Marcher selon l’Esprit

Le texte que nous publions est un condensé du commentaire de John MacArthur sur l’épître aux Galates avec l’aimable autorisation des Éditions Impact à Trois-Rivières, Québec

Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. Si donc vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi. » (Gal 5.16-18)

Tout comme Jésus-Christ est le personnage principal de la justification, le Saint-Esprit est celui de la sanctification. Un croyant ne peut pas plus se sanctifier lui-même qu’il n’aurait pu se sauver lui-même. Il ne peut pas plus vivre la vie chrétienne à partir de ses propres ressources qu’il n’aurait pu se sauver au moyen de ces ressources.

Dans sa définition la plus profonde, et pourtant la plus simple, la vie chrétienne fidèle est une vie vécue sous la direction et dans la puissance du Saint-Esprit. C’est là le thème de Galates 5.16-26, où Paul dit aux croyants : « marchez selon l’Esprit » (v. 16,25), et : « [soyez] conduits par l’Esprit » (v. 18). Le premier paragraphe (v. 16-18) de cette section ouvre le sujet en donnant l’ordre de marcher selon l’Esprit, et en définissant le combat de la vie remplie de l’Esprit.

1. L’ordre (5.16)

Les deux sujets opposés de l’épître aux Galates sont la loi et la grâce, qui, comme Paul le montre à plusieurs reprises, sont incompatibles, que ce soit comme moyens de salut ou comme moyens de sanctification. On ne peut pas aller à Dieu par l’observation de la loi et on ne peut pas non plus entretenir une vie à la gloire de Dieu de cette façon, même s’il s’agit de la loi que Dieu a donnée à Moïse et qui était au centre de l’Ancienne Alliance. Puisque personne ne peut y obéir parfaitement, la loi n’a jamais été, et ne devait jamais être un moyen de salut. Dieu l’a donnée pour révéler ses saintes normes et pour amener les hommes à désespérer de lui plaire par leurs efforts humains, et les conduire à Jésus-Christ, qui seul, et par grâce, peut les rendre acceptables devant le Père. Par la loi, « l’Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis soit donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient » (Gal 3.22). La loi n’a jamais été donnée comme sauveur, mais uniquement comme précepteur pour conduire les hommes au Sauveur (Gal 3.24).

La loi n’a aucune utilité pour le salut du croyant, parce que par Christ celui-ci est déjà sauvé et a été adopté comme enfant dans la famille céleste de Dieu (Gal 3.26). Elle n’a pas non plus d’utilité pour la direction de sa vie nouvelle, parce que le croyant a l’Esprit de Dieu résidant en lui pour le guider de façon permanente.

Bien que l’Écriture encourage l’étude biblique, la prière, l’adoration, le témoignage et certaines normes de conduite qui sont essentielles à une vie chrétienne fidèle, la spiritualité ne peut pas être mesurée à la fréquence ou à l’intensité avec laquelle le croyant s’y engage. Prendre ces choses comme des mesures de spiritualité, c’est tomber dans le légalisme, qui ne s’attache qu’aux choses extérieures et visibles, humainement appréciables. Vivre uniquement selon un ensemble de règles, c’est vivre par la chair dans le contentement de soi et l’hypocrisie, en méprisant l’Esprit, qui seul est capable de travailler intérieurement pour produire des œuvres de véritable justice. La vie sainte ne résulte pas de ce que nous faisons pour Dieu, mais de ce que lui fait en nous par son propre Esprit. Vivre saintement, c’est être « puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur » (Éph 3.16), et c’est être « remplis de l’Esprit » (Gal 5.18).

Tout ce dont un croyant a besoin pour vivre une vie en accord avec la volonté de Dieu est le Saint-Esprit, qui lui a été donné au moment où il a cru (Rom 8.9). Même le croyant le plus nouveau et le plus ignorant est habité par l’Esprit de Dieu qui l’enseigne et le soutient. Bien que l’Esprit utilise l’Écriture pour aider les croyants à croître en vérité et en sainteté, il est lui-même la source suprême de ces vertus (voir Col 3.16).

Le fait que le verbe peripateô (marchez) soit ici conjugué au temps présent indique que Paul parle d’une action continue et régulière, en d’autres mots : d’une façon habituelle de vivre. Et le fait que le verbe soit aussi au mode impératif indique qu’il ne fait pas une suggestion aux croyants, mais leur donne un ordre.

Quand un croyant se soumet au contrôle de l’Esprit, il avance dans sa vie spirituelle. L’Esprit le fait avancer pas à pas d’où il est vers où Dieu veut qu’il soit. Ainsi, bien que ce soit l’Esprit qui soit la source de toute vie sainte, c’est le croyant qui reçoit l’ordre de marcher. C’est là la combinaison apparemment paradoxale du divin et de l’humain dans le salut (Jean 6.35-40), dans l’inspiration de l’Écriture (voir 1 Jean 1.1-3 et 2 Pi 1.19-21), dans la sécurité éternelle (voir Rom 8.31-39 et Col 1.21-23) et même dans le ministère (Col 1.28,29).

En insistant sur l’œuvre primordiale du Saint-Esprit dans la vie du croyant, certains chrétiens ont perdu l’équilibre qui existe entre l’humain et le divin, et ont enseigné l’idée exprimée par des expressions populaires du genre de : « Abandonnez-vous à Dieu »[note]En anglais : « Let go and let God ! »[/note] et « la vie d’abandon »[note]En anglais : « the surrendered life »[/note]. Bien utilisées, de telles expressions sont utiles. Si elles signifient qu’il faut arrêter de compter sur ses propres ressources et son indépendance, et se soumettre à la vérité et à la puissance de Dieu, elles sont scripturaires. Mais si, comme c’est souvent le cas, on les utilise pour enseigner que la vie chrétienne est tout simplement une soumission passive à Dieu, elles sont contraires à tous les termes actifs et à tous les ordres de faire plus d’efforts et d’être plus engagés qu’on trouve dans tout le Nouveau Testament (voir p. ex. : 1 Cor 9.24-27 ; Héb 12.1-3).

Si la volonté et les actes de l’homme ne jouaient pas un rôle direct et actif dans la vie chrétienne, le Nouveau Testament ne contiendrait que cette seule instruction pour les croyants : « Marchez selon l’Esprit ». Tout autre ordre serait superflu.

La puissance nécessaire dans la vie chrétienne vient entièrement du Saint-Esprit, tout comme la puissance du salut vient entièrement de Jésus-Christ. Mais l’homme est appelé à exercer sa volonté et à s’engager, aussi bien dans l’œuvre de justification de Christ que dans l’œuvre de sanctification du Saint-Esprit.

Il n’est pas question pour le chrétien de simplement s’asseoir en coulisses et de regarder le Saint-Esprit se battre pour lui. Paul dit aux croyants de Rome : « Regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants en Jésus-Christ. […] Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d’iniquité ; mais […] offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice » (Rom 6.11,13).

Le croyant qui est conduit par le Saint-Esprit doit être prêt à aller là où celui-ci le conduit et à faire ce que celui-ci le conduit à faire. Prétendre être soumis au Saint-Esprit sans être personnellement engagé dans l’œuvre de Dieu, c’est appeler Jésus « Seigneur, Seigneur ! » et ne pas faire ce qu’il demande (Luc 6.46).

Dire : « Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair », c’est énoncer le même principe qu’en disant : « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Rom 13.14). Marcher selon l’Esprit, c’est marcher « honnêtement comme en plein jour » alors que les désirs de la chair, sont des choses telles que « des orgies et de l’ivrognerie, de la luxure et de la débauche, des querelles et des jalousies » (v. 13). Les deux comportements s’excluent mutuellement, de telle façon qu’à tout moment de notre vie chrétienne, soit nous marchons par l’Esprit, soit nous fonctionnons selon les désirs de la chair. Nous ne pouvons pas faire les deux en même temps.

Vivre par l’Esprit, c’est vivre comme Christ a vécu, les pensées saturées de sa vérité, de son amour et de sa gloire, et du désir d’être en tout semblable à lui. C’est vivre dans la conscience permanente de sa présence et de sa volonté, en laissant « la parole de Christ » demeurer en soi « dans toute sa richesse » (Col 3.16). Vivre par l’Esprit, c’est vivre selon l’enseignement et l’exemple du Seigneur Jésus-Christ. C’est vivre avec un désir suprême et permanent « d’être trouvé en lui, non avec [sa propre] justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi », et avec le désir aussi de connaître « Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances (Phil 3.9,10). Ce n’est certes pas différent d’être « remplis de l’Esprit » (Éph 5.18), une expression qui décrit la puissance de contrôle exercée par l’Esprit sur un chrétien qui la veut.

2. Le combat (5.17,18)

Comme beaucoup d’autres dans le Nouveau Testament, ces deux versets montrent clairement que marcher selon l’Esprit, ce n’est pas simplement s’abandonner passivement à celui-ci. La vie dirigée par l’Esprit est une vie de combat, de combat constant contre les vieilles habitudes de la chair qui continuent à tenter et à séduire le croyant. La chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair.

Il vaut la peine de remarquer que Paul utilise souvent le terme « la chair » pour désigner ces restes du « vieil homme » qui subsistent après la conversion. Il s’agit de l’humanité non régénérée, cette partie du croyant qui attend la rédemption à venir au moment de la glorification (Rom 8.23). Jusque-là, le croyant possède une personnalité régénérée (voir Gal 2.20), qui vit dans une humanité non régénérée, et cela crée un fort état de conflit.

Paul lui-même, comme tous les croyants, est constamment aux prises avec la chair, comme il le confesse aux Romains : « Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair ; j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. […] Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres » (Rom 7.18,19,21-23).

Dans le présent texte et dans d’autres, la chair désigne également la faiblesse et l’incapacité morales et spirituelles de la nature humaine qui s’accroche aux âmes rachetées, comme Paul en fait état dans le passage de Romains 7, déjà cité (voir Rom 6.19). La chair des chrétiens est leur propension à pécher, leur humanité déchue qui attend la rédemption, et dans laquelle la nouvelle et sainte créature habite (voir Gal 2.20 ; 2 Cor 5.17).

La chair est cette partie du croyant qui fonctionne sans l’Esprit et contrairement à lui. Elle s’oppose à l’œuvre de l’Esprit dans le cœur du croyant. Celui qui n’est pas né de nouveau regrette souvent les péchés qu’il commet, à cause d’un sentiment de culpabilité ou de conséquences pénibles, mais il ne se déroule pas de combat spirituel en lui, parce qu’il ne possède que la nature charnelle et ne possède pas l’Esprit. Les péchés qu’il commet, même s’ils le désappointent et le dégoûtent parfois, sont néanmoins en accord avec sa nature fondamentale d’ennemi de Dieu (Rom 5.10) et d’enfant de la colère (Éph 2.3). Il n’y a donc pas de conflit réel en lui, à part celui que peut causer le peu de conscience qui lui reste dans son état de perdition.

Ce n’est que dans la vie des croyants, que l’Esprit peut combattre la chair, parce que l’Esprit ne réside que dans le croyant. Seul un croyant peut vraiment affirmer : « Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres » (Rom 7.22,23). Ce n’est que dans les croyants que la chair non régénérée et l’Esprit qui vit dans l’être régénéré sont opposés entre eux, afin que les croyants ne fassent point ce qu’ils voudraient. Les croyants ne font pas toujours ce qu’ils voudraient faire. Il y a des moments dans la vie de chaque croyant où il veut mais ne peut pas. L’Esprit met souvent le holà aux désirs de notre chair, et la chair passe souvent par-dessus la volonté exprimée par l’Esprit. Il n’est pas surprenant que ce frustrant conflit amène Paul à s’exclamer : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Rom 7.24.)

Bien que la vie chrétienne soit un combat, c’est un combat dans lequel la victoire est toujours possible. Dans sa prière sacerdotale, Jésus a parlé de l’autorité que son Père lui a donnée « sur toute chair » (sarx – Jean 17.2). Tout croyant a en lui la puissance de l’Esprit de Dieu lui-même qui combat sa chair faible et pécheresse, afin qu’il ne fasse point ce que sa chair voudrait. Paul écrit : « la loi de l’Esprit […] m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » (Rom 8.2). En d’autres mots, c’est une tierce personne qui a la clé du combat entre la nouvelle création et la chair : le Saint-Esprit. C’est lui qui donne à l’homme intérieur l’énergie nécessaire pour remporter la victoire sur la chair.

La meilleure façon pour un chrétien de s’opposer aux désirs et aux œuvres de la chair, c’est de ne pas satisfaire ses convoitises : « n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Rom 13.14). La façon la plus certaine de tomber dans le péché est de se permettre d’être dans des situations où il y a danger de tentation. Et la façon la plus certaine d’éviter le péché est d’éviter les situations où la tentation existe. Paul dit aux croyants : « Faites donc mourir ce qui dans vos membres est terrestre, la débauche, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie » (Col 3.5).

Les croyants qui ne résistent pas activement au mal et ne se consacrent pas au bien ne sont évidemment pas conduits par l’Esprit, peu importe à quel point ils pensent s’être « abandonnés ». Un croyant ne peut rien accomplir pour le Seigneur par sa propre force. Mais, par contre, l’Esprit peut accomplir très peu avec un chrétien qui n’est ni soumis ni engagé. Le piétisme, une position dans laquelle le croyant essaie de façon légaliste de faire par sa propre force tout ce que le Seigneur lui commande, insiste trop sur la discipline, la diligence et les efforts personnels.

Dans sa deuxième épître, Pierre explique très bien l’équilibre qui doit exister dans la vie chrétienne. Selon « sa divine puissance [Dieu] nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu ; celles-ci nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise » (2 Pi 1.3,4). C’est là l’engagement de Dieu grâce à la puissance duquel le croyant devrait faire tous ses efforts pour joindre à sa foi la vertu, la connaissance, la maîtrise de soi, la patience et la piété (v. 5,6). Ce n’est pas que Dieu fasse tout et que nous ne fassions rien, comme certains le croient, ni que nous fassions tout et qu’il ne fasse rien. C’est l’équilibre entre notre soumission et notre engagement d’un côté et la direction et la puissance de l’Esprit de l’autre. Paul dit : « Mettez en œuvre votre salut avec crainte et tremblement, […] car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Phil 2.12,13). On ne peut pas pleinement expliquer ou comprendre le mystère de cet équilibre parfait et paradoxal, mais on peut en faire la pleine expérience.

Être conduits par l’Esprit, c’est la même chose que marcher par lui (Gal 5. 16,25), mais l’expression insiste un peu plus sur son autorité. Nous ne marchons pas à côté de lui comme des égaux, mais nous le suivons comme on suit un guide souverain et divin. Paul dit : « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Rom 8.14). La réciproque est également vraie. Ceux qui sont fils de Dieu sont conduits par l’Esprit de Dieu.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)