Moïse face au peuple

Moïse face au peuple

(deuxième partie)

Nous avons vu le peuple d’Israël passer par trois étapes celle de la foi, celle des murmures, puis celle de l’engagement, où le peuple est entré en une relation d’alliance avec Dieu.

Quatrième étape : L’idolâtrie du peuple

Moïse reste quarante jours sur le Mont Sinaï C’est long, un mois et demi sans nouvelles du chef, sans intermédiaire entre Israël et Dieu. Je vous invite à lire Exode 32 avant de continuer.

Vous aurez remarqué la manière désobligeante dont le peuple parle de ce Moïse, cet homme qui nous a lait monter du pays d’Egypte. Les promesses solennelles sont oubliées, un veau d’or prend la place du Dieu vivant dont la voix s’était pourtant fait entendre. – Quand Dieu tarde à répondre à nos prières, vers qui nous tournons-nous? De quoi nos espérances se nourrissent-elles? Nous appuyons-nous sur des Aaron ? Jésus est pourtant là, même si nous ne le voyons pas Nous marchons par la foi et non par la vue, écrit Paul aux Corinthiens friands de manifestations spectaculaires (2 Cor 5.7).

Le peuple d’Israël retourne au paganisme d’Egypte, où les dieux étaient représentés par des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles, pour citer l’apôtre Paul (Rom 1.23). Israél est retourné au polythéisme: Fais-nous des dieux. Ton peuple s’est corrompu, dit Dieu à Moïse. Il ne dit pas « ce peuple », car il y a une relation intime, profonde dans le coeur de Dieu et de Moïse pour le peuple que Dieu s’est choisi parmi tous les autres peuples de la terre. Et ce peuple s’est corrompu. Bien entendu, personne ne pense qu’un jeune taureau est vraiment un dieu; mais on lui offre tout de même des sacrifices. Toute adoration ou simple prière faite à l’aide d’une image ou d’une statue comporte le risque de prendre ces représentations pour des réalités. C’est cela, l’idolâtrie : représenter Dieu et se prosterner devant cette image inanimée.

Aux yeux de Dieu, la fête idolâtre à laquelle s’adonne le peuple est une perversion si grave qu’il mérite l’extermination. Dieu veut tout recommencer. Il propose à Moïse de faire de lui l’ancêtre d’un nouveau peuple de Dieu. Quel honneur pour Moïse ! Sa réaction est un exemple de parfaite loyauté envers Dieu et son peuple. Moïse a l’honneur de Dieu à coeur. Il lui rappelle ses promesses faites aux ancêtres. Et que diraient les Egyptiens ?… Moïse est même prêt à faire biffer son nom inscrit dans le livre de vie, donc de subir le châtiment de la condamnation éternelle, pour que son peuple vive. Quel intercesseur que ce Moïse! Cependant Dieu répond: Non !Seul le pécheur lui-même sera puni.

Il y en a eu un autre qui se disait prêt à prendre la malédiction éternelle sur lui, si cela pouvait sauver les Israélites, ses frères (Rom 9.3-5). Il s’agissait là d’une expression de son grand amour pour son peuple. Pourtant, Paul ne savait que trop bien que la question du salut éternel doit être résolue par chacun individuellement.

Or, il y en a un qui, n’ayant lui-même aucun péché à expier, s’est chargé de la malédiction et du châtiment de l’humanité entière. C’est lui le parfait intercesseur, le médiateur d’une alliance nouvelle le Fils éternel de Dieu, mort et ressuscité à l’immortalité à tout jamais (Héb 8.6 ; Rom 6.9). Réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux (Luc 10.20). Quand les livres seront ouverts au dernier jugement, votre nom se trouvera-t-il inscrit dans le livre de vie (Apoc 20.11-15) ?

Quand Moïse, descendu de la montagne, se trouve face au peuple dansant autour de son dieu postiche, sa colère, tout comme celle de Dieu, s’enflamme à tel point qu’il fait voler en éclats les deux tables sur lesquelles se trouvait pourtant l’Ecriture de Dieu, qui ne le reprend pas pour ce geste de fureur violente. En fait, à quoi peut servir la Parole de Dieu quand on adore des idoles ? Cela vaut aussi pour nous. La dernière phrase de la première épître de Jean est significative : Gardez-vous des idoles. N’aurions-nous pas besoin de cette exhortation ?

Moïse vit encore autre chose qu’un peuple adonné à l’idolâtrie. Moïse vit que le peuple était en désordre. C’est la condition de l’homme qui s’est détourné de Jésus-Christ. Les répercussions se font sentir non seulement dans les domaines prosaïques de la vie, mais aussi dans le comportement moral. Dieu n’est pas un Dieu de désordre (1 Cor 14.33) : l’ordre doit caractériser ses enfants. Y aurait-il à mettre de l’ordre dans un secteur de ma vie ?

Dans Exode 33 (à lire), Moïse, conscient de sa responsabilité de meneur des enfants d’Israël, demande à ‘Eternel de marcher avec eux, sans quoi mieux vaut ne pas partir du tout – Partir dans la vie – la vie d’apprenti ou d’étudiant, la vie professionnelle, la vie du couple et de famille – sans se prévaloir de la grâce de Dieu en Jésus-Christ, à quoi bon ? Je marcherai moi-même avec toi et je te donnerai du repos. Cette promesse faite à Moïse voici plus de trois millénaires est aujourd’hui plus actuelle que jamais : Je suis avec vous tous les jours jus qu’à la fin du monde. Venez à moi,… et je vous donnerai du repos (Mat 28.20 11.28). En Jésus-Christ, la grâce faite au peuple d’Israël suite à l’intercession de Moïse s’accomplit pleinement. Car dans Ex 33.12-19, le mot grâce se trouve sept fois. Oui, Dieu a toujours été le Dieu qui fait grâce, même si le jugement doit expier le péché ici, il est tombé sur trois mille hommes tués par l’épée; à Golgotha, il est tombé sur l’homme parfait tué par le supplice de la crucifixion.

Peu après le départ du 5mai, décrit dans Nombres 10, le peuple murmure de nouveau. Il n’y a aucune indication de la raison. Est-ce devenu une habitude ? Incroyable direz-vous. Si incroyable que cela? Combien de fois nous les chrétiens, peuple de la nouvelle alliance, n’avons-nous pas murmuré contre les circonstances adverses ? Le feu de Dieu ne nous a pourtant jamais dévorés, comme il le fit à Tabeéra (=embrasement). Quand le peuple cria à Moïse, il pria l’Eternel, et le feu s’apaisa (Nom il .2). Prier au lieu de murmurer, voilà une habitude à prendre.

Cinquième étape : La convoitise du peuple

Le ramassis de gens qui avaient suivi les Israélites depuis l’Egypte n’a pas eu une bonne influence sur le peuple, qui pleure d’envie de manger de la viande comme en Egypte Oubliés les travaux forcés non rétribués, oubliés les coups des chefs de corvée, oubliés les dos courbés sous les charges de tuiles, oubliés les gémissements et les pleurs. Mais le souvenir de la viande gratuite (!) fait pleurer chacun devant sa tente. Un peuple libre pleure en pensant à ce qu’il a perdu du temps de l’esclavage, après avoir gagné sa liberté ! « On était bien en Egypte ! » C’en est trop pour Moïse. Il préfère mourir que de continuer à porter ce peuple sur ses bras comme un poupon contrariant. Est-ce moi qui ai conçu ce peuple ? Moïse est tellement las qu’il fait des reproches à Dieu… Et Dieu, loin de le reprendre, décharge son serviteur en mettant de l’esprit qui est sur Moïse sur soixante-dix anciens. Et il donne une abondance de viande au peuple, sous forme de cailles. Ou est le Dieu dur et intransigeant qu’on prétend trouver dans l’Ancien Testament?

Nous arrive-t-il de convoiter les plaisirs du monde sans Dieu, de loucher vers les pots de viande de l’esclavage du péché ? Dieu ne saurait-il pas ce dont nous avons besoin ? Si le Seigneur ne nous donne pas de cailles, c’est que nous pouvons vivre sans. Si nous insistons, nous risquons d’en recevoir à satiété, au point d’en être dégoûtés… Mépriserions-nous aussi le Seigneur, comme les Israélites, en ne nous contentant pas des richesses infinies qu’il nous donne en Christ?

La convoitise peut prendre la forme de la jalousie, comme le montre Nombres 12. Désirer ce que l’autre possède est à la racine du péché tout court. Adam et Eve ne convoitaient pas simplement un fruit défendu, ils convoitaient ce que Dieu a : Etre comme Dieu (Gen 3.5)! Dans Rom 7.7, Paul choisit la convoitise comme péché type.

Le coeur humain est tortueux. Myriam, la soeur aînée de Moïse et d’Aaron, entraîne ce dernier à parler contre Moïse. Aaron ne résiste pas plus que lorsque le peuple voulait son veau d’or. Myriam est jalouse de la position exclusive de Moïse comme prophète et médiateur entre le peuple et Dieu. (Rappel Le prophète annonce la Parole de Dieu, parole qui peut contenir des prédictions, mais pas nécessairement. Myriam elle-même est appelée prophétesse, Ex 15.20.) Pourquoi Dieu ne parlerait-il pas par moi aussi bien que par Moïse ? Après tout, je suis son aînée. Cela, elle ne le dit qu’à l’oreille d’Aaron. Pour saper l’autorité de Moïse, elle invente une excuse la Kouchite que Moïse avait épousée. Probablement que Séphora, sa première femme madianite, était morte, et Moïse avait pris une femme de la race kouchite dont l’Arabie était en grande partie peuplée. (La loi n interdisait que les mariages avec les Cananéennes Deut 7.1-4.) Myriam, fière Israélite, méprisait l’étrangère kouchite à la peau foncée. Aussi lance-t-elle des rumeurs contre Moïse au sujet de sa femme kouchite. Et l’Eternel l’entendit. – Ah, le mal que peuvent faire les langues calomnieuses ! La prochaine fois que je veux parler contre un frère, une soeur, je me rappellerai que l’Eternel entend.

Non seulement Moïse est-il surchargé par les soucis de meneur d’un peuple réfractaire, mais ses proches l’accablent par des attaques malveillantes ! Comment réagir ? Quelle leçon il nous donne, ce Moïse dont il est dit qu’il était l’homme le plus humble de la terre, alors qu’il aurait pu se vanter de ce que Dieu lui parlait de vive voix (bouche à bouche, dit le texte). Moïse ne semble pas avoir réagi. Mais Dieu, lui, réagit violemment : Pourquoi n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur Moïse ? Et il frappe Myriam de lèpre. Aaron, qui se sait solidaire de Myriam, reconnaît leur péché commun et supplie Moïse d’intervenir, Moïse qu’il appelle maintenant mon seigneur. Et Moïse crie à l’Eternel O Dieu, je te prie, guéris-la ! Toute la grandeur de ce serviteur sans pareil éclate dans cette intercession, qui est exaucée par le Dieu qui fait grâce.

Soyons conscients de la gravité que comporte le parler contre les serviteurs de Dieu. Le moteur n’en est-il pas aussi la jalousie ? Si Dieu a pardonné les calomnies de Myriam et Aaron contre Moïse, dont Dieu témoigne qu’il est fidèle dans toute ma maison, notre confession sera aussi entendue et le pardon accordé. Même ceux qui parlent contre Jésus, qui a été fidèle comme Moïse dans toute la maison de Dieu, mais qui a été jugé digne d’une gloire… supérieure à celle de Moïse, peuvent être pardonnés. Servons donc Dieu avec piété et avec crainte (de l’offenser). Car notre Dieu est aussi un feu dévorant. (Héb 2.2-3 Mat 12.32 Héb 12.28-29)

L’idolâtrie, la convoitise, la jalousie et la médisance quoi d’étonnant si le résultat en est l’incrédulité ? Les conséquences en seront désastreuses, comme nous le verrons par la suite.

Jean-Pierre SCHNEIDER

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)