L’intégrité de la foi chrétienne dans un monde en mouvement

Psaume 119 : 1 -8 :

Heureux ceux qui sont INTEGRES dans leur voie,
Qui marchent dans la loi de l’Eternel !
Heureux ceux qui gardent ses préceptes,
Qui le cherchent de tout leur coeur,
Qui ne commettent point d’iniquité,
Et qui marchent dans ses voies !
Tu as prescrit tes ordonnances,
Pour qu’on les observe avec soin.
Puissent mes actions être bien réglées,
Afin que je garde tes statuts !
Alors je ne rougirai point,
A la vue de tous tes commandements.
Je te louerai dans la droiture de mon coeur,
En apprenant les lois de ta justice.
Je veux garder tes statuts :
Ne m’abandonne pas entièrement.

L’histoire de l’homme est décrite comme une suite ininterrompue de changements. Certains d’entre eux ont été si marquants pour la vie des êtres humains, que ces derniers ont appelé de très longues périodes de temps : Age de la pierre, Age du fer, etc. Aujourd’hui, le changement prend le caractère de bouleversement, un bouleversement qui se transforme en drame. Il est plus riche de conséquences qu’il ne l’a jamais été en d’autres temps, et nous devons constater qu’il ne s’agit pas simplement d’une appréciation surfaite de notre importance présente. Partout, on entend parler de révolution. Mais la révolution scientifique atteint un tel volume que l’information mise à disposition de l’étudiant est doublée tous les dix ans. Une autre révolution, présentant des problèmes sans fin, la concentration urbaine est mise en évidence par la création de métropoles abritant la grande majorité des humains.

La révolution sexuelle, la grande liberté accordée à la femme, les moeurs dissipées de la société, la pilule, la « nouvelle moralité » mettent en danger nos traditionnels standards de conduite. Il semble que tous les secteurs de la vie soient affectés par le changement, un changement radical. Un journaliste disait: « Le changement est l’événement le plus important du monde d’aujourd’hui, et nous ne le saisissons pas complètement ». Si nous ne comprenons pas l’origine et la signification des changements qui s’opèrent autour de nous, nous ne serons pas capables de nous y adapter, d’en apprécier l’efficacité et la portée, et d’en juger le rapport avec la réalité de notre foi chrétienne.

Causes de changement culturel

La vieille culture de notre civilisation occidentale est en train de se désintégrer, de faire place à d’autres. Il y a au moins quatre raisons à cela :

A. La diminution du respect envers l’autorité.

B. Une large aisance généralisée, permettant une meilleure répartition des biens.

C. La foi en la valeur de tout ce qui est moderne.

D. L’importance des découvertes scientifiques, dont les conséquences n’ont pas été évaluées avec assez de soin. Chacune de ces raisons est, cela va sans dire, la résultante de nombreux facteurs.

Le déclin du respect de l’autorité est associé à l’apparition de lois égalitaires ; le peuple n’a plus de crainte et de respect envers le gouvernement et la classe dirigeante. La distance entre dirigeants et dirigés ayant diminué, il en est de même du respect dû à l’autorité. La respectabilité de la personne aussi a fléchi, pour plus de spontanéité, de loisirs, de relâchement des moeurs sexuelles, de l’amour de l’argent.

Le niveau de vie plus élevé a permis d’opérer des choix… Le plein emploi, l’abondance matérielle modifient l’état d’esprit envers le gouvernement. Au lieu d’être crainte et acceptée avec révérence, l’autorité est aujourd’hui contestée. L’individu réclame volontiers ses droits. Une plus grande division ,du travail, un désir accru de gagner beaucoup, un champ d’activité plus étendu, tout cela fait tomber à terre les vieux fondements de la société.

Puis, les valeurs matérielles du temps présent étant considérées comme un avantage social considérable par rapport au passé, la culture « de masse » a engendré l’appréciation et la foi en ce qui est moderne. Autrefois, les peuples croyaient implicitement en la sagesse et la valeur des expériences passées, que ce soit la morale traditionnelle, littérature ou expérience personnelle de leurs ancêtres. Actuellement, la sagesse est sensée ne résider que dans une seule classe d’âge, celle de la jeunesse! La tradition fait place à l’expérience contemporaine, les valeurs anciennes et reconnues au modernisme: ce sont les influences qui déterminent la société actuelle.

Cette disposition d’esprit, ouverte aux expériences scientifiques, admet que le principe de la virginité et de la continence sexuelle peut être sapé à la base par la contraception. Et comme l’heure que nous vivons a infiniment plus de valeur que la journée écoulée ou que celle à venir, alors !… la pilule rose conduit un nombre toujours plus grand d’adolescents à fuir les responsabilités. Tout cela est la plate-forme sur laquelle se bâtit notre vie contemporaine.

« L’intégrité de l’organisme est indispensable aux manifestations de la conscience » (Carrel).

Qu’est-ce que l’intégrité de la foi ? La probité ne s’exerce qu’envers les autres, elle se défend de faire tort à personne,
elle exclut toute injustice. L ‘honnêteté est valable pour soi comme pour les autres,
elle défend de faire tort à personne,
de plus elle commande de faire à autrui ce que nous voudrions qu’il nous fût fait,
elle exclut le mal et même les mauvaises manières de faire le bien ! L’intégrité comprend la probité, l’honnêteté, la rectitude,
elle se défend et se conserve,
elle exclut l’altération, la corruption et le vice,
elle se maintient pure, intacte et entière. Dans le monde moderne, l’intégrité de nos croyances chrétiennes est mise en question.

Le christianisme, un jeu ?

Il est donc juste et raisonnable que nous nous posions des questions. Ce problème de l’« INTÉGRITÉ » de notre foi va être mis sous la loupe, examiné et sondé toujours plus profondément, car les sciences du comportement humain se développent à leur tour. Un psychologue a popularisé dans le public la manière dont les hommes jouent les « Jeux de la vie ». En sondant le fond de cette pensée, dit-il, les « jeux » sont dramatiques et malhonnêtes, rarement authentiques et véridiques. Mais dans la vie sociale, ils ont un but utile en maintenant notre stabilité et notre satisfaction psychique. Cependant, en raison de leur importance considérable en des situations diverses, comment pouvons-nous être sûrs que notre religion n’est pas un « jeu » auquel nous participons ? Pourriez-vous admettre que nous ayons été attirés dans un jeu qui porterait le nom de « jeu de la vie de l’église » ? Est-ce que notre christianisme ne serait que cela ? Un jeu au cours duquel certains hommes manipuleraient la vie d’autres hommes…

Un jeu supposé divin que nous jouerions, à divers degrés de tromperie, de malhonnêteté, ou sjmplement en jetant de la poudre aux yeux du « simple », du « non-averti » !

Sinon, comment parler de la valeur de notre foi chrétienne et montrer la différence qu’il y a entre elle et un « jeu religieux » ?

Le christianisme déformé ?

L’intégrité de la foi est beaucoup plus qu’une récitation formelle du symbole des apôtres ou que l’assentiment à un certain nombre de règles. Dès la fin du Moyen-Age, deux faits ont tendu à déformer et à rendre superficielle la vraie dimension de la foi chrétienne…

A. L’invention de l’imprimerie a peut-être conduit à donner trop d’importance à la parole écrite, alors que l’église primitive était sous l’influence très réelle de « la Parole faite chair », influence qui commandait toute leur manière de vivre. Il est possible de se plonger dans l’encre de l’imprimeur, en recherchant le vrai mot et la vraie foi, mais sans être chrétien soi-même ! B. Le développement de la recherche universitaire dans tous les domaines a abouti à un mauvais résultat dans les facultés de théologie. Elle a fait de la théologie une branche de science, plutôt qu’une question de foi; elle en a fait une revendication de la science à l’usage de l’intelligence, plutôt qu’un engagement de toute la personne. Comme la science a affaire à des choses et que les choses ne réclament rien… de même la théologie, elle aussi, ne réclame rien. Mais la foi chrétienne appartient à la nature et au cadre des êtres, et elle met une emphase telle sur la valeur des personnes, que Dieu lui-même est décrit en des termes personnels. Tout le vocabulaire des expressions: rédemption, pardon, réconciliation, justification appartient au monde des relations et des droits personnels. La foi chrétienne dans son ensemble est bien plus que crédo et théologie. Elle n’est rien moins que l’abandon total de toute sa personne à Dieu en Christ, en réponse au don de son Saint-Esprit.

Le développement de l’intégrité

Nos personnalités elles-mêmes sont la conséquence de l’interdépendance étroite de diverses fonctions. Sans trève, nos vies forment l’arène de luttes entre des forces qui s’intègrent et se désintègrent à tous les niveaux de notre être corporel, mental, émotionnel ou moral. Quelques-unes de ces forces sont diversement agissantes sur le plan psychologique et moral. Elles sont décrites par l’apôtre Jacques en ces termes: « l’homme dont l’âme est partagée est inconstant dans toutes ses voies » ( 1 : 8). Comme le buveur, c’est un homme qui n’est pas ferme sur ses pieds, mais ambivalant dans sa personnalité. Avec cela, nous devons reconnaître que le terme « personne intègre » n’est pas un synonyme exact de « personnalité chrétienne ». Nombreux sont les non-chrétiens au caractère plus mûr, plus stable que beaucoup de chrétiens. Cela, l’apôtre le reconnaît, car toute son épître parle de malades dans l’église, de nerveux, de personnalités querelleuses, dominées par toutes sortes de problèmes intimes.

Cependant, il ne faut pas aller à l’autre extrême, et dire, comme quelques psychanalystes, que la croyance chrétienne, de sa véritable nature, n’est pas intègre. La religion chrétienne est bien plus qu’une tactique enfantine et défensive pour s’attaquer à l’anxiété, au doute et au désespoir de l’être humain. « La religion procure et fournit l’intention première et profonde qui permet au chrétien, à chaque stade de sa croissance, de trouver un sens à sa relation avec Dieu et Dieu dans Sa plénitude ». Ainsi, là où l’humaniste serait satisfait, disant: « Voilà un vrai spécimen de l’homme complet », le chrétien dirait: « quel magnifique chrétien il ferait! ». La santé de l’âme n’est que le point de départ de la vie chrétienne et non sa destination. C’est ainsi que le chrétien prétend que la conception de l’intégrité de l’homme par l’humaniste ne va pas assez loin; que, à vrai dire, elle est inadéquate à l’existence et à la destinée de l’homme, à ses problèmes de culpabilité et à la mort, à la validité de sa morale et à sa manière de vivre.

Caractéristiques de l’intégrité de la foi chrétienne

Nous voulons chercher à décrire brièvement quatre caractéristiques de l’intégrité de la croyance chrétienne telle qu’elle est décrite au Ps. 119 et dans l’épître de Jacques.

A. Premièrement, cette intégrité est saine, fortifiante, heureuse ou bénie. Si tu désires la loi de Dieu par-dessus toute autre chose, dit le Psalmiste, si tu cherches la sagesse qui vient d’En-haut, dit l’apôtre, ta vie sera agréable, heureuse, saine. « Heureux ceux qui obéissent à ses enseignements, ceux qui les recherchent de tout leur coeur » (Ps. 119: 2). Si quelqu’un écoute la Parole et la met en pratique, « il trouvera son bonheur dans son obéissance » (Ja. 1 : 25). Dans son sermon sur la montagne, notre Seigneur mit l’emphase sur une telle vie, une vie heureuse, béate, bien remplie, balancée à tous égards, soit en ce qui la concerne, soit quant au prochain, soit avec Dieu. Cela forme la vision d’une vie beaucoup plus élevée que le fait d’avoir simplement un corps sain ou d’être dans un état d’esprit heureux.

B. Un second attribut de l’intégrité chrétienne est la stabilité et le courage moral. La lecture du psaume 119 en particulier permet de saisir les profondes détresses que le croyant partage avec l’humanité, détresses parfois plus intenses, mieux réalisées, à cause du silence et de l’apparente indifférence de Dieu. Quoi qu’il en soit, l’homme de Dieu peut poser ses pieds sur la sûre Parole de Dieu. « Comment le jeune homme rendra-t-il pure sa conduite ? C’est en restant fidèle à ta Parole ». Aussi confesse-t-il : « Je te cherche de tout mon coeur. Ne permets pas que je m’égare loin de tes commandements! J’ai serré ta Parole dans mon coeur, afin de ne pas pécher contre toi ». Si nous désirons chercher la sagesse qui vient d’En-haut, nous dit Jacques, nous trouverons qu’elle est « exempte de duplicité et d’hypocrisie. (3: 17). Comme nous sommes, nous chrétiens, dans une société dont l’immoralité n’a plus de limite, nous devons prendre refuge dans la Parole de Dieu, dans la réalité d’une sagesse divine, dans la sécurité qu’elle nous apporte.

C. Le troisième attribut que nous apporte l’intégrité de notre foi est son but moral. La liberté n’a pas de sens si l’on n’a pas un objectif à atteindre. Une foi entière n’a pas de valeur si elle n’a pas un objet à entourer, à choyer, à cultiver. C’est ainsi qu’il n’est pas suffisant d’avoir du succès dans notre carrière ou dans notre vie émotionnelle. Nous avons besoin d’une direction, d’un chemin à suivre, d’un sens à la vie. Vous pouvez posséder une excellente intelligence ou être une personnalité attractive, mais qu’est-ce cela si vous n’avez pas de vision ? Le psalmiste a un but qui transparaît dans les 176 versets de son poème. Il a une ambition qui le domine, un appétit insatiable de vouloir comprendre, de vouloir obéir, de vouloir accomplir la loi de Dieu, dans le courant de toute sa vie. Jacques a un but en écrivant son épître, « car il est serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus- Christ ». A notre naissance, nous fûmes engagés sur un chemin de vie. Ce serait magnifique si quelqu’un, lisant ces lignes, réalisait qu’il pourrait lui aussi confier sa vie entière à Jésus-Christ, pour les jours encore à parcourir.

D. Finalement, laissez-moi ajouter que notre recherche d’intégrité comme chrétien, n’a pas de fin. Nous serions des fats, des pharisiens, si nous pensions être arrivés! Pas du tout. Nous sommes seulement en passe d’y aller… C’est pourquoi les premiers chrétiens ont été nommés « Ceux de la route ». Ils étaient des pèlerins sur la route; ils n’étaient pas arrivés! Tout comme nous ne pouvons réduire en de simples formules les problèmes de la vie, ainsi le fait d’être chrétiens ne nous assure pas un voyage sans heurts.

C’est même le contraire qui peut arriver, car le christianisme rend notre vie plus compliquée, plus tendue. S’il y a peut-être davantage de maladies de nerfs parmi les chrétiens, la raison en est que le but à atteindre est plus élevé! Comme le dit Jacques, les chrétiens sont un peuple appelé à faire face aux « épreuves diverses qui surviennent » (1 : 2), en plus de celles qui les atteignent de par leur propre stupidité.

Oui, l’intégrité de la foi chrétienne est une valeur et je ne connais rien de plus précieux. Paul, l’apôtre, pouvait dire: « Pour moi, vivre, c’est Christ ! Non que j’aie atteint le but, mais je cours vers le but pour gagner le prix ». C’est ainsi qu’ayant un tel but, le chrétien de même est sur un chemin de mouvement, de changement, sur une route où il sera transformé à l’image de Christ. Entre temps, c’est un chemin de vie qui demande sagesse, foi, honnêteté, prières, amour pratique pour le bien des autres. C’est une vie guidée, intégrée à Christ, à coeur ouvert, dans une obéissance voulue à la Parole de Dieu.

Witness 1177, adapté avec autorisation
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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)