Lorsque Goliath rugit dans nos vies… En marge de 1 Samuel 17

 

En marge de 1 Samuel 17

Frank Schœnbach est né en 1953 ; il est marié, père de 4 enfants et 3 fois grand’père. Il travaille comme chirurgien en Allemagne. Par son père, qui fut prisonnier de guerre en France, où il a trouvé le Seigneur, il a toujours entrenu des relations avec les chrétiens francophones. Cet article a été réalisé avec l’aide de Florence Delacoux.

Oh non, pas encore ça ! Comme hier et les jours d’avant, il est à nouveau là, notre gigantesque problème en personne ! Il nous abreuve d’injures, d’outrages, qui nous font tellement peur que nous préférerions nous enfuir. Comment cela va-t-il finir ? Comment nous en sortir ?

1. ATTENDONS-NOUS AU PIRE

Oui, ce gigantesque problème…

– nous ne pouvons pas ne pas l’entendre : Goliath crie si fort à travers la vallée (v. 3) que chacun peut l’entendre, sans mégaphone, et nous ne comprenons que trop bien ses paroles ;

– nous ne pouvons pas ne pas le voir : du haut de ses 2,90 m, il domine tout ce que nous connaissons autour de nous et par notre expérience (v. 4) ;

– nous ne pouvons pas le congédier : voilà déjà 40 jours que nous subissons ses discours provocateurs pleins de haine (v. 16) ;

– nous ne pouvons pas mépriser ses arguments : il suffit de regarder ses armes, et rien que sa lance, aussi longue qu’un arbre, dont le fer pèse près de 7 kg (v. 7). Une telle pique mettrait n’importe qui par terre ! et quiconque peut porter une cotte de maille de 60 kg doit certainement avoir une force illimitée ;

– nous ne pouvons pas esquiver l’affrontement : c’est juste une question de temps avant que le vrai combat ne commence, et pas besoin de se demander comment cela va finir !

– nous ne pouvons pas ignorer que ce monstre tire parti des fautes de nos ancêtres (ce qui est bien navrant !). En fait, nous avons hérité cet ennemi de nos chers aïeux, qui ont désobéi à Dieu lors de la conquête de notre pays (voir Juges 1-3). Maintenant, nous devons en supporter les conséquences, et nous ne savons que faire !

– En un mot : NOTRE ADVERSAIRE EST INVINCIBLE !

2. LA STRATEGIE DE GOLIATH

L’intimidation. Jusqu’à maintenant, il s’est contenté de proférer des injures. Si nous y regardons de près, il n’a encore fait de mal à aucun Israélite, mais il nous en fera certainement ! Cela provoque en chacun de nous un sentiment de découragement, de la crainte et le désir de s’enfuir (v. 11, 24).

La dislocation de notre cohésion. Il essaie de nous isoler (v. 8, 10). Il ne veut se battre que contre un seul homme, et il veut le tuer tout seul. Chacun tremble intérieurement. Ce sentiment se répand comme une épidémie (v. 24), car chacun se retrouve seul face à la mort.

L’initiative du mouvement. Il profite de sa supériorité pour dicter les règles du combat (v. 8-9). N’est-ce pas un comble ? Qu’est-ce qui nous empêche de nous liguer pour l’abattre ? Dieu n’a-t-il pas autrefois ordonné à notre peuple tout entier de partir à la conquête de notre pays, sous le commandement de Josué (voir Josué 1.11-16) ? Et nos pères ont vraiment combattu ensemble et ont remporté la victoire contre un peuple de géants (Josué 11.21 ; 14.15).

L’exploitation de notre lâcheté. Il abuse de moqueries et de mépris (v. 11, 24), et nous nous tenons là comme des imbéciles sous les yeux de nos ennemis, et comme figés devant eux. Goliath sait aussi bien que nous tous que personne ne se lèvera pour le combattre, parce que personne n’a aucune chance contre lui – n’est-ce pas ?

La perte de notre temps (v. 16). Depuis longtemps, plus rien ne se passe, que ce soit ici sur le champ de bataille, ou à la maison, dans nos familles et dans nos champs. Notre temps se perd.

Oui, Goliath est déterminé à nous barrer le passage, à camper devant notre porte, et à nous anéantir. Quelles formes prend-t-il aujourd’hui ? Nous l’entendons rugir chaque jour dans nos vies, mais il s’adapte à chacune de nos situations. Ses propos perfides résonnent à nos oreilles:

– Pense à ta solitude de célibataire ou de veuf, de veuve : comment vas-tu pouvoir continuer à faire face ?
– Comment vas-tu gérer les problèmes dans ta famille ou les relations avec certains de tes parents difficiles (ou de la famille de ton mari, de ta femme peut-être ?), afin que tout finisse bien ?
– Vas-y essaie de dénouer les tensions, ou même les conflits sérieux de ton mariage

– Peux-tu continuer à supporter les pressions à l’école, les tensions avec un ou plusieurs professeurs ?

– Allez, viens à bout des soucis qui frappent actuellement à ta porte, concernant ton travail, tes difficultés financières, ta santé ou ton handicap !

– Arrive enfin à surmonter ton péché favori (peut-être tout à fait secret), ces mauvaises pensées qui montent souvent à ton esprit, cette dépression toujours latente !

– Abandonne ta vie de foi superficielle, elle n’est d’aucune utilité !

– Fais face à tes problèmes relationnels avec certains frères et sœurs difficiles, qui transforment votre église en champ de bataille, au lieu de faire de l’église votre foyer !

– Et puis il y a encore ces innombrables petites contrariétés de ta vie quotidienne qui t’irritent au plus haut point et qui, parce qu’elles te tapent sur les nerfs, t’apparaissent comme de gigantesques obstacles…

Non formulée, mais résonnant pourtant haut et fort, voici la phrase dévastatrice qui se cache derrière toutes ces attaques : N’INSISTE PAS, TU N’AS AUCUNE CHANCE D’Y ARRIVER !

Lorsque l’un de nous se trouve plus courageux, plus équilibré et plus solide que les autres, il essaie de relever ce défi surhumain. Mais son armure, forgée avec tant de savoir-faire, de compétence et de diligence (v. 38-39) ne l’aide pas à faire un seul pas. Qu’il essaie néanmoins d’avancer, il aura l’air parfaitement ridicule !

3. L’IRRUPTION DE DAVID

C’est alors qu’apparaît quelqu’un qu’on n’attendait pas, et c’est lui qui provoque le tournant décisif dans cette bataille : David. Parce qu’il est également Israélite, il est confronté au même problème que les autres, même s’il n’en est pas encore conscient. Et il annonce publiquement, à l’étonnement général, qu’il va aller se battre contre Goliath tout de suite (v. 32). Comment ceux qui l’entendent vont-il réagir ?

Ses trois frères estiment que le jeune homme, qui est manifestement le benjamin et complètement insignifiant dans la hiérarchie familiale (voir 1 Sam 16.4-11), agit en irresponsable, en curieux à la recherche de sensations fortes (v. 28). Il doit être effronté et insensé pour oser s’engager dans une telle aventure. Ils lui reprochent son initiative – tout en restant eux-mêmes passifs.

Le roi Saül le considère comme un homme jeune et inexpérimenté (v. 33 et suivants), et lui conseille tout d’abord de ne pas aller se battre contre Goliath, ce guerrier professionnel. Mais s’il insiste pour y aller, il aura besoin de conseil humain (v. 38-39) et de l’aide d’un aîné expérimenté – même si ce dernier n’est malheureusement pas assez courageux pour s’approcher lui-même d’un centimètre du problème qui les menace !

Goliath voit en David un gamin ridicule, qu’il ne prend pas du tout au sérieux, mais qu’il méprise profondément et qu’il maudit au nom de ses dieux (v. 42-44). Le colosse est absolument certain de sa propre victoire, car il ne voit que ce jeune garçon, et derrière lui les soldats hébreux terrifiés, qu’il dépasse tous de plus d’un mètre. Mais il n’a pas la moindre idée de la grande puissance qui se cache derrière les Israélites, ni de la faiblesse de ses propres dieux.

4. DAVID ET SON DIEU

Les hommes de l’armée d’Israël connaissaient bien cette puissance, au moins théoriquement. Mais David comptait fermement sur son intervention très concrète.

– En cela, il s’appuyait sur ses expériences précédentes avec son Dieu. En tant que berger, il n’avait pas seulement connu la rudesse et la beauté du désert, joué de la flûte et de la harpe avec plaisir, écrit de beaux psaumes dans des endroits ombragés, et ne s’était pas non plus juste un peu exercé à la fronde. Il s’était aussi retrouvé dans des situations mettant sa vie en péril, ayant eu à combattre contre des lions et des ours. Il avait vu comment Dieu l’avait « délivré » (v. 37). Ces expériences lui donnent maintenant la pleine certitude que son Dieu peut le délivrer également dans ce combat, et qu’il le fera.

– David évalue la situation du point de vue de Dieu. Il ne voit pas un géant invincible, qui se moque des troupes d’Israël (v. 10) mais un païen incirconcis, c’est-à-dire le serviteur de dieux morts, qui défie les armées du Dieu vivant (v. 26). Ici, ce n’est pas la réputation de quelques hommes, ou de son peuple, dont il s’agit, mais de l’honneur de Dieu. Il sait que son Dieu se tient aux côtés de son peuple, pour autant que ce dernier se confie en lui. Dieu n’acceptera pas indéfiniment que son peuple ou lui-même soient méprisés et traînés dans la boue.

David savait dans son cœur que le Seigneur n’est pas indifférent à son peuple, mais qu’il est tout près de lui dans les moments de besoin, de crises, et de conflits. Comme Ésaïe l’a écrit plusieurs siècles plus tard, « dans toutes leurs détresses, il a été en détresse, et l’Ange de sa face les a sauvés » (És 63.9). Et Jérémie l’exprime ainsi : « C’est pourquoi mes entrailles se sont émues pour lui ; certainement, j’aurai compassion de lui, dit l’Éternel » (Jér 31.20 ; voir Os 11.8).

Paul a également fait l’expérience de cette aide spéciale et de la présence du Seigneur lorsqu’il était en prison, seul et attendant sa sentence (2 Tim 4.17-18). L’apôtre fait certainement allusion aux paroles de David dans le Psaume 22 lorsqu’il souligne qu’il a été « délivré de la gueule du lion ».

– David n’est pas naïf au point de comparer ses outils de berger et l’utilisation, peut-être très habile, qu’il en fait, à l’armure high-tech de Goliath. Il ne se fie pas à son fantastique talent de frondeur (il savait très bien qu’il pouvait rater sa cible : n’oublions pas qu’il avait cinq pierres en réserve !), mais il va à la rencontre de l’ennemi au nom du Dieu d’Israël, qui est également le Seigneur des armées célestes, que Goliath avait outragé (v. 45). Ce n’étaient pas des cailloux contre une armure de bronze – mais Dieu contre Goliath !

Nous lisons dans le Nouveau Testament que notre combat n’est pas contre la chair et le sang, ce qui signifie contre d’autres hommes, leurs moyens et leurs possibilités, mais contre les forces spirituelles, et que nos armes dans ce combat doivent être spirituelles, selon Dieu, si nous voulons être vainqueurs (2 Cor 10.3-4 ; Éph 6.10-17). Nous sommes également appelés à résister fermement au diable, lorsqu’il « rugit » dans nos vies à pleine voix (1 Pi 5.8-9).

– David voit par la foi – par les yeux de Dieu, pour ainsi dire – l’ennemi déjà vaincu (v. 46-47). Il n’a pas pour ambition de passer pour un héros admirable. Dans cette situation très menaçante pour lui, il lui importe beaucoup plus que les Israélites, tout comme les Philistins, sachent qu’Israël a un Dieu, qui combat lui-même, et qui ne sauve pas par des moyens ou des capacités purement humains.

Le Seigneur Jésus et ses disciples nous ont montré à maintes reprises un ennemi déjà mortellement atteint, même si la victoire finale est encore à venir (Apoc 12 et 20) : « Maintenant c’est le jugement de ce monde ; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors » (Jean 12.31) « parce que le prince de ce monde est jugé » (Jean 16.11). « Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, lui aussi, d’une manière semblable, y a participé, afin d’écraser par sa mort celui qui détenait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable. » (Héb 2.14)

Avons-nous saisi que ces analogies s’appliquent aussi à nos propres vies ?

Malgré nos problèmes « criants », saurons-nous jeter la pierre décisive contre Goliath ?

Faisons donc totalement confiance à Dieu, car Christ nous précède !

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)