ETES HEUREUX, POURVU QUE VOUS LES PRATIQUIEZ ».

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)