L’inspiration de la Bible

Les 66 livres de la Bible furent écrits par environ 40 personnes. Les noms des écrivains de la Parole de Dieu ne sont d’ailleurs souvent pas nommés ou mis en avant d’une façon particulière. Ils appartenaient à des périodes, des classes sociales et des professions très diverses.

Selon les propres termes de la Bible, les prophètes de l’Ancien Testament étaient « de saints hommes de Dieu […] poussés par l’Esprit Saint » (2 Pi 1.21). C’étaient des hommes qui recevaient leur message de Dieu lui-même. C’est sous la conduite de Son Esprit qu’ils parlaient ou écrivaient la Parole de Dieu. « L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, parce que l’Éternel m’a oint pour apporter de bonnes nouvelles… », dit le prophète Ésaïe pour lui-même et les autres prophètes (És 61.1).

Qu’est-ce que l’inspiration ?

Pour parler de l’activité du Saint-Esprit chez les écrivains des livres de la Bible, le terme inspiration est passé dans l’usage, mais il vaudrait mieux dire « insufflation », sans imaginer pour autant que les écrivains de la Bible aient été remplis d’un élan surnaturel lors de la rédaction des livres. S’il s’agissait d’inspiration dans le sens courant du terme, ce ne serait pas très différent de ce qui se passe pour un poète, par exemple, qu’une pensée « inspire » et amène à écrire un poème. Dans ce cas, les écrivains des livres bibliques auraient été d’une certaine façon inspirés en tant que personnes, mais ce qu’ils écrivaient aurait été leur propre témoignage. De tels écrits ne pourraient en aucune manière être revêtus de l’autorité divine.

Tous les écrivains des livres de la Parole de Dieu furent conduits par le même Saint-Esprit de Dieu. Ils étaient certes aussi imparfaits et faillibles que tous les autres hommes. Cependant, ils furent conduits d’une façon miraculeuse et surnaturelle par Dieu lors de la rédaction des Saintes Écritures, et gardés de fautes et d’erreurs.

À ce sujet, nous ne pouvons pas ne pas remarquer les différences entre les livres de la Parole. Certains contiennent des récits historiques que les écrivains ont rédigés en se basant sur des expériences personnelles ou des sources disponibles. C’est par exemple le cas des livres historiques de l’Ancien Testament (Josué à Esther), des Évangiles et des Actes des Apôtres dans le Nouveau Testament (voir Luc 1.1-4). D’autres livres restituent des pensées et des sentiments personnels, comme la plupart des Psaumes et l’Ecclésiaste.

Inspiration et révélation

Quand Paul exprime son opinion personnelle en 1 Cor 7.25 et 40, cela ne signifie surtout pas qu’il n’est pas inspiré par le Saint-Esprit. En tant que serviteur de Christ, il communiquait certes sa propre opinion spirituelle, mais sous l’inspiration du Saint-Esprit.

L’inspiration, c’est la conduite du Saint-Esprit dans la consignation écrite de la Parole de Dieu sans faute et infaillible. Il ne faut pas la confondre avec la révélation. La révélation est la communication divine de faits cachés jusque-là. La plus grande partie des livres prophétiques (Ésaïe à Malachie et l’Apocalypse) reposent sur de telles révélations de la part de Dieu, de même que de nombreux passages dans d’autres écrits (par exemple 1 Cor 11.23 ; 1 Thes 4.15). Moïse aussi reçut les détails du récit de la création au travers de la révélation de Dieu. Il en était de même pour Paul lors de la communication du mystère de Christ et son Assemblée (Rom 16.25-26 ; Éph 3.5).

Le témoignage de la Bible sur l’inspiration

Comment comprendre le concept d’inspiration ? On ne peut naturellement s’attendre à aucune réponse à cette question en dehors de la Bible. Il y a certes beaucoup d’explications de la notion d’inspiration, mais elles sont sans valeur si elles ne s’appuient pas sur la Parole de Dieu et ses déclarations. Il faut donc chercher les réponses à cette question dans la Bible. On la trouve de la façon la plus claire dans quatre passages :

  • 2 Pi 1.21 :« De saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint. » Pierre écrit ici au sujet des prophètes de l’Ancien Testament, mais cette déclaration peut aussi bien être transposée aux autres écrivains de la Parole de Dieu. Ils n’étaient certes pas des hommes parfaits, mais ils vivaient une vie de consécration à Dieu. Pensons par exemple à Moïse, Josué, Samuel ou David. On constate tout d’abord qu’ils étaient des croyants mis à part pour Dieu, qui furent conduits par le Saint-Esprit —et non des hommes doués ou illustres qui suivaient leur propre élan. À cet égard, on trouve un bel exemple dans l’Épître de Jude (v. 3) :« Bien-aimés, alors que je m’empressais de vous écrire au sujet de notre commun salut, je me suis trouvé dans la nécessité de vous écrire pour vous exhorter à combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints. » Jude qui se nomme « esclave de Jésus Christ » prévoyait d’écrire autre chose, quelque chose de positif. Il n’a pas pu réaliser son souhait, mais a été conduit par l’Esprit Saint à appeler les croyants au combat pour la foi. Sa propre volonté était ainsi mise de côté.
  • 2 Tim 3.16 :« Toute Écriture est inspirée de Dieu ». Au lieu de « inspirée de Dieu », on pourrait traduire le mot grec theopneustos par « insufflée de Dieu » ou « inspirée par l’Esprit de Dieu », car la racine grecque pneuma peut autant signifier « esprit » que « souffle ». Cette expression va aussi plus loin que la première. Toute Écriture, c’est-à-dire la Bible tout entière, est ce que Dieu voulait faire consigner pour les hommes. Les écrivains n’étaient pas seulement poussés ou conduits par l’Esprit Saint en tant que personnes, mais il les inspirait concernant ce qu’ils devaient écrire. Ce verset réfute l’opinion selon laquelle la Bible contiendrait certes la Parole de Dieu, mais ne serait pas uniformément inspirée. Une traduction qui rendrait « Toute Écriture, qui est inspirée de Dieu … » n’y changerait rien. Avec « toute Écriture », c’est bien la Bible entière qui est envisagée.

Comme on peut aisément le constater, tous les écrits de la Bible ne parlent pas de la même manière. Le livre de l’Ecclésiaste considère par exemple les hommes et toutes choses « sous le soleil », l’Épître aux Éphésiens présente les rachetés comme bénis « dans les lieux célestes en Christ ». Malgré cela, il n’y a aucune distinction entre ces livres dans le degré d’inspiration et d’authenticité ou de fiabilité. Les deux sont la Parole de Dieu, ce sont les buts et la présentation qui sont distincts. On peut expliquer cette différence par un exemple : un plan de Paris, qui ne représente que les lignes et arrêts de métro, n’est pas moins précis qu’un plan de toutes les rues et monuments de Paris. Les deux décrivent certes le même périmètre mais avec une finalité différente.

  • 1 Cor 2.13 :« … et nous en parlons, non selon des parolesenseignées par la sagesse humaine, mais selon des paroles enseignées de l’Esprit, communiquant des choses spirituelles par des moyens spirituels ». Ce verset va encore plus loin, car il nous enseigne que non seulement le contenu du message du Nouveau Testament est enseigné par le Saint-Esprit, mais que les paroles des apôtres (le « nous » est apostolique) avec lesquelles il est proclamé le sont aussi. Il ne faut pas se faire ici l’idée de rédacteurs de la Bible qui auraient travaillé mécaniquement, un peu comme des machines à écrire. Si nous lisons par exemple les diverses Épîtres du Nouveau Testament, nous notons des différences dans l’expression et le style. Le caractère personnel de l’écrivain n’était ainsi pas mis de côté, il demeure entièrement reconnaissable. Paul écrivait autrement que Jean. Malgré cela, le résultat est dans chaque cas la Parole de Dieu, inspirée mot à mot (inspiration verbale).

Ici aussi des exemples seraient appropriés. Le mot utilisé en grec profane pour « autel », bômos, n’apparaît qu’une seule fois dans le Nouveau Testament : en Actes 17.23 pour l’autel que les Grecs païens avaient érigé « au dieu inconnu ». Dans tous les autres passages (au nombre de 20) 1 où le mot « autel » est utilisé, le grec est thysiasterion, un mot qui n’existe pas en grec profane, et que les traducteurs de la version des Septante ont spécialement « inventé » pour le mot hébreu mizbeakh ! C’est de là qu’il s’est introduit dans le Nouveau Testament grec.

Un autre exemple est le terme « amour ». Le substantif grec très fréquent, eros, qu’on retrouve dans notre adjectif « érotique », n’apparaît pas du tout dans le Nouveau Testament. La racine phil-os, phil-eoqui signifie « amour, affection » est utilisée pour parler d’amour réciproque. Mais pour désigner l’amour de Dieu qui est amour, le Saint-Esprit utilise un terme, très rarement utilisé en grec profane, faisant référence à un amour non susceptible d’être souillé par le péché :agapê.

  • Mat 5.18 :« Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera pas de la Loi, que tout ne soit réalisé. » Ces paroles que le Seigneur a lui-même prononcées sont bien ce qui va le plus loin. Elles confirment d’une part l’inspiration verbale mentionnée au point précédent. D’autre part, elles semblent indiquer que déjà du temps de notre Seigneur, l’habitude de compter les lettres des livres de la Bible s’était imposée, afin qu’aucune faute ne puisse s’immiscer dans les copies des textes saints. Ceci montre à nouveau que les Juifs de l’époque croyaient à l’inspiration littérale de l’Ancien Testament. On ne peut qu’expliquer ainsi le fait qu’ils ne voulaient pas laisser perdre la moindre lettre de la Parole de Dieu.

La conséquence de ces déclarations est qu’aucun homme n’est habilité à manipuler le contenu de la Bible. Les deux passages suivants nous mettent en garde :

– « Vous n’ajouterez rien à la parole que je vous commande, et vous n’en retrancherez rien, afin de garder les commandements de l’Éternel, votre Dieu, que je vous commande. » (Deut 4.2).

– « Moi, je rends témoignage à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : si quelqu’un ajoute à ces choses, Dieu lui ajoutera les plaies écrites dans ce livre ; et si quelqu’un ôte quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu ôtera sa part de l’arbre de vie et de la cité sainte, qui sont décrits dans ce livre. » (Apoc 22.18-19)

La réalité de l’inspiration

Malgré ces passages clairs, certains prétendent toujours qu’on ne peut pas dire que toute la Bible soit la Parole infaillible de Dieu. Le manque de connaissance des écrivains, leur vision du monde erronée, etc. seraient intervenus dans leurs écrits. Aujourd’hui, dit-on, beaucoup de choses seraient inadmissibles scientifiquement, erronées et donc non crédibles. Ce n’est qu’en mettant de côté les éléments humains et erronés que l’on atteindrait ce qui est le cœur véritable et intemporel de la Parole de Dieu, qui lui, serait revêtu de l’autorité de l’inspiration.

Dans cette argumentation, on tombe dans la faute qui consiste à ériger la raison humaine en juge de la Parole de Dieu, au-dessus d’elle. Face à cela, la Bible déclare :« La Parole de Dieu est vivante et opérante, plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants : elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur. Il n’existe aucune créature qui soit cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous avons affaire. » (Héb 4.12-13)Ce n’est pas l’homme qui doit juger la Bible, mais c’est la Bible qui juge les hommes.

Selon une autre conception tout aussi erronée, il n’y aurait aucune différence entre les parties inspirées et non inspirées de la Bible. L’inspiration consisterait en ceci, que les récits de la Bible représenteraient en fait des révélations anciennes de Dieu aux hommes dans les circonstances du moment. Elle deviendrait Parole de Dieu pour l’homme moderne qui lit la Bible dans une situation similaire et qui la laisse s’adresser à lui, en ce qu’elle lui parle personnellement dans son contexte particulier. C’est ainsi que l’homme reconnaîtrait la voix de Dieu dans sa vie personnelle par la lecture de la Bible qui ne serait pas parfaite en soi.

Dans ce cas c’est l’humeur ou l’état de l’âme, c’est-à-dire les sentiments de l’homme, qui distingue ce qui est Parole de Dieu de ce qui ne l’est pas.

 

Comme nous l’avons vu, la Bible elle-même donne des réponses claires à toutes ces restrictions et objections humaines. C’est ainsi que l’on peut parler d’une inspiration littérale (ou : inspiration verbale) de la Parole de Dieu. Le Seigneur Jésus résume les choses ainsi :

« L’Écriture ne peut être anéantie. » (Jean 10.35)

  1. ans tous ces cas, l’autel est celui de Dieu, soit à Jérusalem, soit dans le ciel (NDLR)

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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