Mais qu’est-ce que donc que la loi de Dieu ?

Nous avons été habitués à donner une portée relativement restrictive à la notion de « loi de Dieu ». Elle a souvent été limitée à la notion de « loi de Moïse », de la législation donnée par Dieu à Moïse pour le peuple d’Israël. En général, elle a été uniquement appliquée à la théocratie juive. Nous allons voir que l’usage biblique de cette expression est beaucoup plus large que nous ne l’imaginons.

Premièrement, la loi de Moïse ne peut être opposée à la loi de Dieu, la loi de l’Eternel. Quand au temps du roi Josias, l’on retrouva le livre de la loi, c’est-à-dire le Pentateuque, il en fut parlé ainsi:
Hilkija, le prêtre, trouva le livre de la loi de l’Eternel donné par Moïse (II Chr 34.14).

Ainsi la loi donnée par Moïse n’est rien d’autre que la loi de l’Eternel.

Voici les termes du serment par lesquels Néhémie et ses compa­gnons, de retour de l’exil de Babylone, renouvelèrent l’alliance d’lsrael avec Dieu:
Ils promirent avec serment et jurèrent de marcher dans la loi de Dieu, qui avait été donnée par Moïse, serviteur de Dieu, d’observer et de mettre en pratique tous les commandements de l’Eternel, notre Seigneur, ses préceptes et ses lois (Néh 10.29).

Il est donc évident que la loi de Dieu et la loi donnée par Moïse sont des expressions qui recouvrent la même réalité. Si la loi donnée par Moïse est bel et bien la loi de Dieu, elle est, en conséquence, une loi dont l’applcation dépasse singulièrement le peuple d’Israël. Si elle a été transmise par Moïse à lsraêl, elle l’a été pour tous les hommes, pour toutes les nations, car cette loi étant de Dieu, elle révèle la pensée mê­me de Dieu, pensée qui établit l’ordre et le vrai sens de toutes choses, de toute la création de Dieu. C’est de cette universalité de la loi de Dieu que nous parle l’apôtre Paul quand il écrit aux Romains:
Quand les païens, qui n’ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, eux qui n’ont pas la loi, ils sont une loi pour eux-mêmes. Ils montrent par là que l’oeuvre de la loi est écrite dans leur coeur, leur propre conscience en témoigne… (Rom 2.14-15).

Nous pouvons ainsi conclure que tous les hommes – et non les seuls Juifs -, sont soumis au pouvoir et à la législation souveraine du Créateur qui, en tant que Créateur, est le seul apte à donner à ses créatures une loi conforme à leur nature.

Certains distinguent subtilement la loi de Dieu des commandements de Dieu, préférant le mot commandement comme étant moins contrai­gnant que celui de loi. Ce n’est pas l’avis de l’Ecriture Sainte. Nous avons vu dans le texte de Néhémie que nous avons cité, que suivre la loi de Dieu est exactement la même chose que de pratiquer tous les commandements de l’Eternel. Pour Paul, lui aussi, qui parle des oeu­vres de la loi, ces deux expressions sont équivalentes. On peut sim­plement affirmer que la loi de Dieu contient les commandements, les préceptes et les ordonnances de l’Eternel.

Certains désirent distinguer la loi ou les commandements de Dieu de la Parole ou des Paroles de Dieu. Ce n’était pas l’avis de Jésus-Christ qui disait à la fin du Sermon sur la Montagne:
Quiconque entend mes paroles et les met en pratique sera semblable àun homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc (Mat 7.24), confirmant ainsi ce qu’il avait affirmé au début de ce même sermon, quand il déclarait qu’il ne disparaîtrait de la loi ni un seul iota, ni un seul trait de lettre, jus qu’à ce que tout soit accompli. Et il ajouta : Celui donc qui violera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à les violer, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux (Mat 5.18-19).

Il y a donc dans la bouche de Jésus identité entre loi, commandement et parole. Christ en s’adressant aux Pharisiens au sujet des subterfu­ges légalistes qu’ils employaient pour ne point secourir leurs parents leur déclarait : Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition ?(…) Ainsi vous avez annulé la Parole de Dieu par votre tradition (Mat 15.3,6).

Il est ainsi évident que la Parole de Dieu, les paroles de Christ, la loi de Dieu et le commandement du Seigneur sont des expressions différentes souvent utilisées par la Bible pour recouvrir des aspects variés d’une réalité unique, la révélation écrite et normative de Dieu. Quoi d’étonnant à cela, puisque Jésus-Christ est Dieu lui-même et que la loi donnée par Moïse vient de ce même Dieu, Créateur, Législateur et Sauveur?

Certains veulent distinguer entre ‘Ecriture et la loi de Dieu. Il est vrai que parfois, pour désigner l’Ancien Testament, l’Ecriture parle de la loi et des prophètes. N’oublions pas, cependant, que la tâche essentielle de la prophétie consiste toujours à rappeler la loi et à l’expliciter. C’est le contraire de la critique biblique, dominée par une théorie de l’existentialisme évolutionniste, selon laquelle la révélation de Dieu vient après l’activité « créatrice » du prophète. De même, un christianisme où l’activité charismatique joue un rôle pré­dominant situera lui aussi la loi sur un plan secondaire par rapport aux révélations prophétiques. Il en va tout autrement dans la Bible où la loi, révélatrice de la pensée de Dieu, a toujours la première place.

L’expression l’Ecriture recouvre souvent également la loi. Quand Jé­sus disait aux Juifs: Vous sondez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle ce sont elles qui rendent témoignage de moi (Jean 5.39), il se référait aussi bien a la loi qu’aux prophètes. Nous trouvons une unité remarquable entre loi mosaïque, écrits et parole dans ce que Jésus déclare aux Juifs incrédules : Ne pensez pas que moi, je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c’est Moï­se, en qui vous avez mis votre espérance. Car, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi parce qu’il a écrit à mon sujet. Mais, si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? (Jean 5.45-47)

Nous devons par conséquent constater qu’il n’existe aucune opposi­tion entre les Ecritures, la loi de Dieu donnée par Moïse et les paroles du Christ. La loi de Dieu est l’Ecriture Sainte, la Parole même de Dieu, Ancien et Nouveau Testaments.

D’autres encore opposent la vérité à la loi de Dieu. Ils se basent pour le faire sur un texte célèbre du prologue de Jean : Car la loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ (Jean 1.17).

Rien dans ce texte ne met en opposition loi et vérité Moïse et Jésus-Christ. Rien non plus ici n’oppose loi et grâce. Un développe­ment dans la révélation et dans l’efficacité de la grâce n’implique au­cunement contradiction ou opposition. C’est d’ailleurs ce que nous prouve admirablement l’Ecriture quand l’apôtre Paul affirme que la loi n’est rien d’autre que la règle de la connaissance et de la vérité (Rom 2.20).

Seigneur Jésus, ta parole est la vérité sanctifie-nous par la vé­rité La loi, les commandements, l’Ecriture, la Parole de Dieu, la vérité ne sont autre chose que la règle de notre foi, utile, à confondre tout ce qui s’oppose à la saine doctrine (1 Tim 1.10), car Toute l’Ecritu­re est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli (atteigne tout son développement) et qu’il soit apte à toute bonne oeuvre. (2 Tim 3.16-17)

Ceux qui se permettent d’attaquer la loi de Dieu en l’opposant à la foi et à la grâce portent tout simplement atteinte à la vérité, à la Parole de Dieu, à l’Ecriture Sainte. En fait, ils s’attaquent à Dieu. C’est d’eux aussi que parle le deuxième psaume :
Les rois de la terre se soulèvent, et les princes se liguent ensemble contre l’Eternel et contre son oint. Rompons leurs liens, et rejetons loin de nous leurs chaînes ! (Ps 2.2-3)

Ces liens et ces chaînes qui répugnent tant à notre siècle sans Dieu ni loi ne sont autres que les saints commandements de la loi de Dieu. Les dernières exhortations de la Bible s’adressent, entre autres, à de tels antinomiens. (Antinomisme : doctrine qui enseigne, au nom de la suprématie de la grâce, l’indifférence à l’égard de la loi, Larousse 3.)

Si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu lui retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre (Apoc 22.19). Cet avertissement est un simple écho des paroles de Moïse dans le Deutéronome: Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien, mais vous observerez les commandements de l’Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris (Deut 4.2).

C’est dans cette perspective de l’identité des commandements de Dieu et de la Parole de Dieu que nous comprenons mieux ce que Jé­sus voulait dire quand il affirmait au sujet de l’un de ces plus petits commandements que celui qui les observera et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux (Mat 5.19).

Et ce n’est pas par rapport au royaume de Dieu que nous vou­lons nous contenter d’ambitions médiocres !

Jean-Marc BERTHOUD

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)