L’infiltration des faux prophètes (2 Pierre 2.1-3)

Pierre aborde ici l’une des questions centrales de sa Seconde lettre : les faux prophètes. Leur ministère est un peu comme un jeu de miroirs déformants. Ils renvoient une image partiellement vraie, partiellement fausse. Et les chrétiens, tout comme les églises, doivent les identifier.

1 Il y a eu des faux prophètes parmi le peuple ; de même il y a parmi vous de faux docteurs qui introduiront insidieusement des hérésies de perdition et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une perdition soudaine. 2 Beaucoup les suivront dans leurs dérèglements et, à cause d’eux, la voie de la vérité sera calomniée. 3 Par cupidité, ils vous exploiteront au moyen de paroles trompeuses mais depuis longtemps leur condamnation est en marche et leur perdition n’est pas en sommeil.

Leur venue (1.1a)

Un prophète porte la parole devant les hommes et devant Dieu. Les prophètes de la Bible donnent une parole inspirée par l’Esprit (cf. 1.20-21), et donc totalement vraie et sûre. Mais il y a aussi eu de faux prophètes.

Moïse a donné dans la loi des instructions pour les démasquer (Deutéronome 13) :

– Un signe, un miracle ou une prophétie réalisée, n’est pas suffisant pour authentifier un vrai prophète.

– Il faut que ses propos soutiennent une juste conception de Dieu, et s’alignent sur la parole que Dieu a déjà posée.

Au temps du N.T., il y a eu des faux prophètes, et notamment à l’intérieur même de l’Église. Voici quelques exemples :

  • Jean avertit : « Plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu ; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus, n’est pas de Dieu, c’est celui de l’antichrist, dont vous avez appris qu’il vient, et qui maintenant est déjà dans le monde » (1 Jean 4.1-3).
  • Paul avertit également : « Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et ce n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses serviteurs aussi se déguisent en serviteurs de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres » (2 Cor 11.13-15).
  • Jésus reproche à l’église de Thyatire de laisser une femme « qui se dit prophétesse » parler et corrompre l’église (Apoc. 2.20).
  • Lorsque Paul a quitté les responsables de l’Église d’Éphèse, il leur a dit : « Je sais que parmi vous, après mon départ, s’introduiront des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau, et que du milieu de vous se lèveront des hommes qui prononceront des paroles perverses, pour entraîner les disciples après eux » (Act 20.29-30). Parce qu’Éphèse a été prévenue, elle a su rester ferme pendant 40 ans (voir Apoc 2.1-7).
  • Jésus prévient qu’il y en aura avant l’invasion de Jérusalem (Mat 24.11).
  • Paul également avertit que « dans les derniers temps quelques-uns abandonneront la foi pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons » (1 Tim 4.1).

Pierre s’inquiète. Les faux prophètes d’autrefois venaient de l’intérieur même d’Israël — des Juifs qui, pour différentes raisons, parlaient faussement au nom de Dieu (voir par ex. Jér 5.13-14 ; 6.13 ; 23.13-14). Pierre met en garde l’Église : c’est de l’intérieur, « parmi vous », que viendront des faux docteurs, c’est-à-dire de faux enseignants.

Leur doctrine (1.1b)

Leur doctrine sera sournoisement amenée — c’est-à-dire qu’elle sera présentée avec finesse et ce ne sera pas évident de les identifier. Mais l’apôtre avertit : ce sont des hérésies !

Le mot « hérésie » provient du verbe « choisir ». Les hérétiques élèvent des points secondaires ou dévoyés pour fonder une doctrine particulière. Ils ne respectent pas l’autorité de toute la Bible. Certains de leurs propos sont très justes. Mais il y a certains passages, ou certains enseignements qu’ils refusent de respecter ou de reconnaître — ils choisissent ce qu’ils croient. Les hérétiques ont des « dadas » qu’ils ressassent, qu’ils mettent en avant à l’exclusion d’autres passages de l’Écriture.

Dans le cas présent, l’apôtre Pierre dit que ces hommes renient le maître, c’est-à-dire le Christ. Comment renier Christ ?

  • Lorsque son identité d’homme pleinement Dieu ou de Dieu pleinement homme est contestée. Au temps des apôtres, une secte judaïque, les Ébionites, enseignait que Jésus était un homme normal, qu’il était devenu Messie à cause de sa piété, et qu’il avait reçu un esprit supérieur lors de son baptême. Il y en a eu bien d’autres : les Témoins de Jéhovah aujourd’hui renient le Christ, tout comme certains soi-disant prophètes contemporains.
  • Lorsque ses exigences sont minimisées. Un mouvement commençait à poindre le jour à cette époque également. Ses adeptes se faisaient connaître sous le nom de gnostiques. Ils enseignaient un dualisme erroné se manifestant de deux manières différentes : soit par un ascétisme très strict, soit au contraire, par un laxisme moral complet.
  • Lorsqu’une personne est divinisée à la place du Christ. C’est le cas, par exemple, de l’Église Kimbaguiste qui considère que le second fils du fondateur, Charles Kisolekele Lukelo, est la seconde personne de la trinité. C’est le cas également, au Bénin, de la secte de Banamè, d’inspiration catholique, où une jeune femme se fait passer pour Dieu.

Ces faux docteurs sont un danger. Ils renient Jésus « qui les a rachetés ». Ces faux docteurs sont-ils de vrais chrétiens qui auraient perdu le salut ? Le terme « racheté » équivaut-il à « sauvé » ? Cette expression est un des nœuds de l’Épître, et plusieurs compréhensions ont été avancées :

  • Ces faux enseignants auraient perdu leur salut — mais c’est une impossibilité au regard de nombreux textes de l’Écriture (Jean 10.28-29 ; Rom 8.28-39).
  • Certains limitent le mot « racheté » à la profession de leur foi. Ils disent être rachetés. Cette interprétation est possible, mais difficile à soutenir à partir du texte — elle ressemble un peu à une pirouette.
  • Le mieux est de voir dans le rachat l’œuvre de Dieu pour tous les hommes. 1 Jean 2.2 dit que « Jésus Christ est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier ». Christ a payé pour les fautes de tous, mais tous n’en profitent pas ! Il faut qu’une personne admette son besoin de Jésus et se tourne vers lui. Ainsi, le salut est disponible pour tous les hommes (et tous les hommes sont appelés). Mais il n’est efficace que pour un certain nombre (tous les élus qui se repentent avec confiance).

Leur succès (1.2)

L’impact des faux prophètes sera important. De nombreuses personnes suivront les faux docteurs. Jean l’affirme : « Eux, ils sont du monde ; c’est pourquoi ils parlent d’après le monde, et le monde les écoute » (1 Jean 4.5). De tout temps, l’Évangile et l’autorité de la Parole ont été contre-culturels. En sorte que la majorité des gens est toujours attirée vers quelque chose de plus simple ou de plus confortable ou de plus spectaculaire que l’Évangile et la Bible.

Les exemples abondent :

  • Les prophètes étaient des centaines à la table de Baal, et Élie, seul pour oser se confronter à eux. Malgré quelques milliers d’hommes demeurés fidèles, les serviteurs étaient plus nombreux du côté de Baal que du côté de Dieu.
  • Jérémie a prophétisé pendant 23 ans sans que personne ne l’écoute (Jér 25.3). Et tout autour de lui, de nombreux faux prophètes disaient le contraire de son message, entraînant la foule.

Ces faux docteurs se caractériseront par leurs dérèglements, c’est-à-dire par leurs vices et leur débauche morale. Fausse doctrine et immoralité vont souvent de pair. Comme ces gens se présenteront en bons chrétiens, leur comportement jettera le discrédit sur l’ensemble de la chrétienté. C’est « la voie de la vérité » qui sera ternie, cette voie qui passe par une personne, Jésus-Christ, qui est le chemin (c’est-à-dire le seul passage vers le Père), la vérité et la vie.

Leur cupidité (1.3a)

Une autre marque des faux docteurs est qu’ils sont souvent motivés par l’argent. Leurs services sont facturés.

  • Exactement comme dans le cas de Balaam que les Moabites payèrent pour maudire Israël.
  • Exactement comme Guéhazi, l’assistant d’Élisée, qui voulut capitaliser sur le service spirituel de son maître auprès de Naaman le Syrien.

Aujourd’hui encore, l’erreur et l’argent vont parfois de pair. Ainsi une famille dont un enfant était gravement malade, s’entendit dire par le pasteur qu’il était malade parce que la famille ne donnait pas la double dîme !

La conquête de l’argent est le propre des sectes. Un prédicateur connu était de passage il y a quelques années à Genève. Des milliers de personnes s’étaient rassemblées. Il prêchait la prospérité et la guérison. Et puis il demanda les sujets de prière. Des milliers de personnes gribouillèrent sur un bout de papier prévu à cet effet leur sujet de prière. Il proposa ensuite qu’on soutienne son ministère par un petit chèque. Le tout dans une enveloppe. Après la collecte, derrière l’estrade, le staff américain ouvrait les enveloppes, jetait les sujets de prière, et encaissait les chèques. Et le pire c’est que le lendemain, ce soi-disant prophète s’est mis en colère parce qu’il n’y avait pas eu suffisamment d’offrandes.

Leur destinée (1.3b)

Avant de donner des exemples passés de jugement, l’apôtre annonce clairement leur jugement :

  • Condamnation : Leur jugement est déjà en marche ! C’est une certitude. Jude rappelle que Hénoc l’avait déjà prophétisé il y a des millénaires (Jude 14-15).
  • Ruine: Ce terme est synonyme de destruction et dépérissement.

Tout ceci décrit l’enfer, « le feu qui ne s’éteindra point » (És 66.24), « la honte éternelle » (Dan 12.2) ; « le châtiment éternel » (Mat 25.46), « une ruine éternelle » (2 Thes 1.9).

Conclusion

Paul exhorte Timothée : « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses preuves, un ouvrier qui n’a pas à rougir et qui dispense avec droiture la parole de la vérité » (2 Tim 2.15).

Que vous discutiez avec vos enfants d’un passage de l’Écriture ou que vous animiez un groupe de maison, vous avez cette responsabilité : dispenser avec droiture la parole de la vérité. Ce sera la meilleure arme pour éviter de tomber dans les pièges des faux docteurs.

Ayons le même réflexe que les Juifs de Bérée qui examinaient chaque jour la Bible pour vérifier ce que disait l’apôtre Paul.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)