Ma vie, une fête avec Dieu

 

Le cycle des fêtes annuelles (Lévitique 23)

 

Les moments importants de ma vie

Qui d’entre nous n’a pas le désir de faire de sa vie une fête marquée par la joie, la communion, le partage, les relations ? Alors réjouissons-nous, car nous en sommes tous les invités, sans exception. Le maître des cérémonies est un hôte de marque : Dieu ; ces fêtes sont les siennes. Sa volonté et sa joie sont d’être entouré d’un peuple qui lui appartient, qu’il a lui-même approché et rassemblé autour de lui. Il veut partager sa joie et associer à son projet celui ou celle qui répond à cette invitation et accepte de faire de sa vie une fête avec son Dieu.

Le sujet des « fêtes de l’Éternel » au chapitre 23 du livre du Lévitique nous aide à prendre conscience du projet de Dieu pour nous. Il veut nous appeler « à la communion de son Fils Jésus-Christ » (1 Cor 1.9). Nous pouvons envisager ces fêtes comme autant d’étapes de notre vie chrétienne, des jalons dans notre vie spirituelle, de notre naissance jusqu’au ciel

Il est nécessaire de vivre chacune de ces « fêtes-étapes » en profondeur, une première fois, mais cela ne suffit pas ! Nous devrons souvent revisiter chacune d’entre elles pour redécouvrir la grandeur de Dieu. C’est ce que suggère le cycle annuel de ces fêtes.

Les caractéristiques communes de ces fêtes

Résumons quelques traits distinctifs de ces fêtes :
– C’est Dieu qui fixe les rendez-vous et les conditions.
– Ces fêtes ont l’Éternel comme source, comme centre et comme but.
– Des sacrifices sont toujours associés à ces fêtes : Jésus-Christ en est le sujet.
– Ce sont des jours « solennels » : ils marquent un temps particulier, dans un lieu saint.
– Ils sont l’occasion de saintes convocations1 : les invités sont appelés à célébrer sans retenue, à fêter avec exubérance.

Le calendrier biblique et civil

Les fêtes de l’Éternel suivent un cycle annuel. Le calendrier de référence est le calendrier biblique dont le premier mois est celui de Nissan (Habib) correspondant à mars-avril. C’est un calendrier basé sur les cycles lunaires, avec des mois comprenant 29 ou 30 jours. Il manque donc 11 jours à une année complète et, pour éviter un décalage par rapport aux saisons, un rattrapage est institué tous les trois ans ; l’année comprend alors 13 mois.
Ainsi, la priorité de Dieu reste la vie. Comme il a mis l’arbre de vie au milieu du jardin d’Eden, il place le début de l’année au printemps, symbole de vie.

Autres références aux fêtes annuelles de l’Éternel

D’autres textes du Pentateuque font également référence aux fêtes annuelles de l’Éternel (Nom 28-29 ; Deut 16.1-17 ; Ex 23.14-17).
Selon le caractère de chacun des livres, une partie seulement des fêtes est énumérée. Le cadre du livre du Lévitique est « un peuple dans ses relations d’alliance avec l’Éternel ». C’est pourquoi, elles sont toutes mentionnées. Mais nous encourageons le lecteur à lire l’ensemble de ces références pour mieux comprendre le sens de ces fêtes.

Le sabbat : le repos

Avant d’aborder le cycle de sept fêtes annuelles, le ch. 23 du Lévitique s’ouvre sur l’institution du sabbat. La première pensée de Dieu est le repos dans lequel il désire nous faire entrer. C’est le but et l’aboutissement de toutes ses voies.
Le repos, pour le peuple de Dieu aujourd’hui, est avant tout le repos de la rédemption. Appliquons-nous donc à entrer dès aujourd’hui dans ce repos par la foi et l’obéissance (Héb 4).

1. La Pâque (pessa’h)

Le principe de la fête

« Le premier mois, le quatorzième jour du mois, entre les deux soirs, est la Pâque à l’Éternel. » (23.4-5) La Pâque est le fondement de toutes les autres fêtes. Elle est un double rappel pour l’Israélite : celui de sa délivrance d’un pays d’esclavage, l’Égypte (c’est pourquoi elle est marquée par l’affliction) et celui de la formation d’Israël comme peuple.

La Pâque dans le N.T.

Paul identifie clairement l’agneau de la Pâque avec Jésus : « Christ, notre Pâque, a été immolé. » (1 Cor 5.17)

La Pâque dans ma vie

Le sang de Christ, l’Agneau de Dieu, me délivre du péché. C’est le point de départ de la vie chrétienne : pour pouvoir vivre les fêtes suivantes, je dois célébrer premièrement la Pâque et reconnaître que la colère de Dieu est tombée sur Christ au lieu de tomber sur moi.

2. La fête des pains sans levain

Le principe de la fête

« Le quinzième jour de ce mois, est la fête des pains sans levain à l’Éternel : sept jours vous mangerez des pains sans levain. » (23.6-8)
Cette fête commence le lendemain de la Pâque, à laquelle elle est étroitement liée (voir Luc 22.1). Elle dure sept jours, ce qui indique, selon la pensée hébraïque, une durée complète, une plénitude. Et, comme son nom l’indique, une de ses caractéristiques principales est l’absence de levain dans le pain mangé ces jours-là.

La fête des pains sans levain dans le N.T.

Jésus s’identifie directement au « pain vivant qui est descendu du ciel » (Jean 6.35). Même si ce texte rappelle d’abord la manne, les pains sans levain évoquent le Seigneur dans sa vie complètement exempte de péché2.

La fête des pains sans levain dans ma vie

Je peux y trouver deux applications principales :
– Chercher à connaître Jésus-Christ, et à me nourrir de celui qui m’a sauvé (d’où le lien avec la Pâque).
– Avoir la volonté de me séparer du mal (levain) pour plaire à mon Seigneur : juste après avoir identifié Christ à l’agneau pascal, Paul ajoute : « Célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de méchanceté et de perversité, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité. » (1 Cor 5.8)

3. La gerbe des prémices

Le principe de la fête

« Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne et que vous en aurez fait la moisson, vous apporterez au sacrificateur une gerbe des prémices de votre moisson. » (23.9-14)
Cette fête se déroule un dimanche, le lendemain du premier sabbat après le début de la moisson des orges (la première céréale à germer). Elle ne peut se faire qu’après l’entrée dans le pays de Canaan.

La fête de la gerbe des prémices dans le N.T.

Son jour de survenance fait penser à la résurrection de Jésus-Christ : « Christ a été ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis. » (1 Cor 15.20)

La fête de la gerbe des prémices dans ma vie

Cette fête m’aide à :
– comprendre que Jésus-Christ est ressuscité des morts comme précurseur des croyants et que je serai un jour ressuscité comme lui ;
– réaliser que je suis identifié à Jésus-Christ dans sa mort et dans sa résurrection pour vivre désormais d’une manière différente : « Comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchons en nouveauté de vie. » (Rom 6.4-11)

4. La Pentecôte ou la fête des semaines (chavouot)

Le principe de la fête

« Vous compterez cinquante jours jusqu’au lendemain du septième sabbat, et vous présenterez à l’Éternel une offrande de gâteau nouvelle. Vous apporterez de vos demeures deux pains pour les dédier. » (23.15-22)
Il s’agit de la fête centrale parmi les sept. Elle se déroule le 3e mois, sept semaines après la Pâque et a lieu elle aussi un dimanche. Elle marque la moisson des premiers fruits (Ex 23.16).

La Pentecôte dans le N.T.

C’est le jour de la Pentecôte qui suivit la mort et la résurrection de Jésus que le Saint-Esprit descendit sur la terre : « Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un souffle violent […] Ils furent tous remplis de l’Esprit Saint. » (Act 2.2-3) C’est aussi de ce jour-là que l’on peut dater la naissance de l’Église de Jésus Christ (1 Cor 12.13).

La Pentecôte dans ma vie

Cette fête a une double conséquence pour moi, personnelle et collective :
– je comprends que maintenant Dieu habite sur la terre par le Saint-Esprit, dont mon corps est le temple (1 Cor 6.19 ; 3.16 ; Eph 2.22) ;
– je désire trouver un groupe de croyants pour vivre des relations de famille dans l’Église de Christ.

5. Fête des trompettes

Le principe de la fête

« Au septième mois, le premier jour du mois, il y aura un repos pour vous, un mémorial de jubilation, une sainte convocation. » (23.23-25)
Plus de trois mois s’écoulent, sans aucune fête. Quand arrive le 7e mois, le cycle des fêtes reprend, coïncidant avec la nouvelle lune (le 1e jour du mois), qui était en elle-même une fête (Nom 28.11-15). Cette fête est marquée par le son éclatant de la trompette.

La fête des trompettes dans le N.T.

Plusieurs fois, nous sommes exhortés au réveil : « Réveille-toi, toi qui dors, relève toi d’entre les morts, et le Christ resplendira sur toi. » (Eph 5.14)
La fête des trompettes dans ma vie
Peut-être ai-je connu une période de sommeil spirituel et j’ai besoin d’être réveillé. Le son éclatant de la trompette peut être une circonstance particulière, un texte biblique qui me frappe, un message entendu, etc. C’est un jour particulier de prise de conscience à partir duquel je retrouve ma relation avec le Seigneur.

6. Le jour des expiations ou des propitiations ou du grand pardon (yom kippour)

Le principe de la fête

« Le dixième jour de ce septième mois, c’est le jour des expiations : ce sera pour vous une sainte convocation, et vous affligerez vos âmes, et vous présenterez à l’Éternel un sacrifice fait par feu. » (23.26-32)
C’est la deuxième fête du 7e mois, après celle des trompettes. Elle est marquée par la tristesse (dans le sens positif du terme) et l’humiliation pour les péchés commis. Elle est indispensable pour qu’on puisse jouir pleinement de la fête suivante, celle des Cabanes.

Le jour des expiations dans le N.T.

C’est le même état d’esprit que l’on retrouve sous la plume de Paul : « La tristesse selon Dieu produit une repentance qui mène au salut et que l’on ne regrette pas.» (2 Cor 7.10)

Le jour des expiations dans ma vie

Vivre concrètement le jour des expiations signifie :
– confesser mes fautes à Dieu, regarder mes péchés comme Dieu les voit ;
– mais aussi me voir comme Dieu me voit en Christ pour prendre un nouveau départ.

7. La fête des cabanes ou des tabernacles ou des tentes (souccot)

Le principe de la fête

« Le quinzième jour de ce septième mois, la fête des tabernacles se célébrera pendant sept jours. […] Le premier jour il y aura repos et le huitième jour il y aura repos. » (23.33-44)
Cette fête est la troisième et dernière du 7e mois : les moissons et les vendanges sont achevées, on peut se réjouir pendant 7 jours. S’y ajoute même un 8e jour, qui n’est pas comptabilisé : il est, pour ainsi dire, « hors du temps ». Le peuple vit sous des huttes pendant toute la fête et se livre entièrement à la joie (Deut 16.15).

La fête des cabanes dans le N.T.

Cette fête de sept jours de joie peut évoquer à l’avance :
– la gloire future de Jésus, telle que les disciples l’ont entrevue : « Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduisit seul à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux » (Marc 9.3) ;
– la plénitude dont Dieu veut nous combler : « Que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu. » (Eph 3.19)

La fête des cabanes dans ma vie

– Elle peut correspondre à une période d’intimité particulière avec mon Seigneur.
– C’est une étape de joie où je prends conscience que je peux me reposer en Jésus-Christ, en toute sérénité.
– De pareils moments sont l’anticipation du ciel. Ils ne sont encore que temporaires sur la terre, car j’ai encore une œuvre à accomplir pour le Seigneur et pour cela il me faut redescendre de la montagne pour être son témoin.

Conclusion

« Le dernier jour, le grand jour de la fête [des cabanes], Jésus debout s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. » (Jean 7.37-38) Le Seigneur fait cette déclaration au milieu du peuple à Jérusalem, rassemblé pour le 8e jour de la fête des cabanes. Cette fête était grandiose : d’immenses feux illuminaient Jérusalem — et pourtant le Seigneur lance un appel en décalage avec ce décorum merveilleux :
– cette fête devait être la sienne, or il était entré dans Jérusalem en cachette ;
– la foule l’accuse d’avoir un démon pour avoir rendu la santé à un homme le jour du sabbat. Or n’était-ce pas justement le jour du sabbat que le Seigneur devait guérir cet homme pour le faire entrer dans le repos, selon les Écritures ?
– durant cette fête, des agneaux avaient été sacrifiés en grande quantité conformément aux ordonnances de Dieu et lui, « l’Agneau de Dieu qui ôte le pêché du monde », était recherché par les Juifs afin de le faire mourir.
Devant une telle incompréhension, Jésus se lève. Et c’est debout et avec force qu’il lance cet appel qui retentit encore aujourd’hui. Pour pouvoir vivre ce « 8e jour de la fête des cabanes », il est nécessaire de croire en lui et alors des fleuves d’eau vive jailliront du sein de celui qui aura cru.
C’est le moment de faire le point : par quelles étapes sommes-nous déjà passés et lesquelles nous reste-t-il encore à franchir pour faire de notre vie une fête avec Dieu ?

1Le mot signifie littéralement « appeler en faisant du bruit ».
2 Dans tout le N.T., le levain est un symbole du mal, du péché (Matt 16.6,11-12 ; Marc 8.15 ; Luc 12.1 ; 1 Cor 5.6-8 ; Gal 5.9) et, plus exactement, d’un enseignement défectueux ou d’une conduite morale répréhensible, qui risquent d’étendre leur influence sur d’autres.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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